[16,1,1] I.
(1) <1> Ἐν δὲ τῇ διοικήσει τῶν ὅλων πραγμάτων ἐσπουδακὼς ὁ βασιλεὺς τὰς
κατὰ μέρος ἀδικίας ἀναστεῖλαι τῶν περὶ τὴν πόλιν καὶ τὴν χώραν
ἁμαρτανομένων τίθησι νόμον οὐδὲν ἐοικότα τοῖς πρώτοις, ὃν αὐτὸς ἐβεβαίου,
τοὺς τοιχωρύχους ἀποδιδόμενος ἐπ' ἐξαγωγῇ τῆς βασιλείας, ὅπερ ἦν οὐκ εἰς
τὴν τιμωρίαν μόνον τῶν πασχόντων φορτικόν, ἀλλὰ καὶ κατάλυσιν περιεῖχεν
τῶν πατρίων ἐθῶν. <2> Τὸ γὰρ ἀλλοφύλοις καὶ μὴ τὴν αὐτὴν δίαιταν ἔχουσιν
τοῦ ζῆν δουλεύειν καὶ βιάζεσθαι πάνθ' ὅσα προσέταττον ἐξ ἀνάγκης ἐκεῖνοι
ποιεῖν ἁμαρτία πρὸς τὴν θρησκείαν ἦν, οὐ κόλασις τῶν ἁλισκομένων,
πεφυλαγμένης ἐν τοῖς πρώτοις τῆς τοιαύτης τιμωρίας. <3> Ἐκέλευον γὰρ οἱ
νόμοι τετραπλᾶ καταβάλλειν τὸν κλέπτην, οὐκ ἔχοντα δὲ πιπράσκεσθαι μέν,
ἀλλ' οὔτι γε τοῖς ἀλλοφύλοις οὐδ' ὥστε διηνεκῆ τὴν δουλείαν ὑπομένειν.
ἔδει γὰρ ἀφεῖσθαι μετὰ ἑξαετίαν. <4> Τὸ δ' ὥσπερ ὡρίσθη τότε χαλεπὴν καὶ
παράνομον γενέσθαι τὴν κόλασιν ὑπερηφανίας ἐδόκει μέρος, οὐ βασιλικῶς ἀλλὰ
τυραννικῶς αὐτοῦ καὶ πρὸς τὰ κοινὰ τῶν ἀρχομένων ὀλιγώρως θεῖναι τὴν
τιμωρίαν νενοηκότος. <5> Ταῦτα μὲν οὖν καθ' ὁμοιότητα τοῦ λοιποῦ τρόπου
γιγνόμενα μέρος ἦν τῶν διαβολῶν καὶ τῆς ἐπ' αὐτῷ δυσνοίας.
(2) <6> Ἐν δὲ τούτῳ τῷ καιρῷ καὶ τὸν εἰς τὴν Ἰταλίαν πλοῦν ἐποιήσατο
Καίσαρί τε συντυχεῖν ὁρμηθεὶς καὶ θεάσασθαι τοὺς παῖδας ἐν τῇ Ῥώμῃ
διατρίβοντας. Καῖσαρ δὲ τά τε ἄλλα φιλοφρόνως αὐτὸν ἐξεδέξατο καὶ τοὺς
παῖδας ὡς ἤδη τελειωθέντας ἐν τοῖς μαθήμασιν ἀπέδωκεν ἄγειν εἰς τὴν
οἰκείαν. <7> Ὡς δ' ἧκον ἀπὸ τῆς Ἰταλίας, σπουδὴ περὶ τὰ μειράκια τῶν ὄχλων
ἦν, καὶ περίοπτοι πᾶσιν ἐγεγόνεισαν τῷ τε μεγέθει τῆς περὶ αὐτοὺς τύχης
κοσμούμενοι καὶ βασιλικοῦ κατὰ τὰς μορφὰς ἀξιώματος οὐκ ἀποδέοντες.
<8> Ἐπίφθονοί τε εὐθέως ἐδόκουν Σαλώμῃ τε τῇ τοῦ βασιλέως ἀδελφῇ καὶ τοῖς
Μαριάμμην ταῖς διαβολαῖς κατηγωνισμένοις. Οὗτοι γὰρ ᾤοντο δυναστευόντων
αὐτῶν δίκην δώσειν τῶν εἰς τὴν μητέρα τὴν ἐκείνων παρανομηθέντων. <9> Τὴν
αὐτὴν οὖν ταύτην ὑπόθεσιν τοῦ δέους εἰς τὴν κατ' ἐκείνων διαβολὴν
μετέφερον λογοποιοῦντες οὐ καθ' ἡδονὰς συνεῖναι τῷ πατρὶ διὰ τὸν τῆς
μητρὸς θάνατον, ὡς μηδὲ ὅσιον εἶναι δοκεῖν ἐπὶ ταὐτὸν συνιέναι τῷ τῆς
τεκούσης φονεῖ. <10> ταῦτα γὰρ ἀπὸ τῆς ἀληθείας ἐπὶ τὸ πιθανὸν τῆς αἰτίας
φέροντες κακοῦν ἐδύναντο καὶ τῆς εὐνοίας ἧς εἶχεν εἰς τοὺς παῖδας
ἀφαιρεῖν. Οὐδὲ γὰρ πρὸς αὐτὸν ἄντικρυς ἔλεγον, ἀλλ' εἰς τὸ λοιπὸν πλῆθος
ἐσκόρπιζον τοὺς τοιούτους λόγους. Ἐξ οὗ πρὸς τὸν Ἡρώδην ἀναφερομένων
ὑποκατεσκευάζετο μῖσος οὐδ' αὐτῇ τῇ φύσει χρόνῳ νικώμενον. <11> Ἐν μέντοι
τῷ τότε πάσης ὑποψίας καὶ διαβολῆς μείζονι χρώμενος ὁ βασιλεὺς τῇ τοῦ
γεγεννηκέναι φιλοστοργίᾳ καὶ τιμῆς ἧς ἔδει μετεδίδου καὶ γυναῖκας ἐν
ἡλικίᾳ γεγονόσιν ἐζεύγνυεν, Ἀριστοβούλῳ μὲν τὴν Σαλώμης θυγατέρα
Βερενίκην, Ἀλεξάνδρῳ δὲ τὴν Ἀρχελάου τοῦ Καππαδόκων βασιλέως Γλαφύραν.
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<1> 1. Dans l’administration générale de l’État, le roi prit à cœur de
réprimer une à une les iniquités commises dans la ville et la campagne. A
cet effet il établit une loi absolument différente des lois primitives,
loi qu’il sanctionna personnellement et condamnait les coupables de vol
par effraction à être vendus aux fins de déportation hors du royaume.
Cette mesure ne constituait pas seulement un châtiment d’une dureté
intolérable, mais une violation des coutumes nationales. <2> En effet, le
fait de subir l’esclavage chez des gens d’une autre race et pratiquant une
autre manière de vivre, l’obligation de faire tout ce que ces gens-là
ordonnaient, représentaient plutôt un attentat aux pratiques religieuses
qu’un châtiment pour les condamnés, tandis que primitivement on s’en était
tenu au genre de peine que voici. <3> Les lois enjoignaient que le voleur
payât le quadruple du dommage causé, et que, s’il n’avait pas de quoi,
il fût vendu, mais non pas à des gens de race étrangère, ni pour un
esclavage perpétuel ; car il fallait l’affranchir au bout de six ans
révolus. <4> Au contraire, le châtiment dur et illégal fixé par la
nouvelle ordonnance paraissait une marque d’arrogance et le prince semblait
l’avoir établi moins en roi qu’en tyran, sans aucun égard pour
l’intérêt, commun de ses sujets. <5> Comme le reste de sa conduite,
cette législation provoquait contre lui des médisances et de l’hostilité.
<6> 2. C’est à ce moment qu’il fit le voyage d’Italie, cédant à la fois au
désir de rencontrer l’empereur et de voir ses fils qui séjournaient à
Rome. Entre autres marques de bienveillance que lui prodigua l’empereur,
il lui donna la permission de ramener dans sa patrie ses fils, dont il
regardait les études comme désormais terminées. <7> A leur retour d’Italie
la foule s’enthousiasma pour ces jeunes gens : ils étaient l’objet de
l’attention générale, parés de la grandeur de leur fortune et, dignes, par
leur apparence, du rang royal.
<8> Cependant ils furent immédiatement en butte à la haine de Salomé,
sœur du roi, et de ceux qui avaient accablé Mariamne par leurs
calomnies ; ces derniers craignaient que les jeunes princes, s’ils
arrivaient, au trône leur fissent expier les crimes dont ils s’étaient
rendus coupables envers leur mère. <9> Au sujet même de leurs craintes ils
surent tirer une calomnie contre eux en répandant la fable que c’était
contre leur gré qu’ils vivaient avec leur père : la mort de leur mère leur
faisait juger même criminel de demeurer en compagnie du meurtrier de celle
qui les avait mis au monde. <10> Fondant ainsi leur accusation sur des
faits véritables pour lui donner de la vraisemblance, ils étaient en
mesure de nuire et de saper la bienveillance que le roi éprouvait
pour ses fils. Ils se gardaient bien, en effet, de rien dire ouvertement
devant lui, mais ils faisaient pleuvoir des propos de ce genre parmi le
reste du peuple et, par les rapports qui en revenaient à Hérode, ils
excitaient sous main sa haine qui, avec le temps, devait l’emporter sur
les liens naturels eux-mêmes. <11> Cependant, à ce moment là, le roi, dont
l’affection paternelle dominait encore tous les soupçons et les calomnies,
donna à ses fils la part d’honneurs qui leur revenait, et, comme ils
étaient en âge, leur choisit des épouses : à Aristobule la fille de
Salomé, Bérénice, à Alexandre la fille d’Archélaüs, roi de Cappadoce, Glaphyra.
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