HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, livre IX

Chapitre 4

  Chapitre 4

[9,4] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Δ. ΕΚΑΤΑΙΟΥ ΠΕΡΙ ΙΟΥΔΑΙΩΝ Ἑκαταῖος δὲ Ἀβδηρίτης, ἀνὴρ φιλόσοφος ἅμα καὶ περὶ τὰς πράξεις ἱκανώτατος, ἰδίαν βίβλον ἀναθεὶς τῇ περὶ Ἰουδαίων ἱστορίᾳ, πλεῖστα περὶ αὐτῶν διέξεισιν, ἀφ' ὧν ἐπὶ τοῦ παρόντος ἀρκέσει παρατεθέντα ταῦτα· « Ἔστι γὰρ τῶν Ἰουδαίων τὰ μὲν πολλὰ ὀχυρώματα κατὰ τὴν χώραν καὶ κῶμαι· μία δὲ πόλις ὀχυρά, πεντήκοντα μάλιστα σταδίων τὴν περίμετρον, ἣν οἰκοῦσι μὲν ἀνθρώπων περὶ δώδεκα μυριάδες, καλοῦσι δ' αὐτὴν Ἱεροσόλυμα. Ἐνταῦθα δέ ἐστι κατὰ μέσον μάλιστα τῆς πόλεως περίβολος λίθινος, μῆκος ὡς πεντάπλεθρος, εὖρος δὲ πήχεων ἑκατόν, ἔχων διπλᾶς πύλας, ἐν βωμός ἐστι τετράγωνος, ἀτμήτων συλλέκτων ἀργῶν λίθων οὕτως συγκείμενος, πλευρὰν δὲ ἑκάστην εἴκοσι πήχεων, ὕψος δεκάπηχυ. Καὶ παρ' αὐτὸν οἴκημα μέγα, οὗ βωμός ἐστι καὶ λυχνίον· ἀμφότερα χρυσᾶ, δύο τάλαντα τὴν ὁλκήν· ἐπὶ δὲ τούτων φῶς ἐστιν ἀναπόσβεστον καὶ τὰς νύκτας καὶ τὰς ἡμέρας. Ἄγαλμα δ' οὐκ ἔστιν οὐδ' ἀνάθημα τὸ παράπαν οὐδὲ φύτευμα παντελῶς οὐδὲ οἷον ἀλσῶδες τι τοιοῦτον. Διατρίβουσι δ' ἐν αὐτῷ καὶ τὰς νύκτας καὶ τὰς ἡμέρας ἱερεῖς, ἁγνείας τινὰς ἁγνεύοντες καὶ τὸ παράπαν οἶνον οὐ πίνοντες ἐν τῷ ἱερῷ. » Ταῦτα εἰπὼν ὑποβὰς ὅτι καὶ Ἀλεξάνδρῳ τῷ βασιλεῖ συνεστρατεύσαντο καὶ μετὰ ταῦτα τοῖς διαδόχοις αὐτοῦ, μεμαρτύρηκεν. Οἷς δ' αὐτὸς παρατυχεῖν φησιν ὑπ' ἀνδρὸς Ἰουδαίου κατὰ τὴν στρατείαν γενομένοις, τοῦτο παραθήσομαι. Λέγει δὲ οὕτως· « Ἐμοῦ γοῦν ἐπὶ τὴν Ἐρυθρὰν Θάλασσαν βαδίζοντος συνηκολούθει τις μετὰ τῶν ἄλλων τῶν παραπεμπόντων ἡμᾶς ἱππέων Ἰουδαίων ὄνομα Μοσόλλαμος, ἄνθρωπος ἱκανὸς κατὰ ψυχήν, εὔρωστος καὶ τοξότης ὑπὸ δὴ πάντων ὁμολογούμενος καὶ τῶν Ἑλλήνων καὶ τῶν βαρβάρων ἄριστος. Οὗτος οὖν ἄνθρωπος, βαδιζόντων πολλῶν κατὰ τὴν ὁδὸν καὶ μάντεώς τινος ὀρνιθευομένου καὶ πάντας ἐπισχεῖν ἀξιοῦντος, ἠρώτησε διὰ τί προσμένουσι· δείξαντος δὲ τοῦ μάντεως αὐτῷ τὸν ὄρνιθα καὶ φήσαντος· Ἐὰν μὲν αὐτοῦ μένῃ, προσμένειν συμφέρει πᾶσιν, ἐὰν δὲ ἀναστὰς εἰς τοὔμπροσθεν πέτηται, προάγειν, ἐὰν δὲ εἰς τοὔπισθεν, ἀναχωρεῖν αὖθις· σιωπήσας καὶ ἑλκύσας τὸ τόξον ἔβαλε καὶ τὸν ὄρνιθα πατάξας ἀπέκτεινεν. Ἀγανακτούντων δὲ τοῦ μάντεως καί τινων ἄλλων καὶ καταρωμένων αὐτῷ· Τί μαίνεσθε, ἔφη, κακοδαίμονες; Εἶτα τὸν ὄρνιθα λαβὼν εἰς τὰς χεῖρας· Πῶς γάρ, ἔφη, οὗτος τὴν αὑτοῦ σωτηρίαν οὐ προϊδών, περὶ τῆς ἡμετέρας πορείας ἡμῖν ἄν τι ὑγιὲς ἀνήγγειλεν; Εἰ γὰρ ἠδύνατο προγινώσκειν τὸ μέλλον, εἰς τὸν τόπον τοῦτον οὐκ ἂν ἦλθε, φοβούμενος μὴ τοξεύσας αὐτὸν ἀποκτείνῃ Μοσόλλαμος ἸουδαῖοςΤαῦτα καὶ Ἑκαταῖος· [9,4] CHAPITRE IV. TIRÉ D'HÉCATÉE SUR LES JUIFS. Hécatée d'Abdère, philosophe en même temps qu'historien, ayant consacré un livre spécial à tracer l'histoire des Juifs rapporte à leur sujet beaucoup de choses dont il suffira pour le moment d'extraire ce qui suit : « Les Juifs possèdent dans leur pays de nombreuses places fortes et des bourgs. Une de ces places, dont le périmètre est pour le moins de cinquante stades, renferme cent vingt mille habitants : on la nomme Jérusalem. Dans le centre, ou à peu près, de la ville, il se trouve une enceinte fermée de murs en pierre, d'une longueur d'environ cinq plèthres, d'une largeur de cent coudées, ayant deux portes. Là, se voit un autel tétragone, formé de pierres brutes, placées sans appareil, l'une sur l'autre, dont voici les dimensions : chaque côté a vingt coudées sur douze de hauteur, et en outre, on voit une grande enceinte qui contient aussi un autel et un chandelier, tous deux d'or et du poids de deux talents ; sur ceux-ci une lampe constamment allumée brûle les nuits et les jours. On n'y remarque aucune statue, aucune consécration votive, ni plantation d'aucune espèce, telle qu'un bois sacré, ou quelque chose d'analogue. Il y a constamment des prêtres qui résident dans ce temple les jours et les nuits, après avoir subi certaines purifications, et s'abstenant, tant qu'ils sont dans le temple, de boire du vin. » Après avoir dit ces choses, il ajoute qu'ils ont combattu sous le roi Alexandre et sous ses successeurs après lui, et je citerai un trait dont il fut témoin, de la part d'un des Juifs qui était dans l'armée; c'est lui qui parle : « Lorsque j'étais en marche, vers les bords de la mer Rouge, sous l'escorte d'un corps de cavaliers juifs, l'un de ceux qui m'accompagnaient se nommait Mosamamos, et joignait les sentiments élevés de l'âme à la force du corps : de l'aveu de tous, tant Grecs que Barbares, c'était le meilleur archer. Le nombre de ceux qui composaient le convoi était considérable : un devin demanda qu'on suspendît la marche, pour qu'il pût tirer l'augure du vol d'un oiseau. Cet homme alors demanda pourquoi l'on faisait halte : le devin lui montra l'oiseau, et lui dit que, s'il s'arrêtait, il serait avantageux pour tous d'en faire autant; si au contraire, en reprenant son vol, il se portait en avant, on devrait faire de même; enfin s'il se dirigeait en arrière, on devrait rétrograder. Sans rien répondre, Mosomamos tira son arc, lança sa flèche, atteignit l'oiseau et le tua. Le devin, ainsi que plusieurs autres, s'étant mis en colère, et prononçant des imprécations contre lui : quelle est votre démence, s'écria-t-il, ô malheureux? et prenant l'oiseau dans ses mains, comment celui-ci, dit-il, qui n'a pas su prévoir ce qui devait contribuer à son salut, aurait-il pu vous annoncer ce qui devait assurer votre marche? s'il avait pu avoir la prescience de l'avenir, il ne serait pas venu s'exposer en ce lieu, dans la crainte que le Juif Mosomamos ne le perçât de sa flèche. » Voici ce que rapporte Hécatée.


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Dernière mise à jour : 31/01/2008