HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre II

Chapitre 12

  Chapitre 12

[2,12] (1)<264> Καὶ Μωυσῆς μὲν τοιούτων τυχὼν τῶν παρὰ τοῦ Ἰεθεγλαίου, τοῦτο γὰρ ἦν ἐπίκλημα τῷ Ῥαγουήλῳ, διῆγεν αὐτόθι ποιμαίνων τὰ βοσκήματα. χρόνῳ δ' ὕστερον νέμων ἐπὶ τὸ Σιναῖον καλούμενον ὄρος ἄγει τὰ ποίμνια: <265> τοῦτο δ' ἐστὶν ὑψηλότατον τῶν ταύτῃ ὀρῶν καὶ πρὸς νομὰς ἄριστον ἀγαθῆς φυομένης πόας καὶ διὰ τὸ δόξαν ἔχειν ἐνδιατρίβειν αὐτῷ τὸν θεὸν οὐ κατανεμηθείσης πρότερον, οὐ τολμώντων ἐμβατεύειν εἰς αὐτὸ τῶν ποιμένων: ἔνθα δὴ καὶ τέρας αὐτῷ συντυγχάνει θαυμάσιον. <266> πῦρ γὰρ θάμνου βάτων νεμόμενον τὴν περὶ αὐτὸν χλόην τό τε ἄνθος αὐτοῦ παρῆλθεν ἀβλαβὲς καὶ τῶν ἐγκάρπων κλάδων οὐδὲν ἠφάνισε καὶ ταῦτα τῆς φλογὸς πολλῆς καὶ ὀξυτάτης ὑπαρχούσης. <267> δὲ καὶ αὐτὴν μὲν ἔδεισε τὴν ὄψιν παράδοξον γενομένην, κατεπλάγη δ' ἔτι μᾶλλον φωνὴν τοῦ πυρὸς ἀφιέντος καὶ ὀνομαστὶ καλέσαντος αὐτὸν καὶ ποιησαμένου λόγους, οἷς τό τε θάρσος αὐτοῦ τολμήσαντος παρελθεῖν εἰς χωρίον, εἰς μηδεὶς ἀνθρώπων πρότερον ἀφῖκτο διὰ τὸ εἶναι θεῖον, ἐσήμαινε καὶ συνεβούλευε τῆς φλογὸς <ὡς> πορρωτάτω χωρεῖν καὶ ἀρκεῖσθαι μὲν οἷς ἑώρακεν ἀγαθὸν ὄντα καὶ μεγάλων ἀνδρῶν ἔγγονον, πολυπραγμονεῖν δὲ μηδέν: <268> τούτοις προηγόρευε περισσότερον τὴν ἐσομένην αὐτῷ δόξαν καὶ τιμὴν παρ' ἀνθρώπων τοῦ θεοῦ συμπαρόντος, καὶ θαρροῦντα ἐκέλευεν εἰς τὴν Αἴγυπτον ἀπιέναι στρατηγὸν καὶ ἡγεμόνα τῆς Ἑβραίων πληθύος ἐσόμενον καὶ τῆς ὕβρεως τῆς ἐκεῖ τοὺς συγγενεῖς ἀπαλλάξοντα: <269> καὶ γὰρ γῆν οἰκήσουσι, φησί, ταύτην εὐδαίμονα, ἣν Ἅβραμος ᾤκησεν ὑμέτερος πρόγονος καὶ τῶν πάντων ἀπολαύσουσιν ἀγαθῶν, εἰς ταῦτα σοῦ καὶ τῆς σῆς συνέσεως αὐτοῖς ἡγουμένης. ἐξαγαγόντα μέντοι τοὺς Ἑβραίους ἐκ τῆς Αἰγύπτου θυσίας ἐκέλευε χαριστηρίους ἀφικόμενον εἰς ἐκεῖνον ἐκτελέσαι τὸν τόπον. τοσαῦτα μὲν ἐκ τοῦ πυρὸς θεοκλυτεῖται. (2)<270> Μωυσῆς δ' ἐκπεπληγμένος οἷς τ' εἶδε καὶ πολὺ μᾶλλον οἷς ἤκουσε, “δυνάμει μὲν ἀπιστεῖν, ἔφη, τῇ σῇ, δέσποτα, ἣν αὐτός τε θρησκεύω καὶ προγόνοις οἶδα φανερὰν γενομένην, μανιωδέστερον κατὰ τὴν ἐμαυτοῦ φρόνησιν ἡγοῦμαι. <271> πλὴν ἀπορῶ, πῶς ἂν ἰδιώτης ἀνὴρ καὶ μηδεμιᾶς ἰσχύος εὐπορῶν πείσω λόγοις τοὺς οἰκείους ἀφέντας ἣν ἄρτι κατοικοῦσι γῆν ἕπεσθαί μοι πρὸς ἣν αὐτὸς ἡγοῦμαι, κἂν ἐκεῖνοι πεισθῶσι, πῶς ἂν βιασαίμην Φαραώθην ἐπιτρέψαι τὴν ἔξοδον τούτοις, ὧν τοῖς πόνοις καὶ τοῖς ἔργοις τὴν οἰκείαν αὔξουσιν εὐδαιμονίαν.” (3)<272> δὲ θεὸς αὐτῷ περὶ πάντων συνεβούλευε θαρρεῖν ὑπισχνούμενος αὐτὸς παρέσεσθαι καὶ οὗ μὲν ἂν δέῃ λόγων, πειθὼ παρέξειν, οὗ δ' ἂν ἔργων, ἰσχὺν χορηγήσειν, ἐκέλευέ τε τὴν βακτηρίαν ἐπὶ τὴν γῆν ἀφέντα πίστιν ὧν ὑπισχνεῖται λαμβάνειν. καὶ ποιήσαντος δράκων εἷρπε καὶ συνειλούμενος σπειρηδὸν ὡς διώκουσιν ἐπ' ἀμύνῃ τὴν κεφαλὴν ἐπανέτεινεν: εἶτα πάλιν βάκτρον ἦν. <273> μετὰ τοῦτο δὲ καθεῖναι τὴν δεξιὰν εἰς τὸν κόλπον προσέταξεν. ὑπακούσας δὲ λευκὴν καὶ τιτάνῳ τὴν χρόαν ὁμοίαν προεκόμισεν: εἶτα εἰς τὸ σύνηθες κατέστη. κελευσθεὶς δὲ καὶ τοῦ πλησίον ὕδατος λαβὼν ἐπὶ τὴν γῆν ἐκχέαι ὁρᾷ τὴν χρόαν αἱματώδη γενομένην. <274> θαυμάζοντα δ' ἐπὶ τούτοις θαρρεῖν παρεκελεύετο καὶ βοηθὸν εἰδέναι μέγιστον αὐτῷ συνεσόμενον καὶ σημείοις πρὸς τὸ πιστεύεσθαι παρὰ πᾶσι χρῆσθαι, ὅτι πεμφθεὶς ὑπ' ἐμοῦ πάντα κατὰ τὰς ἐμὰς ἐντολὰς ποιεῖς. κελεύω δὲ μηδὲν ἔτι μελλήσαντα σπεύδειν εἰς τὴν Αἴγυπτον καὶ νυκτὸς καὶ ἡμέρας ἐπειγόμενον καὶ μὴ τρίβοντα τὸν χρόνον πλείω ποιεῖν τοῦτον Ἑβραίοις ἐν δουλείᾳ κακοπαθοῦσι.” (4)<275> Μωυσῆς δ' οὐκ ἔχων ἀπιστεῖν οἷς ἐπηγγέλλετο τὸ θεῖον θεατής γε τοιούτων βεβαιωμάτων καὶ ἀκροατὴς γενόμενος, εὐξάμενος αὐτῷ καὶ πειραθῆναι ταύτης τῆς δυνάμεως ἐν Αἰγύπτῳ δεηθεὶς ἠντιβόλει μηδὲ ὀνόματος αὐτῷ γνῶσιν τοῦ ἰδίου φθονῆσαι, φωνῆς δ' αὐτῷ μετεσχηκότι καὶ ὄψεως ἔτι καὶ τὴν προσηγορίαν εἰπεῖν, ἵνα θύων ἐξ ὀνόματος αὐτὸν παρεῖναι τοῖς ἱεροῖς παρακαλῇ. <276> καὶ θεὸς αὐτῷ σημαίνει τὴν αὑτοῦ προσηγορίαν οὐ πρότερον εἰς ἀνθρώπους παρελθοῦσαν, περὶ ἧς οὔ μοι θεμιτὸν εἰπεῖν. Μωυσεῖ μέντοι τὰ σημεῖα ταῦτα οὐ τότε μόνον, διὰ παντὸς δὲ ὁπότε δεηθείη συνετύγχανεν: ἐξ ὧν ἁπάντων πλέον περὶ τῆς ἀληθείας τῷ πυρὶ νέμων καὶ τὸν θεὸν εὐμενῆ παραστάτην ἕξειν πιστεύων τούς τε οἰκείους σώσειν ἤλπιζε καὶ τοὺς Αἰγυπτίους κακοῖς περιβαλεῖν. [2,12] Chapitre XII. 1. <264> Moïse, ayant reçu ces bienfaits de Iothor(os) - tel était le surnom de Ragouël - vécut là en faisant paître les troupeaux. Quelque temps après, il les mena paître sur la montagne appelée Sinaï : c'est la plus haute montagne de cette région. <265> Elle a les meilleurs pâturages, car il y pousse une herbe excellente et, comme la renommée voulait que la divinité y eût son séjour, elle n'avait pas jusque-là été affectée au pacage, les bergers n'osant pas la gravir. <266> C'est là qu’il fut témoin d'un prodige étonnant : un feu brûlait un buisson d'épines et laissait intacte la verdure qui le couronnait, ainsi que ses fleurs ; il n'anéantissait aucun de ses rameaux chargés de fruits, quoique la flamme fût très grande et très intense. <267> Moïse s'effraye de ce spectacle étrange, mais il est frappé bien davantage encore d'entendre ce feu émettre une voix, l'appeler par son nom et lui adresser la parole, l'avertissant de la hardiesse qu'il y avait à oser s'avancer dans un lieu où nul homme n'était venu auparavant à cause de son caractère divin et lui conseillant de s'éloigner le plus possible de la flamme, de se contenter de ce qu'il avait vu, en homme vertueux issu d’ancêtres illustres, et de garder là-dessus quelque discrétion. <268> Il lui prédit aussi qu'il acquerra une gloire extraordinaire et sera comblé d'honneurs par les hommes, grâce à l'assistance divine, et lui ordonne de s'en retourner avec confiance en Égypte, où il deviendra le chef et le guide de la foule des Hébreux et délivrera ceux de sa race des tourments qu'ils y subissaient. <269> « Car, dit-il, ils occuperont cette terre fortunée qu'Abram, votre ancêtre, habita et ils y jouiront de tous les biens et c'est toi, c'est ton intelligence qui les y conduira ». Toutefois, il lui ordonne, après qu'il aurait fait sortir les hébreux de l'Égypte, d'offrir des sacrifices de reconnaissance en arrivant à cet endroit-là. Voilà les avertissements divins qui sortirent du feu. 2. <270> Moïse, frappé de stupeur par ce qu’il avait vu et surtout par ce qu'il avait entendu : « Seigneur, dit-il, manquer de foi en ta puissance que je vénère moi-même et qui, je le sais, s'est manifestée à mes ancêtres, ce serait une folie trop indigne, à mon avis, pour que j'en conçoive la pensée. <271> Mais je me demande comment moi, simple particulier, dépourvu de toute puissance, je pourrai persuader mes frères par mes discours d'abandonner le pays qu'ils occupent actuellement pour me suivre dans celui où je pense les mener et, quand même ils m'écouteraient, comment je forcerai Pharaôthès à leur accorder de partir, à eux dont les efforts et les travaux concourent à la prospérité de ses Etats. 3. <272> Mais Dieu l'exhorte à se rassurer entièrement et lui promet de l'assister lui-même ; quand il faudrait parler, il lui donnerait la persuasion, et quand il faudrait agir, il lui procurerait la force ; il lui commande de jeter à terre son bâton et de prendre confiance en ses promesses. Moïse obéit, alors un serpent se met à ramper, se contracte en spirales et dresse la tète comme pour se défendre d'une attaque ; puis il redevient bâton. <273> Ensuite Dieu lui ordonne de placer sa main droite dans son sein : il obéit et la retire blanche et d'une couleur semblable à celle de la chaux ; puis elle reprit son aspect naturel. Enfin, il reçoit l'ordre de prendre de l'eau à la source voisine et de la verser a terre, et il la voit devenir couleur de sang. <274> Comme il s'étonne de ces merveilles, Dieu l'exhorte à se rassurer, à croire qu'il sera toujours pour lui le plus grand des secours, et à user de miracles « pour convaincre tout le monde, dit-il, que c'est moi qui t'envoie et que tu agis en tout selon mes instructions. Et je t'ordonne d'aller sans plus tarder en Égypte, de marcher en toute hâte, nuit et jour, et, sans perdre de temps davantage, d'accomplir cette mission pour les Hébreux, qui souffrent dans l'esclavage ». 4. <275> Moïse ne peut pas ne pas ajouter foi aux promesses de la divinité, après avoir vu et entendu tant de témoignages rassurants ; il prie Dieu et lui demande de faire l'épreuve de ce pouvoir en Égypte ; il le supplie de ne pas lui dénier la connaissance de son nom particulier, et, puisqu'il avait été admis à lui parler et à le voir, de lui dire aussi de quelle manière il fallait l'appeler, afin que, en sacrifiant, il pût l'inviter par son nom à présider à la cérémonie sacrée. <276> Alors Dieu lui révèle son nom qui n'était pas encore parvenu aux hommes, et dont je n'ai pas le droit de parler. Ces miracles, Moïse ne les accomplit pas seulement alors, mais en général toutes les fois qu'il était nécessaire. Tous ces signes lui firent croire davantage à la véracité de l'oracle du feu, et, confiant en l'aide bienveillante de Dieu, il espéra pouvoir sauver les siens et précipiter les Égyptiens dans le malheur.


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Dernière mise à jour : 26/03/2010