[15,33] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΓʹ.
Εἰ ἓν τὸ πᾶν.
« Οἱ μὲν οὖν ἀπὸ τῆς Στοᾶς ἕνα κόσμον ἀπεφήναντο, ὃν δὴ καὶ τὸ πᾶν ἔφασαν
εἶναι καὶ τὰ σωματικά. Ἐμπεδοκλῆς δὲ κόσμον μὲν ἕνα, οὐ μέντοι τὸ πᾶν
εἶναι τὸν κόσμον, ἀλλ´ ὀλίγον τι τοῦ παντὸς μέρος, τὸ δὲ λοιπὸν ἀργὴν
ὕλην. Πλάτων δὲ τεκμαίρεται τὸ δοκοῦν, ὅτι εἷς ὁ κόσμος καὶ ἓν τὸ πᾶν, ἐκ
τριῶν· ἐκ τοῦ μὴ ἔσεσθαι τέλειον, ἐὰν μὴ πάντα ἐμπεριέχῃ· ἐκ τοῦ μὴ
ἔσεσθαι ὅμοιον τῷ παραδείγματι, ἐὰν μὴ μονογενὴς ᾖ· ἐκ τοῦ μὴ ἔσεσθαι
ἄφθαρτον, ἐάν τι ἐξωτέρω αὐτοῦ ᾖ. Πρὸς δὲ τὸν Πλάτωνα λεκτέον ὅτι οὐ
τέλειος ὁ κόσμος, οὐδὲ γὰρ τὰ πάντα περιέχει, καὶ πολλὰ παραδείγματά ἐστιν
ὥσπερ ἐπ´ ἀνδριάντων καὶ οἰκιῶν καὶ ζωγραφιῶν· πῶς δὲ εἶπεν· ’Ἔξωθέν τι
αὐτοῦ οὐκ ἔστι, περιδινεῖσθαι γὰρ οὐκ ἐδύνατο‘; Ἄφθαρτος δὲ οὐκ ἔστιν οὐδὲ
δύνα ται εἶναι, γενητὸς ὤν.
« Μητρόδωρος δέ φησιν ἄτοπον εἶναι ἐν μεγάλῳ πεδίῳ ἕνα στάχυν γεννηθῆναι
καὶ ἕνα κόσμον ἐν τῷ ἀπείρῳ. Ὅτι δὲ ἄπειρος κατὰ τὸ πλῆθος, δῆλον ἐκ τοῦ
ἄπειρα τὰ αἴτια εἶναι. Εἰ γὰρ ὁ μὲν κόσμος πεπερασμένος, τὰ δὲ αἴτια πάντα
ἄπειρα, ἐξ ὧν ὁ κόσμος γέγονεν, ἀνάγκη ἀπείρους εἶναι. Ὅπου γὰρ τὰ πάντα
αἴτια, ἐκεῖ καὶ ἀποτελέσματα. Αἴτια δὲ ἤτοι αἱ ἄτομοι ἢ τὰ στοιχεῖα. »
| [15,33] CHAPITRE XXXIII.
SI LE TOUT EST UNIQUE (Plut. Ibidem, Liv. 1er c. 5.).
« Les philosophes du Portique ont soutenu qu'il n'y avait qu'un univers
qu'ils ont nommé le tout ou le corporel (g-sohmatikon). Empédocle dit qu'il n'y a qu'un univers; que l'univers n'est pas le tout, mais simplement une
petite partie du tout ; que le reste n'est qu'une matière morte. Platon
administre des preuves de son opinion : savoir qu'il n'y a qu'un univers,
que le tout est un, mais formé de trois. C'est, dit-il, qu'il ne serait
pas accompli, s'il ne renfermait pas toutes choses, et qu'il ne serait pas
semblable à son modèle, si son engendrement n'était pas unique ;
qu'enfin, il ne serait pas impérissable, s'il existait quelque chose en
dehors de lui. On peut objecter à Platon, que pour être parfait, le
monde n'a pas besoin de tout contenir; car l'homme est parfait, et il ne
contient pas tout. Il y a des modèles de beaucoup de choses comme des
statues, des maisons, des peintures (qui ne sont point des choses
uniques). Comment le monde pourrait-il être parfait, si quelque chose a la
faculté de se mouvoir circulairement, en dehors de lui? Enfin, comment
serait-il impérissable, puisqu'il a eu un commencement d'existence?
« Métrodore dit qu'il est absurde de penser qu'il n'y ait qu'un épi dans
un grand champ de blé, et qu'il n'y ait qu'un monde dans l'immensité ; car
il doit être infini en nombre, puisque ses causes sont infinies. Si le
monde était borné, et que ses causes réunies fussent sans nombre, il s'en
suivrait que des mondes infinis auraient pu naître de ce qui en a produit
un seul; car, où les causes réunies sont telles, tels doivent être leurs
effets. Les causes du monde sont ou les atomes, ou les éléments. »
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