| [6,4,2] <229> Ἐν δὲ τούτῳ πρὸς αὐτὸν αὐτομολοῦσιν 
Ἄνανός τε ὁ ἀφαμμαούς, τῶν Σίμωνος δορυφόρων 
ὁ φονικώτατος, καὶ Ἀρχέλαος υἱὸς Μαγαδδάτου, 
συγγνώμην ἐλπίσαντες ἐπειδὴ κρατούντων 
Ἰουδαίων ἀπεχώρουν. <230> Τίτος δὲ καὶ τοῦτο τὸ 
πανούργημα προβάλλεται τῶν ἀνδρῶν, καὶ τὴν 
ἄλλην περὶ τοὺς ἰδίους ὠμότητα πεπυσμένος 
ὥρμητο κτείνειν ἑκατέρους, ὑπ' ἀνάγκης ἦχθαι 
λέγων αὐτούς, οὐκ ἐκ προαιρέσεως παρεῖναι, καὶ 
σωτηρίας οὐκ ἀξίους εἶναι τοὺς φλεγομένης ἤδη δι' 
αὐτοὺς τῆς πατρίδος ἐξαλλομένους. <231> Ἐκράτει 
δ' ὅμως τοῦ θυμοῦ ἡ πίστις, καὶ ἀφίησι τοὺς 
ἄνδρας, οὐ μὴν ἐν ἴσῃ μοίρᾳ κατέτασσε τοῖς 
ἄλλοις. <232> Ἤδη δὲ ταῖς πύλαις οἱ στρατιῶται 
προσῆγον τὸ πῦρ, καὶ περιτηκόμενος ὁ ἄργυρος 
διεδίδου ταχέως εἰς τὴν ξυλείαν τὴν φλόγα, ἔνθεν 
ἀθρόως ἐκφερομένη τῶν στοῶν ἐπελαμβάνετο. 
<233> Τοῖς δὲ Ἰουδαίοις ὁρῶσι τὸ πῦρ ἐν κύκλῳ 
μετὰ τῶν σωμάτων παρείθησαν αἱ ψυχαί, καὶ διὰ 
τὴν κατάπληξιν ἀμύνειν μὲν ἢ σβεννύειν ὥρμησεν 
οὐδείς, αὖοι δ' ἑστῶτες ἀφεώρων. <234> Οὐ μὴν 
πρὸς τὸ δαπανώμενον ἀθυμοῦντες εἰς γοῦν τὸ 
λοιπὸν ἐσωφρόνουν, ἀλλ' ὡς ἤδη καὶ τοῦ ναοῦ 
καιομένου τοὺς θυμοὺς ἐπὶ Ῥωμαίους ἔθηγον. 
<235> Ἐκείνην μὲν οὖν τὴν ἡμέραν καὶ τὴν ἐπιοῦσαν 
νύκτα τὸ πῦρ ἐπεκράτει· κατὰ μέρος γάρ, οὐχ ὁμοῦ 
πάντοθεν ἴσχυσαν ὑφάψαι τὰς στοάς.
 | [6,4,2] <229> A ce moment il reçut dans son camp 
Ananos d'Emmaüs, le plus sanguinaire des gardes 
de Simon, et Archélaos, fils de Magaddate ; ils 
espéraient obtenir leur grâce, puisque les Juifs 
étaient vainqueurs au moment où ils les avaient 
quittés. Mais Titus blâma la conduite de ces 
hommes, qu’il soupçonnait de ruse, et du reste, 
informé de leurs cruautés à l’égard de leurs 
propres concitoyens, il eut d'abord l'intention de 
les mettre tous deux à mort. « C'est, disait-il, la 
nécessité qui les pousse et non leur inclination qui 
les amène en ma présence ; ils ne sont pas 
dignes d'avoir la vie sauve, ces Juifs échappés de 
leur patrie où leurs crimes ont déjà allumé la 
flamme ». Cependant la parole donnée l'emporta 
sur le ressentiment : il les relâcha donc, mais sans 
les traiter avec les mêmes égards que les autres. 
Déjà les soldats mettaient le feu aux portes : 
l’argent, en fondant, livra bientôt passage à la 
flamme qui attaqua les boiseries, d'où elle 
s'élança avec violence pour gagner les portiques. 
Quand les Juifs virent le feu autour d'eux, leurs 
âmes et leurs corps s'affaissèrent : dans cet 
abattement, nul ne songea à se défendre ou à 
éteindre l'incendie ; ils restaient stupides et 
contemplaient ce spectacle. Découragés par leurs 
pertes, ils ne songeaient pourtant pas à sauver le 
reste, mais, comme si déjà le Temple était en feu, 
ils exaltaient leur fureur contre les Romains. La 
flamme se répandit ce jour-là et la nuit suivante ; 
car ce ne fut que par sections, et non d'un seul 
coup, que les portiques en devinrent la proie.
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