[2,31] Ὁ δὲ ἄρχεται λόγων τοιῶνδε· »Ταύτην
ἣν ὁρᾷς, ξένε« φησὶν »ἡ μὲν τεκοῦσα δι´ αἰτίαν ἣν
γνώσῃ μικρὸν ὕστερον ἐν σπαργάνοις ἐξέθετο τύχης ἀμφιβολίᾳ
τὰ κατ´ αὐτὴν ἐπιτρέψασα, ἐγὼ δὲ προστυχὼν
ἀνειλόμην· οὐδὲ γὰρ ἦν μοι θεμιτὸν ἐν κινδύνῳ ψυχὴν
ἅπαξ ἐνανθρωπήσασαν παριδεῖν, (ἓν γὰρ καὶ τοῦτο παράγγελμα
τῶν γυμνῶν παρ´ ἡμῖν σοφῶν ὧν ἀκουστὴς εἶναι
χρόνοις ὀλίγῳ πρόσθεν ἠξίωμαι)· καὶ ἄλλως καὶ τὸ παιδίον
αὐτόθεν μέγα τι καὶ θεῖον τῶν ὀφθαλμῶν ἐξέλαμπεν,
οὕτω μοι περισκοποῦντι γοργόν τε καὶ ἐπαγωγὸν ἐνεῖδε.
Συνεξέκειτο δὲ αὐτῷ καὶ λίθων ὅρμος ὃν ἀρτίως
ἐπεδείκνυον καὶ ταινία τις ἀπὸ σηρικοῦ νήματος
ἐξυφασμένη γράμμασιν ἐγχωρίοις καὶ διηγήματι τῶν κατὰ τὴν
παῖδα κατάστικτος, τῆς μητρὸς οἶμαι σύμβολα
ταῦτα καὶ γνωρίσματα τῇ κόρῃ προμηθευσαμένης· ἅπερ
ὡς ἀνέγνων πόθεν τέ ἐστι καὶ τίνος ἔγνων εἰς ἀγρόν τε
κομίζω πόρρω τῆς πόλεως ἀπῳκισμένον καὶ ποιμέσιν
ἐμαυτοῦ τρέφειν παραδοὺς μηδενί τε φράζειν ἐπαπειλήσας τὰ
συνεκτεθέντα κατεῖχον τοῦ μή τινα ἐπιβουλὴν
γενέσθαι αὐτὰ τῇ κόρῃ. Τὰ μὲν οὖν πρῶτα οὕτως
ἐλάνθανεν, ἐπεὶ δὲ τοῦ χρόνου προϊόντος ἡ τῆς κόρης
ἀκμὴ μείζονος ὥρας ἐφαντάζετο τοῦ εἰωθότος τὸ κάλλος
δ´ οὐδ´ ἂν ὑπὸ γῆν κρυπτόμενον ἔλαθεν ἀλλά μοι δοκεῖ
κἂν ἐκεῖθεν διεκλάμψαι, δείσας μὴ φωτισθείη τὰ κατ´
αὐτὴν καὶ ἀπόλοιτο μὲν αὕτη παραπολαύσω δέ τινος
καὶ αὐτὸς ἀηδοῦς, ἐκπεμφθῆναι πρεσβευτὴς παρὰ τὸν
Αἰγύπτου σατράπην ἐπραγματευσάμην καὶ ἥκω ταύτην
συνεπαγόμενος διαθέσθαι τὰ κατ´ αὐτὴν ἐνθυμούμενος.
Καὶ τῷ μὲν ὅσον οὐδέπω περὶ ὧν ἥκω διαλεχθήσομαι,
χρηματίσαι γὰρ ἡμῖν τήμερον ἐπηγγείλατο· σοὶ δὲ καὶ
θεοῖς τοῖς οὕτως ἐπιτρέψασιν ἐγχειρίζω τὴν κόρην ἐπὶ
συνθήκαις ταῖς ἐνωμότοις ἡμῖν γενομέναις ἦ μὴν ἐλευθέραν
ταύτην ἕξειν καὶ ἐλευθέρῳ πρὸς γάμον ἐκδώσειν
〈καὶ ταινίαν ἐπιδώσειν〉 ταύτην, ἣν δὴ καὶ αὐτὸς κομίζῃ
παρ´ ἡμῶν μᾶλλον δὲ τῆς συνεκθεμένης μητρός.
Πιστεύω δέ σε πάντα ἐμπεδώσειν τὰ ὡμιλημένα τοῖς τε ὅρκοις
ἀποθαρσῶν καὶ τὸν σὸν τρόπον ἐκ πολλῶν τῶν ἡμερῶν ὧν
ἐνθάδε διάγεις Ἑλληνικὸν ὄντα τῷ ὄντι περιειργασμένος. Ταῦτά
σοι νῦν εἶχον λέγειν ἐπιτετμημένως
καλούσης με τῆς κατὰ τὴν πρεσβείαν χρείας· τὰ σαφέστερα δὲ
καὶ ἀκριβέστερα τῶν κατὰ τὴν κόρην εἰς αὔριον
μαθήσῃ περὶ τὸν νεὼν τῆς Ἴσιδος ἐντυχών.«
| [2,31] L'homme se mit alors à me parler de la sorte :
« La petite fille que tu vois, étranger, a été, pour une
raison que tu vas apprendre, abandonnée par sa mère
alors qu'elle était encore dans les langes et confiée aux
hasards de la Fortune; et il se trouva que je la recueillis.
Car je ne considérai pas qu'il m'était permis de laisser
en péril une âme qui venait de s'incarner — c'est là
un précepte de nos gymnosophistes, qui m'avaient,
peu de temps auparavant, jugé digne d'être de leurs
disciples. De plus, dans les yeux de cette petite fille
brillait un éclat divin, tant son regard, en se posant sur moi,
était vif et attachant. On avait déposé avec elle le collier
de pierres précieuses que je viens de te montrer et une
bande de soie sur laquelle étaient inscrits, en caractères
de mon pays, tout ce qui concernait l'enfant. C'étaient,
apparemment, des signes de reconnaissance laissés
par sa mère, qui avait ménagé à sa fille des moyens de
prouver son identité. Lorsque j'eus lu quelle était son
origine et quels étaient ses parents, je la conduisis dans
une ferme éloignée de la ville et la confiai à mes bergers
pour qu'ils l'élèvent, en leur interdisant strictement d'en
parler à quiconque. Quant aux objets exposés avec elle,
je les gardai, pour qu'ils ne servent pas à monter quelque
machination contre la petite fille. D'abord, elle resta
complètement ignorée, mais, avec le temps, il fut évident
que sa jeunesse s'épanouissait avec une beauté
plus qu'ordinaire et que, l'eût-on cachée sous la
terre, elle ne serait pas passée inaperçue; même alors,
son éclat eût rayonné. Craignant que l'on ne vînt
à découvrir qui elle était, qu'elle ne fût mise à mort, et
que moi-même je n'aie à souffrir des désagréments, je
me suis arrangé pour être envoyé en ambassade auprès
du satrape d'Egypte, et me voici avec elle, dans l'intention
de trouver une solution à sa situation. Je vais avoir
bientôt une entrevue avec le satrape au sujet de ce qui
m'a amené, car il m'a fait dire qu'il me donnerait audience
aujourd'hui; je te confie donc la jeune fille, à toi et aux
dieux qui en ont ainsi décidé, aux conditions auxquelles
tu t'es engagé sous serment : la conserver libre, la donner
en mariage à un homme libre et lui remettre la bande
d'étoffe en question, que tu recevras de moi, ou plutôt de
sa mère, lorsqu'elle l'abandonna. Je suis sûr que tu
accompliras tout ce que nous avons dit, je me fie à ton
serment et à ton caractère que, depuis tout le temps que
tu as passé ici, je me suis permis d'étudier, et je me suis
aperçu qu'il était véritablement celui d'un Grec. Voilà,
brièvement, ce que j'avais à te dire maintenant, car le
soin de mon ambassade m'appelle; tu apprendras demain
plus clairement et avec plus de détails l'histoire de la
jeune fille, si tu veux bien te trouver près du temple d'Isis. »
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