[16,2,5] (5) <58> Τοιαῦτα μὲν τοῦ Νικολάου διελθόντος ἐγένετο οὐδεμία τῶν Ἑλλήνων
ἀντικατάστασις. Οὐδὲ γὰρ ὡς ἐν δικαστηρίῳ περὶ τῶν προκειμένων
διελάμβανον, ἀλλ' ἦν ἔντευξις ὧν ἐβιάζοντο. <59> Κἀκείνων ἀπολογία μὲν
οὐδεμία τοῦ μὴ ταῦτα ποιεῖν, πρόφασις δέ, ὡς τὴν χώραν αὐτῶν νεμόμενοι
πάντα νῦν ἀδικοῖεν. Οἱ δὲ ἐγγενεῖς τε αὑτοὺς ἐδείκνυσαν κἀν τῷ τὰ οἰκεῖα
τιμᾶν μηδὲν λυποῦντες οἰκεῖν. <60> συνιδὼν οὖν Ἀγρίππας βιαζομένους
ἀπεκρίνατο ταῦτα. Διὰ μὲν τὴν Ἡρώδου πρὸς αὐτὸν εὔνοιάν τε καὶ φιλίαν
ἕτοιμος εἶναι πᾶν ὁτιοῦν χαρίζεσθαι Ἰουδαίοις, ἃ δὲ ἀξιοῦσιν καὶ καθ' αὑτὰ
δίκαια δοκεῖν. ὥστ', εἰ μὲν ἐδέοντο καὶ πλειόνων, οὐκ ἂν ὀκνῆσαι τά γε μὴ
λυποῦντα τὴν Ῥωμαίων ἀρχὴν παρασχεῖν. Ἐπεὶ δὲ ἃ καὶ πρότερον εἰλήφασιν
ἄκυρα μὴ γενέσθαι, βεβαιοῦν αὐτοῖς ἀνεπηρεάστοις ἐν τοῖς οἰκείοις
διατελεῖν ἔθεσιν.
<61> Τοιαῦτα εἰπὼν διέλυε τὸν σύλλογον. Ἡρώδης δὲ προσεστὼς κατησπάζετο
καὶ τῆς εἰς αὐτὸν διαθέσεως ὡμολόγει χάριν. Ὁ δὲ καὶ εἰς ταῦτα
φιλοφρονούμενος ἴσον αὑτὸν παρεῖχεν ἀντεμπλεκόμενος καὶ κατασπαζόμενος.
<62> Καὶ τότε μὲν ἀνεχώρησεν. Ἀπὸ δὲ Σάμου πλεῖν ὁ βασιλεὺς ἐπ' οἴκου
διέγνω καὶ τὸν Ἀγρίππαν παραιτησάμενος ἀνήχθη, κατάγεται δ' εἰς Καισάρειαν
οὐ πολλαῖς ὕστερον ἡμέραις πνευμάτων ἐπιτηδείων τυχών. Κἀκεῖθεν ἐλθὼν εἰς
Ἱεροσόλυμα συνήγαγεν ἐκκλησίαν πάνδημον. ἦν δὲ πολὺς κἀκ τῆς χώρας ὄχλος.
<63> Ὁ δὲ παρελθὼν ἀπολογισμόν τε τῆς ὅλης ἐκδημίας ἐποιήσατο καὶ τὰ περὶ
τοὺς Ἰουδαίους, ὅσοι κατὰ τὴν Ἀσίαν ἦσαν, ὡς δι' αὐτὸν ἀνεπηρεάστως εἰς τὸ
λοιπὸν ἕξουσιν διηγήσατο. <64> Τό τε σύμπαν ἐπὶ ταῖς εὐτυχίαις καὶ τῇ
διοικήσει τῆς ἀρχῆς <ὡς> οὐδενὸς παραλείποιτο τῶν ἐκείνοις συμφερόντων,
ἀγαλλόμενος τὸ τέταρτον τῶν φόρων ἀφίησιν αὐτοῖς τοῦ παρεληλυθότος ἔτους.
<65> Οἱ δὲ καὶ τῷ λόγῳ καὶ τῇ χάριτι δεδημαγωγημένοι μετὰ πλείστης χαρᾶς
ἀπῄεσαν πολλὰ ἀγαθὰ συνευχόμενοι τῷ βασιλεῖ.
| [16,2,5] <58> 5. Lorsque Nicolas eut terminé cet exposé, il n’y eut aucune réplique
de la part des Grecs, car il ne s’agissait pas d’un procès devant un
tribunal, mais seulement d’une supplique contre leurs violences. <59> Et
ils ne se défendaient nullement d’avoir agi ainsi, mais allégeraient,
seulement que les Juifs, par le seul fait d’habiter leur pays,
commettaient une injustice. Mais ces derniers démontraient qu’ils
étaient indigènes et habitaient le pays sans causer aucun préjudice par
l’observation de leurs coutumes nationales. <60> Donc Agrippa, ayant
reconnu qu’on leur faisait violence, répondit qu’en raison du dévouement
et de l’amitié que lui témoignait Hérode, il était prêt à accorder aux
Juifs n’importe quelle faveur ; que, au surplus, leurs réclamations lui
paraissaient justes en elles-mêmes et que, si même ils demandaient
davantage, il ne refuserait pas de leur concéder tout ce qui ne gênerait
pas l’autorité des Romains ; comme ils demandaient seulement la
confirmation de ce qu’ils avaient reçu précédemment, il leur assurait le
droit de continuer à pratiquer leurs coutumes nationales sans être molestés.
<61> Après avoir ainsi parlé, Agrippa congédia le conseil. Hérode se
levant lui donna l’accolade et le remercia de ses bonnes dispositions
envers lui. Agrippa, témoignant encore au roi son amitié, le paya de
retour en l’embrassant également et en lui donnant à son tour l’accolade,
puis il se retira. <62> Le roi décida de faire voile de Samos pour son
pays et, après avoir pris congé d’Agrippa, il appareilla. Il arriva
quelques jours après à Césarée grâce à des vents favorables. Venu de là à
Jérusalem, il réunit le peuple en assemblée générale ; il y eut une grande
foule, qui vint même de la campagne. <63> Montant à la tribune, Hérode
rendit compte de tout son voyage et releva ce qu’il avait fait en faveur
des Juifs d’Asie, qui, grâce à lui, pourraient à l’avenir vivre sans être
molestés. <64> Enfin, joyeux de tous ses succès dans l’administration de
son royaume et de n’avoir rien négligé de leurs intérêts, il leur fit
remise du quart des impôts de l’année précédente. <65> Le peuple, charmé
par cette faveur autant que par ses paroles, se retira joyeux en
souhaitant au roi toute sorte de prospérités.
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