HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre XVI

Chapitre 10

  par. 1

[16,10,1] X. (1) <300> Ἐξετετάρακτο δὲ τὰ περὶ τὴν οἰκίαν καὶ τοὺς παῖδας αὐτῷ πολὺ χεῖρον ἐσχηκότα περὶ τὸν καιρὸν ἐκεῖνον.Ὅλως μὲν γὰρ οὐδὲ τὸν ἔμπροσθε χρόνον ἀσύνοπτον ἦν, ὡς τὸ μέγιστον καὶ δυσχερέστατον τῶν ἀνθρωπίνων παθῶν ἀπειλεῖται τῇ βασιλείᾳ διὰ τῆς τύχης, ἐπέβαινεν δὲ καὶ μᾶλλον ηὐξήθη τότε παρὰ τοιαύτην αἰτίαν. <301> Εὐρυκλῆς ἀπὸ Λακεδαίμονος οὐκ ἄσημος τῶν ἐκεῖ κακὸς δὲ τὴν ψυχὴν ἄνθρωπος καὶ περὶ τρυφὴν καὶ κολακείαν δεινὸς ἑκάτερον αὐτῶν ἔχειν τε καὶ μὴ δοκεῖν, ἐπιδημήσας ὡς τὸν Ἡρώδην δῶρά τε δίδωσιν αὐτῷ καὶ πλείω παρ' ἐκείνου λαβὼν ταῖς εὐκαιρίαις τῶν ἐντεύξεων ἐπραγματεύσατο φίλος ἐν τοῖς μάλιστα γενέσθαι βασιλέως. <302> Ἦν δ' αὐτῷ καταγωγὴ μὲν ἐν τοῖς Ἀντιπάτρου, πρόσοδος δὲ καὶ συνήθεια πρὸς τὸν Ἀλέξανδρον. Ἀρχελάῳ γὰρ ἔλεγεν εἶναι τῷ Καππάδοκι διὰ σπουδῆς. <303> Ὅθεν καὶ τὴν Γλαφύραν ὑπεκρίνατο τιμᾶν, καὶ πολὺς ἦν ἀφανῶς μὲν ἐκθεραπεύων ἅπαντας ἀεὶ δὲ τοῖς λαλουμένοις γινομένοις προσέχων, ὡς ἐξ αὐτῶν ἀντιχαρίζεσθαι τὰς διαβολάς. <304> Τέλος δὲ τοιοῦτος ἑκάστῳ κατὰ τὰς συντυχίας ἀπέβαινεν, ὡς ἐκείνῳ μὲν εἶναι φίλος τοῖς δὲ ἄλλοις δοκεῖν κατὰ τὸ συμφέρον ἐκείνῳ προσεῖναι. Οὗτος Ἀλέξανδρον παράγει νέον ὄντα καὶ περὶ ὧν ἐπεπόνθει μηδενὶ μὲν πρὸς ἐκεῖνον δὲ μόνον ἀδεῶς πεπεισμένον ἐξεῖναι λέγειν. <305> Ἐνέφαινεν οὖν ἀχθόμενος, ὡς πατὴρ ἠλλοτρίωτο, καὶ τὰ περὶ τὴν μητέρα διηγεῖτο καὶ τὸν Ἀντίπατρον, ὅτι παρωθούμενος αὐτοὺς τῆς τιμῆς τὰ πάντα ἤδη δύναται. Τούτων δὲ ἀνεκτὸν οὐδὲν ἔφη κατεσκευασμένου πρὸς μῖσος ἤδη τοῦ πατρός, ὡς μηδὲ συμποσίοις συλλόγοις ἀνέχεσθαι λέγων. <306> Τοιαῦτα μὲν ἐκεῖνος, ὡς εἰκός, ἐφ' οἷς ἤλγει. Τοὺς δὲ λόγους Εὐρυκλῆς Ἀντιπάτρῳ τούτους ἀνέφερεν, λέγων μὲν ὡς οὐχ ἕνεκα σοῦ τοῦτ' αὐτὸν ποιεῖν, νικᾶσθαι δὲ ὑπὸ σοῦ τιμώμενος τῷ μεγέθει τοῦ πράγματος καὶ φυλάττεσθαι παρακελευόμενος τὸν Ἀλέξανδρον. Οὐ γὰρ ἀπαθῶς τούτων ἕκαστον λέγειν, ἀλλὰ τοῖς ῥήμασιν αὐτοῖς εἶναι τὴν αὐτοχειρίαν. <307> Ἀντίπατρος μὲν οὖν εὔνουν ὑπολαμβάνων ἐκ τούτων μεγάλας αὐτῷ παρ' ἕκαστα δωρεὰς ἐδίδου καὶ τέλος ἤδη πείθει πρὸς τὸν Ἡρώδην ἀναφέρειν τὸν λόγον. <308> δ' οὐκ ἦν τὴν Ἀλεξάνδρου δύσνοιαν ἐξ ὧν ἔλεγεν ἀκηκοέναι διηγούμενος ἀπίθανος, ἀλλ' οὕτω διέθηκε τὸν βασιλέα περιάγων ἀεὶ τοῖς ῥήμασι καὶ παροξύνων, ὡς ἀμετάγνωστον ποιῆσαι τὸ μῖσος. Ἐδήλωσεν δὲ καὶ πρὸς αὐτὸν τὸν καιρόν. <309> Εὐθὺς γὰρ Εὐρυκλεῖ δίδωσιν πεντήκοντα τάλαντα δωρεάν. δὲ ταῦτα λαβὼν καὶ πρὸς Ἀρχέλαον ἀναβὰς τὸν βασιλέα τῶν Καππαδόκων τὸν Ἀλέξανδρον ἐπῄνει καὶ χρήσιμος ἔλεγεν αὐτῷ πολλὰ πρὸς τὰς διαλλαγὰς τὰς πρὸς τὸν πατέρα γεγενῆσθαι. <310> Χρηματισάμενος δὲ καὶ παρ' ἐκείνου πρὶν καταφωραθῆναι τῆς κακοηθείας ἀπῄει. Εὐρυκλῆς μὲν οὖν οὐδὲ ἐν τῇ Λακεδαίμονι παυσάμενος εἶναι μοχθηρὸς ἐπὶ πολλοῖς ἀδικήμασιν ἀπεστερήθη τῆς πατρίδος. (2) <311> δὲ τῶν Ἰουδαίων βασιλεὺς οὐχ ὥσπερ πρότερον εἶχεν πρός τε τὸν Ἀλέξανδρον καὶ τὸν Ἀριστόβουλον ἀκούειν μόνον τὰς κατ' αὐτῶν διαβολάς, ἀλλ' ἤδη διὰ μίσους οἰκείου γεγενημένος αὐτὸς εἰ καὶ μὴ λέγοι τις ἐξειργάζετο, <312> Παρατηρῶν ἕκαστα καὶ πυνθανόμενος καὶ πᾶσιν ἐνδιδοὺς τοῖς βουλομένοις, εἴ τις ἔχοι τι κατ' ἐκείνων εἰπεῖν, Εὐάρατόν τε Κῷον Ἀλεξάνδρῳ συνειδέναι. Καὶ τοῦτο μὲν οὖν καθ' ἡδονὴν τὸ πάντων ἥδιστον Ἡρώδης ἐλάμβανεν. (3) <313> Ἐπιγίνεται δὲ κατὰ τῶν νεανίσκων μεῖζόν τι σκευωρουμένης ἀεὶ τῆς κατ' αὐτῶν διαβολῆς καὶ πᾶσιν, ὡς εἰπεῖν, ἄθλου τούτου προκειμένου λέγειν τι περὶ ἐκείνων δυσχερὲς πρὸς τῆς τοῦ βασιλεύοντος ἐδόκει σωτηρίας. <314> σωματοφύλακες ἦσαν Ἡρώδῃ δύο κατ' ἰσχὺν καὶ μέγεθος τιμώμενοι Ἰούκουνδος καὶ Τύραννος. Οὗτοι προσκρούσαντος αὐτοῖς τοῦ βασιλέως ἀπεωσμένοι περὶ Ἀλέξανδρον ἦσαν συνιππαζόμενοι καὶ κατὰ τὰ γυμνάσια τιμώμενοι καί τι χρυσίον καὶ δωρεὰς ἄλλας ἔλαβον. <315> Εὐθὺς οὖν καὶ τούτους βασιλεὺς ἐν ὑποψίαις ἔχων ἐβασάνιζεν, οἱ δὲ διακαρτερήσαντες πολὺν χρόνον ὕστερον ἔλεγον, ὅτι πείθοι φονεύειν αὐτοὺς Ἡρώδην Ἀλέξανδρος, ἐπεὶ περὶ κυνηγέσιον θηρίων διώκων προλάβοι. Δυνατὸν γὰρ εἶναι λέγειν ὡς ἀπὸ τοῦ ἵππου κατενεχθεὶς ἐμπαρείη ταῖς αὐτοῦ λόγχαις. <316> Καὶ γὰρ πρότερον αὐτῷ τοιοῦτον γενέσθαι πάθος. Ἐπέδειξαν δὲ καὶ τὸ χρυσίον ἐν ἱππῶνι κατορωρυγμένον καὶ τὸν ἀρχικύνηγον ἐξήλεγχον, ὅτι καὶ λόγχας αὐτοῖς δοίη βασιλικὰς καὶ τοῖς Ἀλέξανδρον θεραπεύουσιν ὅπλα κελεύοντος ἐκείνου. [16,10,1] X. <300> 1<77>. En conséquence, Nicolas de Damas partit pour Rome. Cependant les affaires domestiques d’Hérode et ses rapports avec ses fils ne faisaient qu’empirer. Il était parfaitement clair, et depuis longtemps déjà, que les plus grands et les plus terribles maux menaçaient la royauté par le seul effet de la fortune, mais ils s’aggravèrent encore alors pour la raison que voici. <301> Euryclès de Lacédémone, homme notable dans son pays, mais d’une âme perverse, très enclin à la débauche et à la flatterie, tout en affectant de ne pratiquer ni l’une ni l’autre, vint à séjourner chez Hérode, lui fit des cadeaux et en reçut de plus grands en échange ; grâce aux facilités que lui donnaient ses entretiens, il fit en sorte de devenir un des amis les plus intimes du roi. <302> Or, il recevait l’hospitalité d’Antipater, mais il rencontrait et fréquentait Alexandre, car il affichait un grand zèle pour Archélaüs de Cappadoce. <303> Aussi feignait-il d’honorer grandement Glaphyra et il s’évertuait à témoigner à tous son zèle, tant en épiant les bavardages et les actes afin de répondre à l’amitié par la calomnie. <304> Finalement, il eut la chance, d’être avec eux en des termes tels qu’il paraissait à chacun un ami qui ne fréquentait les autres que par intérêt, pour lui. Cet homme séduisit Alexandre qui était jeune et se persuadait qu’il ne pouvait confier sans crainte qu’à lui ce qu’il avait souffert. <305> Alexandre lui révéla donc avec affliction comment son père s’était détaché de lui ; il raconta ce qui concernait sa mère et Antipater, qui les écartait des honneurs et exerçait, déjà tout le pouvoir ; il déclarait cette vie insupportable parce que son père était déjà tout près à les haïr et ne pouvait se résoudre à manger ou à converser avec eux. Tels étaient les propos qu’il tenait, comme de juste, au sujet de ses souffrances. <306> Or, Euryclès les rapportait à Antipater en lui disant : « Ce n’est pas dans mon intérêt que j’agis, mais, chargé d’honneurs par toi, je cède à la grandeur du péril et t’invite à te méfier d’Alexandre ; car ce n’est pas avec calme qu’il dit tout cela et ses paroles mêmes respirent le meurtre ». <307> Antipater, persuade d’après cela de son amitié, lui donnait chaque fois des présents considérables et finit par le décider à rapporter ces propos à Hérode. <308> Euryclès avait les moyens de faire croire à l’hostilité d’Alexandre d’après les paroles qu’il disait avoir entendues et, à force de circonvenir le roi et de l’irriter par ses discours, il provoqua en lui une haine irréconciliable. L’occasion le fit bien voir. <309> Hérode, en effet, donna aussitôt à Euryclès une récompense de cinquante talents ; lui, ainsi gratifié, repartit chez Archélaüs, roi de Cappadoce, où il loua Alexandre et prétendit l’avoir beaucoup servi en le réconciliant avec son père. <310> Il s’en alla, également enrichi par Archélaüs, avant que sa perversité ne fût dévoilée. Mais cet Euryclès, n’ayant cessé même à Lacédémone de faire le mal, fut exilé de sa patrie pour de multiples forfaits. <311> 2. Quant au roi des Juifs, il ne se contentait plus comme avant de prêter l’oreille aux calomnies contre Alexandre et Aristobule, mais était déjà pris d’une haine si violente que, même si personne ne les attaquait, <312> il y forçait les gens, s’informant de tout, posant des questions et donnant à qui voulait la liberté de médire d’eux. Il apprit <79> qu’Euaratos de Cos avait conspiré avec Alexandre, et en ressentit le plus vif plaisir. <313> 3. Mais il arriva aux jeunes princes un malheur encore pire, parce que la calomnie ne cessait de forger des armes contre eux et qu’il y avait, pour ainsi dire une émulation générale pour rapporter à leur sujet quelque méchant propos qui semblait importer au salut du roi. <314> Hérode avait deux gardes du corps, Jucundus et Tyrannus, très estimés du roi pour leur force et leur taille. Le roi, mécontent d’eux, les disgracia, depuis ils montaient à cheval avec Alexandre et sa suite, et leur réputation dans les exercices gymniques leur valut de l’or et d’autres présents. <315> Le roi s’empressa de les soupçonner et les fit mettre à la torture. Après avoir longtemps résisté, ils finirent par dire qu’Alexandre leur avait conseillé de tuer Hérode lorsqu’ils le rencontreraient dans une chasse aux fauves ; il serait facile de dire qu’il était tombé de cheval et s’était enferré sur sa propre lance, accident qui lui était déjà arrivé auparavant. <316> Ils révélèrent aussi que de l’or avait été enfoui dans l’écurie et ils convainquirent, le grand veneur de leur avoir donné des lances du roi et d’avoir fourni des armes aux serviteurs d’Alexandre sur l’ordre de celui-ci.


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Dernière mise à jour : 29/11/2007