HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre IX

Chapitre 18

  Chapitre 18

[9,18] Τότε οἱ Βλέμμυες εἰς χεῖρας ἤδη συμπίπτοντες καὶ μόνον οὐ ταῖς αἰχμαῖς ἐγχρίμπτοντες ἀθρόον καὶ καθ´ ἓν σύνθημα ὑπώκλασάν τε καὶ ὑπεδύοντο τοῖς ἵπποις, γόνυ μὲν θάτερον τῇ γῇ προσερείδοντες κεφαλὴν δὲ καὶ νῶτα ταῖς μὲν οὐδὲν μόνον οὐ πατούμενοι. Παράδοξον δὲ ἔδρων καὶ ἐλυμαίνοντο τὴν ἵππον ὑπὸ τὴν γαστέρα κατὰ τὴν διεξέλασιν τοῖς ξίφεσιν ἀνακόπτοντες· ὥστε ἔπιπτον μὲν οὐκ ὀλίγοι, τῶν ἵππων πρὸς τὴν ἀλγηδόνα τῶν χαλινῶν ὑπερορώντων καὶ τοὺς ἀναβάτας ἀποσειομένων, οὓς κορμηδὸν κειμένους οἱ Βλέμμυες ὑπὸ τοὺς μηροὺς ἀνέτεμνον· ἀκίνητος γὰρ Περσῶν κατάφρακτος τοῦ χειραγωγήσοντος ἀμοιρήσας. Ὅσοι δὲ ἀτρώτοις τοῖς ἵπποις συνηνέχθησαν, ἐπὶ τοὺς Σῆρας ἐφέροντο· οἱ δὲ ἐπειδὴ μόνον ἐπλησίαζον κατόπιν ἑαυτοὺς τῶν ἐλεφάντων ὑπέστελλον ὥσπερ ἐπὶ λόφον φρούριον τὸ ζῷον καταφεύγοντες. Ἐνταῦθα πολὺς φόνος καὶ ὀλίγου παντελὴς συνέπιπτε τοῖς ἱππεῦσι. Οἵ τε γὰρ ἵπποι πρὸς τὸ ἄηθες τῆς τῶν ἐλεφάντων ὄψεως ἀθρόον παραγυμνωθείσης καὶ τῷ μεγέθει {ξενίζοντι τῆς θέας} τὸ φοβερὸν ἐπιφερούσης οἱ μὲν παλινδρομοῦντες οἱ δὲ ἐν ἀλλήλοις συνταραττόμενοι τὴν τάξιν τῆς φάλαγγος τάχιστα παρέλυον· οἵ τε ἐπὶ τῶν ἐλεφάντων κατὰ τοὺς πύργους (ἓξ μὲν ἕκαστον κατειληφότες δύο δὲ κατὰ πλευρὰν ἑκάστην ἐκτοξεύοντες, τῆς ἐπ´ οὐρὰν μόνης εἰς τὸ ἄπρακτον σχολαζούσης) οὕτω δή τι συνεχές τε καὶ ἐπίσκοπον ὥσπερ ἐξ ἀκροπόλεως τῶν πύργων ἔβαλλον ὥστε εἰς νέφους φαντασίαν τὴν πυκνότητα παραστῆναι τοῖς Πέρσαις, καὶ πλέον ὅτε τοὺς ὀφθαλμοὺς μάλιστα τῶν ἐναντίων σκοποὺς οἱ Αἰθίοπες ποιούμενοι, καθάπερ οὐκ ἐκ τῶν ἴσων πολεμοῦντες ἀλλ´ εὐστοχίας ἀγώνισμα προθέντες, οὕτως ἀδιαπτώτως ἐτύγχανον ὥστε οἱ διαπεπαρμένοι τοῖς βέλεσιν ἐφέροντο σὺν οὐδενὶ κόσμῳ διὰ τοῦ πλήθους καθάπερ αὐλοὺς τοὺς ὀιστοὺς τῶν ὀφθαλμῶν προβεβλημένοι. Εἰ δέ τινας ὑπὸ ῥύμης τοῦ δρόμου μὴ κατασχεθέντες οἱ ἵπποι καὶ ἄκοντας ὑπεξαγαγόντες εἰς τοὺς ἐλέφαντας ἐνέβαλλον καὶ οὕτως οἱ μὲν αὐτοῦ κατανηλίσκοντο ὑπὸ {τε} τῶν ἐλεφάντων ἀνερευγόμενοι καὶ πατούμενοι οἱ δὲ ὑπό τε τῶν Σηρῶν ὑπό τε τῶν Βλεμμύων ὥσπερ ἐκ λόχου τοῦ ἐλέφαντος ἐκδρομάς τε ποιουμένων καὶ τοὺς μὲν καὶ τιτρώσκειν εὐστοχούντων τοὺς δὲ κατὰ συμπλοκὴν ἀπὸ τῶν ἵππων εἰς γῆν ὠθούντων. Ὅσοι δὲ καὶ διεδίδρασκον ἄπρακτοι καὶ οὐδὲν δράσαντες τοὺς ἐλέφαντας ἀπεχώρουν· τὸ γὰρ θηρίον πέφρακται μὲν καὶ σιδήρῳ παραγινόμενον εἰς μάχην καὶ ἄλλως δὲ πρὸς τῆς φύσεως τὴν δορὰν ἐστόμωται, στερεμνίου φολίδος τὴν ἐπιφάνειαν ἐπιτρεχούσης καὶ πᾶσαν αἰχμὴν τῷ ἀντιτύπῳ θραυούσης. [9,18] Déjà les Blemmyes se trouvaient au contact et il s'en fallait de peu qu'ils ne fussent attrapés par les lances lorsque soudain, à un signal, ils plongèrent et se glissèrent sous les chevaux, un genou en terre, leur tête et leur dos manquant juste d'être écrasés par les animaux. Alors ils se mirent à faire quelque chose d'extraordinaire, ils éventraient les chevaux au fur et à mesure qu'ils défilaient, si bien qu'il en tombait un bon nombre, les animaux rendus insensibles aux rênes par la douleur et désarçonnant leurs cavaliers qui demeuraient à terre, comme bûches, et les Blemmyes leur tranchaient les cuisses sous la cuirasse, car un cuirassier perse ne peut se mouvoir lorsqu'il n'a personne pour l'aider. Tous ceux qui avaient pu échapper sans que leurs chevaux fussent blessés chargeaient les Sères qui, lorsqu'ils les virent approcher, se retirèrent derrière les éléphants, à l'abri de cette protection et de ce vivant rempart. Alors ce fut un grand carnage de cavaliers, qui périrent presque jusqu'au dernier. Car les chevaux, au spectacle inhabituel des éléphants qui se dévoilèrent à eux, furent pris de panique devant leur masse, et, ou bien tournèrent bride, ou bien se précipitèrent en désordre les uns sur les autres, jetant aussitôt la confusion dans les rangs de leur propre troupe. Les soldats qui se trouvaient dans les tours, sur le dos des éléphants — il y avait six soldats dans chaque tour, deux armés d'arcs sur chaque face, seule, la partie de la tour dirigée vers la croupe de l'animal était dépourvue de combattants — ces soldats, donc, lançaient, sans discontinuer, des flèches bien ajustées, du haut des tours, qui leur faisait comme une citadelle, et les traits étaient si denses que les Perses croyaient que c'était un nuage qui avançait vers eux. Les Ethiopiens, la plupart du temps, visaient les yeux de leurs adversaires, et ils avaient l'air, moins d'être engagés dans un combat d'égal à égal que de participer à un concours de tir; ils visaient si juste que les ennemis qu'ils atteignaient de leurs traits étaient emportés au hasard à travers la mêlée, tandis que de leurs yeux sortaient deux flèches, pareilles à deux tuyaux de flûte. Si quelques-uns, emportés par l'élan de leur cheval qu'ils n'avaient pu maîtriser, étaient lancés, malgré eux, contre les éléphants, ou bien ils périssaient à cet endroit même, rejetés et écrasés par les éléphants, ou bien ils étaient attaqués par les Sères et les Blemmyes qui surgissaient de derrière les éléphants, comme d'une embuscade, et, tantôt les frappaient en visant le défaut de la cuirasse et tantôt les désarçonnaient et les jetaient à terre. Ceux qui réussissaient à s'enfuir s'en allaient sans avoir rien pu faire ni causé aucun mal aux éléphants; car cet animal est cuirassé de fer pour aller au combat et d'ailleurs la nature l'a doté d'une peau solide, dont la surface et recouverte d'écailles résistantes contre lesquelles n'importe quelle pointe vient se briser.


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Dernière mise à jour : 29/03/2007