HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), La guerre des Juifs contre les Romains, livre VI

Chapitre 1

  par 8

[6,1,8] <81> Ἰουλιανὸς δέ τις ἑκατοντάρχης τῶν ἀπὸ τῆς Βιθυνίας, οὐκ ἄσημος ὢν ἀνήρ, ὧν ἐγὼ κατ' ἐκεῖνον ἱστόρησα τὸν πόλεμον ὅπλων τε ἐμπειρίᾳ καὶ ἀλκῇ σώματος καὶ ψυχῆς παραστήματι πάντων ἄριστος, <82> ὁρῶν τοὺς Ῥωμαίους ἐνδιδόντας ἤδη καὶ κακῶς ἀμυνομένους, παρειστήκει δὲ Τίτῳ κατὰ τὴν Ἀντωνίαν, προπηδᾷ καὶ νικῶντας ἤδη τοὺς Ἰουδαίους τρέπεται μόνος μέχρι τῆς τοῦ ἐνδοτέρω ἱεροῦ γωνίας. Ἔφευγε δὲ τὸ πλῆθος ἄθρουν, οὔτε τὴν ἰσχὺν οὔτε τὴν τόλμαν ἀνθρωπίνην ὑπολαμβάνοντες. <83> δὲ διὰ μέσων τῶν σκεδαννυμένων ἄλλοτε ἄλλῃ διᾴττων ἐφόνευε τοὺς καταλαμβανομένους, καὶ τῆς ὄψεως ἐκείνης οὐδὲν οὔτε τῷ Καίσαρι θαυμασιώτερον οὔτε τοῖς ἄλλοις παρέστη φρικωδέστερον. <84> Ἐδιώκετο δὲ ἄρα καὶ αὐτὸς ὑπὸ τῆς εἱμαρμένης, ἣν ἀμήχανον διαφυγεῖν θνητὸν ὄντα. <85> Τὰ γὰρ ὑποδήματα πεπαρμένα πυκνοῖς καὶ ὀξέσιν ἥλοις ἔχων, ὥσπερ τῶν ἄλλων στρατιωτῶν ἕκαστος, καὶ κατὰ λιθοστρώτου τρέχων ὑπολισθάνει, πεσὼν δὲ ὕπτιος μετὰ μεγίστου τῆς πανοπλίας ἤχου τοὺς φεύγοντας ἐπιστρέφει. <86> Καὶ τῶν μὲν ἀπὸ τῆς Ἀντωνίας Ῥωμαίων ἤρθη βοὴ περὶ τἀνδρὶ δεισάντων, οἱ δὲ Ἰουδαῖοι περιστάντες αὐτὸν ἀθρόοι τοῖς τε ξυστοῖς καὶ ταῖς ῥομφαίαις πάντοθεν ἔπαιον. <87> δὲ πολὺν μὲν τῷ θυρεῷ σίδηρον ἐξεδέχετο, πολλάκις δὲ ἀναστῆναι πειράσας ὑπὸ τοῦ πλήθους τῶν τυπτόντων ἀνετράπη, καὶ κείμενος δ' ὅμως ἔνυττε τῷ ξίφει πολλούς· <88> οὐδὲ γὰρ ἀνῃρέθη ταχέως τῷ τε κράνει καὶ τῷ θώρακι πεφραγμένος πάντα τὰ καίρια πρὸς σφαγὴν καὶ τὸν αὐχένα συνέλκων· μέχρι κοπτομένων αὐτῷ τῶν ἄλλων μελῶν καὶ μηδενὸς προσαμῦναι τολμῶντος ἐνέδωκε. <89> Δεινὸν δὲ πάθος εἰσῄει Καίσαρα ἀνδρὸς οὕτως ἐναρέτου καὶ ἐν ὄψει τοσούτων φονευομένου· καὶ αὐτὸν μὲν τόπος διέκλειε βοηθεῖν θέλοντα, τοὺς δυναμένους δὲ κατάπληξις. <90> Ἰουλιανὸς μὲν οὖν πολλὰ δυσθανατήσας καὶ τῶν κτεινόντων ὀλίγους ἀπλῆγας καταλιπὼν μόλις ἀποσφάττεται, μέγιστον οὐ παρὰ Ῥωμαίοις καὶ Καίσαρι μόνον ἀλλὰ καὶ παρὰ τοῖς πολεμίοις κλέος καταλιπών· <91> Ἰουδαῖοι δὲ καὶ τὸν νεκρὸν ἁρπασάμενοι πάλιν τοὺς Ῥωμαίους τρέπονται καὶ κατακλείουσιν εἰς τὴν Ἀντωνίαν. <92> Ἠγωνίσαντο δὲ ἐξ αὐτῶν ἐπισήμως κατὰ ταύτην τὴν μάχην Ἀλεξᾶς μέν τις καὶ Γυφθέος τοῦ Ἰωάννου τάγματος, ἐκ δὲ τῶν περὶ Σίμωνα Μαλαχίας τε καὶ τοῦ Μέρτωνος Ἰούδας, καὶ Σωσᾶ υἱὸς Ἰάκωβος τῶν Ἰδουμαίων ἡγεμών, τῶν δὲ ζηλωτῶν ἀδελφοὶ δύο, παῖδες Ἀρί, Σίμων τε καὶ Ἰούδης. [6,1,8] <81> Un certain Julien, centurion bithynien, homme assez distingué de naissance, le plus remarquable de tous ceux que j’aie connus, au cours de cette guerre, pour son expérience des armes, sa vigueur et son ferme courage, s’aperçut que les Romains commençaient à reculer et à se défendre mollement ; il se tenait alors près de Titus sur l'Antonia. Il s'élance et à lui seul repousse les Juifs déjà vainqueurs jusqu'à l'angle du Temple intérieur. La multitude fuyait en rangs pressés, croyant que tant de force et d'audace étaient surhumaines. Et lui, bondissant ça et là au milieu des ennemis qu'il dispersait, égorgeait ceux qu'il pouvait atteindre ; aucun spectacle ne parut plus étonnant à César, plus terrible aux autres. Mais Julien, lui aussi, fut poursuivi par la fatalité, à laquelle nul mortel n'échappe. Portant, comme tous les autres soldats, des sandales munies de nombreux clous pointus, il glissa en courant sur la mosaïque et tomba à la renverse en faisant résonner bruyamment ses armes. Les fuyards se retournèrent : les Romains de la tour Antonia, effrayés pour le centurion, poussèrent un cri d'angoisse, tandis que les Juifs, l'entourant en nombre, le frappaient de toutes parts à coups de piques et d'épées. Julien reçut souvent sur son bouclier les atteintes du fer ennemi : à plusieurs reprises, il essaya de se relever, mais fut rejeté par la foule des assaillants. Etendu comme il était, il n'en blessa pas moins un grand nombre de la pointe de son épée ; car il ne fut pas tué promptement, étant protégé par son casque et sa cuirasse qui abritaient les parties les plus vulnérables et rentrant le cou dans l'armure. Enfin, quand tous les membres furent hachés, comme personne n’osait lui porter secours, il s'effondra. César éprouva une cruelle douleur en voyant mourir un homme si distingué, sous les yeux d'un si grand nombre de soldats. La disposition des lieux empêchait l'empereur de venir à son aide, malgré son désir ; ceux qui le pouvaient furent retenus par la crainte. C'est ainsi que Julien, subissant une mort très lente, fut égorgé à grand'peine ; il laissait d'ailleurs peu d'adversaires qui ne fussent blessés. Il laissait aussi un souvenir très honorable, non seulement aux Romains et à César, mais à leurs ennemis. Les Juifs enlevèrent son corps, repoussèrent de nouveau les Romains et les enfermèrent dans l'Antonia. Du côté des Juifs, ceux qui se distinguèrent surtout dans ce combat furent Alexas et Gypthéos, qui appartenaient à l'armée de Jean ; parmi les compagnons de Simon, Malachie, Judas, fils de Merton, Jacob fils de Josas, chef des Iduméens ; parmi les zélateurs, deux frères, fils d'An, Simon et Judas.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 27/07/2006