HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre I

Chapitre 13

  Chapitre 13

[1,13] (1)<222> Ἴσακον δὲ πατὴρ Ἅβραμος ὑπερηγάπα μονογενῆ ὄντα καὶ ἐπὶ γήρως οὐδῷ κατὰ δωρεὰν αὐτῷ τοῦ θεοῦ γενόμενον. προεκαλεῖτο δὲ εἰς εὔνοιαν καὶ τὸ φιλεῖσθαι μᾶλλον ὑπὸ τῶν γονέων καὶ αὐτὸς παῖς ἐπιτηδεύων πᾶσαν ἀρετὴν καὶ τῆς τε τῶν πατέρων θεραπείας ἐχόμενος καὶ περὶ τὴν τοῦ θεοῦ θρησκείαν ἐσπουδακώς. <223> Ἅβραμος δὲ τὴν ἰδίαν εὐδαιμονίαν ἐν μόνῳ τῷ τὸν υἱὸν ἀπαθῆ καταλιπὼν ἐξελθεῖν τοῦ ζῆν ἐτίθετο. τούτου μέντοι κατὰ τὴν τοῦ θεοῦ βούλησιν ἔτυχεν, ὃς διάπειραν αὐτοῦ βουλόμενος λαβεῖν τῆς περὶ αὐτὸν θρησκείας ἐμφανισθεὶς αὐτῷ καὶ πάντα ὅσα εἴη παρεσχημένος καταριθμησάμενος, <224> ὡς πολεμίων τε κρείττονα ποιήσειε καὶ τὴν παροῦσαν εὐδαιμονίαν ἐκ τῆς αὐτοῦ σπουδῆς ἔχοι καὶ τὸν υἱὸν Ἴσακον, ᾔτει τοῦτον αὐτῷ θῦμα καὶ ἱερεῖον αὐτὸν παρασχεῖν ἐκέλευέ τε εἰς τὸ Μώριον ὄρος ἀναγαγόντα ὁλοκαυτῶσαι βωμὸν ἱδρυσάμενον: οὕτως γὰρ ἐμφανίσειν τὴν περὶ αὐτὸν θρησκείαν, εἰ καὶ τῆς τοῦ τέκνου σωτηρίας προτιμήσειε τὸ τῷ θεῷ κεχαρισμένον. (2)<225> Ἅβραμος δὲ ἐπὶ μηδενὶ κρίνων παρακούειν τοῦ θεοῦ δίκαιον ἅπαντά θ' ὑπουργεῖν ὡς ἐκ τῆς ἐκείνου προνοίας ἀπαντώντων οἷς ἂν εὐμενὴς , ἐπικρυψάμενος πρὸς τὴν γυναῖκα τήν τε τοῦ θεοῦ πρόρρησιν καὶ ἣν εἶχεν αὐτὸς γνώμην περὶ τῆς τοῦ παιδὸς σφαγῆς, ἀλλὰ μηδὲ τῶν οἰκετῶν τινι δηλώσας, ἐκωλύετο γὰρ ἂν ὑπηρετῆσαι τῷ θεῷ, λαβὼν τὸν Ἴσακον μετὰ δύο οἰκετῶν καὶ τὰ πρὸς τὴν ἱερουργίαν ἐπισάξας ὄνῳ ἀπῄει πρὸς τὸ ὄρος. <226> καὶ δύο μὲν ἡμέρας αὐτῷ συνώδευσαν οἱ οἰκέται, τῇ τρίτῃ δὲ ὡς κάτοπτον ἦν αὐτῷ τὸ ὄρος, καταλιπὼν ἐν τῷ πεδίῳ τοὺς συνόντας μετὰ μόνου τοῦ παιδὸς παραγίνεται εἰς τὸ ὄρος, ἐφ' οὗ τὸ ἱερὸν Δαβίδης βασιλεὺς ὕστερον ἱδρύεται. <227> ἔφερον δὲ σὺν αὐτοῖς ὅσα λοιπὰ πρὸς τὴν θυσίαν ἦν πλὴν ἱερείου. τοῦ δ' Ἰσάκου πέμπτον τε καὶ εἰκοστὸν ἔτος ἔχοντος τὸν βωμὸν κατασκευάζοντος καὶ πυθομένου, τί καὶ μέλλοιεν θύειν ἱερείου μὴ παρόντος, τὸν θεὸν αὐτοῖς παρέξειν ἔλεγεν ὄντα ἱκανὸν καὶ τῶν οὐκ ὄντων εἰς εὐπορίαν ἀνθρώποις παραγαγεῖν καὶ τὰ ὄντα τῶν ἐπ' αὐτοῖς θαρρούντων ἀφελέσθαι: δώσειν οὖν κἀκείνῳ ἱερεῖον, εἴπερ εὐμενὴς μέλλει τῇ θυσίᾳ παρατυγχάνειν αὐτοῦ. (3)<228> Ὡς δ' βωμὸς παρεσκεύαστο καὶ τὰς σχίζας ἐπενηνόχει καὶ ἦν εὐτρεπῆ, λέγει πρὸς τὸν υἱόν: “ παῖ, μυρίαις εὐχαῖς αἰτησάμενός σε γενέσθαι μοι παρὰ τοῦ θεοῦ, ἐπεὶ παρῆλθες εἰς τὸν βίον, οὐκ ἔστιν τι μὴ περὶ τὴν σὴν ἀνατροφὴν ἐφιλοτιμησάμην οὐδ' ἐφ' μᾶλλον εὐδαιμονήσειν ᾤμην, ὡς εἰ σέ τ' ἴδοιμι ἠνδρωμένον καὶ τελευτῶν διάδοχον τῆς ἀρχῆς τῆς ἐμαυτοῦ καταλίποιμι. <229> ἀλλ' ἐπεὶ θεοῦ τε βουλομένου σὸς πατὴρ ἐγενόμην καὶ πάλιν τούτῳ δοκοῦν ἀποτίθεμαί σε, φέρε γενναίως τὴν καθιέρωσιν: τῷ θεῷ γάρ σε παραχωρῶ ταύτης ἀξιώσαντι παρ' ἡμῶν τῆς τιμῆς ἀνθ' ὧν εὐμενὴς γέγονέ μοι παραστάτης καὶ σύμμαχος νῦν ἐπιτυχεῖν. <230> ἐπεὶ δ' ἐγεννήθης ἀΠοθάνῃς οὐ τὸν κοινὸν ἐκ τοῦ ζῆν τρόπον, ἀλλ' ὑπὸ πατρὸς ἰδίου θεῷ τῷ πάντων πατρὶ νόμῳ θυσίας προπεμπόμενος, ἄξιον οἶμαί σε κρίναντος αὐτοῦ μήτε νόσῳ μήτε πολέμῳ μήτε ἄλλῳ τινὶ τῶν παθῶν, συμπίπτειν πέφυκεν ἀνθρώποις, ἀπαλλαγῆναι τοῦ βίου, <231> μετ' εὐχῶν τε καὶ ἱερουργίας ἐκείνου ψυχὴν τὴν σὴν προσδεξομένου καὶ παρ' αὐτῷ καθέξοντος: ἔσῃ τ' ἐμοὶ εἰς κηδεμόνα καὶ γηρωκόμον, διὸ καὶ σὲ μάλιστα ἀνετρεφόμην, τὸν θεὸν ἀντὶ σαυτοῦ παρεσχημένος.” (4)<232> Ἴσακος δέ, πατρὸς γὰρ ἦν οἵου τετυχηκότα γενναῖον ἔδει τὸ φρόνημα εἶναι, δέχεται πρὸς ἡδονὴν τοὺς λόγους καὶ φήσας, ὡς οὐδὲ γεγονέναι τὴν ἀρχὴν ἦν δίκαιος, εἰ θεοῦ καὶ πατρὸς μέλλει κρίσιν ἀπωθεῖσθαι καὶ μὴ παρέχειν αὑτὸν τοῖς ἀμφοτέρων βουλήμασιν ἑτοίμως, ὅτε καὶ μόνου τοῦ πατρὸς ταῦτα προαιρουμένου μὴ ὑπακούειν ἄδικον ἦν, ὥρμησεν ἐπὶ τὸν βωμὸν καὶ τὴν σφαγήν. <233> κἂν ἐπράχθη τὸ ἔργον μὴ στάντος ἐμποδὼν τοῦ θεοῦ: βοᾷ γὰρ ὀνομαστὶ τὸν Ἅβραμον εἴργων τῆς τοῦ παιδὸς σφαγῆς. οὐ γὰρ ἐπιθυμήσας αἵματος ἀνθρωπίνου τὴν σφαγὴν αὐτῷ προστάξαι τοῦ παιδὸς ἔλεγεν, οὐδὲ οὗ πατέρα ἐποίησεν αὐτὸς ἀφελέσθαι τούτου βουλόμενος μετὰ τοιαύτης ἀσεβείας, ἀλλὰ δοκιμάσαι θέλων αὐτοῦ τὴν διάνοιαν, εἰ καὶ τοιαῦτα προστασσόμενος ὑπακούοι. <234> μαθὼν δὲ αὐτοῦ τὸ πρόθυμον καὶ τὴν ὑπερβολὴν τῆς θρησκείας ἥδεσθαι μὲν οἷς αὐτῷ παρέσχεν, οὐχ ὑστερήσειν δὲ αὐτὸν ἀεὶ πάσης ἐπιμελείας καὶ τὸ γένος ἀξιοῦντα, ἔσεσθαί τε τὸν υἱὸν αὐτοῦ πολυχρονιώτατον καὶ βιώσαντα εὐδαιμόνως παισὶν ἀγαθοῖς καὶ γνησίοις παραδώσειν μεγάλην ἡγεμονίαν. <235> προεδήλου τε τὸ γένος τὸ αὐτῶν εἰς ἔθνη πολλὰ καὶ πλοῦτον ἐπιδώσειν, καὶ μνήμην αἰώνιον αὐτῶν ἔσεσθαι τοῖς γενάρχαις, τήν τε Χαναναίαν ὅπλοις κατακτησαμένους ζηλωτοὺς ἔσεσθαι πᾶσιν ἀνθρώποις. <236> ταῦτα θεὸς εἰπὼν κριὸν ἐκ τἀφανοῦς παρήγαγεν αὐτοῖς εἰς τὴν ἱερουργίαν. οἱ δὲ παρ' ἐλπίδας αὐτοῦ κεκομισμένου καὶ τοιούτων ἀγαθῶν ἐπαγγελίας ἀκηκοότες ἠσπάζοντό τε ἀλλήλους καὶ θύσαντες ἀπενόστησαν πρὸς τὴν Σάρραν καὶ διῆγον εὐδαιμόνως ἐφ' ἅπασιν οἷς ἐθελήσειαν τοῦ θεοῦ συλλαμβάνοντος αὐτοῖς. [1,13] Chapitre XIII. 1. <222> Isac était aimé par-dessus tout de son père Abram, comme un fils unique qu'il avait eu sur le seuil de la vieillesse, par une faveur de Dieu. De son côté, l'enfant méritait cette tendresse et se faisait chérir de plus en plus de ses parents en pratiquant toutes les vertus, en montrant une piété filiale assidue et beaucoup de zèle dans le culte de Dieu. Abram mettait tout son bonheur à laisser un fils florissant après qu'il aurait fini de vivre. Cependant voici ce qui lui arriva par la volonté divine : comme Dieu voulait faire l'épreuve de sa piété envers lui, il lui apparut, lui énuméra tous les bienfaits dont il l'avait comblé, lui parla de la supériorité qu'il lui avait conférée sur ses ennemis, de sa félicité présente qu'il devait à la bienveillance divine et de la naissance de son fils Isac ; il lui demanda de lui offrir ce fils en sacrifice et en victime et lui ordonna de l'amener sur le mont Môrion pour en faire un holocauste après avoir élevé un autel ainsi seulement il témoignerait de sa piété envers lui, si le salut de son enfant lui importait moins que le souci d'être agréable à Dieu. 2. <225> Abram, estimant que rien ne justifiait une désobéissance à Dieu et qu'il fallait le servir en tout, puisque c'est sa providence qui fait vivre tous ceux qu'il protège, dissimule à sa femme l'ordre de Dieu et ses propres desseins au sujet de l'immolation de son fils ; sans en rien découvrir à personne de sa maison, car on eût pu l'empêcher d'obéir à Dieu, il prend Isac avec deux serviteurs, et, ayant chargé sur un âne les objets nécessaires au sacrifice, il se met en route vers la montagne. Deux jours, les serviteurs firent route avec lui ; le troisième jour, quand la montagne fut en vue, il laissa dans la plaine ses compagnons, et s'avança avec son fils seul sur la hauteur où le roi David bâtit plus tard le temple. Ils portaient avec eux tout ce qu'il fallait pour le sacrifice, hormis la victime. Comme Isac, qui avait vingt-cinq ans, édifiait l'autel et demandait ce qu'on allait immoler puisqu'il n'y avait pas là de victime, Abram lui dit que Dieu y pourvoirait, car il avait le pouvoir de procurer aux hommes ce qui leur manquait et de dépouiller de leurs biens ceux qui s'en croyaient assurés : il lui donnerait donc aussi une victime, s'il devait accueillir favorablement son sacrifice. 3. <228> Lorsque l'autel fut prêt, qu'il y eut disposé les morceaux de bois et que tout fut dans un bel ordre, il dit à son fils : « Mon enfant, dans mille prières, j'ai demandé ta naissance à Dieu ; après que tu es venu au monde, il n'est aucune peine que je ne me sois donnée pour ton éducation, rien qui me parût plus heureux que de te voir parvenir à l'âge d'homme et te laisser en mourant héritier de mon pouvoir. Mais, puisque c'est la volonté de Dieu qui m'a fait ton père, et qu’il lui plaît maintenant que je te perde, supporte vaillamment le sacrifice ; c'est à Dieu que je te cède, à Dieu qui a voulu avoir de moi ce témoignage de vénération en retour de la bienveillance avec laquelle il s'est montré mon appui et mon défenseur. Puisque tu as été engendré d'une façon peu commune, tu vas aussi quitter la vie d'une façon peu ordinaire ; c'est ton propre père qui t'envoie d'avance à Dieu, père de toutes choses, selon les rites du sacrifice ; il n'a pas, je crois, jugé à propos que la maladie ni la guerre, ni aucun des fléaux qui assaillent naturellement les hommes, t'enlève à la vie : c'est au milieu de prières et de cérémonies sacrées qu'il recueillera ton âme et qu'il la gardera près de lui ; tu seras pour moi un protecteur et tu prendras soin de ma vieillesse - car c'est surtout vers cette fin que je t'ai élevé -, mais au lieu de toi, c'est Dieu dont tu me procureras l'appui. » 4. <232> Isac - d'un tel père il ne pouvait naître qu'un fils magnanime - accueille avec joie ces paroles et s'écrie qu'il ne mériterait pas même d'être venu au monde, s'il voulait s'insurger contre la décision de Dieu et de son père et ne pas se prêter docilement à leur volonté à tous deux, alors que, son père seul eût-il pris cette résolution, il eût été impie de ne point s'y soumettre ; il s'élance donc vers l'autel et la mort. Et l'acte s'accomplissait, si Dieu n’eût été là pour l'empêcher ; il appelle Abram par son nom et lui défend d'immoler son fils : ce n'était pas le désir de sang humain, lui dit-il, qui lui avait fait ordonner le meurtre de son fils et il ne l'avait pas rendu père pour le lui enlever avec cette cruauté, il ne voulait qu'éprouver ses sentiments et voir si même de pareils ordres le trouveraient docile. Sachant maintenant l'ardeur et l'élan de sa piété, il était satisfait de tout ce qu'il avait fait pour lui, et il ne cesserait jamais de veiller de toute sa sollicitude sur lui et sur sa race ; son fils atteindrait un âge avancé et, après une vie de félicité, transmettrait à une postérité vertueuse et légitime une grande puissance. Il lui prédit aussi que leur race donnerait naissance à de grandes et opulentes nations dont les chefs auraient une renommée éternelle, et qu'ayant conquis par les armes la Chananée, ils deviendraient un objet d'envie pour tous les hommes. Après avoir ainsi parlé, Dieu fit sortir d'un lieu invisible un bélier pour le sacrifice ; quant à eux, se retrouvant ensemble contre toute espérance, après avoir entendu ces magnifiques promesses, ils s'embrassèrent, et, une fois le sacrifice accompli, s'en retournèrent auprès de Sarra, et menèrent une vie heureuse, car Dieu les assistait dans toutes leurs entreprises.


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Dernière mise à jour : 26/03/2010