[5,10,5] (5)<442> Καθ' ἕκαστον μὲν οὖν ἐπεξιέναι τὴν παρανομίαν αὐτῶν ἀδύνατον,
συνελόντα δὲ εἰπεῖν, μήτε πόλιν ἄλλην τοιαῦτα πεπονθέναι μήτε γενεὰν ἐξ
αἰῶνος γεγονέναι κακίας γονιμωτέραν, <443> οἵ γε τελευταῖον καὶ τὸ γένος
ἐφαύλιζον τῶν Ἑβραίων, ὡς ἧττον ἀσεβεῖς δοκοῖεν πρὸς ἀλλοτρίους,
ἐξωμολογήσαντο δ' ὅπερ ἦσαν εἶναι δοῦλοι καὶ σύγκλυδες καὶ νόθα τοῦ ἔθνους
φθάρματα. <444> Τὴν μέν γε πόλιν ἀνέτρεψαν αὐτοί, Ῥωμαίους δ' ἄκοντας
ἠνάγκασαν ἐπιγραφῆναι σκυθρωπῷ κατορθώματι καὶ μόνον οὐχ εἵλκυσαν ἐπὶ τὸν
ναὸν βραδῦνον τὸ πῦρ. <445> Ἀμέλει καιόμενον ἐκ τῆς ἄνω πόλεως ἀφορῶντες
οὔτ' ἤλγησαν οὔτ' ἐδάκρυσαν, ἀλλὰ ταῦτα τὰ πάθη παρὰ Ῥωμαίοις εὑρέθη. Καὶ
ταῦτα μὲν κατὰ χώραν ὕστερον μετ' ἀποδείξεως τῶν πραγμάτων ἐροῦμεν.
| [5,10,5] <442> Il est impossible de raconter en détail les forfaits de ces gens,
mais, pour le dire brièvement, il n'y a pas de ville qui ait enduré tant
de misères, ni de génération qui, dans la suite des temps, ait produit
tant de scélératesse. Ils finirent par affecter le mépris pour la race des
Hébreux, afin de paraître moins impies contre des étrangers ; ils
avouèrent être ce qu'ils étaient en effet, des esclaves, la lie de la
populace, l'écume ignoble de la nation. Ce sont eux qui ont ruiné la cité,
qui obligèrent les Romains à s'arroger malgré eux l'honneur d'une funeste
victoire, et qui ont, pour ainsi dire, attiré sur le Temple l'incendie
trop lent. Il est bien vrai que, apercevant de la ville haute l'édifice en
flammes, ils n'ont pas montré de douleur, n'ont pas versé de larmes, et ce
fut chez les Romains que l'on rencontra ces sentiments. Mais nous
parlerons de cela plus tard, à l'endroit convenable, en poursuivant le
récit des événements.
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