HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XVII

Chapitre 3

  Chapitre 3

[17,3] CAP. III. (1)<46> Ἡρώδης δὲ κολάσας τῶν Φαρισαίων τοὺς ἐπὶ τοῖσδε ἐληλεγμένους συνέδριόν τε ποιεῖται τῶν φίλων καὶ κατηγορίαν τῆς Φερώρου γυναικός, τήν τε ὕβριν τῶν παρθένων τῇ τόλμῃ τῆς γυναικὸς ἀνατιθεὶς καὶ ἔγκλημα ταύτην ἀτιμίαν αὐτῷ ποιούμενος, <47> ὥστε ἀγωνοθετῶν στάσιν αὐτῷ πρὸς τὸν ἀδελφὸν πόλεμον ἐκ φύσεως αὐτοῖς καὶ λόγῳ καὶ δι' ἔργων ὁπόσα δύναιτο, τήν τε διάλυσιν τῆς ζημίας τῆς ὑπ' αὐτοῦ ἐπιβληθείσης τέλεσι διαφευχθείσης τοῖς ἐκείνης, τῶν τε νῦν πεπραγμένων οὐδὲν τι οὐ μετ' αὐτῆς. <48> ἀνθ' ὧν, Φερώρα, καλῶς εἶχεν οὐ δεήσει οὐδὲ γνωμῶν εἰσηγήσεως τῶν ἐμῶν αὐτοκέλευστον ἀποπέμπεσθαι γυναῖκα ταύτην ὡς πολέμου τοῦ πρός μέ σοι αἰτίαν ἐσομένην: καὶ νῦν, εἴπερ ἀντιποιῇ συγγενείας τῆς ἐμῆς, ἀπείπασθαι τήνδε τὴν γαμετήν: μενεῖς γὰρ <49> οὕτως ἀδελφός τε καὶ στέργειν οὐκ ἀπηλλαγμένος.” Φερώρας δὲ καίπερ λόγων ἀρετῇ περιωθούμενος οὔτε συγγενείας τῆς πρὸς τὸν ἀδελφὸν ἔλεγε κινήσειν δίκαιον οὐδὲν οὔτε τῶν πρὸς τὴν γαμετὴν εὐνοιῶν, αἱρεῖσθαί τε πρότερον θανεῖν ζῶν τολμᾶν ἀπεστερῆσθαι γυναικὸς αὐτῷ κεχαρισμένης. <50> Ἡρώδης δὲ Φερώρᾳ μὲν ὑπερεβάλλετο τὴν ἐπὶ τούτοις ὀργὴν καίπερ ἀνήδονον τιμωρίαν εἰσπεπραγμένος, Ἀντιπάτρῳ δὲ ἀπεῖπε καὶ μητρὶ τῇ ἐκείνου Φερώρᾳ τε μὴ ὁμιλεῖν καὶ τῶν γυναικῶν φυλάσσεσθαι τὸ εἰς ταὐτὸν συνεσόμενον. <51> οἱ δ' ὡμολόγουν μέν, συνῄεσαν δὲ καιρὸς καὶ συνεκώμαζον Φερώρας καὶ Ἀντίπατρος. ἐφοίτα δὲ λόγος ὁμιλεῖν καὶ Ἀντιπάτρῳ τὴν Φερώρου γυναῖκα συμπρασσούσης αὐτοῖς τὰ εἰς τὴν σύνοδον τῆς Ἀντιπάτρου μητρός. (2)<52> Ὑφορώμενος δὲ τὸν πατέρα καὶ δεδιώς, μὴ εἰς πλεῖον προχωροίη τὰ τοῦ μίσους ἐπ' αὐτῷ, γράφει πρὸς τοὺς ἐν Ῥώμῃ φίλους κελεύων ἐπιστέλλειν Ἡρώδῃ πέμπειν τάχος Ἀντίπατρον ὡς Καίσαρα. <53> οὗ γενομένου ἔπεμπεν Ἡρώδης Ἀντίπατρον δῶρα συμπέμψας ἀξιολογώτατα καὶ διαθήκην, ἐν μετ' αὐτὸν Ἀντίπατρον ἀπεδείκνυε βασιλέα, φθάντος τελευτῆσαι Ἡρώδην τὸν ἐκ τῆς τοῦ ἀρχιερέως θυγατρὸς υἱὸν αὐτῷ γεγενημένον. <54> συνεξορμᾷ δ' Ἀντιπάτρῳ καὶ Σύλλαιος Ἄραψ μηδὲν ὧν προσέταξε Καῖσαρ διαπεπραγμένος, καὶ Ἀντίπατρος αὐτοῦ κατηγορεῖ ἐπὶ Καίσαρος περὶ ὧν πρότερον Νικόλαος. κατηγορεῖτο δὲ καὶ ὑπὸ Ἀρέτα Σύλλαιος, ὡς πολλοὺς ἀπεκτονὼς τῶν ἐν Πέτρᾳ ἀξιολόγων παρὰ γνώμην τὴν αὐτοῦ καὶ μάλιστα Σόαιμον ἄνδρα τῇ ἐς πάντα ἀρετῇ τιμᾶσθαι δικαιότατον, ἀνῃρηκέναι δὲ καὶ Φάβατον Καίσαρος δοῦλον. <55> καὶ Σύλλαιος αἰτίαν εἶχεν ἐκ τοιῶνδε ἐγκλημάτων: Κόρινθος ἦν Ἡρώδου σωματοφύλαξ τοῦ βασιλέως μάλιστα πιστευόμενος ὑπ' αὐτοῦ. τοῦτον πείθει Σύλλαιος ἐπὶ χρήμασι μεγάλοις Ἡρώδην ἀποκτεῖναι, καὶ ὑπέσχετο. μαθὼν οὖν Φάβατος Συλλαίου πρὸς αὐτὸν εἰρηκότος διηγεῖται πρὸς τὸν βασιλέα. <56> δὲ τόν τε Κόρινθον βασανίζει συλλαβὼν καὶ πάντα ἀνάπυστα ἦν αὐτῷ. συλλαμβάνει δὲ καὶ δευτέρους Ἄραβας καταγορεύσει τῇ Κορίνθου πειθόμενος τὸν μὲν φύλαρχον ὄντα τὸν δὲ Συλλαίου φίλον. <57> οἳ καὐτοί, βασανίζει γὰρ αὐτοὺς βασιλεύς, ὡμολόγουν ὅτι παρεῖεν ἐξοτρύνοντες μὴ μαλακίζεσθαι Κόρινθον καὶ εἴ που δεήσειεν καὶ συγχειρουργήσοντες αὐτῷ τὸν φόνον. καὶ Σατορνῖνος δηλώσεως αὐτῷ πάντων ὑπὸ Ἡρώδου γενομένης εἰς Ῥώμην ἐξέπεμψεν αὐτούς. (3)<58> Φερώραν δὲ ἰσχυρῶς ἐμμένοντα εὐνοίᾳ τῆς γυναικὸς ἀναχωρεῖν εἰς τὴν αὑτοῦ Ἡρώδης κελεύει. δὲ ἀσμένως ἐπὶ τὴν τετραρχίαν ἀπῆρεν, πολλὰ ὀμόσας οὐ πρότερον ἥξειν πύθοιτο Ἡρώδην τετελευτηκότα, ὥστε καὶ νοσήσαντος τοῦ βασιλέως ἀξιωθεὶς ἥκειν ἐπί τινων πίστεσιν ἐντολῶν, εἰ μέλλοι τελευτᾶν, οὐχ ὑπήκουσεν ἐπὶ τιμῇ τοῦ ὅρκου. <59> οὐ μὴν Ἡρώδης γε μιμεῖται τὸ ἐπὶ τοιοῖσδε ἐκείνου γνώμην προαποφηνάμενον ἣν ἔχει, ἀλλ' ἧκεν ὡς τὸν Φερώραν, ἐπειδὴ ὕστερον ἄρχεται νοσεῖν, καὶ μετακλήσεως αὐτῷ μὴ γενομένης, θανόντα δὲ περιστείλας ἐπὶ Ἱεροσολύμων ἀγόμενος ταφῆς ἠξίου καὶ πένθος μέγα ἐπ' αὐτῷ προέθετο. <60> τοῦτο Ἀντιπάτρῳ καίτοι γε ἐπὶ Ῥώμης πεπλευκότι κακῶν ἐγένετο ἀρχὴ τῆς ἀδελφοκτονίας αὐτὸν τινυμένου θεοῦ. διηγήσομαι δὲ τὸν πάντα περὶ αὐτοῦ λόγον παράδειγμα τῷ ἀνθρωπείῳ γενησόμενον τοῦ ἀρετῇ πολιτεύσοντος ἐπὶ πᾶσιν. [17,3] — III — <46> 1. Après avoir châtié ceux des Pharisiens qui avaient été reconnus coupables de ces crimes, Hérode réunit ses amis en conseil et accusa la femme de Phéroras, en imputant à son audace l’outrage fait aux vierges et en tirant de cette injure personnelle un motif de plainte : n’organisait-elle pas de toutes ses forces contre lui et son frère une guerre contre nature par ses paroles et ses actes ? <47> L’amende qu’il avait infligée avait été évitée grâce à ses moyens ; enfin il n’y avait pas un des agissements actuels dont elle ne fût la complice. « Par suite, Phéroras, tu feras bien, dit-il — sans avoir besoin que je développe mon avis — de répudier de ton propre mouvement cette femme qui deviendrait une cause de guerre, entre toi et moi. <48> Et c’est maintenant, si tu tiens à ta parenté avec moi, que tu dois la renvoyer ; ainsi, en effet, tu resteras mon frère et tu seras plus détourné de me chérir ». <49> Mais Phéroras, bien qu’ébranlé par la force de ces paroles, répondit qu’il n’était pas plus juste de troubler son affection conjugale que ses sentiments fraternels et qu’il mourrait plutôt que d’avoir le courage de vivre privé d’une femme qu’il aimait. <50> Alors Hérode reporta sur Phéroras la colère provoquée par les évènements, bien qu’il en eût déjà tiré une vengeance rigoureuse ; il défendit à Antipater et à sa mère de fréquenter Phéroras et leur ordonna de surveiller les femmes pour les empêcher de se rencontrer. <51> Ils le promirent bien, mais, dès qu’ils en avaient l’occasion, Phéroras et Antipater se réunissaient et faisaient bombance ensemble. Le bruit courait même que la femme de Phéroras avait des relations avec Antipater et que la mère de ce dernier facilitait leurs rendez-vous. <52> 2. Se méfiant de son père et, craignant de voir croître la haine contre lui, Antipater écrivit à ses amis de Rome, les priant de mander à Hérode qu’il eût à l’envoyer au plus tôt chez l’empereur. <53> Ils le firent et, Hérode envoya Antipater chargé de présents considérables et d’un testament où il désignait comme son successeur au trône Antipater ; pour le cas où celui-ci mourrait avant lui, Hérode, le fils qu’il avait eu de la fille du grand prêtre. <54> En même temps qu’Antipater s’embarqua Syllaios l’Arabe, qui n’avait obéi à aucun des ordres de l’empereur. Antipater l’accusa devant l’empereur pour les mêmes faits que précédemment Nicolas, Syllaios fut aussi accusé par Arétas d’avoir tué contre son avis beaucoup de notables de Pétra, en particulier Soémos, personnage très digne d’estime pour toutes ses vertus, et de s’être débarrassé aussi de Fabatus, esclave de l’empereur. Syllaios fut aussi poursuivi pour le grief suivant. <55> Il y avait un garde du corps d’Hérode nommé Corinthus, en qui le roi avait la plus entière confiance ; Syllaios avait cherché à le persuader en lui promettant, une forte somme, de tuer le roi, et l’autre y consentit. Fabatus, ayant appris cela de la bouche même de Syllaios, le révéla au roi. <56> Celui-ci appréhenda Corinthus et, le fit mettre à la torture, si bien qu’il avoua tout. Il fit aussi saisir deux autres Arabes sur les dénonciations de Corinthus : l’un chef de tribu, l’autre ami de Syllaios. <57> Eux aussi, mis à la torture, reconnurent qu’ils avaient été apostés pour exhorter Corinthus à ne pas faiblir et pour lui prêter main-forte, si besoin était, dans l’accomplissement du meurtre. Saturninus, à qui Hérode avait dénoncé tout le complot, les envoya à Rome. <58> 3. Quant à Phéroras, qui persistait avec ténacité à soutenir sa femme, Hérode lui ordonna de se retirer dans son apanage. Il regagna volontiers sa tétrarchie, non sans avoir maintes fois juré qu’il n’en reviendrait pas avant d’avoir appris la mort d’Hérode. Aussi, quand on lui demanda, lors de la maladie du roi, de venir pour se voir confier certaines missions en cas de vacance du trône, il s’y refusa par respect pour son serment. <59> Cependant, Hérode, dans des constances analogues, n’imita point l’attitude de son frère ; il alla chez Phéroras quand celui-ci plus tard tomba malade, sans même être appelé ; Phéroras mort, il prit soin de faire mener sa dépouille à Jérusalem pour lui donner la sépulture et il édicta un grand deuil en son honneur. <60> Ce fut là pour Antipater, bien qu’il fût parti pour Rome, le début de ses malheurs, car Dieu devait le punir de son fratricide. Je vais poursuivre tout ce récit, car c’est un avertissement pour l’espèce humaine de pratiquer la vertu en toute circonstance.


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Dernière mise à jour : 20/02/2009