HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XIX

Chapitre

  par. 1

[19,7,1] VII. (1)<317> Σίλας δ' τοῦ βασιλέως ἔπαρχος ἐπεὶ διὰ πάσης αὐτῷ τύχης ἐγεγόνει πιστὸς οὐδένα κίνδυνόν ποτε κοινωνεῖν ἀνηνάμενος, ἀλλὰ καὶ τοὺς σφαλερωτάτους ὑποδὺς πολλάκις πόνους, πεποιθήσεως ἦν ἀνάπλεως, προσήκειν ὑπολαμβάνων ἰσοτιμίαν βεβαιότητι φιλίας. <318> Οὐδαμῆ τοίνυν ὑποκατεκλίνετο βασιλεῖ, παρρησίαν δὲ διὰ πάσης ὁμιλίας ἦγεν, κἀν ταῖς φιλοφρονήσεσιν ἐγίνετο φορτικὸς σεμνύνων ἑαυτὸν ἀμέτρως καὶ πολλάκις τῷ βασιλεῖ τὰ στυγνὰ τῆς τύχης ἄγων εἰς ἀνάμνησιν, ἵνα τὴν ἑαυτοῦ τότε σπουδὴν παραδεικνύῃ, συνεχῶς δ' ἦν, ὡς ὑπὲρ αὐτοῦ κάμοι, πολλὰ διεξιών. <319> Τούτων οὖν τὸ πλεονάζον ὀνειδισμὸς ἐδόκει· διὸ προσάντως βασιλεὺς ἐδέχετο τὴν ἀταμίευτον παρρησίαν τἀνδρός· οὐχ ἡδεῖαι γὰρ αἱ τῶν ἀδόξων χρόνων ἀναμνήσεις, εὐήθης δὲ διηνεκῶς ποτε ὠφέλησεν προφέρων. <320> Τέλος γοῦν ἀνηρέθισε σφόδρα Σίλας τοῦ βασιλέως τὸν θυμὸν κἀκεῖνος ὀργῇ πλέον λογισμῷ διδοὺς οὐ τῆς ἐπαρχίας μόνον μετέστησε τὸν Σίλαν, ἀλλὰ καὶ παρέδωκεν δεθησόμενον εἰς τὴν ἐκείνου πατρίδα πέμψας. <321> Χρόνῳ δὲ τὸν θυμὸν ἠμβλύνθη καὶ λογισμοῖς εἰλικρινέσι τὴν περὶ τἀνδρὸς κρίσιν ἐφῆκεν ἐν νῷ λαμβάνων ὅσους ὑπὲρ ἐκείνου πόνους ἐκεῖνος ἀνέτλη. Ἡμέραν οὖν ἑορτάζων αὐτοῦ γενέθλιον, ὅτε πᾶσιν ὧν ἦρχεν εὐφροσύνη καθίσταντο θαλίαι, τὸν Σίλαν ἀνεκάλει παραυτίκα συνέστιον αὐτῷ γενησόμενον. <322> Τῷ δέ, τρόπος γὰρ ἐλευθέριος ἦν, ἐδόκει προσειληφέναι δικαίαν αἰτίαν ὀργῆς, ἣν οὐκ ἀπεκρύπτετο πρὸς τοὺς μετιόντας αὐτὸν λέγων· <323> « ἐπὶ ποίαν βασιλεὺς τιμὴν ἀνακαλεῖ με τὴν μετὰ μικρὸν ἀπολουμένην; οὐδὲ γὰρ τὰ πρῶτά μοι γέρα τῆς εἰς αὐτὸν εὐνοίας ἐτήρησεν, ἀπεσύλησεν δ' ὑβρίσας. <324> πεπαῦσθαι νενόμικέ με τῆς παρρησίας, ἣν ἀπὸ ποίου συνειδότος ἔχων βοήσομαι μᾶλλον, ὅσων αὐτὸν ἐξελυσάμην δεινῶν, ὅσους ἤνεγκα πόνους ἐκείνῳ ποριζόμενος σωτηρίαν τε καὶ τιμήν, ὧν γέρας ἠνεγκάμην δεσμὰ καὶ σκότιον εἱρκτήν. <325> Οὐκ ἐγώ ποτε τούτων λήσομαι· τάχα μοι τὴν τῆς ἀριστείας συνεποίσεται μνήμην καὶ μεταστᾶσα τῆς σαρκὸς ψυχή. » ταῦτα ἀνεβόα καὶ διετάττετο τῷ βασιλεῖ λέγειν. δ' ὡς ἀνιάτως ἑώρα διακείμενον, πάλιν εἴασεν ἐν φρουρᾷ. (2)<326> Τὰ δὲ τῶν Ἱεροσολύμων τείχη τὰ πρὸς τὴν καινὴν νεύοντα πόλιν δημοσίαις ὠχύρου δαπάναις, τῇ μὲν εὐρύνων εἰς πλάτος τῇ δὲ εἰς ὕψος ἐξαίρων, κἂν ἐξειργάσατο ταῦτα πάσης ἀνθρωπίνης κρείττονα βίας, εἰ μὴ Μάρσος τῆς Συρίας ἡγεμὼν Κλαυδίῳ Καίσαρι διὰ γραμμάτων ἐδήλωσε τὸ πραττόμενον. <327> Καὶ νεωτερισμόν τινα Κλαύδιος ὑποπτεύσας ἐπέστειλεν Ἀγρίππᾳ μετὰ σπουδῆς παύσασθαι τῆς τῶν τειχῶν ἐξοικοδομήσεως· δ' ἀπειθεῖν οὐκ ἔκρινεν. (3)<328> Ἐπεφύκει δ' βασιλεὺς οὗτος εὐεργετικὸς εἶναι ἐν δωρεαῖς καὶ μεγαλοφρονῆσαι ἔθνη φιλότιμος καὶ πολλοῖς ἀθρόως δαπανήμασιν ἀνιστὰς αὑτὸν εἰς ἐπιφάνειαν ἡδόμενος τῷ χαρίζεσθαι καὶ τῷ βιοῦν ἐν εὐφημίᾳ χαίρων, κατ' οὐδὲν Ἡρώδῃ τῷ πρὸ ἑαυτοῦ βασιλεῖ τὸν τρόπον συμφερόμενος· <329> ἐκείνῳ γὰρ πονηρὸν ἦν ἦθος ἐπὶ τιμωρίαν ἀπότομον καὶ κατὰ τῶν ἀπηχθημένων ἀταμίευτον, Ἕλλησι πλέον Ἰουδαίοις οἰκείως ἔχειν ὁμολογούμενος· ἀλλοφύλων γέ τοι πόλεις ἐσέμνυνεν δόσει χρημάτων βαλανείων θεάτρων τε ἄλλοτε κατασκευαῖς, ἔστιν αἷς ναοὺς ἀνέστησε, στοὰς ἄλλαις, ἀλλὰ Ἰουδαίων οὐδεμίαν πόλιν οὐδ' ὀλίγης ἐπισκευῆς ἠξίωσεν οὐδὲ δόσεως ἀξίας μνημονευθῆναι. <330> Πραὺς δ' τρόπος Ἀγρίππᾳ καὶ πρὸς πάντας τὸ εὐεργετικὸν ὅμοιον. Τοῖς ἀλλοεθνέσιν ἦν φιλάνθρωπος κἀκείνοις ἐνδεικνύμενος τὸ φιλόδωρον τοῖς ὁμοφύλοις ἀναλόγως χρηστὸς καὶ συμπαθὴς μᾶλλον. <331> Ἡδεῖα γοῦν αὐτῷ δίαιτα καὶ συνεχὴς ἐν τοῖς Ἱεροσολύμοις ἦν καὶ τὰ πάτρια καθαρῶς ἐτήρει. Διὰ πάσης γοῦν αὑτὸν ἦγεν ἁγνείας οὐδ' ἡμέρα τις παρώδευεν αὐτῷ τὰ νόμιμα χηρεύουσα θυσίας. (4)<332> Καὶ δή τις ἐν τοῖς Ἱεροσολύμοις ἀνὴρ ἐπιχώριος ἐξακριβάζειν δοκῶν τὰ νόμιμα, Σίμων ἦν ὄνομα τούτῳ, πλῆθος εἰς ἐκκλησίαν ἁλίσας τηνικάδε τοῦ βασιλέως εἰς Καισάρειαν ἐκδεδημηκότος ἐτόλμησεν αὐτοῦ κατειπεῖν, ὡς οὐχ ὅσιος εἴη, δικαίως δ' ἂν εἴργοιτο τοῦ ναοῦ τῆς εἰσόδου προσηκούσης τοῖς ἐγγενέσιν. <333> Δηλοῦται μὲν δὴ διὰ γραμμάτων ὑπὸ τοῦ στρατηγοῦ τῆς πόλεως τῷ βασιλεῖ δημηγορήσας Σίμων ταῦτα, μεταπέμπεται δὲ αὐτὸν βασιλεὺς καί, καθέζετο γὰρ ἐν τῷ θεάτρῳ τότε, καθεσθῆναι παρ' αὐτὸν ἐκέλευσεν. ἠρέμα τε καὶ πρᾴως « εἰπέ μοι, φησίν, τί τῶν ἐνθάδε <334> γινομένων ἐστὶ παράνομον; » δὲ εἰπεῖν ἔχων οὐδὲν τυχεῖν ἐδεῖτο συγγνώμης. Ἀλλὰ βασιλεὺς αὐτῷ προσεδόκησέν τις διηλλάττετο τὴν πρᾳότητα κρίνων βασιλικωτέραν ὀργῆς καὶ πρέπειν εἰδὼς τοῖς μεγέθεσι θυμοῦ πλέον ἐπιείκειαν. Τὸν Σίμωνα γοῦν καὶ δωρεᾶς τινος ἀξιώσας ἀπεπέμπετο. [19,7,1] CHAP. VIl <317> 1. Silas, le commandant de l'armée du roi, lui avait été fidèle dans toutes ses infortunes, n'avait jamais refusé de partager aucun de ses dangers et avait même souvent assumé les tâches les plus dangereuses ; aussi était-il plein d'assurance, supposant que son amitié éprouvée avait droit à des honneurs égaux. <318> Il ne le cédait donc absolument en rien au roi, usait d'une complète liberté de langage dans tous leurs entretiens, se montrait insolent dans leurs colloques familiers, se faisait valoir immodérément et rappelait fréquemment au roi ses infortunes pour attester le zèle qu'il avait montré jadis. Il ne cessait de raconter longuement combien il avait pris de peine pour lui. <319> A force de dépasser la mesure, il semblait faire des reproches au roi ; aussi celui-ci éprouvait-il quelque déplaisir de la liberté de langage excessive de cet homme, car le souvenir d'un temps de honte est pénible et celui qui rappelle sans cesse les services rendus est un sot. <320> Silas finit par irriter grandement le cœur du roi et celui-ci, obéissant plus à la colère qu'à la raison, ne se contenta pas de le priver de son commandement, mais le fit enchaîner pour l'exiler dans son pays.<321> Pourtant, avec le temps, sa colère s'adoucit, et il jugea l'homme d'après la saine raison, en se remémorant toutes les peines qu'il avait subies pour lui. Le jour donc où il célébrait son anniversaire, jour de joie et de fête pour tous ses sujets, il rappela Silas pour le faire souper immédiatement avec lui. <322> Mais Silas, dont le caractère était indépendant, croyait avoir un juste sujet de ressentiment et ne le cacha pas à ceux qui vinrent le trouver : <323> « A quel honneur, leur dit-il, le roi me rappelle-t-il pour me le faire perdre bientôt? Car même les premiers honneurs que m'avait valus mon dévouement pour lui, bien loin de m'être conservés, m'ont été outrageusement ravis. <324> Croit-il que j'aie abdiqué ma liberté de langage ? Parce que j'en ai pleinement conscience, je clamerai davantage encore tous les dangers dont je l'ai délivré, toutes les peines que j'ai supportées pour lui assurer la sécurité et la gloire, tous les services pour lesquels mes récompenses ont été des chaînes et un obscur cachot. <325> Je n'oublierai jamais cela ; peut-être même, délivrée de ma dépouille charnelle, mon âme gardera-t-elle la mémoire de ma bravoure. » Voilà ce qu'il hurlait en ordonnant de le redire au roi ; celui-ci, voyant, son caractère intraitable, le laissa de nouveau en prison. <326> 2 (52). Agrippa était alors occupé à renforcer aux frais de l'État les remparts de Jérusalem du côté de la ville neuve, en les élargissant et en les élevant. Il aurait réussi à les rendre inexpugnables pour toute force humaine si Marsus, le gouverneur de Syrie, n'avait dénoncé cette entreprise par une lettre à l'empereur Claude. <327> Celui-ci, craignant quelque révolte, ordonna à Agrippa d'arrêter sur le champ la construction des remparts, et le roi ne voulut pas désobéir. <328> 3. La nature de ce roi le portait à être bienfaisant par ses dons, à tenter de donner à ses peuples une haute idée de lui et à s'assurer la célébrité per beaucoup de dépenses ; il se réjouissait de faire plaisir aux gens et aimait qu'on louât sa vie, différent entièrement en cela du roi Hérode son prédécesseur. <329> Ce dernier, en effet, avait une nature perverse ; il châtiait durement ; il haïssait sans mesure. Il se reconnaissait mieux disposé pour les Grecs que pour les Juifs ; il ornait les villes des étrangers en leur donnant de l'argent et en y édifiant parfois des bains et des théâtres ; il éleva dans certaines villes des temples, des portiques dans d'autres, tandis qu'il n'accordait à aucune ville juive la moindre réparation ou le moindre don digne de mémoire. <330> Au contraire, le caractère d' Agrippa était doux et sa bienfaisance était égale pour tous. Il était plein d'humanité pour les gens de races étrangères et leur témoignait aussi sa libéralité, mais il était également serviable pour ses compatriotes et leur marquait encore plus de sympathie. <331> Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il vivait volontiers et continuellement à Jérusalem et qu'il gardait dans leur intégrité les institutions des ancêtres. Il se maintenait lui-même dans une complète pureté et ne laissait pas écouler un jour sans offrir les sacrifices prescrits. <332> 4. Or, il arriva qu'un natif de Jérusalem, appelé Simon, qui avait la réputation de connaître avec exactitude les lois, convoqua la foule à une assemblée, alors que le roi était parti pour Césarée, et osa l'accuser d'être impur et de mériter de se voir chasser du Temple, dont l'accès n'était permis qu'aux gens du pays. <333> Une lettre du préfet de la ville fit connaître au roi que Simon avait ainsi harangué le peuple. Le roi le fit venir et, comme il était alors au théâtre, il lui fit prendre place à côté de lui. Puis avec calme et. douceur : « Dis-moi, dit-il, s'il y a ici quelque chose qui soit défendu par la loi. » <334> L'autre, ne sachant que répondre, le pria de lui pardonner. Alors le roi se réconcilia avec lui plus vite qu'on ne s'y attendait, car il jugeait que la douceur est plus digne d'un roi que la colère et savait. que la modération convient plus à la grandeur que l'emportement. Il renvoya Simon, après lui avoir même fait quelque présent.


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Dernière mise à jour : 21/06/2007