[6,14] ὡς δὲ ταῦτα τῷ Ἀλεξάνδρῳ ἐδηλώθη χαλεπῶς νοσοῦντι
εἴτε διὰ δυσθυμίαν εἴτε διὰ τὴν τοῦ ἀέρος ἀήθειαν,
αὐτός τε δυσφόρως ἤνεγκε, καὶ ὁ λοιπὸς στρατὸς ἠγανάκτησε πρὸς τὸν
Ἀλέξανδρον καὶ ἐχαλέπαινεν, ὅτι δὴ
ψευσαμένου αὐτοῦ καὶ μὴ τηρήσαντος τὰ συνθήματα
προδοθείη ὁ εἰσελθὼν στρατός. πλὴν ὁ Ἀλέξανδρος μήτε
τὴν νόσον φέρων καὶ τὸ πνιγῶδες τοῦ ἀέρος, τοῦ τε
στρατοῦ παντὸς νοσοῦντος, καὶ μάλιστα τῶν Ἰλλυρικῶν
στρατιωτῶν, οἳ ὑγρῷ καὶ χειμερίῳ ἀέρι ἐνειθισμένοι
τροφάς τε πλείονας συνήθως εἰσφερόμενοι χαλεπῶς
νοσοῦντες διεφθείροντο, ἐπανελθεῖν τε ἐς τὴν Ἀντιόχειαν
ἐβουλεύσατο, καὶ πέμψας τὸν ἐν Μηδίᾳ στρατὸν ἐπανελθεῖν ἐκέλευσεν.
ἐκεῖνος μὲν ὁ στρατὸς ἐπανιὼν πλεῖστος
ἐν τοῖς ὄρεσι διεφθάρη, καὶ ἠκρωτηριάσθησαν οὐκ ὀλίγοι ἐν δυσχειμέρῳ χώρᾳ,
ὡς ὀλιγίστους πάνυ ἐκ πολλῶν ἐπανελθεῖν· τὸ δὲ σὺν αὑτῷ πλῆθος ὁ
Ἀλέξανδρος ἐς τὴν Ἀντιόχειαν ἐπανήγαγε, πολλῶν καὶ ἐξ ἐκείνης
τῆς μοίρας ἀπολωλότων, ὡς μεγίστην ἐνεγκεῖν δυσθυμίαν τῷ στρατῷ καὶ
Ἀλεξάνδρῳ ἀδοξίαν, σφαλέντι καὶ γνώμῃ καὶ τύχῃ, καὶ τῶν τριῶν μοιρῶν
τοῦ στρατοῦ ὧν ἔνειμε τὸ πλεῖστον ἀποβαλόντι διαφόροις συμφοραῖς,
νόσῳ πολέμῳ κρύει.
| [6,14] XIV. Quand ces nouvelles furent apportées à Alexandre, qui était alors
malade, soit de chagrin, soit par l'influence d'un climat nouveau pour
lui, il tomba dans une affliction profonde, et le reste de l'armée conçut
contre lui une violente colère. Les soldats s'indignaient que par un
mensonge, par un manque de parole, il eût livré l'armée qui, sur son
ordre, avait pénétré chez les Parthes. Cependant il devint impossible à
l'empereur de supporter plus longtemps son mal et la chaleur du climat; il
voyait d'ailleurs toute son armée malade, et surtout les soldats
illyriens, qui, habitués à une température humide et froide, et ne cessant
de prendre trop de nourriture, selon leur coutume, succombaient à une
épidémie mortelle. Il résolut donc de retourner à Antioche. Il envoya des
courriers porter à l'armée, qui était en Médie, l'ordre de revenir. Une
grande partie de cette armée périt dans les montagnes pendant sa retraite.
Beaucoup de soldats perdirent dans cette région glacée les extrémités de
leurs membres : à peine revint-il quelques hommes de ce corps nombreux.
Alexandre ramena à Antioche les troupes qu'il avait avec lui et qui
étaient aussi fort diminuées. Ce fut une grande douleur pour toute l'armée
et une grande honte pour Alexandre, qu'il eût manqué ainsi de prudence et
de fortune, et que ces trois corps d'armée, formés par lui, eussent
presque entièrement succombé à des calamités diverses, aux maladies, à la
guerre, aux frimas.
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