[8,13,5] (5)<335> Μηνύσαντος δὲ τῷ βασιλεῖ Ὠβεδίου τὸν Ἠλίαν ὑπήντησεν ὁ Ἄχαβος καὶ ἤρετο μετ' ὀργῆς, εἰ αὐτὸς εἴη ὁ τὸν Ἑβραίων λαὸν κακώσας καὶ τῆς ἀκαρπίας αἴτιος
γεγενημένος. ὁ δ' οὐδὲν ὑποθωπεύσας αὐτὸν εἶπεν ἅπαντα τὰ δεινὰ πεποιηκέναι καὶ
τὸ γένος αὐτοῦ ξενικοὺς ἐπεισενηνοχότας τῇ χώρᾳ θεοὺς καὶ τούτους σέβοντας, τὸν
δ' ἴδιον αὐτῶν, ὃς μόνος ἐστὶ θεός, ἀπολελοιπότας καὶ μηδεμίαν ἔτι πρόνοιαν
αὐτοῦ ποιουμένους. <336> νῦν μέντοι γε ἀνελθόντα ἐκέλευε πάντα τὸν λαὸν εἰς τὸ
Καρμήλιον ὄρος ἀθροῖσαι πρὸς αὐτὸν καὶ τοὺς προφήτας αὐτοῦ καὶ τῆς γυναικός,
εἰπὼν ὅσοι τὸν ἀριθμὸν εἴησαν, καὶ τοὺς τῶν ἀλσῶν προφήτας ὡς τετρακοσίους τὸ
πλῆθος ὄντας. <337> ὡς δὲ συνέδραμον πάντες εἰς τὸ προειρημένον ὄρος Ἀχάβου
διαπέμψαντος, σταθεὶς αὐτῶν ὁ προφήτης Ἠλίας μεταξύ, μέχρι πότε διῃρημένους
αὐτοὺς τῇ διανοίᾳ καὶ ταῖς δόξαις οὕτως βιώσειν ἔφασκε: νομίσαντας μὲν γὰρ τὸν
ἐγχώριον θεὸν ἀληθῆ καὶ μόνον ἕπεσθαι τούτῳ καὶ ταῖς ἐντολαῖς αὐτοῦ παρῄνει,
μηδὲν δὲ τοῦτον ἡγουμένους ἀλλὰ περὶ τῶν ξενικῶν ὑπειληφότας ὡς ἐκείνους δεῖ
θρησκεύειν αὐτοῖς συνεβούλευε κατακολουθεῖν. <338> τοῦ δὲ πλήθους μηδὲν πρὸς
ταῦτ' ἀποκριναμένου ἠξίωσεν Ἠλίας πρὸς διάπειραν τῆς τε τῶν ξενικῶν θεῶν ἰσχύος
καὶ τῆς τοῦ ἰδίου, μόνος ὢν αὐτοῦ προφήτης ἐκείνων δὲ τετρακοσίους ἐχόντων,
λαβεῖν αὐτός τε βοῦν καὶ ταύτην θύσας ἐπιθεῖναι ξύλοις πυρὸς οὐχ ὑπαφθέντος,
κἀκείνους ταὐτὸ ποιήσαντας ἐπικαλέσασθαι τοὺς ἰδίους θεοὺς ἀνακαῦσαι τὰ ξύλα:
γενομένου γὰρ τούτου μαθήσεσθαι αὐτοὺς τὴν ἀληθῆ φύσιν τοῦ θεοῦ. <339> ἀρεσάσης
δὲ τῆς γνώμης ἐκέλευσεν Ἠλίας τοὺς προφήτας ἐκλεξαμένους βοῦν πρώτους θῦσαι καὶ
τοὺς αὑτῶν ἐπικαλέσασθαι θεούς. ἐπεὶ δ' οὐδὲν ἀπήντα παρὰ τῆς εὐχῆς καὶ τῆς
ἐπικλήσεως θύσασι τοῖς προφήταις, σκώπτων ὁ Ἠλίας μεγάλῃ βοῇ καλεῖν αὐτοὺς
ἐκέλευε τοὺς θεούς: ἢ γὰρ ἀποδημεῖν αὐτοὺς ἢ καθεύδειν. <340> τῶν δ' ἀπ' ὄρθρου
τοῦτο ποιούντων μέχρι μέσης ἡμέρας καὶ τεμνόντων αὑτοὺς μαχαίραις καὶ
σιρομάσταις κατὰ τὸ πάτριον ἔθος, μέλλων αὐτὸς ἐπιτελεῖν ἐκέλευσε τοὺς μὲν
ἀναχωρῆσαι, τοὺς δ' ἐγγὺς προσελθόντας τηρεῖν αὐτόν, μὴ πῦρ λάθρα τοῖς ξύλοις
ἐμβάλῃ. <341> τοῦ δὲ ὄχλου προσελθόντος λαβὼν δώδεκα λίθους κατὰ φυλὴν τοῦ λαοῦ
τῶν Ἑβραίων ἀνέστησεν ἐξ αὐτῶν θυσιαστήριον καὶ περὶ αὐτὸ δεξαμενὴν ὤρυξε
βαθυτάτην, καὶ συνθεὶς τὰς σχίζας ἐπὶ τοῦ βωμοῦ καὶ κατ' αὐτῶν ἐπιθεὶς τὰ ἱερεῖα
τέσσαρας ἀπὸ τῆς κρήνης ἐκέλευσεν ὑδρίας ὕδατος κατασκεδάσαι τοῦ θυσιαστηρίου,
ὡς ὑπερβαλεῖν αὐτὸ καὶ τὴν δεξαμενὴν ἅπασαν γεμισθῆναι ὕδατος πηγῆς ἀναδοθείσης.
<342> ταῦτα δὲ ποιήσας ἤρξατο εὔχεσθαι τῷ θεῷ καὶ καλεῖν αὐτὸν καὶ ποιεῖν τῷ
πεπλανημένῳ πολὺν ἤδη χρόνον λαῷ φανερὰν τὴν αὑτοῦ δύναμιν. καὶ ταῦτα λέγοντος
ἄφνω πῦρ ἐξ οὐρανοῦ τοῦ πλήθους ὁρῶντος ἐπὶ τὸν βωμὸν ἔπεσε καὶ τὴν θυσίαν
ἐδαπάνησεν, ὡς ἀνακαῆναι καὶ τὸ ὕδωρ καὶ ψαφαρὸν γενέσθαι τὸν τόπον.
| [8,13,5] 5. Alors Obédias se décide à annoncer à
Achab le retour d’Élie. Le roi alla à sa rencontre et
lui demanda avec colère s’il était bien celui qui
avait fait tant de mal au peuple hébreu et causé la
stérilité. Élie, incapable de flatter le roi, répond que
c’est lui, Achab, qui est responsable de tous ces
malheurs, lui et sa famille, parce qu’ils ont introduit
dans le pays des dieux étrangers et les adorent,
au mépris de leur Dieu national, le seul véridique,
et sans plus se soucier de celui-ci. Quant à
présent, il l’invitait, dés son retour, à réunir autour
de lui tout le peuple sur le mont Carmel, ainsi que
ses prophètes et ceux de sa femme, dont il
indiqua le nombre<347>, et les prophètes des
bocages sacrés, au nombre d’environ quatre cents.
Quand ils furent tous accourus sur ladite
montagne, mandés par Achab, le prophète Élie,
se dressant au milieu d’eux, leur demanda jusqu’à
quand ils vivraient ainsi flottant dans leur
sentiment et leurs opinions. En effet, s’ils tenaient
que le Dieu de leur pays était le vrai et l’unique, il
fallait lui obéir et suivre ses commandements ; que
s’ils ne faisaient aucun cas de lui et jugeaient qu’il
fallait adorer des dieux étrangers, ils n’avaient
qu’à s’attacher à ceux-ci. Le peuple n’avant rien
répondu à ces paroles. Élie voulut éprouver la
puissance des dieux étrangers et celle de son
Dieu dont il était là le seul prophète, tandis que les
autres étaient quatre cents : il demanda qu’on lui
permit de prendre une génisse et, une fois
immolée, de la placer sur le bûcher sans allumer
de feu par-dessous ; les autres feraient de même
et supplieraient leurs dieux de consumer les bois :
ainsi ils connaîtraient la véritable nature de Dieu.
Cette proposition agréée, Élie invita les prophètes
à faire leur choix les premiers, à immoler la
génisse et à invoquer leurs dieux Comme rien ne
se produisit après ce sacrifice, en dépit de leurs
prières et de leurs invocations, Élie, en raillant, les
exhorta à appeler leurs dieux à grands cris, car,
sans doute, ils étaient en voyage<348> ou
endormis. En vain ils continuèrent leurs
invocations de l’aube jusqu’à midi, se tailladant
avec leurs glaives et leurs lances, selon la
coutume de leur pays. Alors, Élie, voulant à son
tour effectuer son sacrifice, pria les faux prophètes
de reculer, le reste du peuple de s’avancer près
de lui pour bien veiller à ce qu’il ne mit pas le feu
aux bois à la dérobée<349>. La foule s’étant
approchée, il prit douze pierres, selon le nombre
des tribus du peuple hébreu, et en dressa un autel
de sacrifice, autour duquel il creusa un fossé très
profond. Puis il posa les bûches sur l’autel et les
chairs au-dessus, et commanda qu’on remplit
quatre cruches d’eau à la fontaine et qu’on les
versât sur l’autel de façon à faire déborder le
liquide et à remplir tout le fossé comme avec une
source jaillissante<350>. Cela fait, il commença de
prier Dieu, le suppliant de manifester sa puissance
au peuple depuis si longtemps égaré. Pendant
qu’il parlait, soudain une flamme s’abattit du ciel
aux yeux du peuple et dévora la victime ; l’eau
même s’évapora et tout l’endroit resta à sec.
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