[3,4] Εἰ ταῦτα καὶ τὰ τοιαῦτα διανοοῖτο, ἆρ´ ἐν εὐφροσύνῃ
βιώσεται; Ἆρα πιστεύσει τοῖς παροῦσιν αὐτῷ χρηστοῖς
ὡς ἀεὶ παραμένουσιν; Ἢ δῆλον ἐκ τούτων, ὅτι καθάπερ
ἐν ταῖς τῶν ὀνείρων ἀπάταις ἀμηχανήσει καὶ ἀπίστως
πρὸς τὸν βίον ἕξει, ὡς ἀλλοτρίοις προσέχων τοῖς φαινομένοις, συνιεὶς πάντως,
εἴπερ ἔχοι τινὰ τῶν ὄντων ἐπίσκεψιν,
ὅτι οὐδὲν τῶν ἐν τῷ βίῳ φαινομένων ὡς ἔστι φαίνεται,
ἀλλὰ κατὰ τὰς ἀπατηλὰς φαντασίας ἕτερα ἀνθ´ ἑτέρων
ἡμῖν προδείκνυσι διαπαίζων ταῖς ἐλπίσι τοὺς πρὸς αὐτὸν
κεχηνότας, καὶ διὰ τῆς τῶν φαινομένων πλάνης συγκαλύπτων αὐτὸς ἑαυτόν,
ἕως ἂν ἀθρόως ἐν ταῖς μεταβολαῖς
ἐλεγχθῇ ἄλλο τι ὢν παρὰ τὴν ἀνθρωπίνην ἐλπίδα τὴν διὰ
τῆς ἀπάτης τοῖς ἀνοήτοις ἐγγινομένην. Ποίας οὖν ἡδονῆς
ἄξια τῷ ταῦτα λογιζομένῳ φανεῖται τὰ ἡδέα τοῦ βίου;
Πότε ἡσθήσεται κατὰ ἀλήθειαν ὁ ταῦτα φρονῶν καὶ τοῖς
δοκοῦσιν αὐτῷ παρεῖναι χρηστοῖς εὐφρανθήσεται; Οὐκ
ἀεὶ τῷ φόβῳ τῆς μεταβολῆς ταραττόμενος ἀνεπαίσθητον ἔχει
τὴν τῶν παρόντων ἀπόλαυσιν;
| [3,4] S'il réfléchit à ces choses et à la duperie à d'autres du même genre, vivra-t-il des apparences dans la
joie? Mettra-t-il sa confiance dans les biens présents comme s'ils demeuraient toujours? Cela ne
montre-t-il pas à l'évidence qu'il restera perplexe comme dans les tromperies des songes, qu'il
regardera la vie avec défiance et traitera en étrangères ces apparences? En tout état de cause, il
comprendra, s'il a quelque peu observé les réalités, que rien de ce qui paraît dans la vie ne paraît
tel qu'il est, mais que, selon nos imaginations trompeuses, la vie nous montre des choses pour
d'autres en se jouant des espoirs de ses admirateurs béats, en ce camouflant elle-même sous la
duperie des apparences, jusqu'à ce que, soudain, les vicissitudes démontrent que la vie ne
correspond pas à l'espoir humain que cette tromperie fait naître chez les insensés. De quelle
volupté lui paraîtront chargées les douceurs de la vie, celui qui réfléchit à cela? Quand éprouvera-t-il
un vrai plaisir celui qui pense à ces choses, et quand trouvera-t-il du charme aux biens qui
semblent présents? Sans cesse troublé par la crainte du changement, n'est-il pas insensible à la
jouissance des biens présents?
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