[1] Ταῖς τοῦ σώματος κράσεσιν ἕπεσθαι τὰς δυνάμεις τῆς ψυχῆς οὐχ ἅπαξ ἢ
δὶς ἀλλὰ πάνυ πολλάκις οὐδ´ ἐπ´ ἐμαυτοῦ μόνου βασανίσας τε καὶ πολυειδῶς
ἐρευνήσας ἀλλ´ ἀπ´ ἀρχῆς μὲν ἅμα τοῖς διδασκάλοις, ὕστερον δὲ σὺν τοῖς
ἀρίστοις φιλοσόφοις ἀληθῆ τε διὰ παντὸς εὗρον τὸν λόγον ὠφέλιμόν τε τοῖς
κοσμῆσαι τὰς ἑαυτῶν ἐθέλουσι ψυχάς, ἐπειδήπερ {γάρ}, ὡς διῆλθον ἐν τῇ περὶ
τῶν ἐθῶν πραγματείᾳ, {καὶ} διὰ τῶν ἐδεσμάτων τε καὶ πομάτων ἔτι τε τῶν
ὁσημέραι πραττομένων εὐκρασίαν ἐργαζόμεθα κἀκ ταύτης εἰς ἀρετὴν τῇ ψυχῇ
συντελέσομεν, ὡς οἱ περὶ Πυθαγόραν τε καὶ Πλάτωνα καί τινες ἄλλοι τῶν
παλαιῶν ἱστοροῦνται πράξαντες.
| [1] CHAPITRE PREMIER.
Après un mûr examen, et après avoir vérifié expérimentalement, non pas
une fois, non pas deux fois, mais très souvent, non pas sur moi seul et de
plusieurs manières, mais d'abord avec mes maîtres, ensuite avec les
meilleurs philosophes, que les puissances de l'âme suivent les
tempéraments du corps, j'ai trouvé que la doctrine était vraie en toute
occasion et utile à ceux qui veulent orner leur âme, puisque, d'après ce
que j'ai dit dans le traité Des mœurs, en même temps que nous donnons
à notre corps un bon tempérament par les aliments, par les boissons, et aussi par
tout ce que nous faisons journellement, nous travaillons pour la bonne
disposition de l'âme. Pythagore, Platon et quelques autres anciens
philosophes ont agi, ainsi qu'on le raconte, conformément à cette doctrine.
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