HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

Chapitre 11, par 1

  Chapitre 11, par 1

[11,1] Κεφάλαιον ιαʹ. Πῶς ἄν τις ἐν περινοίᾳ γένοιτο τοῦ ὄντως καλοῦ; Δεῖ τοίνυν τῆς ἀσθενείας ἕνεκεν ταύτης διὰ τῶν τῇ αἰσθήσει γνωρίμων χειραγωγεῖν πρὸς τὸ ἀόρατον τὴν διάνοιαν. δὲ ἐπίνοια γένοιτ´ ἂν ἡμῖν τοιαύτη· ὥσπερ τοίνυν οἱ μὲν ἐπιπολαιότερον καὶ δίχα διανοίας τὰ πράγματα βλέποντες, ἐπειδὰν ἴδωσιν ἄνθρωπον ὅπερ ἂν τύχῃ τῶν φαινομένων, πλέον οὐδὲν τοῦ ὁρωμένου περιεργάζονταιἀρκεῖ γὰρ αὐτοῖς θεασαμένοις τὸν ὄγκον τοῦ σώματος ὅλον νομίσαι τὸν τοῦ ἀνθρώπου λόγον κατειληφέναι —, δὲ διορατικὸς τὴν ψυχὴν καὶ πεπαιδευμένος μὴ μόνοις ὀφθαλμοῖς ἐπιτρέπειν τὴν τῶν ὄντων ἐπίσκεψιν, οὐ μέχρι τῶν φαινομένων στήσεται, οὐδὲ τὸ μὴ βλεπόμενον ἐν τοῖς μὴ οὖσι λογίζεται, ἀλλὰ καὶ φύσιν ψυχῆς περινοεῖ καὶ τὰς τῷ σώματι ἐμφαινομένας ποιότητας καὶ κοινῇ καὶ καθ´ ἑαυτὰς ἐπισκέπτεται· ἰδίᾳ τε γὰρ αὐτῶν ἑκάστην χωρίζει τῷ λόγῳ, καὶ πάλιν τὴν κοινὴν συνδρομήν τε καὶ σύμπνοιαν περὶ τὴν τοῦ ὑποκειμένου σύστασιν θεωρεῖ. Οὕτως οὖν καὶ ἐν τῇ τοῦ καλοῦ ζητήσει μὲν ἀτελὴς τὴν διάνοιαν, ἐπειδὰν ἴδῃ τι πρᾶγμα, κάλλους τινὸς περικέχυται φαντασία, αὐτὸ ἐκεῖνο καλὸν εἶναι τῇ ἑαυτοῦ φύσει οἰήσεται, ὅπερ ἂν τὴν αἴσθησιν αὐτοῦ δι´ ἡδονῆς ἐπισπάσηται, καὶ οὐδὲν ὑπὲρ τοῦτο πλέον περιεργάζεται· δὲ κεκαθαρμένος τὸν τῆς ψυχῆς ὀφθαλμὸν καὶ δυνατὸς τὰ τοιαῦτα βλέπειν, χαίρειν ἐάσας τὴν ὕλην τὴν ὑποβεβλημένην τῇ τοῦ καλοῦ ἰδέᾳ, οἷον ὑποβάθρᾳ τινὶ τῷ ὁρωμένῳ χρήσεται, πρὸς τὴν τοῦ νοητοῦ θεωρίαν κάλλους, οὗ κατὰ μετουσίαν τὰ ἄλλα γίνεται καὶ ὀνομάζεται καλά. [11,1] Chapitre 11 : Comment parvenir à l'intelligence de la beauté véritable? Il faut donc, à cause de cette faiblesse, acheminer notre raison vers la Beauté invisible au moyen de nos connaissances sensibles. Voilà quelle serait là-dessus notre idée: ceux qui regardent les choses trop superficiellement et sans exercer leur raison, voient-ils un homme ou n'importe quel objet de l'ordre des apparences, ils ne se mettent pas en peine d'autre chose que de ce qu'ils voient - il leur suffit en effet d'avoir contemplé la masse du corps pour croire qu'ils ont compris la raison profonde de l'homme - mais celui qui a l'âme perspicace et qui a été formé à ne pas s'en remettre à ses seuls yeux dans l'examen des êtres, celui-là ne s'arrêtera pas aux apparences, il ne compte pas pour néant ce qui ne tombe point sous la vue, mais il s'enquiert aussi de la nature de l'âme et examine les qualités qui apparaissent dans le corps, en les prenant et en commun et individuellement : sa raison sépare en effet chacune de ces qualités en particulier, puis considère comment toutes en commun elles concourent et conspirent à la constitution du sujet. Ainsi donc en va-t-il dans la recherche du Beau: celui dont l'intelligence est imparfaite, voit-il un objet sur lequel est répandue une apparence de quelque beauté, il s'imaginera qu'est beau de sa propre nature cet objet même qui attire sa sensibilité par un plaisir, et il ne se met en peine de rien au delà. Mais celui qui a purifié l'oeil de son âme et qui est capable de voir de tels spectacles, celui-là, laissant de côté la matière sous-jacente à la forme du beau, se servira de ce qu'il voit comme d'un marchepied pour s'élever vers la contemplation de la beauté intelligible, dont la participation rend les autres choses belles et les fait appeler telles.


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Dernière mise à jour : 28/05/2009