HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre VI

Chapitre 12

  Chapitre 12

[6,12] τούτων δὴ οὕτως πραττομένων, παρασκευαζομένου τε τοῦ Ἀλεξάνδρου καὶ διαβῆναι τοὺς ποταμοὺς ἔς τε τὴν βάρβαρον γῆν τὸν στρατὸν διαγαγεῖν, ἐγένοντό τινες καὶ ἀποστάσεις στρατιωτῶν, ἀπό τε Αἰγύπτου ἐληλυθότων, ἀλλὰ μὴν καὶ τῶν κατὰ Συρίαν, καινοτομῆσαί τινα ἐπιχειρησάντων περὶ τὴν βασιλείαν· οἳ ταχέως φωραθέντες ἐκολάσθησαν. ἀλλὰ καί τινα τῶν στρατοπέδων μετέστησεν Ἀλέξανδρος ἐς ἕτερα χωρία, ἐπιτηδειότερα δοκοῦντα εἶναι πρὸς τὸ κωλύειν τὰς τῶν βαρβάρων ἐπιδρομάς. τούτων δὴ αὐτῷ διοικηθέντων, τῆς τε στρατιᾶς παμπληθοῦς συνειλεγμένης, ὅτε δὴ ἀντίπαλα καὶ ἰσόρροπα ᾠήθη εἶναι τὰ ἑαυτοῦ στρατεύματα τῷ πλήθει τῶν βαρβάρων, σκεψάμενος σὺν τοῖς φίλοις ἔνειμε τὸ στρατιωτικὸν ἐς τρεῖς μοίρας, καὶ τὴν μὲν μίαν ἐκέλευσε πρὸς τὰ ἀρκτῷα μέρη ἀφορῶσαν, δι´ Ἀρμενίας ἐπελθοῦσαν φιλίου Ῥωμαίοις δοκούσης, κατατρέχειν τὴν Μήδων χώραν· τὴν δὲ ἑτέραν ἔπεμψε πρὸς τὰ ἑῷα μέρη τῆς βαρβάρου γῆς βλέπουσαν, ἔνθα συρρέοντας τὸν Τίγρητα καὶ τὸν Εὐφράτην ἕλη πυκνότατα ὑποδέχεσθαι λέγουσι καὶ λανθάνειν ποταμῶν ἐκείνων μόνων διὰ τοῦτο τὰς ἐκβολάς· τὴν δὲ τρίτην μοῖραν καὶ γενναιοτάτην τοῦ στρατοῦ αὐτὸς ἔχων ὑπέσχετο ἐπάξειν τοῖς βαρβάροις κατὰ μέσην τὴν πορείαν. οὕτω γὰρ ᾤετο διαφόροις ἐφόδοις ἀφυλάκτως τε καὶ ἀπροόπτως αὐτοῖς ἐπελεύσεσθαι, καὶ τὸ πλῆθος τῶν Περσῶν ἀεὶ πρὸς τοὺς ἐπιόντας διαιρούμενον ἀσθενέστερόν τε ἔσεσθαι καὶ ἀτακτότερον μαχεῖσθαι. οὐ γὰρ δὴ μισθοφόροις χρῶνται στρατιώταις οἱ βάρβαροι ὥσπερ Ῥωμαῖοι, οὐδὲ στρατόπεδα ἔχουσι συνεστῶτα καὶ μένοντα, πολέμου τέχναις ἐγγεγυμνασμένα· ἀλλὰ πᾶν τὸ πλῆθος τῶν ἀνδρῶν, ἔσθ´ ὅπῃ καὶ τῶν γυναικῶν, ἐπὰν κελεύσῃ βασιλεύς, ἀθροίζεται. διαλυθέντος δὲ τοῦ πολέμου ἕκαστος ἐς τὰ ἑαυτοῦ ἐπανέρχεται, τοσοῦτον ἀποκερδήσας ὅσα ἂν ἐξ ἁρπαγῆς αὐτῷ περιγένηται. τόξοις τε καὶ ἵπποις οὐκ ἐς τὸ πολεμεῖν μόνον χρῶνται ὥσπερ Ῥωμαῖοι, ἀλλ´ ἐκ παίδων σὺν αὐτοῖς ἀναστρέφονται καὶ θηρῶντες διαιτῶνται, οὔτε τὰς φαρέτρας ποτὲ ἀποτιθέμενοι οὔτε τῶν ἵππων ἀποβαίνοντες, ἀεὶ δὲ αὐτοῖς χρώμενοι κατὰ πολεμίων κατὰ θηρίων. [6,12] Xll. Sur ces entrefaites, comme Alexandre se préparait à traverser les fleuves et à conduire son armée sur le territoire des barbares, quelques soldats de ceux qui étaient venus d'Égypte quittèrent ses drapeaux, et plusieurs Syriens osèrent former un complot contre l'empereur. Ils furent aussitôt arrêtés et mis à mort. Alexandre fit passer plusieurs corps de troupes sur divers points qui paraissaient les plus propres à arrêter les incursions des barbares. Quand ces dispositions eurent été prises, une armée immense rassemblée, et que le prince pensa que ses troupes étaient égales en nombre et en force à la multitude des barbares, il les divisa en trois corps, après en avoir délibéré avec ses amis. Il ordonna à l'un de se diriger vers le nord du pays ennemi, de traverser l'Arménie, qui paraissait favorable aux Romains, et de faire invasion sur le territoire des Mèdes. Il envoya le second du côté de l'Orient, vers le point où les confluents du Tigre et de l'Euphrate se jettent, dit-on, dans des marais fangeux, ce qui fait que ces fleuves sont les seuls dont on ne connaisse point l'issue. Gardant avec lui le troisième corps d'armée, qui était le plus considérable, il devait lui-même le conduire aux barbares, en prenant la route du milieu. Il pensait que, par cette diversité de marches, il écraserait les Perses surpris au dépourvu et à l'improviste, et que leurs troupes nombreuses, forcées toujours de se diviser pour résister à ces attaques, en seraient plus faibles, et combattraient avec moins d'ordre et de discipline que de coutume. Les barbares en effet n'ont point, comme les Romains, de troupes soldées, d'armées fixes, permanentes, formées au service militaire. Mais toute la masse des habitants mâles, et quelquefois même des femmes, se rassemble quand le roi l'ordonne. La guerre terminée, chacun rentre dans ses foyers, avec plus ou moins d'avantages, selon la part du butin qui lui est échue. Ce n'est point seulement en temps de guerre, comme les Romains, qu'ils se servent d'arcs et de chevaux; mais, dès leur enfance, on les élève au milieu de cet appareil guerrier ; ils passent leur vie à la chasse, ne déposent jamais le carquois, ne descendent point de cheval, et se servent toujours de l'un et de l'autre, soit contre l'ennemi, soit contre les bêtes féroces.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007