HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XVI

Chapitre 4

  par. 4

[16,4,4] (4)<121> Τοιαῦτα δὲ λέγοντος τε Καῖσαρ οὐδὲ πρότερον πιστεύων τῷ μεγέθει τῆς διαβολῆς ἔτι μᾶλλον ἐξηλλάττετο καὶ συνεχὲς εἰς τὸν Ἡρώδην ἀπέβλεπεν ὁρῶν κἀκεῖνον ὑποσυγχυνόμενον, ἀγωνία τε τοῖς παροῦσιν ἐνεπεπτώκει καὶ περὶ τὴν αὐλὴν λόγος διαδοθεὶς ἐπίφθονον ἐποίει τὸν βασιλέα. <122> Τὸ γὰρ ἄπιστον τῆς διαβολῆς καὶ τὸ περὶ τοὺς νεανίσκους ἐν ἀκμῇ καὶ κάλλει σωμάτων ἐλεεινὸν ἐπεσπᾶτο βοήθειαν. Ἔτι δὲ μᾶλλον ἐπειδὴ καὶ τῷ λόγῳ δεξιῶς καὶ μετὰ φρονήσεως ὑπήντησεν Ἀλέξανδρος, ἦν οὐδ' ἐκείνοις ἔτι ταὐτὸν σχῆμα, κλαίουσι μὲν ὅμως καὶ σὺν κατηφείᾳ πρὸς τὴν γῆν νενευκόσιν, <123> δ' ἐλπὶς ἀμείνων ὑπεφαίνετο, καὶ δόξας βασιλεὺς ἐξ ὧν αὐτὸν ἔπειθεν εὔλογα κατηγορηκέναι διὰ τὸ μηδὲν ἔχειν <ἐξελέγχειν> ἀπολογίας τινὸς ἐδεῖτο. <124> Καῖσαρ δὲ μικρὸν ἐπισχὼν τοὺς μὲν νεανίσκους, εἰ καὶ πόρρω τῆς ἐπ' αὐτοῖς διαβολῆς δοκοῦσιν, αὐτό γε τοῦτο ἁμαρτεῖν ἔφη τὸ μὴ τοιούτους αὐτοὺς παρασχεῖν τῷ πατρί, ὡς μηδὲ γενέσθαι τὸν ἐπ' αὐτοῖς λόγον. <125> Ἡρώδην δὲ παρεκάλει πᾶσαν ὑπόνοιαν ἐκβαλόντα διαλλάττεσθαι τοῖς παισίν. Οὐ γὰρ εἶναι δίκαιον οὐδὲ πιστεύειν τὰ τοιαῦτα κατὰ τῶν ἐξ αὐτοῦ. Δύνασθαι δὲ τὴν μετάνοιαν ἀμφοτέροις οὐ μόνον ἰάσασθαι τὰ συμβεβηκότα, παροξῦναι δὲ τὴν εὔνοιαν, ἐν τὸ προπετὲς ἑκάτεροι τῆς ὑποψίας ἀπολογούμενοι σπουδῇ πλείονι περὶ ἀλλήλους ἀξιώσουσι κεχρῆσθαι. <126> Τοιαῦτα νουθετῶν ἔνευσε τοῖς νεανίσκοις. Ἐκείνων δὲ βουλομένων ὑποπεσεῖν ἐπὶ δεήσει προαναλαβὼν αὐτοὺς πατὴρ δακρύοντας ἠσπάζετο παρ' ἕκαστον ἐν μέρει περιπτύσσων, ὡς μηδένα τῶν παρατυγχανόντων ἐλεύθερον δοῦλον ἀπαθῆ γενέσθαι. (5) <127> Τότε μὲν οὖν εὐχαριστήσαντες Καίσαρι μετ' ἀλλήλων ἀπῄεσαν καὶ σὺν αὐτοῖς Ἀντίπατρος ὑποκρινόμενος ἐφήδεσθαι ταῖς διαλλαγαῖς. <128> Ἐν δὲ ταῖς ὑστέραις ἡμέραις Ἡρώδης μὲν ἐδωρεῖτο Καίσαρα τριακοσίοις ταλάντοις θέας τε καὶ διανομὰς ποιούμενον τῷ Ῥωμαίων δήμῳ, Καῖσαρ δὲ αὐτῷ τοῦ μετάλλου τοῦ Κυπρίων χαλκοῦ τὴν ἡμίσειαν πρόσοδον καὶ τῆς ἡμισείας τὴν ἐπιμέλειαν ἔδωκεν καὶ τἆλλα ξενίαις καὶ καταγωγαῖς ἐτίμησεν, <129> καὶ περὶ τῆς βασιλείας αὐτῷ τὴν ἐξουσίαν ἐφῆκεν ὃν ἂν αἱρῆται τῶν παίδων διάδοχον καθιστάνειν καὶ διανέμειν μέρος ἑκάστῳ τῆς τιμῆς εἰς πάντας ἐλευσομένης. Ἐκείνου δὲ ἤδη θέλοντος αὐτὸ ποιεῖν οὐκ ἐπιτρέψειν ἔφη ζῶντι μὴ καὶ τῆς βασιλείας καὶ τῶν παίδων κρατεῖν. (6) <130> Ἐπὶ τούτοις ἐπανῄει πάλιν εἰς τὴν Ἰουδαίαν. Ἀποδημοῦντος δὲ οὐ μικρὸν μέρος ἀπέστη τῆς ἀρχῆς τὸ περὶ τὸν Τράχωνα, καὶ τούτους οἱ καταλειφθέντες στρατηγοὶ χειρωσάμενοι πάλιν ὑπακούειν ἠνάγκασαν. <131> Ἡρώδης δὲ πλέων σὺν τοῖς παισὶν ὡς ἐγένετο κατὰ Κιλικίαν ἐν Ἐλαιούσῃ τῇ μετωνομασμένῃ νῦν Σεβαστῇ καταλαμβάνει τὸν βασιλέα τῆς Καππαδοκίας Ἀρχέλαον, ὃς αὐτὸν ἐκδέχεται φιλοφρόνως ἡδόμενος ἐπὶ ταῖς τῶν παίδων διαλλαγαῖς καὶ τῷ τὸν Ἀλέξανδρον, ὃς εἶχεν αὐτοῦ τὴν θυγατέρα, τῆς αἰτίας ἀπολελύσθαι, δωρεάς τε ἀντέδοσαν ἀλλήλοις ἃς εἰκὸς βασιλεῖς. <132> Ἐντεῦθεν Ἡρώδης ἐπὶ Ἰουδαίας ἐλθὼν καὶ γενόμενος ἐν τῷ ἱερῷ περὶ τῶν πεπραγμένων κατὰ τὴν ἀποδημίαν διελέγετο, τὴν Καίσαρος εἰς αὐτὸν φιλοφροσύνην καὶ τἆλλα διεξιὼν ὅσα κατὰ μέρος αὐτῷ πραχθέντα συμφέρειν ἡγεῖτο καὶ τοὺς ἄλλους εἰδέναι. <133> Τέλος ἐπὶ νουθεσίᾳ τῶν παίδων κατέστρεφε τὸν λόγον τοὺς περὶ τὴν αὐλὴν καὶ τὸ λοιπὸν πλῆθος εἰς ὁμόνοιαν παρακαλῶν καὶ τοὺς υἱοὺς μετ' αὐτὸν ἀποδεικνύων βασιλέας γενέσθαι, πρῶτον μὲν Ἀντίπατρον, εἶτα καὶ τοὺς ἐκ Μαριάμμης Ἀλέξανδρον καὶ Ἀριστόβουλον. <134> Ἐν δὲ τῷ τότε πάντας ἀποβλέπειν εἰς αὐτὸν ἀξιῶν καὶ βασιλέα καὶ δεσπότην ἁπάντων δοκεῖν μήτε γήρᾳ παραποδιζόμενον, ἐν τοῦ χρόνου τὸ πρὸς ἀρχὴν ἐμπειρότατον ἔχειν, οὔτε τοῖς ἄλλοις ἐπιτηδεύμασιν ἐλαττούμενον, δύναται καὶ βασιλείας κρατεῖν καὶ παίδων ἄρχειν, τούς τε ἡγεμόνας καὶ τὸ στρατιωτικὸν εἰ πρὸς ἕνα βλέποιεν αὐτὸν ἀτάραχον ἔφη τὸν βίον ἕξειν καὶ πᾶσαν ἀφορμὴν εὐδαιμονίας ἐξ ἀλλήλων ἔσεσθαι. <135> Ταῦτ' εἰπὼν ἀφίησιν τὴν ἐκκλησίαν, τοῖς πλείστοις μὲν ἀρεστὰ διειλεγμένος, ἐνίοις δ' οὐχ ὁμοίως. ἤδη γὰρ ὑπὸ τῆς ἁμίλλης καὶ τῶν ἐλπίδων ἃς ἐδεδώκει τοῖς παισὶ νενεωτέριστο πολλὰ καὶ νεωτέρων ἐφιέμενοι [16,4,4] <121> 4. Pendant qu’Alexandre parlait ainsi, l’empereur qui, dès l’origine, n’avait pas ajouté foi à cette terrible accusation, se sentait encore plus retourné, et regardait avec insistance Hérode qu’il voyait également ébranlé. Tous les assistants étaient anxieux et les rumeurs répandues dans la cour rendaient le roi odieux. <122> Car l’invraisemblance de l’accusation, la pitié qu’inspiraient des adolescents dans la fleur de l’âge et de la beauté physique, leur attiraient la sympathie de tous, surtout quand Alexandre eut répondu avec adresse et bon sens. Eux-mêmes n’avaient plus la même attitude ; ils pleuraient encore et restaient penché vers la terre avec humilité, <123> mais ils entrevoyaient un espoir meilleur, et le roi qui, à force de se persuader lui-même, croyait avoir prononcé un réquisitoire plausible, faute d’avoir réussi à les confondre, avait lui-même besoin d’une excuse. <124> L’empereur, après un court délai, prononça que les jeunes gens, même s’ils semblaient tout à fait étrangers au crime dont on les accusait avaient du moins fait une faute en ne se comportant pas envers leur père de manière à ne pouvoir être accusés. <125> Il exhorta Hérode à bannir tout soupçon et à se réconcilier avec ses fils ; en effet, il n’était pas juste même de soupçonner ainsi ses enfants et, d’autre part, en changeant de dispositions, ils pourraient non seulement, effacer le passé, mais encore exciter leur affection mutuelle, quand les uns et les autres, pour vaincre leur tendance au soupçon, feraient effort pour se témoigner réciproquement un plus grand zèle. <126> Pendant cette admonestation, il fit signe aux deux jeunes gens. Comme ils voulaient tomber au pied de leur père pour le prier, celui-ci, les devançant, les embrassa au milieu de leurs pleurs en leur donnant tour à tour l’accolade, si bien qu’aucun des assistants, libre ou esclave, ne résister à l’émotion. <127> 5<31>. Alors, après avoir remercié l’empereur, tous s’en allèrent ensemble, accompagné d’Antipater qui feignait de se réjouir de leur réconciliation. <128> Les jours suivants Hérode fit don à l’empereur de trois cents talents, pour les spectacles et les distributions qu’il offrait au peuple romain. <129> L’empereur lui donna en retour la moitié du revenu des mines de cuivre de Chypre et lui confia la gestion de l’autre moitié ; il lui offrit en outre force présents d’hospitalité et de résidence et lui laissa la liberté de désigner pour lui succéder au trône celui de ses enfants qu’il choisirait, ou de leur conférer à tous cet honneur en le divisant par parties égales ; et comme Hérode voulait le faire à l’instant, l’empereur s’y opposa ne voulant pas que de son vivant il ne restât pas le maître de son royaume et de ses fils. <130> 6. Ensuite Hérode reprit le chemin de la Judée. Pendant son absence, les gens de Trachône, qui formaient une partie importante de son empire, s’étaient révoltés, mais les généraux laissés sur place par le roi les vainquirent et les réduisirent de nouveau à l’obéissance. <131> Quant à Hérode, naviguant avec ses fils, il arriva en Cilicie à Aiousa, ville qui a reçu maintenant le nom de Sébaste, et y trouva le roi de Cappadoce, Archélaüs. Celui-ci l’accueillit avec affabilité, joyeux de le voir réconcilié avec ses fils, et qu’Alexandre, qui avait épousé sa fille, eût dissipé les accusations. Ils se firent mutuellement des cadeaux dignes de rois. <132> De là Hérode regagna la Judée et, entrant dans le temple, y parla des événements de son voyage : il exposa notamment les marques de bienveillance qu’il avait reçues de l’empereur et fit connaître en détail tous ceux de ses actes dont il jugeait utile d’informer le public. <133> Enfin il termina en admonestant ses fils et en invitant les courtisans et le reste du peuple à la concorde. Il désigna pour régner après lui ses fils dans l’ordre suivant : en premier lieu Antipater, puis les fils de Mariamne, Alexandre et Aristobule ; <134> pour le présent, il invita tout le monde à ne regarder que lui comme leur roi et leur maître à tous, car il n’était ni incommodé par la vieillesse, période de la vie qui donne le plus d’expérience pour gouverner, ni dépourvu de tous les moyens nécessaires pour régir son royaume et commander à ses fils. Quant aux officiers et aux soldats, pourvu qu’ils le regardassent comme leur seul chef, il leur promit qu’ils auraient une vie sans souci et que lui et eux se procureraient mutuelle félicité. <135> Ayant ainsi parlé, il leva l’assemblée ; son discours avait été agréable à la plupart des auditeurs, mais non à tous, car déjà, en raison des rivalités et des espérances qu’il avait provoquées chez ses fils, il se dessinait des vagues d’agitation et force désirs de nouveautés.


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Dernière mise à jour : 29/11/2007