[11,29] ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΓΕΝΗΤΟΝ ΕΙΝΑΙ ΤΟΝ ΚΟΣΜΟΝ.
Μωσέως γενητὸν ἀποφηναμένου τόδε τὸ πᾶν ὑπὸ τοῦ θεοῦ γενόμενον (λέγει δ´
οὖν ἀρχόμενος τῆς ἑαυτοῦ γραφῆς·
"Ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν ὁ θεὸς τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν"
καὶ μετὰ τὰ κατὰ μέρος ἐπάγει·
"Αὕτη ἡ βίβλος γενέσεως οὐρανοῦ καὶ γῆς, ὅτε ἐγένετο, ᾗ ἡμέρᾳ ἐποίησεν ὁ
θεὸς τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν"),
ἄκουε τοῦ Πλάτωνος ὡς οὐκ ἐκπίπτει τῆς διανοίας ὧδέ πη καὶ αὐτὸς γράφων·
"Πᾶν δὲ αὖ τὸ γινόμενον ὑπ´ αἰτίου τινὸς ἐξ ἀνάγκης γίγνεσθαι· πάντη γὰρ
ἀδύνατον χωρὶς αἰτίου γένεσιν ἔχειν."
Καὶ ἐπιλέγει·
"Ὁ δὴ πᾶς οὐρανὸς ἢ κόσμος ἢ καὶ ἄλλο, ὅ τι ποτὲ ὀνομαζόμενος μάλιστα ἂν
δέχοιτο τοῦθ´ ἡμῖν ὠνομάσθω· σκεπτέον οὖν περὶ αὐτοῦ πρῶτον, ὅπερ
ὑπόκειται περὶ παντὸς ἐν ἀρχῇ δεῖν σκοπεῖν, πότερον ἦν ἀεί, γενέσεως ἀρχὴν
ἔχων οὐδεμίαν, ἢ γέγονεν ἀπ´ ἀρχῆς τινος ἀρξάμενος. Γέγονεν· ὁρατὸς γὰρ
ἁπτός τέ ἐστι καὶ σῶμα ἔχων, πάντα δὲ τὰ τοιαῦτα αἰσθητά, τὰ δ´ αἰσθητὰ
δόξῃ περιληπτὰ καὶ γενητὰ ἐφάνη. Τῷ δ´ αὖ γενομένῳ φαμὲν ὑπ´ αἰτίου τινὸς
ἀνάγκην εἶναι γενέσθαι. Τὸν μὲν οὖν ποιητὴν καὶ δημιουργὸν τοῦδε τοῦ
παντὸς εὑρεῖν τε ἔργον καὶ εὑρόντα εἰς πάντας ἀδύνατον λέγειν."
Καὶ αὖθις ἑξῆς φησιν·
"Οὕτως οὖν δὴ κατὰ λόγον τὸν εἰκότα δεῖ λέγειν τόνδε τὸν κόσμον ζῷον
ἔμψυχον ἔννουν τῇ ἀληθείᾳ διὰ τὴν τοῦ θεοῦ γενέσθαι πρόνοιαν."
| [11,29] CHAPITRE XXIX.
QUE LE MONDE A EU UN COMMENCEMENT.
Moïse déclarant que tout ce qui existe a commencé d'être, ayant été créé
par Dieu, il le dit au début de son livre : « Au commencement Dieu fit le
ciel et la terre; » puis, reprenant les choses par parties, il ajoute
(Gen., 1). : « Voici le livre de la genèse du ciel et de la terre ;
lorsque vint le jour auquel Dieu fit le ciel et la terre. » Ecoutez
maintenant Platon, qui ne s’écarte pas de cette opinion, lorsqu'il
s'exprime ainsi qu'il suit:« Tout ce qui arrive, arrive nécessairement par
une cause quelconque, car il est impossible que rien arrive sans cause. »
Puis il ajoute :
« Tout ce ciel et tout cet univers, sous quelque dénomination qu'on le
désigne (mais laissons-lui ce nom), doit être étudié, d'abord sous le
point de vue sous lequel on doit, dans le principe, étudier toute chose,
savoir : s'il a toujours subsisté, n'ayant point eu de commencement
d'existence, ou s'il n'a pris naissance que comme l'œuvre d'un principe
créateur ; car il est visible, il est tangible, il a un corps. Toutes les
choses qui tombent sous les sens, parce quelles sont sensibles, nous font
concevoir la pensée qu'elles ont commencé. Il y a, pour nous, nécessité de
dire que tout ce qui a eu un commencement d'existence a été formé par une
cause quelconque. Quant au créateur et à l'ordonnateur de cet univers,
c'est un travail que de le découvrir; mais lorsqu'on l'a découvert, il est
impossible de le dire en présence de tout le monde. »
Il dit encore à la suite:
« On doit donc dire d'après un raisonnement assez probable, que cet
univers est un animal qui doit à la providence divine d'être doué de vie
et capable de concevoir la vérité. »
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