HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VII

ταῦτ



Texte grec :

[7,1,3] (3)<9> Ὁ δὲ τοῦ Σαούλου μὲν ἀρχιστράτηγος Ἀβεννῆρος Νήρου δὲ παῖς ἀνὴρ δραστήριος καὶ ἀγαθὸς τὴν φύσιν, ὡς ἔγνω πεσόντα τὸν βασιλέα καὶ τὸν Ἰωνάθην καὶ τοὺς δύο τοὺς ἄλλους αὐτοῦ παῖδας, ἐπειχθεὶς εἰς τὴν παρεμβολὴν καὶ τὸν περιλειπόμενον ἐξαρπάσας υἱὸν αὐτοῦ, Ἰέβοσθος δ' ἐκαλεῖτο, διαβιβάζει πρὸς τοὺς πέραν τοῦ Ἰορδάνου καὶ παντὸς ἀποδείκνυσι τοῦ πλήθους βασιλέα πάρεξ τῆς Ἰούδα φυλῆς. <10> βασίλειον δ' ἐποίησεν αὐτῷ τὴν κατὰ μὲν τὴν ἐπιχώριον γλῶτταν Μάναλιν, κατὰ δὲ τὴν Ἑλλήνων Παρεμβολὰς λεγομένην: ὥρμησε δ' ἐκεῖθεν Ἀβεννῆρος μετὰ στρατιᾶς ἐπιλέκτου συμβαλεῖν τοῖς ἐκ τῆς Ἰούδα φυλῆς προαιρούμενος: ὤργιστο γὰρ αὐτοῖς βασιλέα τὸν Δαυίδην κεχειροτονηκόσιν. <11> ἀπήντησε δ' αὐτῷ πεμφθεὶς ὑπὸ Δαυίδου Σαρουίας μὲν παῖς, πατρὸς δὲ Σουρί, ἐκ δὲ τῆς ἀδελφῆς τῆς ἐκείνου γεγονὼς αὐτῷ Ἰώαβος ἀρχιστράτηγος ὢν αὐτοῦ, μετὰ καὶ τῶν ἀδελφῶν Ἀβεσσαίου καὶ Ἀσαήλου καὶ πάντων τῶν Δαυίδου ὁπλιτῶν. καὶ περιτυχὼν ἐπί τινος κρηνίδος ἐν Γαβαῶ πόλει παρατάσσεται πρὸς μάχην. <12> τοῦ δ' Ἀβεννήρου φήσαντος πρὸς αὐτὸν βούλεσθαι μαθεῖν, πότερος αὐτῶν ἀνδρειοτέρους στρατιώτας ἔχει, συντίθεται παρ' ἀμφοτέρων δυοκαίδεκα μαχησομένους συμβαλεῖν. προελθόντες τοίνυν εἰς τὸ μεταξὺ τῶν παρατάξεων οἱ πρὸς τὴν μάχην ὑφ' ἑκατέρων τῶν στρατηγῶν ἐξειλεγμένοι καὶ τὰς αἰχμὰς ἐπ' ἀλλήλους ἀφέντες σπῶνται τὰς μαχαίρας καὶ τῶν κεφαλῶν ἐλλαμβανόμενοι κατέχοντες αὑτοὺς ἔπαιον εἰς τὰς πλευρὰς καὶ τὰς λαγόνας ἀλλήλους ταῖς ῥομφαίαις, ἕως οὗ πάντες ὥσπερ ἐκ συνθήματος ἀπώλοντο. <13> πεσόντων δὲ τούτων συνέρρηξε καὶ ἡ λοιπὴ στρατιά, καὶ καρτερᾶς τῆς μάχης γενομένης ἡττήθησαν οἱ τοῦ Ἀβεννήρου: καὶ τραπέντας οὐκ ἀνίει διώκων Ἰώαβος, ἀλλ' αὐτός τε ἐπέκειτο παρακελευόμενος τοὺς ὁπλίτας ἐκ ποδὸς ἕπεσθαι καὶ μὴ κάμνειν ἀναιροῦντας, <14> οἵ τε ἀδελφοὶ προθύμως ἠγωνίσαντο, καὶ διαφανέστερος τῶν ἄλλων μάλιστα ὁ νεώτερος Ἀσάηλος, ὃς ἐπὶ ποδῶν ὠκύτητι κλέος εἶχεν: οὐ γὰρ ἀνθρώπους ἐνίκα μόνον, ἀλλὰ καὶ ἵππῳ καταστάντα εἰς ἅμιλλαν λέγουσι παραδραμεῖν, καὶ τὸν Ἀβεννῆρον ἐδίωκεν ὑπὸ ῥύμης καὶ τῆς ἐπ' ὀρθὸν φορᾶς εἰς οὐδέτερον ἐγκλιθεὶς τῶν μερῶν. <15> ἐπιστραφέντος δὲ τοῦ Ἀβεννήρου καὶ κατασοφίζεσθαι τὴν ὁρμὴν αὐτοῦ πειρωμένου καὶ ποτὲ μὲν εἰπόντος ἑνὸς τῶν αὐτοῦ στρατιωτῶν ἀφέμενος τῆς διώξεως ἀφελέσθαι τὴν πανοπλίαν, πάλιν δ' ὡς οὐκ ἔπειθε τοῦτο ποιεῖν κατασχεῖν αὑτὸν καὶ μὴ διώκειν παραινοῦντος, μὴ κτείνας αὐτὸν ἀπολέσῃ τὴν πρὸς τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ παρρησίαν, οὐ προσιέμενον <δὲ> τοὺς λόγους, ἀλλ' ἐπιμείναντα τὴν δίωξιν φεύγων ὡς εἶχε τὸ δόρυ πλήξας εἰς τοὐπίσω καιρίως παραχρῆμ' ἀπέκτεινεν. <16> οἱ δὲ μετ' αὐτοῦ διώκοντες τὸν Ἀβεννῆρον ὡς ἦλθον ἐπὶ τὸν τόπον, οὗ κεῖσθαι συνέβαινε τὸν Ἀσάηλον, περιστάντες τὸν νεκρὸν οὐκέτι τοὺς πολεμίους ἐδίωκον: ὁ δὲ Ἰώαβος αὐτὸς καὶ ὁ ἀδελφὸς αὐτοῦ Ἀβεσσαῖος παραδραμόντες τὸ πτῶμα καὶ τῆς πλείονος ἐπὶ τὸν Ἀβεννῆρον σπουδῆς αἰτίαν τὴν ὑπὲρ τοῦ τετελευτηκότος ὀργὴν λαβόντες, ἀπίστῳ τάχει καὶ προθυμίᾳ χρώμενοι μέχρι τόπου τινός, Ὄμματον καλοῦσιν, ἐδίωξαν τὸν Ἀβεννῆρον ἤδη περὶ δυσμὰς ὄντος ἡλίου. <17> ἀναβὰς δ' ἐπί τινα βουνόν, ὅς ἐστιν ἐν ἐκείνῳ τῷ τόπῳ μετὰ τῆς Βενιαμίτιδος φυλῆς, αὐτούς τε κατεσκέπτετο καὶ τὸν Ἀβεννῆρον. τούτου δὲ ἀνακεκραγότος καὶ φήσαντος, μὴ δεῖν ἄνδρας ὁμοφύλους εἰς ἔριδα καὶ μάχην παροξύνειν, ἁμαρτεῖν δὲ καὶ τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ Ἀσάηλον, ὃς παραινοῦντος μὴ διώκειν οὐκ ἐπείσθη καὶ διὰ τοῦτο βληθεὶς ἀπέθανε, συμφρονήσας καὶ παράκλησιν ἡγησάμενος τούτους τοὺς λόγους ὁ Ἰώαβος ἀνακαλεῖ τῇ σάλπιγγι σημάνας τοὺς στρατιώτας καὶ τῆς ἐπὶ πολὺ διώξεως ἐπισχών. <18> καὶ οὗτος μὲν ἐπ' ἐκείνου καταστρατοπεδεύεται τοῦ τόπου τὴν νύκτα ταύτην, Ἀβεννῆρος δὲ δι' ὅλης αὐτῆς ὁδεύσας καὶ περαιωσάμενος τὸν Ἰόρδανον ποταμὸν ἀφικνεῖται πρὸς τὸν τοῦ Σαούλου παῖδα εἰς τὰς Παρεμβολὰς Ἰέβωσθον. τῇ δ' ἐχομένῃ τοὺς νεκροὺς ὁ Ἰώαβος ἐξαριθμήσας ἅπαντας ἐκήδευσεν. <19> ἔπεσον δὲ τῶν μὲν Ἀβεννήρου στρατιωτῶν ὡς τριακόσιοι καὶ ἑξήκοντα, τῶν δὲ Δαυίδου δέκα πρὸς τοῖς ἐννέα καὶ Ἀσάηλος, οὗ τὸ σῶμα κομίσαντες ἐκεῖθεν Ἰώαβος καὶ Ἀβεσσαῖος εἰς Βηθλεέμην καὶ θάψαντες ἐν τῷ πατρῴῳ μνήματι πρὸς Δαυίδην εἰς Γιβρῶνα παρεγένοντο. <20> ἤρξατο μὲν οὖν ἐξ ἐκείνου τοῦ χρόνου τοῖς Ἑβραίοις ἐμφύλιος πόλεμος καὶ διέμεινεν ἄχρι πολλοῦ, τῶν μὲν μετὰ Δαυίδου κρειττόνων ἀεὶ γινομένων καὶ πλεῖον ἐν τοῖς κινδύνοις φερομένων, τοῦ δὲ Σαούλου παιδὸς καὶ τῶν ὑπηκόων αὐτοῦ κατὰ πᾶσαν σχεδὸν ἡμέραν ἐλαττουμένων.

Traduction française :

[7,1,3] 3. Cependant le général en chef de Saül, Abner(Abennèros), fils de Ner (Néros), homme entreprenant et de noble caractère, à la nouvelle que le roi avait succombé ainsi que Jonathan et ses deux autres fils, se rend en hâte dans le camp<7>, se saisit du fils survivant, nommé Isboseth (Iébosthos)<8>, passe avec lui de l’autre côté du Jourdain et le proclame roi de toute la nation à l’exception de la tribu de Juda. Il lui fit une résidence royale de la ville qui s’appelle Manalis dans la langue du pays, c’est-à-dire en grec Parembolai, "les Retranchements"<9>. Abner partit de là avec un corps d’élite dans l’intention de livrer bataille à ceux de la tribu de Juda, car il leur en voulait fort d’avoir choisi David pour roi. David envoya contre lui Joab(os), fils de Souri et de Sarouva, sœur de David<10>, qui était son général en chef, accompagné de ses frères Abisaï et Asaèl(os) et de tous les hommes d’armes de David. Ayant rejoint Abner auprès d’une fontaine sur le territoire de la ville de Gabaon, Joab range son armée en bataille. Abner lui manifeste le désir de savoir lequel d’entre eux possédait les plus vaillants soldats : ils conviennent que, de part et d’autre, douze hommes choisis en viendront aux mains. Les champions désignés par chacun des deux généraux s’avancent entre les deux armées et, après s’être lancé leurs javelots, tirent leurs épées et s’engagent corps à corps : se tenant les uns les autres par la tête, ils se transpercent mutuellement les côtes et les flancs avec leurs épées, jusqu’à ce que tous succombent comme sur un mot d’ordre. Ceux-ci morts, le reste des deux armées en vint aux prises à son tour, et dans le combat acharné qui s’ensuivit, ceux d’Abner eurent le dessous. Joab ne laissa pas de les poursuivre dans leur déroute ; lui-même se lança derrière eux, recommandant à ses soldats de les serrer de près et de ne pas interrompre le carnage. Ses frères ne combattirent pas avec moins d’ardeur ; entre tous se distingua le plus jeune, Asaël, si réputé pour son agilité qu’il ne l’emportait pas seulement sur les hommes, mais que, dit-on, il dépassa à la course un cheval qui luttait avec lui<11>. Il s’était attaché à la piste d’Abner et le poursuivait de tout son élan, en droite ligne, sans dévier ni d’un côté, ni de l’autre. Abner, se retournant parfois, tentait de l’amadouer pour briser son élan ; d’abord il l’invitait à cesser sa poursuite pour aller plutôt dépouiller de son armure<12> un de ses soldats tombés ; puis, n’ayant pas réussi à l’en persuader, il lui conseillait de s’arrêter et d’en rester là, car, s’il était obligé de le tuer, lui, Abner, n’oserait plus se présenter devant son frère. Comme Asaël restait sourd à ces exhortations et s’obstinait dans sa chasse, Abner, tout en fuyant, lui porta en arrière un coup bien dirigé de sa lance et l’étendit raide mort. Ceux qui couraient avec lui après Abner, arrivés à l’endroit où Asaël gisait étendu, tirent cercle autour du cadavre et cessèrent de poursuivre les ennemis. Cependant Joab, ainsi que son frère Abisaï, ne s’arrêtèrent pas devant le corps : plus acharnés encore contre Abner par le chagrin de cette perte, ils le poursuivirent avec une vitesse et une ardeur incroyables jusqu’en un lieu qu’on appelle Ammata<13>, qu’ils atteignirent au montent où le soleil se couchait. Là se trouve, sur le territoire de la tribu de Benjamin, une colline élevée : Joab y monte et découvre les ennemis et parmi eux Abner<14>. Celui-ci élève alors la voix et s’écrie qu’il ne faut pas ainsi exciter des compatriotes à s’entre-déchirer sans merci. Asaël, frère de Joab, s’est mis, dit-il, dans son tort : malgré les exhortations d’Abner à cesser sa poursuite, il ne s’est pas laissé fléchir, et voilà pourquoi il a été frappa à mort. Joab se rend à ce sentiment et, prenant ces paroles pour une excuse, fait sonner le ralliement et ordonne de cesser la poursuite. Lui-même campe le soir en cet endroit ; quant à Abner, avant cheminé toute la nuit et repassé le Jourdain, il arrive aux Retranchements auprès du fils de Saül, Isboseth. Le lendemain, Joab fit le compte des morts et leur donna à tous la sépulture. Il était tombé du côté d’Abner environ trois cent soixante guerriers, du côté de David dix-neuf, plus Asaël. Joab et Abisaï emportèrent le corps de ce dernier à Bethléem et ils ensevelirent dans le tombeau de ses pères : puis ils se rendirent chez David à Hébron. De ce moment-là<15> commença parmi les Hébreux une guerre intestine qui dura longtemps, mais les partisans de David devenaient toujours plus forts et prenaient l’avantage dans les combats, tandis que le fils de Saül et ses sujets allaient s’affaiblissant de jour en jour.





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Dernière mise à jour : 27/08/2009