HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

GALIEN, Que les moeurs de l'âme sont la conséquence des tempéraments des corps

Chapitre 6

  Chapitre 6

[6] Ὅτι δὲ καὶ Πλάτων αὐτὸς οἶδε βλαπτομένην τὴν ψυχὴν ἐπὶ τῇ κακοχυμίᾳ τοῦ σώματος, ἑξῆς ῥῆσις ἤδη δηλώσει· « Ὅπου γὰρ ἂν οἱ τῶν ὀξέων καὶ τῶν ἁλυκῶν φλεγμάτων καὶ ὅσοι πικροὶ καὶ χολώδεις χυμοὶ κατὰ τὸ σῶμα πλανηθέντες ἔξω μὲν μὴ λάβωσιν ἀναπνοήν, ἐντὸς δὲ εἱλλόμενοι τὴν ἀφ´ ἑαυτῶν ἀτμίδα τῇ τῆς ψυχῆς φορᾷ συμμίξαντες ἀνακερασθῶσι, παντοδαπὰ νοσήματα ψυχῆς ἐμποιοῦσι μᾶλλον καὶ ἧττον καὶ ἐλάττω καὶ πλείω πρός τε τοὺς τρεῖς τόπους ἐνεχθέντα τῆς ψυχῆς, πρὸς ὃν ἂν ἕκαστ´ αὐτῶν προσπίπτῃ, ποικίλλει μὲν εἴδη δυσκολίας καὶ δυσθυμίας παντοδαπά, ποικίλλει δὲ θρασύτητός τε καὶ δειλίας, ἔτι δὲ λήθης ἅμα καὶ δυσμαθείαςἘν ταύτῃ τῇ ῥήσει σαφῶς Πλάτων ὡμολόγησε τὴν ψυχὴν ἐν κακίᾳ τινὶ γίγνεσθαι διὰ τὴν ἐν τῷ σώματι κακοχυμίαν, ὥσπερ {δὲ} πάλιν ἐν νόσῳ καθίσταται διὰ τὴν τοῦ σώματος ἕξιν κατὰ τήνδε τὴν ῥῆσιν· « Τὸ δὲ σπέρμα ὅτῳ πολὺ καὶ γλοιῶδες περὶ τὸν μυελὸν γίγνεται καθαπερεὶ δένδρον πολυκαρπότερον τοῦ συμμέτρου πεφυκὸς , πολλὰς μὲν καθ´ ἕκαστον ὠδῖνας, πολλὰς δ´ ἡδονὰς κτώμενος ἐν ταῖς ἐπιθυμίαις καὶ τοῖς περὶ τὰ τοιαῦτα τόκοις ἐμμανὴς τὸ πλεῖστον τοῦ βίου γιγνόμενος διὰ τὰς μεγίστας ἡδονὰς καὶ λύπας νοσοῦσαν καὶ ἄφρονα ἴσχων ὑπὸ τοῦ σώματος τὴν ψυχὴν οὐχ ὡς νοσῶν ἀλλ´ ὡς ἑκὼν κακὸς κακῶς δοξάζεται· τὸ δ´ ἀληθὲς περὶ τὰ ἀφροδίσια ἀκολασία κατὰ τὸ πολὺ μέρος διὰ τὴν ἑνὸς γένους ἕξιν ὑπὸ μανότητος ὀστῶν ἐν τῷ σώματι ῥυώδη καὶ ὑγραίνουσαν νόσος ψυχῆς γέγονε. » Ἱκανῶς μὲν οὖν κἀν ταύτῃ τῇ ῥήσει τὴν ψυχὴν νοσεῖν ἀπεφήνατο διὰ τὴν μοχθηρὰν ἕξιν τοῦ σώματος. Ἀλλ´ οὐδὲν ἧττον ἔτι καὶ διὰ τῶν ἐφεξῆς ὑπ´ αὐτοῦ γεγραμμένων γνώμη κατάδηλος γίγνεται τοῦ φιλοσόφου. Τί γάρ φησι; « Καὶ σχεδὸν ἅπανθ´ ὁπόσα ἡδονῶν ἀκρασία καὶ ὄνειδος ὡς ἑκόντων λέγεται τῶν κακῶν, οὐκ ὀρθῶς ὀνειδίζεται· κακὸς μὲν γὰρ ἑκὼν οὐδείς, διὰ δὲ πονηρὰν ἕξιν τοῦ σώματος καὶ ἀπαιδεύτους τροφὰς κακὸς γίγνεται, παντὶ δὲ ταῦτα ἐχθρὰ καὶ ἄκοντι προσγίγνεται. » Ὅτι μὲν οὖν Πλάτων αὐτὸς ὁμολογεῖ τὰ προαποδεδειγμένα ὑπ´ ἐμοῦ, ἔκ τε τούτων αὐτῶν τῶν ῥήσεών ἐστι δῆλον ἐξ ἄλλων τε πολλῶν, ὧν τινὰς μὲν ἐν τῷ Τιμαίῳ, καθάπερ καὶ τάσδε τὰς νῦν εἰρημένας, τινὰς δ´ ἐν ἄλλοις αὐτοῦ βιβλίοις ἔστιν εὑρεῖν. [6] CHAPITRE VI. Le passage suivant démontrera que Platon lui-même savait que l'âme est lésée par une cacochymie du corps : « Quand le flegme acide ou salé, ou quand les humeurs amères et bilieuses, quelles qu'elles soient, errant dans le corps, ne peuvent trouver une voie pour s'échapper, et que roulant à l'intérieur, elles imprègnent fortement de leur humidité, en se mêlant les unes avec les autres, la diathèse de l'âme, elles produisent des maladies de l'âme de toute espèce, plus ou moins fortes, plus ou moins nombreuses. En se portant vers les trois sièges de l'âme, suivant qu'elles se fixent vers l'un ou vers l'autre, elles causent une grande variété de morosité et d'abattement, souvent de l'audace ou de la lâcheté, et aussi la perte de la mémoire accompagnée d'abattement. » Dans ce passage, Platon avoue manifestement que l'âme subit un certain mal par la cacochymie du corps. — De même, dans cet autre passage, il place la cause des maladies de l'âme dans la constitution du corps : « Un homme a un sperme abondant et visqueux, et ressemble à cause de cela à un arbre qui produirait des fruits outre mesure ; il éprouve, à chaque rapprochement sexuel, des douleurs violentes et des plaisirs vifs dans ses désirs et dans l'émission du sperme qui en résulte ; il est furieux pendant la plus grande partie de sa vie, à cause des douleurs semblables à celles de l'accouchement, et des voluptés excessives qu'il ressent, ayant une âme malade et délirante à cause du corps; cet homme est considéré à tort, non comme un malade, mais comme un homme involontairement mauvais. La vérité est que l'ardeur pour les plaisirs vénériens tient en grande partie à une constitution d'une certaine espèce, qui dépend de la porosité des os, constitution fluxionnaire et humide, d'où résulte une maladie de l'âme. » Dans ce passage, Platon a suffisamment montré que l'âme devient malade par suite d'une disposition vicieuse du corps. — Le sentiment de ce philosophe n'est pas moins évident par ce qu'il ajoute ensuite. Il dit en effet : «Pour presque toute espèce d'intempérance dans les plaisirs, tout reproche qu'on fait comme s'il s'agissait de fautes réputées volontaires, est injuste; car personne n'est mauvais de plein gré ; mais on est vicieux à cause d'une mauvaise constitution du corps ou à cause d'une éducation mal réglée ; pour tout homme c'est là un malheur qui est indépendant de sa volonté. » Platon est donc d'accord avec moi sur les points que j'ai déjà établis; les passages que je viens de citer et beaucoup d'autres le prouvent évidemment. On trouvera ces passages, les uns dans le Timée, par exemple ceux que j'ai cités, et les autres dans d'autres ouvrages.


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Dernière mise à jour : 18/04/2008