HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre VI

Chapitre 18

  Chapitre 18

[6,18] ὡς δ´ αὐτοὺς ἐς εὔνοιαν καὶ προθυμίαν πάνυ προεκαλέσατο, τά τε σιτηρέσια ἐπεδιπλασίασε, νομάς τε καὶ δόσεις μεγίστας ὑπέσχετο, τιμωρίας τε καὶ κηλῖδας πάσας αὐτοῖς ἀνῆκεν, ἐπί τε τὴν πορείαν ἐξήγαγεν· οὐ πολὺ δ´ ἀφειστήκει τὸ χωρίον ἔνθα ἐσκήνου Ἀλέξανδρος καὶ οἱ σὺν αὐτῷ. ὡς δ´ ἀπηγγέλη ταῦτα τῷ Ἀλεξάνδρῳ, ἐν μεγίστῃ ταραχῇ γενόμενος καὶ τῷ παραδόξῳ τῆς ἀγγελίας ἐκπλαγείς, προπηδήσας τῆς βασιλείου σκηνῆς ὥσπερ ἐνθουσιῶν, δακρυρροῶν καὶ τρέμων τοῦ τε Μαξιμίνου ὡς ἀπίστου καὶ ἀχαρίστου κατηγόρει, πάσας τὰς ἐς ἐκεῖνον εὐεργεσίας κατατεθείσας πρὸς αὑτοῦ διηγούμενος, τούς τε νεανίας ᾐτιᾶτο ὡς προπετῶς καὶ ἐπιόρκως ταῦτα τετολμηκότας, δώσειν τε πάντα ὑπισχνεῖτο ὧν δέοιντο, καὶ ἐπανορθώσεσθαι εἴ τι μέμφοιντο. οἱ δὲ σὺν αὐτῷ στρατιῶται ἐκείνης τῆς ἡμέρας εὐφημήσαντες αὐτὸν παρέπεμψαν, ὑποσχόμενοι παντὶ σθένει προασπίσειν αὐτοῦ. τῆς νυκτὸς δὲ διαδραμούσης, κατὰ τὸ περίορθρον ἀγγειλάντων τινῶν ὅτι δὴ Μαξιμῖνος πρόσεισι κόνις τε πόρρωθεν ἐγειρομένη φαίνεται βοῆς τε ἦχος πλήθους ἐξακούεται, πάλιν προελθὼν ἐς τὸ πεδίον Ἀλέξανδρος, συγκαλέσας τε τοὺς στρατιώτας, ἐδεῖτο προμαχεῖν καὶ σώζειν ὃν ἀνεθρέψαντο καὶ ὑφ´ βασιλεύοντι τεσσαρεσκαίδεκα ἔτεσιν ἀμέμπτως βεβιώκεσαν, πάντας τε ἐς οἶκτον καὶ ἔλεον προκαλούμενος ὁπλίζεσθαι ἐκέλευσεν καὶ ἐξελθόντας ἀντιτάττεσθαι. οἱ δὲ στρατιῶται τὰ μὲν πρῶτα ὑπισχνοῦντο, κατ´ ὀλίγον δὲ ἀνεχώρουν οὐδ´ ὅπλα λαβεῖν ἤθελον. οἳ δέ τινες τὸν ἐπάρχοντα τοῦ στρατοῦ καὶ τοὺς οἰκείους Ἀλεξάνδρου ᾔτουν πρὸς ἀναίρεσιν, πρόφασιν ποιούμενοι αἰτίους τῆς ἀποστάσεως γεγενῆσθαι. οἳ δὲ τὴν μητέρα ἐμέμφοντο ὡς φιλάργυρον καὶ τὰ χρήματα ἀποκλείουσαν, διά τε μικρολογίαν καὶ τὸ πρὸς τὰς ἐπιδόσεις ὀκνηρὸν τοῦ Ἀλεξάνδρου μεμισημένου. καὶ μέχρι μέν τινος τοιαῦτα διαφόρως βοῶντες προσέμενον· ὡς δὲ τοῦ Μαξιμίνου στρατὸς ἤδη τε ἐν ὄψεσιν ἦν, καὶ βοῶντες οἱ νεανίαι προυκαλοῦντο τοὺς συστρατιώτας καταλιπεῖν μὲν γύναιον μικρολόγον καὶ μειράκιον δειλὸν μητρὶ δουλεῦον, προσιέναι δὲ ἀνδρὶ γενναίῳ καὶ σώφρονι συστρατιώτῃ τε ἐν ὅπλοις ἀεὶ καὶ πολεμικοῖς ἔργοις διῃτημένῳ, πεισθέντες οἱ στρατιῶται τὸν μὲν Ἀλέξανδρον καταλιμπάνουσιν, αὐτοὶ δὲ προσίασι τῷ Μαξιμίνῳ, αὐτοκράτωρ τε ὑπὸ πάντων ἐκεῖνος ἀναγορεύεται. δὲ Ἀλέξανδρος τρέμων καὶ λιποψυχῶν μόλις ἐς τὴν σκηνὴν ἐπανέρχεται· τῇ τε μητρὶ περιπλακείς, καὶ ὥς φασιν, ἀποδυρόμενός τε καὶ αἰτιώμενος ὅτι δι´ ἐκείνην ταῦτα πάσχοι, ἀνέμενε τὸν φονεύσοντα. δὲ Μαξιμῖνος ὑπὸ παντὸς τοῦ στρατοῦ Σεβαστὸς προσαγορευθεὶς πέμπει χιλιάρχην ἑκατοντάρχας τέ τινας τοὺς φονεύσοντας τὸν Ἀλέξανδρον καὶ τὴν μητέρα καὶ εἴ τινες ἀνθίσταντο τῶν σὺν αὐτῷ. οἳ δὲ ἀφικόμενοι καὶ ἐπιπηδήσαντες τῇ σκηνῇ αὐτόν τε ἀναιροῦσι καὶ τὴν μητέρα καὶ εἴ τινες ἐδόκουν ἐκείνῳ φίλοι καὶ τίμιοι, πλὴν τῶν πρὸς ὀλίγον φυγεῖν λαθεῖν δυνηθέντων, οὓς πάντας μετ´ οὐ πολὺ Μαξιμῖνος συλλαβὼν ἀπέκτεινεν. τέλος μὲν δὴ τοιοῦτο κατέλαβε τὸν Ἀλέξανδρον καὶ τὴν μητέρα, βασιλεύσαντα ἔτεσι τεσσαρεσκαίδεκα, ὅσον πρὸς τοὺς ἀρχομένους, ἀμέμπτως καὶ ἀναιμωτί· φόνων τε γὰρ καὶ ὠμότητος ἀκρίτων τε ἔργων ἀλλότριος ἐγένετο, ἔς τε τὸ φιλάνθρωπον καὶ εὐεργετικώτερον ἐπιρρεπής. πάνυ γοῦν ἂν Ἀλεξάνδρου βασιλεία εὐδοκίμησεν ἐς τὸ ὁλόκληρον, εἰ μὴ διεβέβλητο αὐτῷ τὰ τῆς μητρὸς ἐς φιλαργυρίαν τε καὶ μικρολογίαν. [6,18] XVIII. Quand il eut tout à fait exalté leur dévouement et leur ardeur, doublé leur ration de vivres, promis à leur cupidité des sommes immenses, de magnifiques largesses, et accordé le pardon de toute peine afflictive et infamante, il les conduisit au danger. Le lieu où campait Alexandre avec ses troupes ne se trouvait qu'à peu de distance. Lorsqu'on vint annoncer à Alexandre ce mouvement de Maximin, frappé d'un grand trouble, épouvanté de cette nouvelle imprévue, il s'élança de la tente impériale comme un furieux, pleurant et tremblant tout à la fois. Tantôt il accusait Maximin, l'appelant ingrat et perfide, énumérant tous les bienfaits dont il l'avait comblé ; tantôt il reprochait aux jeunes soldats d'avoir, sans motifs et au mépris de tous leurs serments, formé cet audacieux complot; il promettait d'accorder tout ce qu'on lui demanderait, de faire dans le gouvernement toutes les réformes qu'on pourrait exiger de lui. Les soldats de sa garde poussent ce jour-là en son honneur des acclamations inaccoutumées, et le reconduisent jusqu'à sa tente, en lui promettant de le défendre de toutes leurs forces. La nuit se passe, et au point du jour, on vient lui annoncer que Maximin approche, qu'on voit au loin se soulever des tourbillons de poussière, qu'on entend les cris d'une grande multitude qui s'avance. Alexandre sort de nouveau dans la plaine, convoque ses soldats et les supplie de « combattre pour sa défense, de sauver un prince qu'ils ont élevé eux-mêmes, et qui, pendant quatorze ans de règne, ne leur a point donné le moindre. sujet de plainte. » Après les avoir ainsi excités tous à la compassion et à la pitié, il leur ordonne de s'armer, de sortir du camp pour repousser l'attaque. Les soldats promettent d'abord; mais peu à peu ils se retirent, ils refusent de prendre les armes. Quelques-uns même demandent la tête du préfet du prétoire et des autres favoris d'Alexandre, sous prétexte qu'ils sont les vrais auteurs de cette trahison. D'autres reprochent à sa mère sa cupidité, les trésors qu'elle cache à tous les yeux ; ils l'accusent d'avoir attiré sur Alexandre, par son excessive avarice, par ses économies sordides, la haine de l'armée entière. Ils restèrent pendant quelque temps immobiles à pousser ces confuses clameurs. Mais quand les soldats de Maximin se trouvèrent en vue de ceux d'Alexandre, quand ils exhortèrent leurs compagnons à abandonner une femme avare et un enfant pusillanime, esclave de sa mère, à se ranger sous les drapeaux d'un homme brave et expérimenté, d'un compagnon d'armes qui avait passé sa vie dans les camps et dans les travaux guerriers; obéissant à la voix de leurs frères, ils quittent Alexandre, se joignent à Maximin, et ce chef est proclamé empereur par toute l'armée. Cependant Alexandre, tremblant et à demi mort, retourne avec peine à sa tente. Il se jette dans le sein de sa mère, et là, dit-on, pleurant, l'accusant d'être la seule cause du sort qu'il éprouve, il attend son meurtrier. Maximin, salué Auguste par toute l'armée, envoie un tribun et quelques centurions pour tuer Alexandre, sa mère et tous ceux de sa suite qui pourraient opposer quelque résistance. Ces officiers arrivent, et, se précipitant dans la tente, tuent l'empereur, Mammée, et tous les courtisans qu'ils croient les amis et les favoris du prince. Quelques-uns, qui parviennent à fuir et se cacher, n'échappent à ce massacre que pour un temps ; car, peu après, Maximin les fit tous saisir et égorger. Telle fut la fin d'Alexandre et de sa mère, après qu'il eut régné quatorze ans, sans exciter parmi ses sujets aucune plainte, et sans répandre de sang. Il fut pur, en effet, de tout meurtre, de toute cruauté, de toute action injuste, toujours porté à l'humanité et à la bienfaisance. En un mot, le règne d'Alexandre mériterait d'être loué sans restriction, si la cupidité, si l'avarice sordide de sa mère n'eussent fait rejaillir sur lui une tache d'infamie.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007