Texte grec :
[7,11,3] (3)<267> Ἀπήντησε δ' αὐτῷ καὶ ὁ Σαούλου υἱωνὸς Μεμφίβοσθος ῥυπαράν τε τὴν ἐσθῆτα περικείμενος καὶ τὴν κόμην βαθεῖαν καὶ κατημελημένην ἔχων: μετὰ γὰρ τὴν Δαυίδου φυγὴν οὔτε ἀπεκείρατο λυπούμενος οὔτ' ἐκάθηρε τὴν ἐσθῆτα κατακρίνας αὑτοῦ
συμφορὰν ταύτην ἐπὶ τῇ τοῦ βασιλέως μεταβολῇ: διεβέβλητο δὲ καὶ ὑπὸ τοῦ
ἐπιτρόπου Σιβᾶ πρὸς αὐτὸν ἀδίκως. <268> ἀσπασαμένου δὲ αὐτοῦ καὶ προσκυνήσαντος
ἤρξατο πυνθάνεσθαι, τί δήποτ' οὐ συνεξῆλθεν αὐτῷ καὶ κοινωνὸς ἦν τῆς φυγῆς; ὁ δ'
ἀδίκημα τοῦτ' ἔλεγεν εἶναι Σιβᾶ: κελευσθεὶς γὰρ παρασκευάσαι τὰ πρὸς τὴν ἔξοδον
οὐκ ἐφρόντισεν, ἀλλ' ὥσπερ ἀνδραπόδου τινὸς οὕτως παρήκουσεν. <269> εἰ μέντοι γε
τὰς βάσεις εἶχον ἐρρωμένας, οὐκ ἂν ἀπελείφθην σου χρῆσθαι πρὸς τὴν φυγὴν ταύταις
δυνάμενος. οὐ τοῦτο δὲ μόνον ἠδίκησέ μου τὴν πρὸς σέ, δέσποτα, εὐσέβειαν, ἀλλὰ
καὶ προσδιέβαλε καὶ κατεψεύσατο κακουργῶν. ἀλλ' οἶδα γάρ, ὅτι τούτων οὐδὲν ἡ σὴ
διάνοια προσίεται δικαία τε οὖσα καὶ τὴν ἀλήθειαν ἐνισχύειν βουλομένη καὶ τὸ
θεῖον ἀγαπῶσα: <270> μείζονα γὰρ κινδυνεύσας παθεῖν ὑπὸ τοῦ πάππου τοὐμοῦ καὶ
τῆς ὅλης ἡμῶν γενεᾶς ὀφειλούσης εἰς ἐκεῖνα ἀπολωλέναι, σύ τε μέτριος καὶ χρηστὸς
ἐγένου τότε μάλιστα πάντων ἐκείνων λήθην ποιησάμενος, ὅτ' ἐξουσίαν τῆς ὑπὲρ
αὐτῶν τιμωρίας εἶχεν ἡ μνήμη. φίλον δὲ σὸν ἔκρινας ἐμὲ καὶ ἐπὶ τῆς τραπέζης
εἶχες ὁσημέραι, καὶ οὐδὲν ἀπέλειπον τῶν συγγενῶν τοῦ <271> μάλιστα τιμωμένου.”
ταῦτ' εἰπόντος οὔτε τὸν Μεμφίβοσθον ἔγνω κολάζειν οὔθ' ὡς καταψευσαμένου τοῦ
Σιβᾶ πρὸς αὐτὸν καταδικάζειν, ἀλλ' ὑπὲρ μὲν τοῦ <μὴ μετὰ> Σιβᾶ ἐλθεῖν ἐκείνῳ
πάντα χαρίσασθαι φήσας αὐτῷ συγγινώσκειν ὑπέσχετο τὰ ἡμίση τῆς οὐσίας αὐτῷ
κελεύσας ἀποδοθῆναι. ὁ δὲ Μεμφίβοσθος “πάντ' ἐχέτω μέν, εἶπε, Σιβάς, ἐμοὶ δ'
ἀπόχρη τὸ σὲ τὴν βασιλείαν ἀπολαβεῖν.”
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Traduction française :
[7,11,3] 3. On vit aussi venir à sa rencontre le petit-fils de Saül,
Memphibosthos, vêtu dhabits sordides, les cheveux épais et en désordre :
cest quaprès la fuite de David il ne se les était pas coupés, de
chagrin, et navait pas nettoyé ses vêtements, regardant comme un malheur
personnel ce changement de règne. En outre, il avait été injustement
accusé auprès de David par son intendant Sibas. Quand il eut salué le roi
en se prosternant devant lui, David commença à lui demander pourquoi il
nétait pas parti avec lui et ne lavait point accompagné dans sa fuite.
Memphibosthos en rejeta la faute sur Sibas. Celui-ci, en effet, avait reçu
lordre de tout préparer pour le départ, mais il ne sen était pas occupé
et ne sétait pas plus soucié de lui que dun esclave. « Pourtant, dit-il,
si javais eu les pieds valides, je neusse pas été séparé de toi ; je
men serais servi pour fuir. Mais il ne sest pas contenté de contrarier
ainsi mon dévouement envers toi, seigneur, il a ajouté à cela des
calomnies et de misérables mensonges. Cependant je sais bien que rien de
tout cela ne trouve accès dans ton esprit, qui est équitable, veut le
triomphe de la vérité et chérit la divinité. Après avoir été, en effet,
exposé aux pires dangers par mon grand-père et quand toute notre famille
méritait de périr pour te venger, tu tes montré modéré et bon en oubliant
tout ce passé à lheure même où ta rancune pouvait se permettre la
vengeance. Tu mas traité en ami, tu mas admis tous les jours à ta table
; bref, jai été traité comme le plus honoré de tes parents. » Après ces
paroles, David résolut de ne point châtier Memphibosthos, mais de ne pas
rechercher non plus Sibas, pour lavoir calomnié. Il conta à Memphibosthos
que, pour le punir de nêtre pas venu le rejoindre avec Sibas, il avait
donné tous ses biens à ce dernier ; maintenant il lui faisait grâce et
ordonnait de lui restituer la moitié de ses biens. Mais Memphibosthos
sécria : « Que Sibas garde le tout ; pour moi, il me suffit que tu aies
recouvré la royauté ! »
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