[9,5] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ε'
ΚΛΕΑΡΧΟΥ ΠΕΡΙ ΤΩΝ ΑΥΤΩΝ
« Καὶ Κλέαρχος δὲ ὁ περιπατητικὸς φιλόσοφος ἐν τῷ πρώτῳ Περὶ ὕπνου βιβλίῳ
Ἀριστοτέλει τῷ φιλοσόφῳ τοιόνδε τινὰ περὶ Ἰουδαίων ἀνατίθησι λόγον, ὧδε
πρὸς ῥῆμα γράφων·
« Ἀλλὰ τὰ μὲν πολλὰ μακρὸν ἂν εἴη λέγειν· ὅσα δ' ἔχει τῶν ἐκείνου
θαυμασιότητά τινα καὶ φιλοσοφίαν ὁμοίως, διελθεῖν οὐ χεῖρον.
Σαφῶς δὲ ἴσθι, εἶπεν,
Ὑπεροχίδη, θαυμαστόν, ὀνείροις ἴσα σοι δόξω λέγειν. Καὶ ὁ Ὑπεροχίδης
εὐλαβούμενος·
Δι' αὐτὸ γάρ, ἔφη, τοῦτο καὶ ζητοῦμεν ἀκοῦσαι πάντες.
Οὐκοῦν, εἶπεν ὁ Ἀριστοτέλης, κατὰ τὸ τῶν ῥητορικῶν παράγγελμα γένος αὐτοῦ
πρῶτον διέλθωμεν, ἵνα μὴ ἀπειθῶμεν τοῖς τῶν ἀπαγγελιῶν διδασκάλοις.
Λέγε, εἶπεν ὁ Ὑπεροχίδης, οὕτως εἰ δοκεῖ.
Ἐκεῖνος τοίνυν τὸ μὲν γένος ἦν Ἰουδαῖος, ἐκ τῆς Κοίλης Συρίας, οὗτοι δ'
εἰσὶν ἀπόγονοι τῶν ἐν Ἰνδοῖς φιλοσόφων· καλοῦνται δέ, ὥς φασιν, οἱ
φιλόσοφοι παρὰ μὲν Ἰνδοῖς Καλανοί, παρὰ δὲ Σύροις Ἰουδαῖοι, τοὔνομα
λαβόντες ἀπὸ τοῦ τόπου. Προσαγορεύεται γὰρ ὃν κατοικοῦσι τόπον Ἰουδαία· τὸ
δὲ τῆς πόλεως αὐτῶν ὄνομα πάνυ σκολιόν ἐστιν, Ἱερουσαλὴμ γὰρ αὐτὴν
καλοῦσιν. Οὗτος οὖν ὁ ἄνθρωπος ἐπιξενούμενός τε πολλοῖς κἀκ τῶν ἄνω τόπων
εἰς τοὺς ἐπιθαλαττίους ὑποκαταβαίνων Ἑλληνικὸς ἦν οὐ τῇ διαλέκτῳ μόνον,
ἀλλὰ καὶ τῇ ψυχῇ καὶ τότε διατριβόντων ἡμῶν περὶ τὴν Ἀσίαν, παραβαλὼν εἰς
τοὺς αὐτοὺς τόπους ἅνθρωπος ἐντυγχάνει ἡμῖν τε καί τισιν ἑτέροις τῶν
σχολαστικῶν, πειρώμενος αὐτῶν τῆς σοφίας. Ὡς δὲ πολλοῖς τῶν ἐν παιδείᾳ
συνῳκείωτο, παρεδίδου τι μᾶλλον ὧν εἶχε.»
Ταῦτα καὶ ὁ Κλέαρχος.
| [9,5] CHAPITRE V.
CLÉARQUE SUR LES MÊMES, TIRÉ DU PREMIER LIVRE DES SONGES.
Cléarque, philosophe Péripatéticien, dans le premier livre des
Songes, met dans la bouche d'Aristote, un propos sur les Juifs tel que ce
qui suit, l'ayant pour ainsi dire transcrit mot pour mot.
« Cependant il serait trop long de s'étendre sur ce sujet; toutefois il ne
sera pas sans intérêt de parcourir de même, ce qui dans ses écrits est
digne d'admiration et vraiment philosophique. Sachez donc bien, ô
Hypérochide, que je vais vous dire des choses merveilleuses, et qui
ressemblent à des rêves. Puis Hypérochide, avec une expression de
modestie; c'est pour cela surtout, dit-il, que nous désirons tous vous
entendre. Eh bien donc, reprit Aristote, suivant le précepte des
rhétoriciens, parlons d'abord de sa race, pour que nous ne contrevenions
pas aux règles des maîtres en éloquence. Parlez donc, dit Hypérochide,
ainsi, si cela vous convient. Cet homme était Juif de nation, de la
Célésyrie. Ces hommes descendent des Calanes, Indiens, ayant reçu des
Syriens le nom de Juifs, qu'ils doivent au lieu qu'ils habitent, qui porte
le nom de Judée, parmi les peuples voisins. Le nom de leur ville est tout
à fait étrange; car ils la nomment Jérusalem. Cet homme donc, ayant reçu
l'hospitalité d'une foule de gens, en descendant des régions supérieures,
vers les contrées maritimes, était Grec non seulement par le langage, mais
encore par les sentiments de l'âme. Étant venu dans les lieux où nous nous
trouvions, pendant notre séjour en Asie, il nous fréquentait ainsi que
plusieurs autres écoles de philosophie, dans le désir d'acquérir la
sagesse, et quoiqu'il fût habituellement dans la société de plusieurs
hommes savants, néanmoins il leur communiquait plus de connaissances
utiles, qu'il n'en apprenait d'eux.»
C'est ainsi que s'exprime Cléarque.
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