[3,7b] (5)<150> Γενομένης δὲ μεθ' ἡμέραν προσβολῆς τὸ
μὲν πρῶτον Ἰουδαῖοι κατὰ χώραν μένοντες
ἀντεῖχον ἀντικρὺ τῶν Ῥωμαίων ἐστρατοπεδευκότες
πρὸ τοῦ τείχους· <151> ὡς δὲ Οὐεσπασιανὸς
τούτοις μὲν τοὺς τοξότας καὶ σφενδονήτας καὶ πᾶν
τὸ τῶν ἑκηβόλων πλῆθος ἐπιστήσας ἐπέτρεψεν
βάλλειν, αὐτὸς δὲ μετὰ τῶν πεζῶν εἰς τὸ
πρόσαντες ἀνώθει καθ' ὃ τὸ τεῖχος ἦν εὐάλωτον,
δείσας ὁ Ἰώσηπος περὶ τῇ πόλει προπηδᾷ καὶ σὺν
αὐτῷ πᾶν τὸ τῶν Ἰουδαίων πλῆθος. <152>
Συμπεσόντες δὲ τοῖς Ῥωμαίοις ἀθρόοι τοῦ μὲν
τείχους ἀνέστειλαν αὐτούς, πολλὰ δ' ἐπεδείκνυντο
χειρῶν ἔργα καὶ τόλμης. <153> Οὐκ ἔλασσόν γε μὴν
ὧν ἔδρων ἀντέπασχον· ὅσον γὰρ αὐτοὺς ἡ τῆς
σωτηρίας ἀπόγνωσις, τοσοῦτο τοὺς Ῥωμαίους
αἰδὼς παρεκρότει, καὶ τοὺς μὲν ἐμπειρία μετ'
ἀλκῆς, τοὺς δὲ θράσος ὥπλιζε τῷ θυμῷ
στρατηγουμένους. <154> Παραταξάμενοι δὲ δι' ὅλης
ἡμέρας νυκτὶ διαλύονται, τρώσαντες μὲν πλείστους
Ῥωμαίων, δεκατρεῖς δ' ἀνελόντες· αὐτῶν δ' ἔπεσον
μὲν δεκαεπτά, τραυματίαι δ' ἐγένοντο ἑξακόσιοι.
(6)<155> Τῇ δ' ὑστεραίᾳ πάλιν προσβάλλουσι τοῖς
Ῥωμαίοις ἐπεξελθόντες καὶ πολὺ καρτερώτερον
ἀντιπαρετάξαντο, θαρραλεώτεροι μὲν ἐκ τοῦ παρὰ
λόγον ἀντισχεῖν τῇ προτέρᾳ γεγενημένοι, χρώμενοι
δὲ καὶ τοῖς Ῥωμαίοις μαχιμωτέροις· <156> ὑπὸ γὰρ
αἰδοῦς εἰς ὀργὴν ἐξεκαίοντο τὸ μὴ ταχέως νικᾶν
ἧτταν ἡγούμενοι. <157> Καὶ μέχρι πέμπτης ἡμέρας
προσβολαὶ μὲν ἐγίνοντο τῶν Ῥωμαίων ἀδιάλειπτοι,
ἐκδρομαὶ δὲ τῶν Ἰωταπατηνῶν καὶ τειχομαχίαι
καρτερώτεραι, καὶ οὔτε Ἰουδαῖοι τὴν τῶν πολεμίων
ἰσχὺν κατωρρώδουν οὔτε Ῥωμαῖοι πρὸς τὸ τῆς
πόλεως δυσάλωτον ἀπέκαμνον.
(7)<158> Ἔστιν δ' Ἰωταπάτα πλὴν ὀλίγου πᾶσα
κρημνός, ἐκ μὲν τῶν ἄλλων μερῶν πάντοθεν
φάραγξιν ἀπείροις ἀπότομος, ὡς τῶν κατιδεῖν
πειρωμένων τὰς ὄψεις προεξασθενεῖν τοῦ βάθους,
ἀπὸ βορέου δὲ προσιτὴ μόνον, καθ' ὃ λήγοντι τῷ
ὄρει πλαγίῳ προσέκτισται. <159> Καὶ τοῦτο δ' ὁ
Ἰώσηπος ἐμπεριειλήφει τειχίζων τὴν πόλιν, ὡς
ἀκατάληπτον εἶναι πολεμίοις τὴν ὑπὲρ αὐτῆς
ἀκρώρειαν. <160> Κυκλόθεν δ' ἄλλοις ὄρεσιν
καλυπτομένη, πρὶν εἰσαφίκοιτό τις εἰς αὐτήν,
παντελῶς ἀόρατος ἦν. Εἶχε μὲν οὖν οὕτως
ὀχυρότητος Ἰωταπάτη·
(8)<161> Οὐεσπασιανὸς δὲ τῇ τε φύσει τοῦ χωρίου
καὶ ταῖς τόλμαις τῶν Ἰουδαίων ἀντιφιλονεικῶν ἔγνω
καρτερώτερον ἅπτεσθαι τῆς πολιορκίας, καὶ
προσκαλεσάμενος τοὺς ὑπ' αὐτὸν ἡγεμόνας
ἐβουλεύετο περὶ τῆς προσβολῆς. <162> Δόξαν δὲ
χῶσαι τὸ προσιτὸν τοῦ τείχους ἐπὶ συγκομιδὴν
ὕλης ἐκπέμπει πᾶν τὸ στράτευμα, καὶ κοπέντων
τῶν περὶ τὴν πόλιν ὀρῶν συναλισθείσης τε ἅμα
τοῖς ξύλοις ἀπείρου χερμάδος, <163> οἱ μὲν πρὸς
ἀλεωρὰν τῶν ὕπερθεν ἀφιεμένων βελῶν γέρρα
διατείναντες ὑπὲρ χαρακωμάτων ἔχουν ὑπ' αὐτοῖς
οὐδὲν ἢ μικρὰ βλαπτόμενοι ταῖς ἀπὸ τοῦ τείχους
βολαῖς· <164> οἱ δὲ τοὺς πλησίον ὄχθους
ἀνασπῶντες γῆν αὐτοῖς ἀδιαλείπτως ἔφερον, καὶ
τριχῆ διῃρημένων ἀργὸς ἦν οὐδείς. <165> Οἱ δὲ
Ἰουδαῖοι πέτρας τε μεγάλας ἀπὸ τῶν τειχῶν τοῖς
σκεπάσμασιν αὐτῶν ἐπηφίεσαν καὶ πᾶν εἶδος
βελῶν· ἦν δὲ καὶ μὴ διικνουμένων πολὺς ὁ ψόφος
καὶ φοβερὸς ἐμπόδιον τοῖς ἐργαζομένοις.
(9)<166> Οὐεσπασιανὸς δὲ ἐν κύκλῳ τὰς
ἀφετηρίους μηχανὰς ἐπιστήσας, τὰ πάντα δ' ἦν
ἑκατὸν ἑξήκοντα ὄργανα, βάλλειν ἐκέλευσεν τοὺς
ἐπὶ τοῦ τείχους. <167> Ὁμοῦ δὲ οἵ τε καταπέλται τὰς
λόγχας ἀνερροίζουν καὶ ταλαντιαῖοι λίθοι μέγεθος
ἐκ τῶν πετροβόλων ἐβάλλοντο πῦρ τε καὶ πλῆθος
ἀθρόων οἰστῶν, ἅπερ οὐ μόνον τὸ τεῖχος
ἀνεπίβατον τοῖς Ἰουδαίοις ἐποίησεν, ἀλλὰ καὶ τὴν
ἐντὸς ὅσης ἐφικνεῖτο χώρας· <168> καὶ γὰρ καὶ τὸ
τῶν Ἀράβων τοξοτῶν πλῆθος ἀκοντισταί τε καὶ
σφενδονῆται πάντες ἅμα τοῖς μηχανήμασιν
ἔβαλλον. <169> Οὐ μὴν εἰργόμενοι τῆς καθύπερθεν
ἀμύνης ἠρέμουν· ἐκτρέχοντες γὰρ λῃστρικώτερον
κατὰ λόχους περιέσπων τε τῶν ἐργαζομένων τὰς
σκέπας καὶ τοὺς γυμνουμένους ἔπαιον, καὶ καθ' ὃ
παρείκοιεν ἐκεῖνοι διερρίπτουν τε τὸ χῶμα καὶ τὰ
χαρακώματα σὺν τοῖς γέρροις ἐνεπίμπρασαν,
<170> μέχρι συνεὶς Οὐεσπασιανὸς τὴν διαίρεσιν
τῶν ἔργων αἰτίαν εἶναι τῆς βλάβης, τὰ γὰρ
διαστήματα τοῖς Ἰουδαίοις προσβολῆς παρεῖχεν
τόπον, ἑνοῖ τὰ σκεπάσματα, καὶ συναφθείσης ἅμα
αὐτοῖς τῆς δυνάμεως ἀνείρχθησαν αἱ τῶν Ἰουδαίων
παραδύσεις.
| [3,7b] 5. <150> Le lendemain on commença à battre la
ville. Au début, ceux des Juifs qui étaient restés
dans la plaine, campés devant les murs, tinrent
seuls tête aux Romains, mais quand
Vespasien eut commandé à tous ses archers, à
ses frondeurs et aux autres gens de trait de les
accabler de leurs projectiles, tandis que lui-même
avec son infanterie escaladait la colline vers le
point où la muraille offrait un accès facile,
Josèphe, inquiet pour ce sort de la place, fit une
sortie, entraînant avec lui toute la multitude des
Juifs. Ils tombent en masse sur les Romains, les
chassent de la muraille, multiplient les traits de
vigueur et d'audace. Toutefois la perte était égale
de part et d’autre, car si le désespoir animait les
Juifs, la honte n’irritait pas moins les Romains. La
science de la guerre jointe à la force combattait
d'un côté, et de l'autre l'audace armée de la fureur.
La bataille dura tout le jour, la nuit seule sépara
les combattants. Beaucoup de Romains furent
blessés et treize tués. De leur côté les Juifs eurent
six cents blessés et dix-sept morts.
6. <155> Le jour suivant, comme les Romains
revenaient à l'attaque, les Juifs firent une nouvelle
sortie et combattirent avec plus de vigueur encore,
par la confiance que leur donnait leur résistance
inespérée de la veille. De leur côté, les Romains,
enflammés de honte jusqu'à la colère,
redoublèrent d'acharnement, se considérant
comme vaincus dès que la victoire se faisait
attendre. Jusqu'au cinquième jour on combattit de
la sorte, les Romains renouvelant sans cesse
leurs assauts, la garnison de Jotapata ses sorties
et sa défense vigoureuse du rempart. Ni la force
des Romains ne décourageait les Juifs, ni la
résistance opiniâtre de la ville ne rebutait les Romains.
7. <158> La ville de Jotapata est presque
entièrement bâtie sur un roc escarpé et environné
de trois côtés de vallées si profondes que le
regard ne peut sans s'éblouir plonger jusqu'en
bas. Seul le côté qui regarde le nord, où la ville
s'étend obliquement sur le flanc de la montagne
qui s'abaisse, est abordable. Mais Josèphe,
lorsqu'il avait fortifié la ville, avait compris cette
montagne dans le rempart pour rendre
imprenable aux ennemis la hauteur qui
commandait la place. Tout à l'entour, d'autres
montagnes ceignent la ville et en dérobent la vue,
de sorte qu'on ne pouvait l'apercevoir avant d'être
au pied des murs. Telle était la force de Jotapata.
8. <161> Vespasien se piquant d'honneur contre la
nature des lieux et l'opiniâtreté des Juifs, résolut
de presser plus vigoureusement le siège. Il
convoqua ses principaux officiers pour délibérer
avec eux sur la suite à donner à l'attaque. On
décida d'élever une terrasse du côté où le rempart
était abordable. En conséquence, il employa
toute son armée à rassembler les matériaux
nécessaires. On coupa toutes les forêts qui
garnissaient les montagnes voisines de la ville, et
au bois s'ajoutèrent d'énormes amas de pierres.
Ensuite les soldats se divisent : les uns étendent
des claies sur des palissades pour se couvrir des
traits lancés de la ville, et ainsi protégés
amoncellent la terre en ne souffrant que de faibles
dommages ; les autres éventrent les collines
voisines et apportent sans interruption de la terre
à leurs camarades. On avait formé trois équipes
de travailleurs, de sorte que nul ne demeurait oisif.
Les Juifs, pour empêcher cet ouvrage, lançaient
du haut des murs sur les abris ennemis de
grosses pierres et toutes sortes de projectiles.
Même quand leurs traits ne parvenaient pas à
traverser les claies, le fracas énorme et les décharges
continuelles effrayaient et retardaient les travailleurs.
9. <166> Cependant Vespasien fit dresser autour
de la place ses machines de jet, au nombre de
160 en tout, et ordonna de battre les
défenseurs des remparts. On vit alors tout à la fois
les catapultes lancer des javelots, les pierriers
vomir des blocs du poids d'un talent, des brandons
enflammés, une grêle de dards, de manière non
seulement à chasser les Juifs de la muraille, mais
à rendre intenable, en dedans du rempart, tout
l'espace compris dans leur rayon d'action. Au tir
de l'artillerie s'ajoutait celui d'une nuée d'archers
arabes, de gens de trait et de frondeurs. Ainsi
empêchés de se défendre du haut des remparts,
les Juifs ne restaient pas pour cela dans l'inaction.
Ils faisaient des sorties par petits détachements à
la manière des brigands, frappant les soldats
ennemis après avoir arraché les abris qui les
protégeaient : sitôt que les travailleurs quittaient la
place, ils démolissaient les terrassements et
mettaient le feu aux palissades et aux claies.
Vespasien, ayant reconnu l'inconvénient qui
résultait de l’éloignement de ses divers chantiers -
car les Juifs profitaient des intervalles pour se
glisser à l'attaque - relia tous ses abris ensemble
et les protégea si bien d'un cordon continu de
troupes, que toutes les incursions des Juifs furent
repoussées.
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