[13,1] αʹ.
ΟΠΩΣ Ο ΠΛΑΤΩΝ ΤΗΣ ΕΛΛΗΝΙΚΗΣ ΘΕΟΛΟΓΙΑΣ ΑΠΗΛΕΓΧΕ ΤΗΝ
ΑΤΟΠΙΑΝ· ΕΚ ΤΟΥ ΤΙΜΑΙΟΥ.
« Περὶ δὲ τῶν ἄλλων δαιμόνων εἰπεῖν τε καὶ γνῶναι τὴν γένεσιν μεῖζον
ἢ καθ´ ἡμᾶς, πειστέον δὲ τοῖς εἰρηκόσιν ἔμπροσθεν, ἐκγόνοις μὲν θεῶν
οὖσιν, ὡς ἔφασαν, σαφῶς γέ που τοὺς ἑαυτῶν προγόνους εἰδότων.
Ἀδύνατον οὖν θεῶν παισὶν ἀπιστεῖν, καίπερ ἄνευ εἰκότων καὶ ἀναγκαίων
ἀποδείξεων λέγουσιν, ἀλλ´ ὡς οἰκεῖα φασκόντων ἀπαγγέλλειν ἑπομένους
τῷ νόμῳ πιστευτέον. Οὕτως οὖν κατ´ ἐκείνους ἡμῖν ἡ γένεσις περὶ τούτων
τῶν θεῶν ἐχέτω καὶ λεγέσθω.
« Γῆς τε καὶ Οὐρανοῦ παῖδες Ὠκεανός τε καὶ Τηθὺς ἐγενέσθην,
τούτων δὲ Φόρκυς Κρόνος τε καὶ Ῥέα, ἐκ δὲ Κρόνου καὶ Ῥέας Ζεὺς Ἥρα τε
καὶ πάντες, ὅσους ἴσμεν ἀδελφοὺς λεγομένους αὐτῶν, ἔτι τε τούτων
ἄλλους ἐκγόνους.»
Διὰ τούτων πιστεύειν τοῖς περὶ θεῶν μύθοις καὶ αὐτοῖς δὲ τοῖς τῶν
μύθων ποιηταῖς ὡς δὴ θεῶν ἐκγόνοις οὖσι παρακελευσάμενος, πρῶτα μὲν
διὰ τοῦ φάναι ἐκγόνους εἶναι τῶν θεῶν τοὺς ποιητὰς χλευάζειν μοι δοκεῖ,
ὡς καὶ τῶν θεῶν ἀνθρώπων γεγονότων καὶ τοῖς ἐκγόνοις ὁμοίων τὴν
φύσιν. Διαβάλλει δ´ ἑξῆς ἄντικρυς τοὺς θεολόγους, οὓς ἐκγόνους ἔφησεν
εἶναι θεῶν, δι´ ὧν ἐπάγει φάσκων
« καίπερ ἄνευ εἰκότων καὶ ἀναγκαίων ἀποδείξεων λέγουσι »
δι´ ὧν τε προστίθησι τὸ
« ὡς ἔφασαν.»
Παίζειν δ´ ἔοικε λέγων
« σαφῶς γέ που τοὺς ἑαυτῶν προγόνους εἰδότων »
καὶ τὸ
« ἀδύνατον θεῶν παισὶν ἀπιστεῖν.»
Καὶ τὸ παρὰ γνώμην δὲ ταῦτα λέγειν τῶν νόμων ἕνεκα διαρρήδην
παρίστησιν, ὁμολογήσας ὅτι δέοι ἑπομένους τῷ νόμῳ πιστεύειν αὐτοῖς.
Ὅτι δὲ ταῦτ´ ἐνόει, ἐπάκουσον ὅπως γυμνῇ καὶ ἀκατακαλύπτῳ φωνῇ τοὺς
δὴ θεολόγους ἅπαντας διαβάλλει, κόπτων ἐν Ἐπινομίδι τούτοις τοῖς
ῥήμασιν·
| [13,1] CHAPITRE Ier.
COMMENT PLATON DÉMONTRAIT L'ABSURDITÉ DE LA
THÉOLOGIE GRECQUE (Tiré du Timée).
« Quant à dire et à connaître la génération des autres dieux, c'est au-dessus
de nos forces. Croyons donc ceux qui ont parlé avant nous,
puisqu'ils descendent, à ce qu'ils disent, des dieux eux-mêmes, et que
certes, ils doivent avoir bien connu les auteurs de leurs jours. Il est
impossible de refuser sa foi aux enfants des dieux ; quand bien même ils
ne fourniraient pas des preuves plausibles de ce qu'ils avancent, nous
devrions les croire par obéissance à la loi. En conséquence, admettons et
déclarons, que la génération des dieux est telle qu'ils la disent.
« L'Océan et Téthys durent la naissance à la Terre et au Ciel : de
ceux-ci sortirent Phorcys, Saturne et Rhéa, et tous ceux qui naquirent
après eux : de Saturne et de Rhéa sont issus Jupiter, Junon, et tous ceux
que nous reconnaissons tous pour leurs frères, puis enfin les autres
descendants de ceux-ci, »
D'après ce système, on doit croire à toutes les fables concernant les
dieux, à tous les poètes inventeurs de ces fables, comme descendants
des dieux. Toutefois, cette recommandation, par laquelle il dit d'abord que
les poètes sont les enfants des dieux, me paraît tenir de la dérision ; car
les dieux dans ce cas, seraient des hommes dont la nature ressemblerait
à celle de leurs progénitures. D'ailleurs, en poursuivant, il ne dissimule
pas son envie de flétrir les théologiens du paganisme, qu'il dit fils des
dieux, lorsqu'il ajoute :
« Quand bien même, ils parleraient sans fournir des preuves
plausibles et nécessaires de ce qu'ils avancent. »
Ce qu'il fait suivre de cette observation :
« A ce qu'ils disent. »
Ne semble-t-il pas se moquer, lorsqu'il déclare qu'il est impossible de
refuser sa foi aux enfants des dieux ; et parler contre sa conviction, en
disant qu'on doit les croire à cause des lois. Or, pour convaincre que telle
était sa pensée, écoutez-le, lorsqu'à haute et intelligible voix, il attaque
tous les théologiens à la fois, elles met en pièces dans l'Epinomide.
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