Texte grec :
[7,2,1] II.
(1)<46> Ἀκούσας δὲ τὴν τελευτὴν αὐτοῦ ὁ Σαούλου παῖς Ἰέβωσθος οὐ πρᾴως ἤνεγκεν
ἀνδρὸς ἐστερημένος συγγενοῦς καὶ τὴν βασιλείαν αὐτῷ παρασχόντος, ἀλλ'
ὑπερεπάθησε καὶ λίαν αὐτὸν ὠδύνησεν ὁ Ἀβεννήρου θάνατος. ἐπεβίω δ' οὐδ' αὐτὸς
πολὺν χρόνον, ἀλλ' ὑπὸ τῶν Ἐρέμμωνος υἱῶν Βανά, ἑτέρῳ δὲ Θαηνὸς ὄνομα ἦν,
ἐπιβουλευθεὶς ἀπέθανεν. <47> οὗτοι γὰρ ὄντες τὸ μὲν γένος Βενιαμῖται τοῦ δὲ
πρώτου τάγματος, λογισάμενοι δ' ὡς ἂν ἀποκτείνωσι τὸν Ἰέβωσθον μεγάλων παρὰ
Δαυίδου τεύξονται δωρεῶν καὶ στρατηγίας ἤ τινος ἄλλης πίστεως τὸ ἔργον αὐτοῖς
ἔσται παρ' αὐτῷ αἴτιον, <48> μόνον εὑρόντες μεσημβρίζοντα καὶ κοιμώμενον τὸν
Ἰέβωσθον καὶ μήτε τοὺς φύλακας παρόντας μήτε τὴν θυρωρὸν ἐγρηγορυῖαν, ἀλλὰ καὶ
αὐτὴν ὑπό τε τοῦ κόπου καὶ τῆς ἐργασίας ἣν μετεχειρίζετο καὶ τοῦ καύματος εἰς
ὕπνον καταπεσοῦσαν, παρελθόντες εἰς τὸ δωμάτιον, ἐν ᾧ συνέβαινε κατακεκοιμῆσθαι
τὸν Σαούλου παῖδα, κτείνουσιν αὐτόν. <49> καὶ τὴν κεφαλὴν ἀποτεμόντες καὶ δι'
ὅλης νυκτὸς καὶ ἡμέρας ποιησάμενοι τὴν πορείαν, ὡς ἂν φεύγοντες ἐκ τῶν
ἠδικημένων πρὸς τὸν ληψόμενόν τε τὴν χάριν καὶ παρέξοντα τὴν ἀσφάλειαν, εἰς
Γιβρῶνα παρεγένοντο: καὶ τὴν κεφαλὴν ἐπιδείξαντες τῷ Δαυίδῃ τὴν Ἰεβώσθου
συνίστων αὑτοὺς ὡς εὔνους καὶ τὸν ἐχθρὸν αὐτοῦ καὶ τῆς βασιλείας ἀνταγωνιστὴν
ἀνῃρηκότας. <50> ὁ δ' οὐχ ὡς ἤλπιζον οὕτως αὐτῶν προσεδέξατο τὸ ἔργον, ἀλλ'
εἰπών, “ὦ κάκιστοι καὶ παραχρῆμα δίκην ὑφέξοντες, οὐκ ἔγνωτε πῶς ἐγὼ τὸν Σαούλου
φονέα καὶ τὸν κομίσαντά μοι τὸν χρυσοῦν αὐτοῦ στέφανον ἠμυνάμην, καὶ ταῦτα
ἐκείνῳ χαριζόμενον τὴν ἀναίρεσιν, ἵνα μὴ συλλάβωσιν αὐτὸν οἱ πολέμιοι; <51> ἦ
μεταβεβλῆσθαί με καὶ μηκέτ' εἶναι τὸν αὐτὸν ὑπωπτεύσατε, ὡς χαίρειν κακούργοις
ἀνδράσι καὶ χάριτας ἡγήσασθαι τὰς κυριοκτόνους ὑμῶν πράξεις, ἀνῃρηκότων ἐπὶ τῆς
αὑτοῦ κοίτης ἄνδρα δίκαιον καὶ μηδένα μηδὲν κακὸν εἰργασμένον, ὑμᾶς δὲ καὶ διὰ
πολλῆς εὐνοίας καὶ τιμῆς ἐσχηκότα; <52> διὸ δώσετε ποινὴν μὲν αὐτῷ κολασθέντες,
δίκην δ' ἐμοὶ τοῦ νομίσαντας ἡδέως ἕξειν με τὴν Ἰεβώσθου τελευτὴν τοῦτον
ἀνελεῖν: οὐ γὰρ ἐδύνασθε μᾶλλον ἀδικῆσαι τὴν ἐμὴν δόξαν ἢ τοῦθ' ὑπολαβόντες.”
ταῦτ' εἰπὼν πᾶσαν αἰκίαν αὐτοὺς αἰκισάμενος διεχρήσατο καὶ τὴν Ἰεβώσθου κεφαλὴν
ἐν τῷ Ἀβεννήρου τάφῳ πάντων ἀξιώσας ἐκήδευσε.
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Traduction française :
[7,2,1] — II —.
1. En apprenant la fin d’Abner, Isboseth, fils de Saül, ne fut pas
médiocrement frappé. Privé d’un homme de son sang et qui lui avait assuré
le trône, il s’abandonna à une vive émotion et conçut de cette mort un
profond chagrin. Lui-même ne survécut pas longtemps à son général : il
périt victime d’un complot tramé par les fils de Yéremmôn<32> dont l’un
s’appelait Banaotha et l’autre Thannos<33>. Ceux-ci, de race benjamite et
du premier rang, s’étaient dit que, s’ils tuaient Isboseth, ils
recevraient de grands présents de David et que leur acte leur vaudrait de
sa part un commandement ou quelque autre marque de confiance. Ils vont
donc surprendre Isboseth couché seul, comme il prenait bon repos de midi.
Il n’y avait point de garde auprès de lui : la portière<34> elle-même, au
lieu de veiller, s’était laissé gagner par le sommeil, vaincue par la
fatigue de son labeur et par la chaleur du jour : ils pénètrent ainsi dans
la chambre où le fils de Saül se trouvait endormi et le tuent. Puis, lui
ayant tranché la tête, ils ruminent toute la nuit et tout le jour,
pressés de fuir loin de leur victime pour se rendre chez celui qui
accueillera leurs services et leur procurera toute sécurité. Ils arrivent
ainsi à Hébron, montrent la tête d’Isboseth à David et se présentent à
lui comme des amis, qui l’ont débarrassé de son rival et du compétiteur de
son trône. Mais lui, loin d’applaudir leur acte comme ils l’espéraient,
s’écria : « Scélérats que vous êtes et qu’un prompt châtiment attend, ne
saviez-vous pas comment j’ai traité le meurtrier de Saül qui m’avait
apporté sa couronne d’or, bien qu’il eût tué ce roi sur sa propre prière
afin qu’il ne tombât point vivant aux mains de ses ennemis ? Avez-vous cru
que j’avais changé de naturel et que je n’étais plus le même, que je
sourirais à des malfaiteurs et appellerais « service » votre régicide,
vous qui avez assassiné dans son lit un homme de bien, qui n’a jamais fait
de mal à personne et qui vous comblait de bontés et d’honneurs ? C’est
pourquoi vous subirez un châtiment qui sera à la fois une expiation envers
votre victime et une réparation envers moi, pour avoir cru, en la tuant,
que sa mort me serait agréable : car vous ne pouviez pas outrager ma
gloire plus vivement que par une pareille supposition. » Ayant ainsi
parlé, il leur infligea tous les supplices et les fit mourir<35> : puis il
ensevelit la tête d’Isboseth en grand honneur dans le tombeau d’Abner.
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