| [16] Τοῦτό σοι, Καισάριε, παρ´ ἐμοῦ τὸ ἐντάφιον·
αὗται τῶν ἐμῶν λόγων αἱ ἀπαρχαί, οὓς κρυπτομένους πολλάκις μεμψάμενος ἐπὶ σεαυτὸν γυμνώσειν ἔμελλες. Οὗτος
ὁ παρ´ ἐμοῦ κόσμος, σοὶ δὲ κόσμου παντός, εὖ οἶδα, φίλτατος·
 οὐ σηρῶν περιρρέοντα καὶ μαλακὰ νήματα, οἷς
οὐδὲ περιὼν ἔχαιρες κατὰ τοὺς πολλούς, ἀρετῇ μόνῃ 
κοσμούμενος, οὐδὲ λίνου διαφανοῦς ὑφάσματα, οὐδὲ μύρων 
πολυτίμων ἐπιχύσεις, ἃ ταῖς γυναικωνίτισιν ἀπεπέμπου καὶ 
πρότερον, καὶ ὧν ἡμέρα μία λύει τὴν εὐωδίαν, οὐδ´ ἄλλο τι τῶν
μικρῶν καὶ τοῖς μικροῖς τιμίων, ἃ πάντα κατέκρυψεν ἂν
σήμερον ὁ πικρὸς λίθος οὗτος μετὰ τοῦ καλοῦ σώματος.
Ἐρρέτωσάν μοι καὶ ἀγῶνες Ἑλληνικοὶ καὶ μῦθοι, δι´
ὧν ἔφηβοι δυστυχεῖς ἐτιμήθησαν, μικρὰ μικρῶν ἀγωνισμάτων 
προτιθέντες τὰ ἔπαθλα· καὶ ὅσα διὰ χοῶν τε καὶ
ἀπαργμάτων, ἢ στεμμάτων τε καὶ ἀνθέων νεοδρέπτων,
ἀφοσιοῦνται τοὺς ἀπελθόντας ἀνθρώπους, νόμῳ πατρίῳ 
μᾶλλον καὶ ἀλογίᾳ πάθους ἢ λόγῳ δουλεύοντες. Τὸ δὲ
ἐμὸν δῶρον, λόγος, ὃ τάχα καὶ ὁ μέλλων ὑπολήψεται χρόνος 
ἀεὶ κινούμενον, καὶ οὐκ ἐῶν εἰς τὸ παντελὲς ἀπελθεῖν
τὸν ἐνθένδε μεταχωρήσαντα, φυλάσσον δὲ ἀεὶ καὶ ἀκοαῖς
καὶ ψυχαῖς τὸν τιμώμενον, καὶ πινάκων ἐναργεστέραν προτιθεὶς 
τὴν εἰκόνα τοῦ ποθουμένου.
 | [16] XVI. C'est là pour toi, ô Césaire, le présent funèbre qui te vient de moi ; ce sont 
là les prémices de mes paroles, que tu m'as reproché souvent de tenir cachées et 
que tu devais faire éclater sur toi-même ; c’est la parure qui te vient de moi, et c'est 
pour toi la plus chère, je le sais bien, de toutes les parures. <2> Ce ne sont pas des 
étoffes de soie flottantes et moelleuses, où même pendant ta vie tu ne prenais point 
plaisir, à la façon du grand nombre, content d'avoir la vertu pour ornement; ni des 
tissus de lin transparent ni des parfums de prix répandus, que tu abandonnais aux 
gynécées, même autrefois, et dont une seule journée dissipe la bonne odeur; ni 
aucune autre de ces petites choses, chères aux petites âmes, et que recouvrirait 
toutes aujourd'hui cette pierre amère, avec ton beau corps. <3> Loin de moi les 
combats et les fables des Grecs, par lesquels on honorait de malheureux éphèbes 
en proposant à de misérables combats des prix misérables; et toutes ces choses, 
libations et prémices, bandelettes et fleurs nouvelles par lesquelles ils rendent leurs 
hommages aux hommes qui s'en sont allés en se faisant les esclaves d'une 
coutume des ancêtres et d’une douleur qui ne raisonne pas, plutôt que de la raison. 
<4> Mon présent c'est un discours, qui peut-être sera accueilli par le temps futur 
dans un mouvement sans fin, qui ne laissera point périr tout à fait celui qui a émigré 
d'ici, mais conservera éternellement aux oreilles et aux âmes celui que nous 
honorons, et présentera plus vivement que des tableaux l'image de celui que nous 
regrettons. 
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