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[6,8,3] <387> Ἐν δὲ ταῖς αὐταῖς ἡμέραις καὶ τῶν ἱερέων
τις Θεβουθεῖ παῖς, Ἰησοῦς ὄνομα, λαβὼν περὶ
σωτηρίας ὅρκους παρὰ Καίσαρος ἐφ' ᾧ
παραδώσει τινὰ τῶν ἱερῶν κειμηλίων, <388> ἔξεισι
καὶ παραδίδωσιν ἀπὸ τοῦ τοίχου τοῦ ναοῦ λυχνίας
δύο τῶν κατὰ τὸν ναὸν κειμένων παραπλησίας
τραπέζας τε καὶ κρατῆρας καὶ φιάλας, πάντα
ὁλόχρυσα καὶ στιβαρώτατα, <389> παραδίδωσι δὲ
καὶ τὰ καταπετάσματα καὶ τὰ ἐνδύματα τῶν
ἀρχιερέων σὺν τοῖς λίθοις καὶ πολλὰ τῶν πρὸς τὰς
ἱερουργίας σκευῶν ἄλλα. <390> Συλληφθεὶς δὲ καὶ
ὁ γαζοφύλαξ τοῦ ἱεροῦ Φινέας ὄνομα τούς τε
χιτῶνας καὶ τὰς ζώνας ὑπέδειξε τῶν ἱερέων
πορφύραν τε πολλὴν καὶ κόκκον, ἃ πρὸς τὰς
χρείας ἀπέκειτο τοῦ καταπετάσματος, σὺν οἷς
κιννάμωμόν τε πολὺ καὶ κασσίαν καὶ πλῆθος
ἑτέρων ἀρωμάτων, ἃ συμμίσγοντες ἐθυμίων
ὁσημέραι τῷ θεῷ. <391> Παρεδόθη δὲ ὑπ' αὐτοῦ
πολλὰ καὶ τῶν ἄλλων κειμηλίων κόσμος τε ἱερὸς
οὐκ ὀλίγος, ἅπερ αὐτῷ βίᾳ ληφθέντι τὴν τῶν
αὐτομόλων συγγνώμην ἔδωκε.
| [6,8,3] <387> Pendant ces mêmes journées, un des
prêtres, nommé Jésus, fils de Thebouthi, ayant
reçu sous serment de César l'assurance de la vie
sauve, à condition de livrer quelques objets des
trésors sacrés, sortit et fit passer au-dessus du
mur du Temple deux candélabres semblables à
ceux du sanctuaire, des tables, des cratères, des
coupes, tous objets d'or solide et très massifs ; il
livra aussi les voiles, les vêtements des grands-prêtres
garnis de pierres précieuses et beaucoup
d'autres objets destinés au culte. Phinéas, le
garde du trésor du Temple, fut pris aussi ; il étala
les tuniques et les ceintures des grands-prêtres,
une grande quantité de pourpre et d'écarlate tenue
en réserve pour réparer le voile du Temple, et en
outre beaucoup de cinnamome, de cannelle et
d'autres aromates qu'on mélangeait et brûlait tous
les jours en l’honneur de Dieu. Il donna encore
aux Romains beaucoup d'autres objets précieux et
des ornements sacrés en grand nombre. Cela lui
fit accorder, bien qu'il eût été pris de force, le
pardon réservé aux transfuges.
| [6,8,4] <392> Συντετελεσμένων δ' ἤδη καὶ τῶν χωμάτων
ἐν ὀκτωκαίδεκα ἡμέραις ἑβδόμῃ Γορπιαίου μηνὸς
Ῥωμαῖοι μὲν προσῆγον τὰς μηχανάς, τῶν δὲ
στασιαστῶν οἱ μὲν ἀπεγνωκότες ἤδη τὴν πόλιν
ἀνεχώρουν τοῦ τείχους εἰς τὴν ἄκραν, οἱ δὲ
ἐγκατεδύοντο τοῖς ὑπονόμοις· <393> πολλοὶ δὲ
διαστάντες ἠμύνοντο τοὺς προσάγοντας τὰς
ἑλεπόλεις. Ἐκράτουν δὲ καὶ τούτων Ῥωμαῖοι πλήθει
τε καὶ βίᾳ καὶ τὸ μέγιστον, εὐθυμοῦντες ἀθύμων
ἤδη καὶ παρειμένων. <394> Ὡς δὲ παρερράγη μέρος
τι τοῦ τείχους, καί τινες τῶν πύργων τυπτόμενοι
τοῖς κριοῖς ἐνέδοσαν, φυγὴ μὲν ἦν εὐθέως τῶν
ἀμυνομένων, δέος δὲ καὶ τοῖς τυράννοις ἐμπίπτει
σφοδρότερον τῆς ἀνάγκης· <395> πρὶν γὰρ
ὑπερβῆναι τοὺς πολεμίους ἐνάρκων τε καὶ
μετέωροι πρὸς φυγὴν ἦσαν, ἦν δὲ ἰδεῖν τοὺς πάλαι
σοβαροὺς καὶ τοῖς ἀσεβήμασιν ἀλαζόνας τότε
ταπεινοὺς καὶ τρέμοντας, ὡς ἐλεεινὴν εἶναι καίπερ
ἐν πονηροτάτοις τὴν μεταβολήν. <396> ὥρμησαν
μὲν οὖν ἐπὶ τὸ περιτείχισμα δραμόντες ὤσασθαί τε
τοὺς φρουροὺς καὶ διακόψαντες ἐξελθεῖν· <397> ὡς
δὲ τοὺς μὲν πάλαι πιστοὺς ἑώρων οὐδαμοῦ,
διέφυγον γὰρ ὅπῃ τινὶ συνεβούλευεν ἡ ἀνάγκη,
προσθέοντες δὲ οἱ μὲν ὅλον ἀνατετράφθαι τὸ πρὸς
δύσιν τεῖχος ἤγγελλον, οἱ δ' ἐμβεβληκέναι τοὺς
Ῥωμαίους ἤδη τε πλησίον εἶναι ζητοῦντας αὐτούς,
<398> ἕτεροι δὲ καὶ ἀφορᾶν ἀπὸ τῶν πύργων
πολεμίους ἔλεγον πλάζοντος τὰς ὄψεις τοῦ δέους,
ἐπὶ στόμα πεσόντες ἀνῴμωζον τὴν ἑαυτῶν
φρενοβλάβειαν καὶ καθάπερ ὑποκεκομμένοι τὰ
νεῦρα τῆς φυγῆς ἠπόρουν. <399> Ἔνθα δὴ μάλιστ'
ἄν τις καταμάθοι τήν τε τοῦ θεοῦ δύναμιν ἐπὶ τοῖς
ἀνοσίοις καὶ τὴν Ῥωμαίων τύχην· οἱ μέν γε
τύραννοι τῆς ἀσφαλείας ἐγύμνωσαν αὑτοὺς κἀκ
τῶν πύργων κατέβησαν ἑκόντες, ἐφ' ὧν βίᾳ μὲν
οὐδέποθ' ἁλῶναι, μόνῳ δ' ἐδύναντο λιμῷ.
<400> Ῥωμαῖοι δὲ τοσαῦτα περὶ τοῖς ἀσθενεστέροις
τείχεσι καμόντες παρέλαβον τύχῃ τὰ μὴ δυνατὰ
τοῖς ὀργάνοις· παντὸς γὰρ ἰσχυρότεροι
μηχανήματος ἦσαν οἱ τρεῖς πύργοι, περὶ ὧν
ἀνωτέρω δεδηλώκαμεν.
| [6,8,4] <392> Les terrasses furent achevées en dix-huit
jours. Le 7 du mois de Gorpiée, les
Romains amenèrent leurs machines. Alors, parmi
les factieux, les uns, désespérant désormais du
salut de la ville, évacuèrent le rempart pour se
retirer dans Acra ; les autres se cachèrent dans
les souterrains ; beaucoup, prenant leur place de
combat contre le mur, cherchaient à repousser
ceux qui amenaient les hélépoles. Les Romains
avaient sur eux l'avantage de la force et du
nombre ; surtout, ils luttaient avec allégresse
contre des adversaires découragés et affaiblis.
Quand une partie de la muraille fut détruite et que
plusieurs tours, battues par les hélépoles, eurent
été entamées par les béliers, les défenseurs
s'enfuirent aussitôt et les tyrans eux-mêmes furent
envahis par une crainte que justifiait la gravité de
la situation. En effet, avant l'escalade de la
brèche, ils étaient plongés dans la torpeur et ne se
décidaient qu’à fuir ; on pouvait les voir abattus et
tremblants, eux qui naguère étaient si féroces et
fiers de leurs sacrilèges ; ce changement, même
chez de pareils scélérats, excitait la pitié. Ils
songèrent bien à s'élancer à la course vers le mur
de circonvallation des Romains, à en chasser les
postes, à se frayer un chemin et sortir ; mais ils
n'apercevaient nulle part ceux qui, auparavant,
leur étaient fidèles et qui venaient de prendre la
fuite dans diverses directions. Des gens arrivaient,
en courant, annoncer soit que tout le mur de
l'ouest avait cédé, soit que les Romains l'avaient
déjà franchi et les recherchaient ; d'autres, les
yeux égarés par la peur, déclaraient qu'ils
apercevaient les ennemis au sommet des tours.
Alors ils tombèrent la face contre terre, se
lamentant sur leur folie et, comme si leurs nerfs
avaient été coupés, étaient incapables de fuir.
C'est en cela surtout qu'on pouvait reconnaître et
le pouvoir de Dieu sur les impies et la fortune des
Romains ; car les tyrans avaient eux-mêmes
renoncé à leur sécurité, en descendant
volontairement des tours, où la violence n'eût
jamais pu avoir raison d'eux, où la faim seule les
eût réduits. De leur côté, les Romains, qui avaient
rencontré tant de difficultés autour des murailles
plus faibles, prirent, par un don de la Fortune,
celles qui pouvaient défier leurs machines ; car les
trois tours dont nous avons parlé plus haut
étaient plus fortes que tout engin de siège.
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