[13,5] εʹ.
ΝΟΥΜΗΝΙΟΥ ΕΚ ΤΩΝ ΠΑΡΑ ΠΛΑΤΩΝΙ ΑΠΟΡΡΗΤΩΝ.
« Εἰ μὲν γράφειν ὑποτεινάμενος ὁ Πλάτων περὶ τῆς θεολογίας τῆς
τῶν Ἀθηναίων εἶτα ἐδυσχέραινεν αὐτῇ καὶ κατηγόρει ἐχούσῃ στάσεις μὲν
πρὸς ἀλλήλους, τέκνων δὲ τῶν μὲν μίξεις, τῶν δὲ ἐδωδάς, τῶν δὲ ἀντὶ
τούτων πατράσι τιμωρίας ἀδελφῶν τε ἀδελφοῖς ὑμνούσῃ καὶ ἄλλα τοιαῦτα·
εἴπερ ὁ Πλάτων ταυτὶ λαβὼν εἰς τὸ φανερὸν κατηγόρει, παρασχεῖν ἂν δοκεῖ
μοι τοῖς Ἀθηναίοις αἰτίαν πάλιν κακοῖς γενέσθαι ἀποκτείνασι καὶ αὐτὸν
ὥσπερ τὸν Σωκράτην. Ἐπεὶ δὲ ζῆν μὲν οὐκ ἂν προείλετο μᾶλλον ἢ
ἀληθεύειν, ἑώρα δὲ ζῆν τε καὶ ἀληθεύειν ἀσφαλῶς δυνησόμενος, ἔθηκεν ἐν
μὲν τῷ σχήματι τῶν Ἀθηναίων τὸν Εὐθύφρονα, ὄντα ἄνδρα ἀλαζόνα καὶ
κοάλεμον καὶ 〈ὅστις〉, εἴ τις ἄλλος, θεολογεῖ κακῶς, αὐτὸν δὲ τὸν Σωκράτην
ἐπ´ αὐτοῦ τε καὶ ἐν τῷ ἰδίῳ σχηματισμῷ ἐν ᾧπερ εἰωθότως ἤλεγχεν
ἑκάστῳ προσομιλῶν. »
| [13,5] CHAPITRE V.
TIRÉ DE NUMÉNIUS DANS L'ÉCRIT DES MYSTÈRES CONTENUS
DANS PLATON, SUR LE MÊME SUJET.
« Si Platon, après avoir conçu le projet d'écrire sur la théologie des
Athéniens, a été rebuté en l'étudiant et l'a accusée de nous offrir les
dissensions des dieux entre eux, les incestes des parents avec leurs
enfants, les pères dévorant leurs fils, ceux-ci tirant vengeance des
premiers, les frères et les sœurs se châtiant mutuellement, et plusieurs
récits pareils ; si, dis-je, Platon en traitant de cette science, a ouvertement
dénoncé de semblables enseignements, il me semble qu'il a donné un
ample sujet aux Athéniens de se montrer encore une fois atroces, en le
faisant périr, comme ils avaient fait mourir Socrate ; mais comme il
préférait dire la vérité même aux dépens de sa vie, il découvrit un moyen
de vivre et de proclamer, en toute sûreté, la vérité, ce fut de présenter les
Athéniens sous le masque d'Euthyphron, personnage arrogant et stupide,
mauvais théologien, s'il en fut : il lui donne pour interlocuteur le même
Socrate, parlant sur le même sujet et de la même manière qu'il avait
accoutumé de le faire avec chacun de ses auditeurs. »
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