HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

GALIEN, Que les moeurs de l'âme sont la conséquence des tempéraments des corps

Chapitre 9

  Chapitre 9

[9] Ἱπποκράτης μὲν οὖν ἐπιδείξας ἐν ὅλῳ λόγῳ τῷ περὶ ὑδάτων καὶ ὡρῶν κράσεως ἑπομένας ταῖς τοῦ σώματος κράσεσι τὰς τῆς ψυχῆς δυνάμεις, οὐ μόνον ὅσαι κατὰ τὸ θυμοειδὲς ἐπιθυμητικὸν αὐτῆς εἰσιν, ἀλλὰ καὶ τὰς κατὰ τὸ λογιστικόν, ἁπάντων ἀξιοπιστότατός ἐστι μάρτυς, εἴ τις ἐπιμαρτύροιτο, καθάπερ ἐνίοις ἔθος ἐστί, τὴν τῶν δογμάτων ἀλήθειαν. Ἐγὼ δ´ οὐχ ὡς μάρτυρι πιστεύω τἀνδρὶ τοῖς πολλοῖς ὡσαύτως ἀλλ´ ὅτι τὰς ἀποδείξεις αὐτοῦ βεβαίας ὁρῶ, διὰ τοῦτο γοῦν καὶ αὐτὸς ἐπαινῶ τὸν Ἱπποκράτην. Τίς γὰρ οὐχ ὁρᾷ τὸ σῶμα καὶ τὴν ψυχὴν ἁπάντων τῶν ὑπὸ τοῖς ἄρκτοις ἀνθρώπων ἐναντιώτατα διακείμενα τοῖς ἐγγὺς τῆς διακεκαυμένης ζώνης; τίς οὐκ οἶδε τοὺς ἐν τῷ μέσῳ τούτων, ὅσοι τὴν εὔκρατον οἰκοῦσι χώραν, ἀμείνους τά τε σώματα καὶ τὰ τῆς ψυχῆς ἤθη καὶ σύνεσιν καὶ φρόνησιν ἐκείνων τῶν ἀνθρώπων; Ἀλλὰ διά τινας τῶν Πλατωνικοὺς μὲν ἑαυτοὺς ὀνομαζόντων, ἡγουμένους δ´ ἐμποδίζεσθαι μὲν ἐν ταῖς νόσοις τὴν ψυχὴν ὑπὸ τοῦ σώματος, ὑγιαίνοντος δὲ τὰς ἰδίας ἐνεργείας ἐνεργεῖν οὔτ´ ὠφελουμένην οὔτε βλαπτομένην ὑπ´ αὐτοῦ, παραγράψω τινὰς ῥήσεις τοῦ Πλάτωνος, ἐν αἷς ἀποφαίνεται διὰ τὴν τῶν τόπων κρᾶσιν εἰς φρόνησιν ὠφελουμένους τε καὶ βλαπτομένους τοὺς ἀνθρώπους ἄνευ τοῦ νοσεῖν τὸ σῶμα. Ἐν μέν γε τῷ Τιμαίῳ κατὰ τὰ πρῶτα τῶν λόγων ἔγραψε « Ταύτην δὴ ξύμπασαν τὴν διακόσμησιν καὶ σύνταξιν θεὸς προτέρους ὑμᾶς διακοσμήσασα κατῴκισεν ἐκλεξαμένη τὸν τόπον, ἐν γεγένησθε, τὴν εὐκρασίαν τῶν ὡρῶν ἐν αὐτῷ κατιδοῦσα, ὅτι ἄνδρας οἴσοι φρονιμωτάτους », ἀλλὰ καὶ συνάπτων ἐφεξῆς « Ἅτε οὖν φιλοπόλεμός τε καὶ φιλόσοφος θεὸς οὖσα τὸν προσφερεστάτους αὐτῇ μέλλοντα οἴσειν τόπον ἄνδρας τοῦτον ἐκλεξαμένη πρῶτον κατῴκισεν ». Ὅτι μὲν οὖν πολὺ δίδωσι τοῖς τόποις, τουτέστι ταῖς ἐπὶ γῆς οἰκήσεσιν, εἴς τε τὰ τῆς ψυχῆς ἤθη καὶ σύνεσιν καὶ φρόνησιν, ἤδη μὲν κἀκ τούτων ἐστὶ δῆλον, ἀλλὰ κἀν τῷ πέμπτῳ τῶν Νόμων ὡδί πως ἔγραψε· « Καὶ γάρ, Μέγιλλέ τε καὶ Κλεινία, μηδὲ τοῦθ´ ἡμᾶς λανθανέτω περὶ τόπων, ὡς εἰσὶν ἄλλοι τινὲς διαφέροντες ἄλλων τόπων πρὸς τὸ γεννᾶν ἀνθρώπους ἀμείνους καὶ χείρους ». Ἐναργῶς πάλιν ἐνταῦθα γεννᾶν τοὺς τόπους φησὶν ἀμείνους τε καὶ χείρους ἀνθρώπους. Ἐφεξῆς δὲ πάλιν ἐπιφέρων τοῖσδέ φησιν « Οἱ μέν γέ που διὰ πνεύματα παντοῖα καὶ εἱλήσεις ἀλλόκοτοί τ´ εἰσὶ καὶ ἀναίδεοι αὐτῶν, οἱ δὲ δι´ ὕδατα, οἱ δὲ δι´ αὐτὴν τὴν ἐκ τῆς γῆς τροφὴν ἀναδιδοῦσαν οὐ μόνον τοῖς σώμασιν ἀμείνω καὶ χείρω, ταῖς ψυχαῖς δ´ οὐχ ἧττον δυναμένην πάντα τὰ τοιαῦτα ἐμποιεῖν ». Ἐν τούτῳ τῷ λόγῳ « πνεύματα » σαφῶς, τουτέστι τοὺς ἀνέμους, καὶ « εἱλήσεις », τουτέστι τὰς ἐξ ἡλίου θερμότητας, δύνασθαί φησιν εἰς τὰς τῆς ψυχῆς δυνάμεις, εἰ μή τι ἄρα νομίζουσι διὰ μὲν τὰ πνεύματα καὶ τὴν τοῦ περιέχοντος ἀέρος θερμότητα καὶ ψυχρότητα καὶ τὴν τῶν ὑδάτων τε καὶ {τὴν} τῆς τροφῆς φύσιν ἀμείνους τε καὶ χείρους τὴν ψυχὴν ἀνθρώπους δύνασθαι γενέσθαι, ταῦτα δ´ αὐτὰ μὴ διὰ μέσων τῶν κράσεων ἐργάζεσθαι {τε} κατὰ τὴν ψυχὴν ἀγαθά τε καὶ φαῦλα· καὶ γὰρ καὶ ταῦτ´ ἂν εἴη τῇ συνέσει καὶ παιδείᾳ τῶν ἀνδρῶν ἀκόλουθα. Ἀλλ´ ἡμεῖς γε σαφῶς ἴσμεν, ὡς ἕκαστον ἔδεσμα καταπίνεται μὲν πρῶτον εἰς τὴν γαστέρα, προκατείργασται δ´ ἐν αὐτῇ καὶ μετὰ ταῦτα διὰ τῶν ἐξ ἥπατος εἰς αὐτὴν καθηκουσῶν φλεβῶν ἀναληφθὲν ἐργάζεται τοὺς ἐν τῷ σώματι χυμούς, ἐξ ὧν τρέφεται τἆλλα μόρια πάντα καὶ σὺν αὐτοῖς ἐγκέφαλός τε καὶ καρδία καὶ ἧπαρ, ἐν δὲ δὴ τῷ τρέφεσθαι θερμότερα σφῶν αὐτῶν γίγνεται ψυχρότερά τε καὶ ὑγρότερα συνεξομοιούμενα τῇ δυνάμει τῶν ἐπικρατούντων χυμῶν. Ὥστε σωφρονήσαντες {καὶ} νῦν γοῦν οἱ δυσχεραίνοντες, ὅτι τροφὴ δύναται τοὺς μὲν σωφρονεστέρους, τοὺς δ´ ἀκολαστοτέρους ἐργάζεσθαι καὶ τοὺς μὲν ἐγκρατεστέρους, τοὺς δ´ ἀκρατεστέρους καὶ θαρσαλέους καὶ δειλοὺς ἡμέρους τε καὶ πρᾴους ἐριστικούς τε καὶ φιλονείκους, ἡκέτωσαν πρός με μαθησόμενοι, τίνα μὲν ἐσθίειν αὐτοὺς χρή, τίνα δὲ πίνειν. Εἴς τε γὰρ τὴν ἠθικὴν φιλοσοφίαν ὀνήσονται μέγιστα καὶ πρὸς ταύτῃ κατὰ τὰς τοῦ λογιστικοῦ δυνάμεις ἐπιδώσουσιν εἰς ἀρετὴν συνετώτεροι καὶ μνημονικώτεροι γενόμενοι. Πρὸς γὰρ ταῖς τροφαῖς καὶ τοῖς πόμασι καὶ τοὺς ἀνέμους αὐτοὺς διδάξω καὶ τὰς τοῦ περιέχοντος κράσεις ἔτι τε τὰς χώρας, ὁποίας μὲν αἱρεῖσθαι προσήκει, ὁποίας δὲ φεύγειν. [9] CHAPITRE IX. Hippocrate ayant montré, dans tout le traité "Sur les eaux et sur le tempérament des saisons", que les puissances de l'âme, non seulement celles de la partie irascible ou concupiscible, mais aussi toutes celles de la partie logique, suivent le tempérament du corps, serait le témoin le plus digne de foi, si on avait envie, comme c'est la coutume de quelques personnes, de faire reposer la vérité d'une opinion sur l'autorité des témoins. Quant à moi, je ne crois pas à Hippocrate, ainsi qu'on le fait habituellement, comme à un témoin, mais parce que je vois que ses démonstrations sont solides ; c'est donc pour cela que je le loue ! Qui ne voit, en effet, que le corps et l'âme de tous les hommes qui vivent sous les Ourses (au nord ) sont complètement différents de l'âme et du corps des hommes qui habitent près de la zone torride? Et qui ne voit aussi que les habitants des contrées moyennes, c'est-à-dire celles de la zone tempérée, sont plus favorisés pour le corps, pour les mœurs de l'âme, pour la compréhension et pour la sagesse, que les habitants des deux régions extrêmes? Puisqu'il a plu à quelques philosophes qui s'appellent eux-mêmes platoniciens, de prétendre que l'âme est gênée par le corps dans les maladies, mais qu'elle remplit les fonctions qui lui sont propres, quand il est sain, n'étant alors ni aidée, ni lésée par lui, je transcrirai quelques passages de Platon, dans lesquels il démontre que certains individus trouvent, pour les manifestations de leur intelligence, dans le tempérament des localités, on aide ou un obstacle, sans que le corps soit malade. Platon a écrit au commencement du Timée : « La Déesse vous ayant organisé les premiers, a réglé ce gouvernement et établi cet ordre ; elle a choisi le lieu où vous êtes nés, en voyant que par le bon tempérament des saisons, les hommes y seraient plus sages. » Puis il ajoute : « La déesse, amie de la guerre et de la sagesse, a choisi pour son premier établissement le lieu qui devait rendre les hommes le plus semblables à elle. » — On voit par ce passage que Platon attribue une grande influence aux localités, c'est-à-dire aux endroits habitables de la terre, sur les mœurs de l'âme, sur l'intelligence et sur la sagesse. Ou le voit encore par le passage suivant du cinquième livre "Des lois". « Sachez que les localités diffèrent les unes des autres pour produire des hommes meilleurs ou pires (p. 747 D). » Évidemment, dans ce passage, l'auteur dit que les localités produisent des hommes meilleurs ou pires. — Puis, plus loin, il ajoute : « Les uns sont rendus monstrueux et difformes par les vents de toute espèce et par l'insolation, les autres par les eaux, les autres enfin par la nourriture qu'on tire de la terre ; car la nourriture peut non seulement rendre le corps meilleur ou pire, mais donner encore à l'âme toutes les qualités dont nous avons parlé plus haut (ibid.). » Dans ce passage, il est établi clairement que les vents, et que l'insolation, c'est-à-dire la chaleur du soleil, agissent sur les puissances de l'âme. — Peut-être certains philosophes pensent que les vents, l'air ambiant, chaud ou froid, la nature des eaux ou la nourriture, peuvent rendre meilleure ou pire l'âme humaine, mais que ces circonstances donnent à l'âme de bonnes ou de mauvaises qualités, sans l'intermédiaire du tempérament, car ces qualités seraient {dans l'opinion de ces philosophes} une conséquence de l'intelligence. Quant à moi, je sais clairement que chaque espèce de nourriture est d'abord introduite dans l'estomac, où elle subit une première élaboration, qu'elle passe ensuite dans les veines qui vont du foie à l'estomac, et qu'elle forme les humeurs du corps, lesquelles nourrissent toutes les parties, et avec elles le cerveau, le cœur et le foie. En même temps qu'elles sont nourries, les parties deviennent plus chaudes, plus froides ou plus humides que dans l'état normal, étant rendues semblables aux humeurs qui prédominent. Que ceux donc qui se refusent à admettre l'efficacité de la nourriture pour rendre les hommes ou plus sages ou plus dissolus, ou plus incontinents ou plus réservés, ou plus hardis ou plus timides, ou plus sauvages ou plus civilisés, ou plus amis de la dispute et des combats, revenant à de meilleurs sentiments, m'interrogent pour apprendre de moi ce qu'il faut boire ou manger, car ils profiteront puissamment sous le rapport de la philosophie morale, et en outre ils imprimeront un progrès aux vertus de l'âme logique, en devenant plus intelligents, plus studieux, plus prudents, et en acquérant de la mémoire ; en effet, je les instruirai non seulement sur les aliments, sur les boissons et sur les vents, mais aussi sur les tempéraments de l'air ambiant, et je leur apprendrai aussi quelles régions il faut rechercher ou fuir.


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Dernière mise à jour : 18/04/2008