HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, livre XV

Chapitre 12

  Chapitre 12

[15,12] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΒʹ. Πρὸς τὸν αὐτὸν διενεχθέντα τῷ Πλάτωνι καὶ ἐν τῷ περὶ καθόλου ψυχῆς λόγῳ. « Ἔτι τοῦ Πλάτωνος λέγοντος τὴν ψυχὴν διακοσμεῖν τὰ πάντα διήκου σαν διὰ πάντων, καὶ ταύτην ὑφ´ ἧς καὶ οἱ λοιποὶ διοικεῖσθαι συγχωροῖεν ἂν ἕκαστα, καὶ μηδὲν ἄλλο εἶναι τὴν φύσιν ψυχὴν καὶ δηλονότι ψυχὴν οὐκ ἄλογον καὶ ἐκ τούτων συνάγοντος, ὅτι πάντα κατὰ πρόνοιαν γίνεται, εἴ γε καὶ κατὰ φύσιν· πρὸς οὐδὲν τούτων ἡμῖν Ἀριστοτέλης ὁμολογεῖ. Οὐ γὰρ εἶναι τὴν φύσιν ψυχήν, καὶ τὰ περὶ γῆν ὑπὸ μὲν φύσεως διοικεῖσθαι, ὑπὸ δὲ ψυχῆς μὴ διοικεῖσθαι. Εἶναι γὰρ ἐφ´ ἑκάστῳ τῶν πραγμάτων ἄλλας καὶ τὰς αἰτίας. Τῶν μὲν γὰρ οὐρανίων ἀεὶ κατὰ τὰ αὐτὰ καὶ ὡσαύτως ἐχόντων αἰτίαν τὴν εἱμαρμένην ὑποτίθησι, τῶν δὲ ὑπὸ σελήνην τὴν φύσιν, τῶν δὲ ἀνθρωπίνων φρόνησιν καὶ πρόνοιαν καὶ ψυχήν, τὸ μὲν γλαφυρὸν ἐν ταῖς τοιαύταις διαιρέσεσι παρεχόμενος, τὸ δὲ ἀναγκαῖον οὐ συνορῶν. Εἰ γὰρ μὴ μία τις εἴη δύναμις ἔμψυχος διήκουσα διὰ τοῦ παντὸς καὶ πάντα συνδοῦσα καὶ συνέχουσα, οὔτ´ ἂν εὐλόγως τὸ πᾶν οὔτε καλῶς διοικούμενον εἶναι δύναιτο. Τῆς δ´ αὐτῆς ἦν ἄρ´ ἀβλεψίας καὶ πόλιν ἐλπίσαι ποτὲ καλῶς χωρὶς ἑνώσεως διαγενέσθαι καὶ τὸ πᾶν τόδε ἡγήσασθαι πάγκαλον τῷ λόγῳ διαφυλάξειν, οἷόν περ φαίνεται, μὴ συνδήσαντα καὶ συναρμόσαντα ἑνός τινος ὁμοίου κοινωνίᾳ. Καὶ τοιοῦτον μέν τι πρᾶγμα τὸ διοικοῦν ἕκαστα εἶναί φησιν, οἷον ἀρχὴν εἶναι κινήσεως, τοῦτο δὲ εἶναι ψυχὴν οὐ βούλεται, καίτοι τοῦ Πλάτωνος αὖ δεικνύντος ὅτι τοῖς κινουμένοις ἅπασιν ἀρχὴ καὶ πηγὴ τῆς κινήσεως ψυχή. Καὶ μὲν ἂν ἔργον εἴη ψυχῆς λογικῆς καὶ φρονίμου τὸ μηδὲν μάτην ποιεῖν, τοῦτο ἀνατίθησι τῇ φύσει, τοῦ δὲ ὀνόματος αὐτῇ τῆς ψυχῆς οὐ μεταδίδωσιν, ὥσπερ ἐκ τῶν ὀνομάτων, ἀλλ´ οὐκ ἐκ τῶν δυνάμεων τῶν πραγμάτων λαμβανομένων[15,12] CHAPITRE XII. CONTRE LE MÊME, POUR SA DIFFÉRENCE D'AVEC PLATON SUR LA QUESTION DE L'ÂME UNIVERSELLE. TIRÉ D'ATTICUS. « Platon ayant dit que l'âme ornait tout en parcourant tous les espaces ; que c'était par elle que les autres substances consentaient à être gouvernées; que la nature n'était pas autre chose que l'âme, bien entendu que ce n'est pas l'âme irraisonnable; enfin Platon ayant conclu de ces prémisses que tout arrive d'après les décrets de la Providence, en tant que c'est suivant la nature, Aristote ne donne son adhésion à aucun de ces principes. D'abord il dit qu'il est faux que la nature soit âme ; ensuite, que tout sur la terre soit administré par une même nature ; car dans chaque événement on découvre d'autres et d'autres causes. Il suppose aux mouvements du ciel, qui sont invariables et toujours dans les mêmes conditions, le destin pour cause : aux effets sublunaires, la nature ; aux actions humaines, la prudence, la prévoyance et l'âme : ayant donné une surface brillante à cette distribution, il n'en a pas démontré la nécessité. S'il n'existait pas une seule force pleine de vie qui parcourt tous les lieux, qui lie et enchaîne toutes choses, on ne pourrait pas dire que l'univers fût sagement et magnifiquement gouverné; ce serait un aveuglement pareil à celui du fondateur d'une ville qui espérerait que tout irait bien sans la concentration du pouvoir, de croire que cet univers si admirable se maintient tel que nous le voyons, par la raison seule, sans lier et en rapprocher les parties, par une communauté d'intérêts. « Aristote dit bien qu'il y a une telle chose qui règle toutes les choses individuelles, comme il y a un principe du mouvement ; mais il ne veut pas avouer que ce soit l'âme ; et cependant Platon avait démontré que, pour tous les corps mis en mouvement, le principe et la source de ce mouvement n'était autre que l'âme. Ce qui ne peut être que l'œuvre d'une âme raisonnable et éclairée : savoir, ne rien faire sans une intention; il l'attribue à la nature, à qui il refuse le nom d'âme; comme si c'était de noms et non pas d'énergies réelles que les choses procèdent. »


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Dernière mise à jour : 23/10/2008