HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre VII

Chapitre 12

  Chapitre 12

[7,12] ἐντεῦθεν μείζων ὀργὴ τοῦ τε δήμου καὶ τῆς συγκλήτου ἐγένετο. στρατηγοί τε οὖν κατελέγοντο ἔκ τε πάσης Ἰταλίας λογάδες, τε νεολαία πᾶσα ἠθροίζετο, ὅπλοις τε αὐτοσχεδίοις καὶ τοῖς προστυχοῦσιν ὡπλίζετο. τούτων δὴ τὸ μὲν πλεῖστον μέρος Μάξιμος σὺν αὑτῷ ἀπήγαγεν ὡς δὴ Μαξιμίνῳ πολεμήσων· οἱ δὲ λοιποὶ ἔμειναν, ὡς τὴν πόλιν φρουροῖέν τε καὶ προασπίζοιεν αὐτῆς. ἑκάστοτε οὖν τῷ τείχει τοῦ στρατοπέδου ἐγίνοντο προσβολαί, ἔπραττον δὲ οὐδὲν προμαχομένων ἄνωθεν τῶν στρατιωτῶν· οἳ δὲ βαλλόμενοι καὶ τιτρωσκόμενοι κακῶς ἀπηλλάγησαν. δὲ Βαλβῖνος οἴκοι μένων διάταγμά τε προθεὶς ἱκέτευε τὸν δῆμον ἐς διαλλαγὰς χωρῆσαι, τοῖς τε στρατιώταις ὑπισχνεῖτο ἀμνηστίαν, ἄνεσίν τε πάντων ἐδίδου ἁμαρτημάτων. ἀλλ´ οὐδετέρους ἔπειθε, τὸ δὲ δεινὸν ἑκάστοτε ηὔξετο, τοῦ μὲν τοσούτου δήμου ἀπαξιοῦντος ὑπ´ ὀλίγων καταφρονηθῆναι, τῶν δὲ στρατιωτῶν ἀγανακτούντων ὅτι δὴ ταῦτα ὑπὸ Ῥωμαίων ὡς ὑπὸ βαρβάρων πάσχουσι. τὸ δὴ τελευταῖον, ἐπειδὴ τειχομαχοῦντες οὐδὲν ἔπραττον, ἔδοξε τοῖς στρατηγοῖς ἐκκόψαι πάντας τοὺς εἰσρέοντας ἐς τὸ στρατόπεδον ἀγωγοὺς ὕδατος, σπάνει τε ποτοῦ καὶ ἐνδείᾳ ῥείθρων αὐτοὺς παραστήσασθαι. προσπεσόντες οὖν πᾶν τὸ ὕδωρ τοῦ στρατοπέδου ἐς ἕτερα ῥεῖθρα μετωχέτευον, ἐκκόπτοντες καὶ εἰσφράττοντες τὰς ἐς τὸ στρατόπεδον εἰσόδους αὐτοῦ. οἱ δὲ στρατιῶται ὁρῶντες τὸν κίνδυνον καὶ ἐν ἀπογνώσει γενόμενοι, τὰς πύλας ἀνοίξαντες ἐπεξῆλθον· μάχης τε καρτερᾶς γενομένης καὶ φυγῆς τῶν δημοτῶν ἐπὶ πολὺ τῆς πόλεως διώκοντες οἱ στρατιῶται προύβησαν. ἐπεὶ δὲ οἱ ὄχλοι ταῖς συσταδὸν μάχαις ἡττώμενοι, ἀναπηδῶντες ἐς τὰ δωμάτια τῷ τε κεράμῳ βάλλοντες αὐτοὺς καὶ λίθων βολαῖς τῶν τε ἄλλων ὀστράκων ἐλυμαίνοντο, ἐπαναβῆναι μὲν αὐτοῖς δι´ ἄγνοιαν τῶν οἰκήσεων οὐκ ἐτόλμησαν οἱ στρατιῶται, κεκλεισμένων δὲ τῶν οἰκιῶν καὶ τῶν ἐργαστηρίων ταῖς θύραις, καὶ εἴ τινες ἦσαν ξύλων ἐξοχαί (πολλαὶ δὲ αὗται κατὰ τὴν πόλιν), πῦρ προσετίθεσαν. ῥᾷστα δὲ διὰ πυκνότητα τῶν συνοικιῶν ξυλείας τε πλῆθος ἐπάλληλον μέγιστον μέρος τῆς πόλεως τὸ πῦρ ἐνεμήθη, ὡς πολλοὺς μὲν ἐκ πλουσίων ποιῆσαι πένητας, ἀποβαλόντας θαυμαστὰ καὶ ἀμφιλαφῆ κτήματα, ἔν τε προσόδοις πλουσίαις καὶ ἐν ποικίλῃ πολυτελείᾳ τίμια. πλῆθός τε ἀνθρώπων συγκατεφλέχθη, φυγεῖν μὴ δυνηθέντων διὰ τὸ τὰς ἐξόδους ὑπὸ τοῦ πυρὸς προκατειλῆφθαι. οὐσίαι τε ὅλαι πλουσίων ἀνδρῶν διηρπάγησαν, ἐγκαταμιξάντων ἑαυτοὺς τοῖς στρατιώταις πρὸς τὸ ἁρπάζειν κακούργων καὶ εὐτελῶν δημοτῶν. τοσοῦτον δὲ μέρος τῆς πόλεως τὸ πῦρ ἐλυμήνατο ὡς μηδεμίαν τῶν μεγίστων πόλεων ὁλόκληρον δύνασθαι τῷ μέρει ἐξισωθῆναι. καὶ τὰ μὲν κατὰ τὴν Ῥώμην τοιαῦτα ἦν, δὲ Μαξιμῖνος ἀνύσας τὴν ὁδοιπορίαν ἐπέστη τοῖς τῆς Ἰταλίας ὅροις, θύσας τε ἐπὶ τῶν μεθορίων βωμῶν τῆς ἐπ´ Ἰταλίαν εἰσβολῆς εἴχετο, ἐκέλευσέ τε πάντα τὸν στρατὸν ἐν ὅπλοις εἶναι καὶ μετ´ εὐταξίας προχωρεῖν. τὴν μὲν οὖν Λιβύης ἀπόστασιν καὶ τὸν κατὰ τὴν Ῥώμην ἐμφύλιον πόλεμον, τά τε Μαξιμίνῳ πραχθέντα καὶ τὴν ἐς Ἰταλίαν ἄφιξιν αὐτοῦ ἐδηλώσαμεν· τὰ δὲ ἑπόμενα ἐν τοῖς ἑξῆς λεχθήσεται. [7,12] XXX. Cette défaite augmenta l'indignation du sénat et celle du peuple. On choisit des généraux; on fit des levées dans toute l'Italie; on rassembla toute la jeunesse, on l'équipa à la hâte de toutes les armes qu'on put se procurer dans le moment. Maxime emmena avec lui la plus grande partie de ces troupes, avec lesquelles il devait combattre. Le reste demeura dans Rome, pour veiller à la défense et à la sûreté de la ville. Chaque jour, on donnait l'assaut aux murs du camp; mais ces attaques n'amenaient point de résultats, car les soldats combattaient avec avantage du haut de leur muraille, et les assiégeants, frappés et blessés, se retiraient toujours honteusement. Balbin, qui était resté à Rome, publia une proclamation dans laquelle il suppliait le peuple d'en venir à un accommodement avec les soldats; il promettait à ceux-ci une amnistie complète, et leur accordait le pardon de toutes leurs fautes. Mais il ne parvint à persuader aucun des deux partis ; le mal au contraire augmentait de jour en jour : le peuple se sentait humilié de se voir, quoique si nombreux, bravé par une poignée d'hommes; les soldats, de leur côté, s'indignaient d'éprouver de la part des Romains un traitement qu'ils ne pouvaient attendre que des barbares. XXXI. Enfin, voyant qu'ils ne gagnaient rien à donner l'assaut aux murs, les chefs des assiégeants prirent le parti de couper toutes les conduites d'eau qui coulaient vers le camp, et de forcer par la soif et le manque d'eau les soldats à se rendre. Mettant sur-le-champ la main à l'oeuvre, ils font dériver tous les courants dans une autre direction ; ils coupent et bouchent tous les canaux qui se dirigeaient vers le camp. Les soldats alors, voyant le danger qui les menace, et portés au désespoir, ouvrent leurs portes et s'élancent. Après un combat acharné, ils mettent le peuple en fuite, et s'avancent au loin dans la ville à le poursuivre. Les habitants, qui avaient le désavantage quand il fallait combattre de près, montent sur les toits des maisons, et accablent leurs ennemis d'une grêle de pierres et de tuiles. Ceux-ci n'osaient les attaquer dans ce refuge, parce qu'ils craignaient de s'engager dans des édifices qui leur étaient inconnus. Comme d'ailleurs les maisons et les boutiques étaient fermées, ils mettent le feu aux portes et aux saillies en bois qui se présentaient de toute part. Le voisinage des édifices, serrés les uns contre les autres, le grand nombre et le rapprochement de toutes ces charpentes en bois, permirent au feu de s'étendre facilement et de dévorer une grande partie de la ville. Beaucoup de citoyens passèrent de la richesse à l'indigence, ruinés par la perte de belles et vastes possessions, aussi considérables par l'importance de leurs revenus, que par la variété et la magnificence de leur ameublement. Un grand nombre d'hommes périrent dans l'incendie, essayant en vain de fuir les flammes qui occupaient déjà toutes les issues. Toute la fortune des citoyens riches devint la proie de malfaiteurs et de la plus vile populace qui s'étaient mêlés aux soldats pour piller. Le feu consuma une si grande partie de la ville, qu'aucune des plus grandes cités du monde. dans sa totalité, n'aurait pu être comparée aux quartiers de Rome qui furent dévorés par l'incendie. XXXII. Pendant que ces événements se passaient à Rome, Maximin, ayant achevé sa marche, s'arrêta aux limites de l'Italie. Là, il fit un sacrifice sur l'autel des frontières, et pénétra enfin sur le sol italique. Il ordonna à toutes les troupes de se tenir continuellement sous les armes et d'observer dans leur marche la plus stricte discipline. Nous avons retracé dans ce livre le soulèvement de l'Afrique, la guerre civile allumée à Rome, les mesures que prit Maximin et son arrivée en Italie. Nous raconterons le reste dans le livre suivant.


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Dernière mise à jour : 26/04/2007