[18,2,4]
(4)<39> Τελευτᾷ δὲ καὶ Φραάτης ὁ Παρθυαίων βασιλεὺς κατὰ τοῦτον
τὸν χρόνον ἐπιβουλῆς αὐτῷ γενομένης ὑπὸ Φραατάκου τοῦ υἱέος
κατὰ τοιαύτην αἰτίαν. <40> Φραάτης παίδων αὐτῷ γενομένων
γνησίων Ἰταλικῆς παιδίσκης ὄΝομα αὐτῇ Θεσμοῦσα. Ταύτῃ ὑπὸ
Ἰουλίου Καίσαρος μετ' ἄλλων δωρεῶν ἀπεσταλμένῃ τὸ μὲν πρῶτον
παλλακίδι ἐχρῆτο, καταπλαγεὶς δὲ τῷ πολλῷ τῆς εὐμορφίας
προιόντος τοῦ χρόνου καὶ παιδὸς αὐτῇ τοῦ Φραατάκου γενομένου
γαμετήν τε τὴν ἄνθρωπον ἀποφαίνεται καὶ τιμίαν ἦγεν. <41> Ἐπὶ
πᾶσιν οἷς εἴποι πιθανὴ τῷ βασιλεῖ γεγονυῖα καὶ σπεύδουσα τῷ παιδὶ
τῷ αὐτῆς γενέσθαι τὴν Πάρθων ἡγεμονίαν ἑώρα μὴ ἄλλως
γενησομένην μὴ ἀποσκευῆς αὐτῇ μηχανηθείσης τῶν γνησίων τοῦ
Φραάτου παίδων. <42> Πείθει οὖν αὐτὸν ἐκπέμπειν εἰς Ῥώμην ἐφ'
ὁμηρείᾳ τοὺς γνησίους παῖδας. Καὶ οὗτοι μέν, οὐ γὰρ ἀντειπεῖν
εὔπορον Φραάτῃ τοῖς Θεσμούσης ἐπιτάγμασιν, ἐπὶ τῆς Ῥώμης
ἐξεπέμποντο. Φραατάκης δὲ μόνος ἐπὶ τοῖς πράγμασι τρεφόμενος
δεινὸν ἡγεῖτο καὶ ἅμα χρόνιον τοῦ πατρὸς διδόντος τὴν ἀρχὴν
λαμβάνειν, ὥστε ἐπεβούλευε τῷ πατρὶ συμπράξει τῆς μητρός, ᾗ δὴ
καὶ συνιέναι λόγος εἶχεν αὐτόν. <43> Καὶ δι' ἀμφότερα μισηθεὶς οὐδὲν
ἡσσόνως τῆς πατροκτονίας τὸ μῦσος τοῦ μητρὸς ἔρωτος τιθεμένων
τῶν ὑπηκόων, στάσει περιελαθεὶς πρότερον ἢ φῦναι μέγας ἐξέπεσε
τῶν πραγμάτων καὶ οὕτως θνήσκει. <44> Συμφρονήσαντες δὲ οἱ
γενναιότατοι Πάρθων, ὡς ἀβασιλεύτοις μὲν ἀμήχανον πολιτεύεσθαι,
οἱ δὲ τοῦ βασιλεύοντος ἐκ τοῦ γένους τῶν Ἀρσακιδῶν, οὐ γὰρ ἑτέροις
ἄρχειν νόμιμον, ἀπέχρη δὲ πολλάκις καὶ μέχρι νῦν περιυβρίσθαι τὴν
βασιλείαν ἔκ τε γάμων τῆς Ἰταλικῆς παλλακίδος καὶ γενέσεων,
Ὀρώδην ἐκάλουν πρεσβεύσαντες εἰς δάν, ἄλλως μὲν ἐπίφθονον τῷ
πλήθει καὶ ὑπαίτιον καθ' ὑπερβολὰς ὠμότητος, πάνυ γὰρ ἦν σκαιὸς
καὶ δυσδιάθετος εἰς ὀργήν, ἕνα δὲ τῶν ἐκ τοῦ γένους. <45> Τοῦτον μὲν
δὴ συστάντες ἀποκτείνουσιν, ὡς μὲν ἔνιοί φασιν, ἐν σπονδαῖς καὶ
τραπέζαις, μαχαιροφορεῖν γὰρ ἔθος ἅπασιν, ὡς δ' ὁ πλείων κατέχει
λόγος, εἰς θήραν προαγαγόντες. <46> Πρεσβεύσαντες δὲ εἰς Ῥώμην
ᾐτοῦντο βασιλέα τῶν ὁμηρευόντων, καὶ πέμπεται Βονώνης
προκριθεὶς τῶν ἀδελφῶν· ἐδόκει γὰρ χωρεῖν τὴν τύχην, ἣν αὐτῷ δύο
μέγισται τῶν ὑπὸ τὸν ἥλιον ἡγεμονίαι προσέφερον, ἰδία καὶ
ἀλλοτρία. <47> Ταχεῖα δ' ἀνατροπὴ τοὺς βαρβάρους ὕπεισιν ἅτε καὶ
φύσει σφαλεροὺς ὄντας πρός τε τὴν ἀναξιοπάθειαν, ἀνδραπόδῳ γὰρ
ἀλλοτρίῳ ποιήσειν τὸ προστασσόμενον ἠξίουν, τὴν ὁμηρείαν ἀντὶ
δουλείας ὀνομάζοντες, καὶ τῆς ἐπικλήσεως τὴν ἀδοξίαν· οὐ γὰρ <ἂν>
πολέμου δικαίῳ δεδόσθαι τὸν βασιλεύσοντα Πάρθοις, ἀλλά, ὃ τῷ
παντὶ χεῖρον, εἰρήνης ὕβρει. <48> Παραχρῆμα δ' ἐκάλουν Ἀρτάβανον
Μηδίας βασιλεύοντα γένος Ἀρσακίδην· πείθεται δ' Ἀρτάβανος καὶ
μετὰ στρατιᾶς ἔπεισιν. Ὑπαντιάζει δ' αὐτῷ Βονώνης· καὶ τὸ μὲν
πρῶτον συμφρονήσαντος αὐτῷ τοῦ πλήθους τῶν Πάρθων
παραταξάμενος νικᾷ, καὶ φεύγει πρὸς τοὺς ὅρους τῆς Μηδίας
Ἀρτάβανος. <49> Μετ' οὐ πολὺ δὲ συναγαγὼν συμβάλλει τε Βονώνῃ
καὶ νικᾷ, καὶ Βονώνης εἰς Σελεύκειαν ἀφιππάζεται σὺν ὀλίγοις τοῖς
περὶ αὐτόν. Ἀρτάβανος δὲ πολὺν τῇ τροπῇ φόνον ἐργασάμενος ὑπὲρ
ἐκπλήξεως τῶν βαρβάρων πρὸς Κτησιφῶντα μετὰ τοῦ πλήθους
ἀναχωρεῖ. <50> Κἀκεῖνος μὲν ἐβασίλευεν ἤδη Πάρθοις, Βονώνης δ' εἰς
Ἀρμενίαν διαπίπτει, καὶ κατ' ἀρχὰς μὲν ἐφίετο τῆς χώρας καὶ πρὸς
Ῥωμαίους ἐπρέσβευεν. <51> Ὡς δ' αὐτῷ Τιβέριος μὲν ἀπεῖπεν πρός τε
τὴν ἀνανδρίαν καὶ τοῦ Πάρθου τὰς ἀπειλάς, ἀναπρεσβεύει γὰρ δὴ
πόλεμον ἀνατεινόμενος, μηχανὴ δ' ἦν ἑτέρας βασιλείας οὐδεμία, καὶ
γὰρ οἱ περὶ Νιφάτην δυνατοὶ τῶν Ἀρμενίων Ἀρταβάνῳ προστίθενται,
<52> παραδίδωσιν αὑτὸν Σιλανῷ τῷ τῆς Συρίας στρατηγῷ. Κἀκεῖνος
μὲν κατὰ αἰδῶ τῆς ἐν Ῥώμῃ κομιδῆς ἐν Συρίᾳ παρεφυλάσσετο· τὴν δὲ
Ἀρμενίαν Ὀρώδῃ δίδωσιν Ἀρτάβανος ἑνὶ τῶν ἑαυτοῦ παίδων.
| [18,2,4] <39> Vers le même temps mourut aussi Phraates, roi des Parthes, par
suite des embûches dressées contre lui par son fils Phraataces pour la
raison que voici. <40> Alors que Phraates avait des enfants légitimes, une
jeune esclave d'Italie, nommée Thermusa, lui fut envoyée par Jules
César avec d'autres présents. Il l'eut d'abord pour concubine; puis,
frappé par sa grande beauté, après un certain temps, comme elle lui avait
donné un fils, Phraataces, il fit de cette femme son épouse et la
combla d'honneurs. <41> Comme elle était en mesure de persuader au roi
tout ce qu'elle voulait et qu'elle aspirait â donner à son fils le royaume
des Parthes, elle réfléchit qu'elle y réussirait seulement au prix de
quelque stratagème pour écarter les enfants légitimes de Phraates. <42>
Elle persuada donc celui-ci d'envoyer à Rome ses enfants légitimes comme
otages. Comme il n'était guère facile à Phraates de résister aux volontés
de Thermusa, ils y furent envoyés. Mais Phraataces, élevé seul pour le
pouvoir, supportait avec peine et trouvait trop long d'attendre pour le
recevoir que son père le lui donnât. C'est pourquoi il complota contre son
père avec la complicité de sa mère dont il passait pour être l'amant. <43>
Cette double raison le fit haïr, car ses sujets eurent son inceste en
horreur autant que son parricide. Surpris par une révolte avant d'avoir
consolidé sa puissance, il fut chassé du pouvoir et tué. <44> Les plus
nobles des Parthes tombèrent d'accord qu'il leur était impossible de
rester sans roi pour les gouverner ; or leurs rois devaient être des
Arsacides, la tradition interdisant à tout autre de régner. C'était assez,
à leurs yeux, que la royauté eût été déjà et à maintes reprises abaissée
par le mariage du roi avec une esclave italienne et par la postérité de
celle-ci. Ils rappelèrent, donc par ambassadeurs Orodès qui, sans doute,
était haï du peuple et blâmé pour son excessive cruauté - en effet, il
était d'humeur difficile et intraitable dans ses colères - mais qui était
de la famille. <45> Or, il fut assassiné par des conspirateurs, à ce que
disent certains, au milieu d'une beuverie et d'un banquet - car tout le
monde a l'habitude là-bas de porter des armes - à ce que disent d'autres,
à une chasse où on l'avait entraîné. <46> Des ambassadeurs envoyés à Rome
demandèrent comme roi un des otages, et l'on envoya Vononès qui fut
préféré à ses frères. A celui-ci la fortune paraissait céder, puisque
les deux plus grandes puissances de l'univers, la sienne et l'autre,
la lui apportaient. <47> Mais il y eut bien vite un revirement chez les
barbares, inconstants de nature, contre l'indignité de ce traitement -
car ils refusaient d'obéir à un esclave étranger, considérant un otage
comme un esclave - et contre la honte de cette désignation, car ce n'était
pas en vertu du droit de la guerre que ce roi était imposé aux Parthes,
mais, ce qui était bien pire, par suite d'une paix outrageante. <48>
Aussitôt ils mandent Artabane, roi des Mèdes, de la dynastie des
Arsacides. Artabane se laisse persuader et arrive avec son armée. Vononès
se porte à sa rencontre et comme, au début, la plus grande partie des
Parthes reste d'accord avec lui, il vainc son rival en bataille rangée et
Artabane s'enfuit vers les frontières de Médie. <49> Mais, peu après, il
rassemble de nouveau ses troupes, attaque Vononès et remporte la victoire.
Vononès s'enfuit à cheval à Séleucie avec quelques-uns de ses partisans.
Artabane, après avoir fait dans la poursuite un grand carnage pour
épouvanter les barbares, se dirige avec ses troupes vers Ctésiphon. <50>
Il régna désormais sur les Parthes. Vononès se réfugia en Arménie et tout
d'abord revendiqua le pouvoir en ce pays ; il envoya, à cet effet,
des ambassadeurs aux Romains. <51> Mais comme Tibère lui opposa un refus,
tant à cause de sa lâcheté qu'à cause des menaces du Parthe qui avait
annoncé par des ambassadeurs qu'il se tenait prêt à faire la guerre :
comme, d'autre part, il n'avait aucun autre moyen d'obtenir la royauté
parce que les plus puissants des Arméniens de la région du Niphates
s'étaient ralliés à Artabane, il se rendit à Silanus, gouverneur de Syrie.
<52> II fut gardé avec déférence en Syrie en raison de son éducation à
Rome, et l'Arménie fut donnée par Artabane à Orodès, un de ses fils.
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