HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe, Contre Apion, livre I

Chapitre 31

  Chapitre 31

[1,31] (279) Λοιπόν μοι πρὸς αὐτὸν εἰπεῖν περὶ Μωυσέως. Τοῦτον δὲ τὸν ἄνδρα θαυμαστὸν μὲν Αἰγύπτιοι καὶ θεῖον νομίζουσι, βούλονται δὲ προσποιεῖν αὐτοῖς μετὰ βλασφημίας ἀπιθάνου, λέγοντες Ἡλιοπολίτην εἶναι τῶν ἐκεῖθεν ἱερέων ἕνα διὰ τὴν λέπραν συνεξεληλαμένον. (280) Δείκνυται δ' ἐν ταῖς ἀναγραφαῖς ὀκτωκαίδεκα σὺν τοῖς πεντακοσίοις πρότερον ἔτεσι γεγονὼς καὶ τοὺς ἡμετέρους ἐξαγαγὼν ἐκ τῆς Αἰγύπτου πατέρας εἰς τὴν χώραν τὴν νῦν οἰκουμένην ὑφ' ἡμῶν. (281) Ὅτι δὲ οὐδὲ συμφορᾷ τινι τοιαύτῃ περὶ τὸ σῶμα κεχρημένος ἦν, ἐκ τῶν λεγομένων ὑπ' αὐτοῦ δῆλός ἐστι· τοῖς γὰρ λεπρῶσιν ἀπείρηκε μήτε μένειν ἐν πόλει μήτ' ἐν κώμῃ κατοικεῖν, ἀλλὰ μόνους περιπατεῖν κατεσχισμένους τὰ ἱμάτια, καὶ τὸν ἁψάμενον (282) αὐτῶν ὁμωρόφιον γενόμενον οὐ καθαρὸν ἡγεῖται. Καὶ μὴν κἂν θεραπευθῇ τὸ νόσημα καὶ τὴν αὑτοῦ φύσιν ἀπολάβῃ, προείρηκέν τινας ἁγνείας καθαρμοὺς πηγαίων ὑδάτων λουτροῖς καὶ ξυρήσεις πάσης τῆς τριχός, πολλάς τε κελεύει καὶ παντοίας ἐπιτελέσαντα (283) θυσίας τότε παρελθεῖν εἰς τὴν ἱερὰν πόλιν. Καίτοι τοὐναντίον εἰκὸς ἦν προνοίᾳ τινὶ καὶ φιλανθρωπίᾳ χρήσασθαι τὸν ἐν τῇ συμφορᾷ (284) ταύτῃ γεγονότα πρὸς τοὺς ὁμοίως αὐτῷ δυστυχήσαντας. Οὐ μόνον δὲ περὶ τῶν λεπρῶν οὕτως ἐνομοθέτησεν, ἀλλ' οὐδὲ τοῖς καὶ τὸ βραχύτατόν τι τοῦ σώματος ἠκρωτηριασμένοις ἱερᾶσθαι συγκεχώρηκεν, ἀλλ' εἰ καὶ μεταξύ τις ἱερώμενος τοιαύτῃ χρήσαιτο συμφορᾷ, (285) τὴν τιμὴν αὐτὸν ἀφείλετο. Πῶς οὖν εἰκὸς ἐκεῖνον ταῦτα νομοθετεῖν ἀνοήτως ἀπὸ τοιούτων συμφορῶν συνειλεγμένους πρόεσθαι καθ' (286) ἑαυτῶν εἰς ὄνειδός τε καὶ βλάβην νόμους συντιθεμένους; Ἀλλὰ μὴν καὶ τοὔνομα λίαν ἀπιθάνως μετατέθεικεν· Ὀσαρσὴφ γάρ, φησίν, ἐκαλεῖτο. Τοῦτο μὲν οὖν εἰς τὴν μετάθεσιν οὐκ ἐναρμόζει, τὸ δ' ἀληθὲς ὄνομα δηλοῖ τὸν ἐκ τοῦ ὕδατος σωθέντα Μωσῆν· τὸ γὰρ ὕδωρ οἱ Αἰγύπτιοι μῶυυ καλοῦσιν. (287) Ἱκανῶς οὖν γεγονέναι νομίζω καὶ δῆλον δ' ὅτι Μανεθὼς ἕως μὲν ἠκολούθει ταῖς ἀρχαίαις ἀναγραφαῖς οὐ πολὺ τῆς ἀληθείας διημάρτανεν, ἐπὶ δὲ τοὺς ἀδεσπότους μύθους τραπόμενος συνέθηκεν αὐτοὺς ἀπιθάνως τισι τῶν πρὸς ἀπέχθειαν εἰρηκότων ἐπίστευσεν. [1,31] XXXI. Absurdité des assertions de Manéthôs sur Moïse. 279 Il me reste à réfuter ses assertions sur Moïse. Les Égyptiens, qui considèrent ce personnage comme admirable et divin, veulent en faire un des leurs par une calomnie invraisemblable: ils disent qu'il appartenait au groupe des prêtres chassés d'Héliopolis pour cause de lèpre. 280 Or, on voit dans les annales qu'il a vécu cinq cent dix-huit ans plus tôt et qu'il conduisit nos pères de l'Égypte dans le pays que nous habitons aujourd'hui. 281 Et il n'était pas non plus affecté d'une maladie de ce genre, comme ses propres paroles le prouvent. En effet, il défend aux lépreux et de séjourner dans une ville et de résider dans un village; ils doivent errer seuls, les vêtements déchirés. Celui qui les a touchés ou a vécu sous leur toit est, selon lui, impur. 282 Si même, grâce aux soins apportés à la maladie, le lépreux revient à la santé, il lui prescrit force purifications: de laver ses souillures en se baignant dans des eaux de source, et de raser complètement sa chevelure; il lui ordonne aussi de faire des sacrifices nombreux et divers avant d'entrer dans la ville sainte. 283 Et pourtant il eût été naturel, au contraire, s'il avait été victime de cette calamité, qu'il usât de soins prévoyants et d'humanité envers ceux qui avaient eu le même malheur. 284 Or, non seulement il a ainsi légiféré sur les lépreux, mais ceux même dont le corps porte la moindre mutilation n'ont point le droit d'être prêtres, et si un accident de ce genre arrive à un prêtre même en exercice, Moïse lui enlève cet honneur. 285 Est-il probable ou qu'il ait établi sans bon sens, ou que des hommes rassemblés à la suite de semblables calamités aient accepté des lois faites contre eux-mêmes à leur honte et à leurs dépens ? 286 Mais, de plus, Manéthôs a transformé son nom de la manière la plus invraisemblable. On l'appelait, dit-il, Osarseph. Ce mot n'a point de rapport avec celui qu'il remplace. Le vrai nom signifie: « celui qui fut sauvé de l'eau », car l'eau chez les Égyptiens se dit « Môü». 287 La preuve est assez claire, je pense : tant que Manéthôs suivait les antiques annales, il ne s'écartait guère de la vérité ; mais lorsqu'il s'est tourné vers les légendes sans autorité, il les a combinées sans vraisemblance ou il a cru des propos dictés par la haine.


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Dernière mise à jour : 12/06/2008