HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

HÉLIODORE, Théagène et Chariclée, livre V

γὰρ



Texte grec :

[5,8] Συλλαβόντες οὖν ἦγον ἐπὶ τὸν ἄρχοντα λίαν ἐσπουδακότες λαφύρων τὸ κάλλιστον πρῶτοι προσαγαγεῖν· ἔμελλον δὲ ἄρα καὶ μόνον προσφέρειν, ἄλλῳ γὰρ οὐδενὶ τῶν ἄλλων οὐδεὶς ἐπετύγχανεν ἐκ περάτων καὶ ταῦτα εἰς πέρατα τὴν νῆσον ἐπιδραμόντες καὶ ὡς ἄρκυσι τοῖς ὅπλοις πανταχόθεν πᾶσαν περιβαλόντες. Ἡ μὲν γὰρ ἄλλη πυρὶ πρὸς τοῦ προτέρου πολέμου κατηνάλωτο· μόνον δὲ λειπόμενον τὸ σπήλαιον ἠγνοεῖτο. Καὶ οἱ μὲν οὕτως ἤγοντο ἐπὶ τὸν πολέμαρχον, ἦν δ´ ἄρα Μιτράνης ὁ φρούραρχος Ὀροονδάτου τοῦ τῷ βασιλεῖ τῷ μεγάλῳ τὴν Αἴγυπτον σατραπεύοντος, ἐπὶ χρήμασι πολλοῖς ὑπὸ Ναυσικλέους, ὡς δεδήλωται, κατὰ ζήτησιν τῆς Θίσβης ἀφιγμένος ἐπὶ τὴν νῆσον. Ὡς οὖν ἀγόμενοι πλησίον οἱ περὶ τὸν Θεαγένην ὤφθησαν θεοὺς σωτῆρας ἐπιβοώμενοι πολλάκις, ἐμπορικόν τι καὶ δραστήριον ἐννοήσας ὁ Ναυσικλῆς ἐξήλατό τε καὶ προσδραμὼν «Αὕτη ἐκείνη Θίσβη» κεκραγὼς ἔλεγεν «ἣν ἀφῃρέθην μὲν πρὸς τῶν ὀλέθρων βουκόλων ἔχω δὲ διὰ σέ, Μιτράνη, καὶ τοὺς θεούς.» Ἐδράττετό τε τῆς Χαρικλείας καὶ χαίρειν εἰς ὑπερβολὴν ἐνεδείκνυτο καὶ τῇ Χαρικλείᾳ Θίσβην ὁμολογεῖν ἑαυτὴν εἰ βούλοιτο σῴζεσθαι παρεκελεύετο, ἠρέμα καὶ ἑλληνιστὶ παραφθεγγόμενος ὡς ἂν λανθάνοι τοὺς παρόντας· καὶ τοῦ σοφίσματος ἔτυχεν· ἡ γὰρ δὴ Χαρίκλεια γλώσσης τε ἑλληνίδος αἰσθομένη καί τι καὶ συνοῖσον ἀνύεσθαι πρὸς τοῦ ἀνδρὸς στοχαζομένη συνύφαινε τὸν σκοπὸν καὶ τῷ Μιτράνῃ πυνθανομένῳ τίς ποτε καλοῖτο Θίσβην ἑαυτὴν ὡμολόγει. Τότε δὴ προσδραμὼν ἐφίλει τε πολλὰ τὴν κεφαλὴν τοῦ Μιτράνου καὶ τῆς τύχης ὑπερθαυμάζων ἐφύσα τὸν βάρβαρον ὡς ἄλλα τε πλεῖστα κατωρθωκότα ἐν πολέμοις καὶ δὴ καὶ τὴν παροῦσαν στρατείαν εὐδαιμόνως πεποιημένον. Ὁ δὲ χαυνωθεὶς τοῖς ἐπαίνοις καὶ ἅμα τὸ πρᾶγμα οὕτως ἔχειν ὑπὸ τοῦ ὀνόματος ἀπατηθεὶς ἐξεπέπληκτο μὲν τῆς ὥρας, ἀπ´ εὐτελοῦς γὰρ καὶ ταῦτα τῆς ἐσθῆτος οἷον νέφους αὐγὴ σεληναίας διεξέλαμπεν· ὅμως δ´ οὖν τὸ κοῦφον τοῦ φρονήματος ἀπάτης ὀξύτητι συσχεθεὶς καὶ τὸν καιρὸν τῆς μεταμελείας προληφθεὶς «Ταύτην μὲν» ἔφη «σὴν οὖσαν ἀπολαβὼν ἄγε» (καὶ εἰπὼν ἐνεχείριζεν, ἀφορῶν τε εἰς αὐτὴν συνεχῶς καὶ ὅτι ἄκων καὶ προλήψει τοῦ μισθοῦ παραχωροίη τῆς κόρης ἐπισημαίνων) «οὑτοσὶ δέ, ὅστις ποτέ ἐστι» λέγων τὸν Θεαγένην «λάφυρον ἡμέτερον ἔστω καὶ ἑπέσθω φρουρούμενος, ἀναπεμφθησόμενος εἰς Βαβυλῶνα, τραπέζῃ γὰρ τῇ βασιλέως διακονεῖν ἐμπρέπει.»

Traduction française :

[5,8] Ils les firent prisonniers et les conduisirent immédiatement à leur chef, dans leur désir d'être les premiers à lui apporter la plus belle prise; d'ailleurs, c'est tout ce qu'ils devaient rapporter, car aucun d'eux ne trouva rien d'autre, bien qu'ils eussent parcouru l'île de bout en bout et qu'ils l'eussent entourée tout entière de toutes leurs armes comme d'un filet. Tout y avait été dévasté par le feu au cours de la bataille de la veille; il ne restait que la caverne, mais ils ne la découvrirent pas. Théagène et Chariclée étaient donc conduits au chef de la troupe; et ce chef se trouvait être Mitranès, le lieutenant d'Oroondatès, qui exerçait les fonctions de satrape d'Egypte pour le compte du Grand Roi; largement payé par Nausiclès, comme nous l'avons dit, il était arrivé dans l'île à la recherche de Thisbé. Lorsque Théagène et sa compagne eurent été amenés à proximité, ne cessant d'invoquer le secours des dieux, et que Nausiclès les vit, il eut une inspiration digne d'un marchand et plein d'à-propos; il s'élança vers eux en courant et criant : « Voici Thisbé! Ces misérables Pasteurs me l'avaient enlevée, mais je la retrouve, grâce à toi, Mitranès, et aux dieux! » Il saisit alors Chariclée et fit de grandes démonstrations de joie, invitant Chariclée à se laisser appeler Thisbé, si elle voulait être sauvée; il disait ceci à voix basse, et en grec, pour ne pas être compris des assistants. Et sa ruse réussit; car Chariclée, entendant parler grec et comprenant qu'elle pouvait tirer de cet homme quelque chose d'utile, prêta la main à la machination et, lorsque Mitranès lui demanda comment elle s'appelait, elle répondit qu'elle était Thisbé. Alors, Nausiclès court embrasser la tête de Mitranès, fait de ses succès des éloges hyperboliques qui enflent le barbare, lui disant qu'il a souvent remporté la victoire et qu'aujourd'hui encore, il a mené l'expédition à bonne fin. L'autre, flatté par ces louanges et s'imaginant, à cause du nom, que telle était la vérité, n'en fut pas moins saisi par la beauté de la jeune fille, bien qu'elle brillât seulement à travers un pauvre vêtement, comme la clarté de la lune à travers les nuages, mais son esprit léger fut surpris par la rapidité de la ruse et il n'eut pas le temps de se raviser : « Emmène donc cette jeune fille, dit-il, puisqu'elle est à toi » — et, tout en parlant, il la lui remettait, mais ses yeux ne la quittaient pas et il montrait bien qu'il n'abandonnait la jeune fille qu'à contre-coeur et parce qu'il avait touché d'avance son salaire. « Quant a celui-ci, quel qu'il soit, dit-il en parlant de Théagène, qu'il soit considéré comme notre prise; qu'il nous suive sous bonne garde, pour être envoyé à Babylone, car il mérite de servir à la table du Roi. »





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Dernière mise à jour : 28/02/2007