[14,23] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΓʹ.
Πρὸς τοὺς κατ´ Ἐπίκουρον πρόνοιαν μὲν ἀρνουμένους, ἀτόμοις δὲ σώμασιν
ἀνατιθέντας τὸ πᾶν. Ἀπὸ τῶν Διονυσίου ἐπισκόπου
« Πότερον ἕν ἐστι συναφὲς τὸ πᾶν, ὡς ἡμῖν τε καὶ τοῖς σοφωτάτοις Ἑλλήνων
Πλάτωνι καὶ Πυθαγόρᾳ καὶ τοῖς ἀπὸ τῆς Στοᾶς καὶ Ἡρακλείτῳ φαίνεται, ἢ δύο,
ὡς ἴσως τις ὑπέλαβεν, ἢ καὶ πολλὰ καὶ ἄπειρα, ὥς τισιν ἄλλοις ἔδοξεν, οἳ
πολλαῖς τῆς διανοίας παραφοραῖς καὶ ποικίλαις προφοραῖς ὀνομάτων τὴν τῶν
ὅλων ἐπεχείρησαν κατακερματίζειν οὐσίαν ἄπειρόν τε καὶ ἀγένητον καὶ
ἀπρονόητον ὑποτίθενται; Οἱ μὲν γὰρ ἀτόμους προσειπόντες ἄφθαρτά τινα καὶ
σμικρότατα σώματα πλῆθος ἀνάριθμα καί τι χωρίον κενὸν μέγεθος ἀπεριόριστον
προβαλόμενοι, ταύτας δή φασι τὰς ἀτόμους ὡς ἔτυχεν ἐν τῷ κενῷ φερομένας
αὐτομάτως τε συμπιπτούσας ἀλλήλαις διὰ ῥύμην ἄτακτον καὶ συμπλεκομένας διὰ
τὸ πολυσχήμονας οὔσας ἀλλήλων ἐπιλαμβάνεσθαι, καὶ οὕτω τόν τε κόσμον καὶ
τὰ ἐν αὐτῷ, μᾶλλον δὲ κόσμους ἀπείρους ἀποτελεῖν. Ταύτης δὲ τῆς δόξης
Ἐπίκουρος γεγόνασι καὶ Δημόκριτος· τοσοῦτον δὲ διεφώνησαν ὅσον ὁ μὲν
ἐλαχίστας πάσας καὶ διὰ τοῦτο ἀνεπαισθήτους, ὁ δὲ καὶ μεγίστας εἶναί τινας
ἀτόμους ὁ Δημόκριτος ὑπέλαβεν. Ἀτόμους δὲ εἶναί φασιν ἀμφότεροι καὶ
λέγεσθαι διὰ τὴν ἄλυτον στερρότητα. Οἱ δὲ τὰς ἀτόμους μετονομάσαντες ἀμερῆ
φασιν εἶναι σώματα, τοῦ παντὸς μέρη, ἐξ ὧν ἀδιαιρέτων ὄντων συντίθεται τὰ
πάντα καὶ εἰς ἃ διαλύεται. Καὶ τούτων φασὶ τῶν ἀμερῶν ὀνοματοποιὸν
Διόδωρον γεγονέναι· ὄνομα δέ, φασίν, αὐτοῖς ἄλλο Ἡρακλείδης θέμενος
ἐκάλεσεν ὄγκους, παρ´ οὗ καὶ Ἀσκληπιάδης ὁ ἰατρὸς ἐκληρονόμησε τὸ ὄνομα. »
Ταῦτ´ εἰπὼν ἑξῆς ἀνασκευάζει τὸ δόγμα διὰ πολλῶν, ἀτὰρ καὶ διὰ τούτων·
| [14,23] CHAPITRE XXIII.
CONTRE LES ÉPICURIENS QUI NIENT LA PROVIDENCE, ET ATTRIBUENT AUX ATOMES L'ORIGINE DE L'UNIVERS. TIRÉ DU TRAITÉ DE LA NATURE PAR DENYS, ÉVÊQUE D*ALEXANDRIE.
«Examinons si l'univers est un tout (lié dans son ensemble) et
compacte, comme cela nous paraît, ainsi que l'ont cru les plus sages des
Grecs, Platon, Pythagore, les Stoïciens et Héraclite, formé de la réunion
de deux éléments, comme l'ont supposé un ou deux philosophes, ou s'il
est dû à un nombre infini d'éléments, comme cela a été l'opinion d'autres
philosophes, lesquels, par un égarement d'esprit sans mesure, sous des
dénominations diverses, ont tenté de réduire en petite monnaie toute la
substance de l'univers, qu'ils nous donnent pour infinie, n'ayant point eu
de commencement et n'étant point soumise à l'action de la Providence. Les
uns appelant du nom d'atomes certains corps indestructibles et de la plus
grande ténuité, immensurables en multitude, occupant un espace vide dont
l'étendue n'est pas circonscrite, disent que ces atomes portés dans le
vide, concourant d'une manière fortuite l'un vers l'autre, par l'impulsion
irrégulière qui les meut, et s'accrochant l'un à l'autre en raison de la
multiplicité de leurs formes, finissent par adhérer entre eux, de manière
à produire l'univers et tout ce qu'il contient, ou plutôt des univers
infinis : telle a été l'opinion d'Épicure et de Démocrite. Leur
dissentiment ne consiste qu'en ce que l'un veut que tous les atomes soient
les plus petits possibles, et par là même imperceptibles : Démocrite, au
contraire, a supposé que les atomes pouvaient être de la plus grande
dimension. L'un et l'autre les déclarent insécables : ce qui leur a mérité
ce nom, marque de leur solidité indissoluble. Ces philosophes, en les
nommant atomes, prétendent que ce sont des corps sans parties qui sont
eux-mêmes parties du tout, formé par leur agrégation : ils ne peuvent être
divisés, et c'est en eux que ce même tout, en se dissolvant, doit se
réduire. On dit que c'est en vue de cette propriété, que Diodore les a
nommés g-amereh (sans parties) : Héraclide leur a imposé un autre nom : celui de g-ogkos (masse) : nom dont Asclépiade le médecin a hérité et qui sert à le désigner. »
Le même auteur renverse cette doctrine par plusieurs arguments dont ceux
qui suivent font partie.
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