HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe, La guerre des Juifs contre les Romains, livre V

Chapitre 2

  par 2

[5,2,2] (2)<54> Ἕως μὲν οὖν ὄρθιον ἱππάζετο τὴν λεωφόρον κατατείνουσαν πρὸς τὸ τεῖχος οὐδεὶς προυφαίνετο τῶν πυλῶν, <55> ἐπεὶ δ' ἐκ τῆς ὁδοῦ πρὸς τὸν Ψήφινον πύργον ἀποκλίνας πλάγιον ἦγε τὸ τῶν ἱππέων στῖφος, προπηδήσαντες ἐξαίφνης ἄπειροι κατὰ τοὺς Γυναικείους καλουμένους πύργους διὰ τῆς ἀντικρὺ τῶν Ἑλένης μνημείων πύλης διεκπαίουσι τῆς ἵππου, <56> καὶ τοὺς μὲν ἔτι κατὰ τὴν ὁδὸν θέοντας ἀντιμέτωποι στάντες ἐκώλυσαν συνάψαι τοῖς ἐκκλίνασι, τὸν δὲ Τίτον ἀποτέμνονται σὺν ὀλίγοις. <57> Τῷ δὲ πρόσω μὲν ἦν χωρεῖν ἀδύνατον· ἐκτετάφρευτο γὰρ ἀπὸ τοῦ τείχους περὶ τὰς κηπείας ἅπαντα τοίχοις τε ἐπικαρσίοις καὶ πολλοῖς ἕρκεσι διειλημμένα· <58> τὴν δὲ πρὸς τοὺς σφετέρους ἀναδρομὴν πλήθει τῶν ἐν μέσῳ πολεμίων ἀμήχανον ἑώρα καὶ τραπέντας τοὺς ἀνὰ τὴν λεωφόρον, ὧν οἱ πολλοὶ μηδὲ γινώσκοντες τὸν τοῦ βασιλέως κίνδυνον, ἀλλ' οἰόμενοι συναναστραφῆναι κἀκεῖνον ἀνέφευγον. <59> δὲ κατιδὼν ὡς ἐν μόνῃ τῇ καθ' αὑτὸν ἀλκῇ κεῖται τὸ σώζεσθαι τόν τε ἵππον ἐπιστρέφει καὶ τοῖς περὶ αὐτὸν ἐμβοήσας ἕπεσθαι μέσοις ἐμπηδᾷ τοῖς πολεμίοις διεκπαῖσαι πρὸς τοὺς σφετέρους βιαζόμενος. <60> Ἔνθα δὴ μάλιστα παρέστη νοεῖν, ὅτι καὶ πολέμων ῥοπαὶ καὶ βασιλέων κίνδυνοι μέλονται θεῷ· <61> τοσούτων γὰρ ἐπὶ τὸν Τίτον ἀφιεμένων βελῶν μήτε κράνος ἔχοντα μήτε θώρακα, προῆλθε γὰρ ὡς ἔφην οὐ πολεμιστὴς ἀλλὰ κατάσκοπος, οὐδὲν ἥψατο τοῦ σώματος, κενὰ δ' ὥσπερ ἐπίτηδες ἀστοχούντων παρερροιζεῖτο πάντα. <62> δὲ ξίφει τοὺς κατὰ πλευρὸν ἀεὶ διαστέλλων καὶ πολλοὺς τῶν ἀντιπροσώπων ἀνατρέπων ἤλαυνεν ὑπὲρ τοὺς ἐρειπομένους τὸν ἵππον. <63> Τῶν δὲ κραυγή τε ἦν πρὸς τὸ παράστημα τοῦ Καίσαρος καὶ παρακέλευσις ὁρμᾶν ἐπ' αὐτόν, φυγὴ δὲ καὶ χωρισμὸς ἄθρους καθ' οὓς ἐπελαύνων γένοιτο. <64> Συνῆπτον δὲ οἱ τοῦ κινδύνου μετέχοντες κατὰ νῶτα καὶ κατὰ πλευρὰν νυσσόμενοι· μία γὰρ ἐλπὶς ἦν σωτηρίας ἑκάστῳ τὸ συνεξανύτειν τῷ Τίτῳ καὶ μὴ φθάσαντα κυκλωθῆναι. <65> Δύο γοῦν τῶν ἀπωτέρω τὸν μὲν σὺν τῷ ἵππῳ περισχόντες κατηκόντισαν, θάτερον δὲ καταπηδήσαντα διαφθείραντες τὸν ἵππον ἀπήγαγον, μετὰ δὲ τῶν λοιπῶν Τίτος ἐπὶ τὸ στρατόπεδον διασώζεται. <66> Τοῖς μὲν οὖν Ἰουδαίοις πλεονεκτήσασι κατὰ τὴν πρώτην ἐπίθεσιν ἐπήγειρε τὰς διανοίας ἄσκεπτος ἐλπίς, καὶ πολὺ θάρσος αὐτοῖς εἰς τὸ μέλλον πρόσκαιρος ῥοπὴ προυξένει. [5,2,2] <54> Tant que Titus s'avança à cheval sur la route qui montait en ligne droite vers les remparts, personne ne parut hors des portes ; mais quand il se détourna de la route pour se rapprocher de la tour Psephinos par une marche oblique, à la tête de ses cavaliers, soudain, prés des tours appelées « tours des femmes », une innombrable multitude s'élança par la porte située en face du monument d'Hélène et se fraya un chemin au milieu de la cavalerie. Les assaillants, tenant tête à ceux des cavaliers qui galopaient encore sur la route, les empêchaient de rallier ceux qui avaient achevé le changement de direction, isolant ainsi Titus avec un petit nombre de cavaliers. Il lui était impossible de continuer sa marche en avant, car tout le terrain, à partir du rempart, était sillonné de fossés destinés à l'irrigation des jardins, coupé de murs transversaux et de nombreuses clôtures. Titus voyait d'autre part que la multitude des ennemis qui le séparaient de sa troupe l'empêchaient de la rejoindre à la course ; d'ailleurs, les cavaliers sur la route avaient tourné bride ; presque tous ignoraient le péril du prince et fuyaient, croyant qu'il se retirait aussi avec eux. Alors Titus, comprenant que son salut dépendait de sa propre force, fait faire demi-tour à son cheval, crie à ses compagnons de le suivre, et se jette au milieu des ennemis, à travers lesquels il s'efforce de se frayer un passage vers les siens. C'est là surtout qu'on put voir que Dieu contrôle les événements décisifs des guerres et les dangers des princes ; car parmi le grand nombre de traits lancés contre Titus, qui n'avait ni casque ni cuirasse - s'étant avancé, comme je l'ai dit, non pour un combat, mais pour une reconnaissance -, il n'y en eut pas un qui atteignit son corps : tous ces projectiles sifflaient autour de lui et restaient sans effet, comme s'ils eussent été à dessein mal dirigés. Et lui, il écartait de son épée les ennemis qui le pressaient de flanc et renversait en route ceux qui lui faisaient face, poussant son cheval par-dessus leurs corps abattus. Les Juifs criaient, témoins de l’intrépidité de César<10>, et s'encourageaient à s'élancer contre lui ; mais partout où il se portait, ses ennemis se dispersaient et prenaient la fuite. Cependant ses compagnons de péril s'attachaient à ses pas, frappés par derrière et de côté : tous mettaient leur unique espérance de salut à joindre leurs efforts à ceux de Titus et à prévenir leurs adversaires en rompant le cercle qui se formait. Deux soldats seulement, parmi ceux qui étaient les plus éloignés de Titus, succombèrent l'un fut entouré et tué à coups de javelots avec son cheval ; l'autre, projeté à terre, y fut égorgé, et son cheval emmené, tandis que Titus, avec le reste de sa garde, parvenait sain et sauf jusqu'à son camp. Remportant ainsi un avantage dès leur première attaque, les Juifs conçurent des espérances irréfléchies, et cette chance passagère leur inspira une grande confiance en l'avenir.


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Dernière mise à jour : 29/03/2007