[11,32] ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΑΛΛΟΙΩΣΕΩΣ ΚΑΙ ΜΕΤΑΒΟΛΗΣ ΤΟΥ ΚΟΣΜΟΥ.
Καὶ περὶ τούτου πάσης Ἑβραίων γραφῆς διαλαλούσης, τοτὲ μὲν δι´ ὧν φησι·
"Καὶ εἱλιγήσεται ὁ οὐρανὸς ὡς βιβλίον"
τοτὲ δὲ δι´ ὧν ἐπιλέγει·
"Καὶ ἔσται ὁ οὐρανὸς καινὸς καὶ ἡ γῆ καινή, ἃ ἐγὼ ποιῶ μένειν ἐνώπιόν μου,
λέγει κύριος"
καὶ πάλιν ἄλλοτε δι´ ὧν φησι·
"Παράγει γὰρ τὸ σχῆμα τοῦ κόσμου τούτου,"
καὶ ὁ Πλάτων ἄκουε ὅπως τὸ δόγμα συνίστησι λέγων ἐν Τιμαίῳ·
"Καὶ ξυνεστήσατο οὐρανὸν ὁρατὸν καὶ ἁπτόν· καὶ διὰ ταῦτα ἔκ τε δὴ τούτων
τοιούτων καὶ τὸν ἀριθμὸν τεττάρων τὸ τοῦ κόσμου σῶμα ἐγενήθη δι´ ἀναλογίας
ὁμολογῆσαν φιλίαν τε ἔσχεν ἐκ τούτων, ὡς εἰς ταὐτὸν αὑτῷ ξυνελθὸν ἄλυτον
ὑπὸ τῶν ἄλλων πλὴν ὑπὸ τοῦ ξυνδήσαντος γενέσθαι."
Εἶθ´ ἑξῆς φησι·
"Χρόνος δ´ οὖν μετὰ οὐρανοῦ γέγονεν, ἵνα ἅμα γεννηθέντες ἅμα καὶ λυθῶσιν,
ἄν ποτε λύσις τις αὐτῶν γίγνηται."
Καὶ πάλιν εἰπών·
"Θεοὶ θεῶν, ὧν ἐγὼ δημιουργὸς πατήρ τε ἔργων, ἄλυτα ἐμοῦ μὴ θέλοντος,"
ἐπάγει λέγων ἑξῆς·
"Τὸ μὲν οὖν δὴ δεθὲν πᾶν λυτόν, τό γε μὴν καλῶς ἁρμοσθὲν καὶ ἔχον εὖ λύειν
ἐθέλειν κακοῦ. Διὸ καὶ ἐπείπερ γεγένησθε, ἀθάνατοι μὲν οὐκ ἐστὲ οὐδ´
ἄλυτοι τὸ πάμπαν. Οὔ τι μὲν δὴ λυθήσεσθέ γε οὐδὲ τεύξεσθε θανάτου μοίρας,
τῆς ἐμῆς βουλήσεως μείζονος ἔτι δεσμοῦ καὶ κυριωτέρου λαχόντες ἐκείνων οἷς
ὅτε ἐγίγνεσθε ξυνεδεῖσθε."
Καὶ ἐν τῷ Πολιτικῷ δὲ τάδε ὁ αὐτός φησι·
"Τὸ γὰρ πᾶν τόδε τοτὲ μὲν αὐτὸς ὁ θεὸς ξυμποδηγεῖ πορευόμενον καὶ
ξυγκυκλεῖ, τοτὲ δ´ ἀνῆκεν, ὅταν αἱ περίοδοι τοῦ προσήκοντος αὐτῷ μέτρον
εἰλήφωσιν ἤδη χρόνου, τὸ δὲ πάλιν αὐτόματον εἰς τἀναντία περιάγεται, ζῷον
ὂν καὶ φρόνησιν εἰληφὸς ἐκ τοῦ ξυναρμόσαντος αὐτὸ κατ´ ἀρχάς. Τοῦτο δὲ
αὐτῷ τὸ πάλιν ἰέναι διὰ τόδε ἐξ ἀνάγκης ἔμφυτον γέγονε.
Διὰ τὸ ποῖον δή;
Τὸ κατὰ τὰ αὐτὰ καὶ ὡσαύτως ἔχειν ἀεὶ καὶ ταὐτὸν εἶναι τοῖς πάντων
θειοτάτοις προσήκει μόνοις, σώματος δὲ φύσις οὐ ταύτης τῆς τάξεως. Ὃν δὲ
οὐρανὸν καὶ κόσμον ἐπωνομάκαμεν, πολλῶν μὲν καὶ μακαρίων παρὰ τοῦ
γεννήσαντος μετείληφεν, ἀτὰρ οὖν δὴ κεκοινώνηκέ γε καὶ σώματος· ὅθεν αὐτῷ
μεταβολῆς ἀμοίρῳ γίγνεσθαι διὰ παντὸς ἀδύνατον, κατὰ δύναμίν γε μὴν ὅτι
μάλιστα ἐν τῷ αὐτῷ κατὰ τὰ αὐτὰ μίαν φορὰν κινεῖται, διότι τὴν ἀνακύκλησιν
εἴληχεν, ὅτι σμικροτάτην τῆς ἑαυτοῦ κινήσεως παράλλαξιν. Αὐτὸ δὲ ἑαυτὸ
στρέφειν ἀεὶ σχεδὸν οὐδενὶ δυνατὸν πλὴν τῷ τῶν κινουμένων αὖ πάντων
ἡγουμένῳ. Κινεῖν δὲ τούτῳ τι τοτὲ μὲν ἄλλως, αὖθις δ´ ἐναντίως οὐ θέμις.
Ἐκ πάντων δὴ τούτων τὸν κόσμον μήτε αὐτὸν χρὴ φάναι στρέφειν ἑαυτὸν ἀεὶ
μηθ´ ὅλον ὑπὸ θεοῦ στρέφεσθαι διττὰς καὶ ἐναντίας περιαγωγὰς μήτ´ αὖ τινε
δύο θεὼ φρονοῦντε ἑαυτοῖς ἐναντία στρέφειν αὐτόν, ἀλλ´ ὅπερ ἄρτι ἐρρήθη
καὶ μόνον λοιπόν, τοτὲ μὲν ὑπ´ ἄλλης ξυμποδηγεῖσθαι θείας αἰτίας, τὸ ζῆν
πάλιν ἐπικτώμενον καὶ λαμβάνοντα ἀθανασίαν ἐπισκευαστὴν παρὰ τοῦ
δημιουργοῦ, τοτὲ δ´ ὅταν ἀνεθῇ, δι´ ἑαυτοῦ αὐτὸν ἰέναι κατὰ καιρὸν
ἀφεθέντα τοιοῦτον, ὥστε ἀνάπαλιν πορεύεσθαι πολλὰς περιόδων μυριάδας διὰ
τὸ μέγιστον ὂν καὶ ἰσορροπώτατον ἐπὶ σμικροτάτου βαῖνον ποδὸς ἰέναι.
Φαίνεται γοῦν δὴ καὶ μάλα εἰκότως εἰρῆσθαι πάντα ὅσα διελήλυθας.
Λογισάμενοι δὴ ξυννοήσωμεν τὸ πάθος ἐκ τῶν νῦν λεχθέντων, ὃ πάντων ἔφαμεν
εἶναι τῶν θαυμαστῶν αἴτιον. Ἔστι γὰρ οὖν δὴ τοῦτ´ αὐτό.
Τὸ ποῖον;
Τὸ τὴν τοῦ παντὸς φορὰν τοτὲ μὲν ἐφ´ ἃ νῦν κυκλεῖται φέρεσθαι, τοτὲ δ´ ἐπὶ
τἀναντία.
Πῶς δή;
Ταύτην τὴν μεταβολὴν ἡγεῖσθαι δεῖ τῶν περὶ τὸν οὐρανὸν γιγνομένων τροπῶν
πασῶν εἶναι μεγίστην καὶ τελεωτάτην τροπήν.
Ἔοικε γοῦν.
Μεγίστας τοίνυν μεταβολὰς χρὴ νομίζειν γίγνεσθαι τότε τοῖς ἐντὸς ἡμῖν
οἰκοῦσιν αὐτοῦ.
Καὶ τοῦτ´ εἰκός.
Μεταβολὰς δέ γε μεγάλας καὶ πολλὰς καὶ παντοίας ξυμφερομένας ἆρ´ οὐκ ἴσμεν
τὴν τῶν ζῴων φύσιν ὅτι χαλεπῶς ἀνέχεται;
Πῶς δ´ οὔ;
Φθοραὶ τοίνυν ἐξ ἀνάγκης τότε μέγισται ξυμβαίνουσι τῶν τε ἄλλων ζῴων, καὶ
δὴ καὶ τῶν ἀνθρώπων γένος ὀλίγον τι περιλείπεται. Περὶ δὲ τούτους ἄλλα τε
παθήματα πολλά, θαυμαστὰ καὶ καινά, ξυμπίπτει, μέγιστον δὲ τόδε καὶ
ξυνεπόμενον τῇ τοῦ παντὸς ἀνελίξει τότε, ὅταν ἡ τῆς νῦν καθεστηκυίας
ἐναντία γίγνηται τροπή."
Τούτοις ἅπασιν ὑποβὰς ἑξῆς περὶ τῆς τῶν τετελευτηκότων ἀναβιώσεως, ὁμοίως
ταῖς Ἑβραίων δόξαις κινούμενος, ταῦτ´ ἐπιλέγει·
| [11,32] CHAPITRE XXXII
DE L’ALTÉRATION ET DES CHANGEMENTS DE L’UNIVERS.
Toute l'écriture sainte des Hébreux nous donne des enseignements nombreux
à ce sujet, tantôt lorsqu'elle dit : le ciel sera roulé comme un livre
(Is., 34, 4); tantôt lorsqu'elle ajoute ·: il y aura un ciel nouveau, une
terre nouvelle, que je ferai demeurer en ma présence (Is., 65, 17); enfin
quand elle dit ailleurs : La figure de ce monde passe (I Cor. 7, 34).
Ecoutez maintenant de quelle manière Platon fonde ce dogme, dans le Timée
: « Il a constitué le monde de manière à le rendre visible et sensible au
toucher, et pour cet effet, son corps à été produit d'après les règles de
proportion, tant, d'antres choses semblables que des éléments au nombre de
quatre ; il tira de ceux-ci l'amitié (g-philia) afin que confondant un même
corps en soi, il fut indissoluble par tous les autres, excepté par celui
qui a enchaîné leur existence. » Il dit ensuite :
« Le temps est donc venu avec le ciel, afin qu'étant nés en même temps,
ils cessassent au même moment, si un jour leur dissolution doit avoir
lieu. » Il dit encore :
« Dieux issus des dieux dont je suis le créateur, comme père des œuvres
qui sont émanées de moi, ma volonté est qu'elles soient indissolubles. »
Il ajoute en suivant :
« Tout ce qui a été lié peut être délié ; mais ce qui offre une
organisation parfaite et un heureux ensemble, vouloir le détruire serait
le fait d'un être pervers. Or, puisque votre existence a eu un
commencement, vous n'êtes pas immortels ni essentiellement
indestructibles, néanmoins vous ne retomberez pas en dissolution, ni ne
serez soumis au destin des mortels, étant par ma volonté, formés d'un lien
plus fort et vainqueur des éléments dont vous provenez, puisque vous avez
commencé. »
Dans le Politique, on lit ce qui suit :
« Cet univers que voici, tantôt c'est Dieu même qui le dirige lui
imprimant une marche circulaire, tantôt il l'abandonne, quand les périodes
de temps convenable ont atteint leur mesure ; d'autres fois encore, il
tourne machinalement dans un sens contraire, en sa qualité d'animal, ayant
reçu un instinct providentiel de celui qui l'a combiné dans le principe.
Quant à cette marche rétrograde, voici pourquoi elle lui est advenue ;
c'est par une nécessité innée.
« Par quelle cause donc ?
« Il n'appartient qu'aux seuls êtres les plus divins de tous, d'être
constamment de même, et dans des données immuables, enfin d'être toujours
semblables à eux. La nature du corps n'appartient pas à cet ordre de
choses; c'est pourquoi ce que nous nommons ciel et univers participe, il
est vrai, à beaucoup de béatitudes qu'il tient de son auteur; mais en même
temps il avait les attributs du corps, de sorte qu'il lui est complètement
impossible de se soustraire au changement; cependant, par son aptitude
virtuelle, il se meut d'un mouvement égal dans le même orbite ; c'est
pourquoi la rotation circulaire lui est échue en partage avec la moindre
parallaxe qui se puisse, dans son mouvement propre. Cependant, comme il
est presque impossible à qui que ce soit de tourner constamment sur
soi-même, sinon à celui qui a été le premier moteur de tous les mouvements
(pour celui-là, il ne lui est permis ni de se mouvoir autrement, ni de se
mouvoir contrairement à son entraînement premier) ; d'après tous ces
précédents on ne doit donc dire ni que l'univers se meut de lui-même, ni
toujours, ni non plus que deux mouvements circulaires opposés entre eux
lui ont été imprimés par Dieu, ni enfin que deux divinités mues par des
sentiments de rivalité, l'ont poussé également; mais ce qui vient d'être
déclaré, qui seul peut subsister, est, que tantôt il est lancé par une
cause divine, autre que lui-même, ensuite, qu'ayant reçu de son créateur,
de vivre et de posséder une immortalité réparatrice, lorsqu'il est
abandonne à lui-même, il marche de son propre mouvement pendant une durée
de temps telle qu'il redéfait les innombrables révolutions qu'il avait
accomplies, par la raison que, bien qu'il soit de la plus grande
dimension, étant aussi dans un équilibre parfait, il doit se mouvoir
d'après les lois de retour du plus petit balancier.
« Il me paraît que ce que vous venez de dire pour exprimer votre pensée, a
été dit de la manière la plus satisfaisante.
« Remettons-nous donc dans la pensée l'effet que nous avons constaté par
les raisonnements dont nous nous sommes servis : celui qui est cause
lui-même de toutes les merveilles que nous soyons ; c'est bien celui-là.
« Lequel?
« Celui par lequel l'entraînement de l'univers autour de son centre est
tantôt tel que nous le voyons maintenant, tantôt diamétralement contraire.
« Comment donc ?
« C'est qu'on doit considérer cette variation dans tous les solstices,
comme le dérangement le plus grand et le plus complet qui puisse se passer
dans le ciel.
« Cela me paraît ainsi.
« Et l'on est forcé de penser que ceux d'entre nous qui alors habiteront
au sein de cet univers, éprouveront des changements infinis?
« Cela est encore probable.
« Cependant ne savons-nous pas, que le tempérament des animaux supporte
difficilement les changements répétés fréquemment, qui apportent un
violent trouble, en se heurtant de toutes façons,
« Comment cela pourrait-il ne pas être?
« Il y aura donc alors nécessairement des épidémies et épizooties, des
plus destructives, en sorte qu'il ne survive à cette catastrophe qu'un
petit nombre d'hommes et d'animaux. Ils seront exposés à une foule
d'autres accidents, inconnus jusque là, et tenant du prodige; mais le plus
grand sera sans doute celui qui se rattache à ce déroulement de l'univers,
lorsque la marche régulière qui préside maintenant au maintien du monde
éprouvera le bouleversement le plus complet. »
C'est à la suite de ces enseignements, qu'il parle de la résurrection des
morts, d'une manière entièrement semblable aux opinions des Hébreux. Voici
en quels termes :
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