[9,44] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΔʹ.
ΑΒΥΔΗΝΟΥ ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΝΑΒΟΥΧΟΔΟΝΟΣΟΡ
Μεγασθένης δέ φησι Ναβουκοδρόσορον Ἡρακλέος ἀλκιμώτερον γεγονότα ἐπί τε
Λιβύην καὶ Ἰβηρίην στρατεῦσαι· ταύτας δὲ χειρωσάμενον ἀπόδασμον αὐτέων εἰς
τὰ δεξιὰ τοῦ Πόντου κατοικίσαι. Μετὰ δὲ λέγεται πρὸς Χαλδαίων ὡς ἀναβὰς
ἐπὶ τὰ βασιλήϊα κατασχεθείη θεῷ ὅτεῳ δή, φθεγξάμενος δὲ εἶπεν·
« Οὗτος ἐγὼ Ναβουκοδρόσορος, ὦ Βαβυλώνιοι, τὴν μέλλουσαν ὑμῖν προαγγέλλω
συμφορήν, τὴν οὔτε Βῆλος ἐμὸς πρόγονος οὔτε βασίλεια Βηλτὶς ἀποτρέψαι
Μοίρας πεῖσαι σθένουσιν. Ἥξει Πέρσης ἡμίονος, τοῖσιν ὑμετέροισι δαίμοσι
χρεώμενος συμμάχοισιν· ἐπάξει δὲ δουλοσύνην. Οὗ δὴ ἂν αἴτιος ἔσται Μήδης,
τὸ Ἀσσύριον αὔχημα. Ὡς εἴθε μιν, πρόσθεν ἢ προδοῦναι τοὺς πολιήτας,
Χάρυβδίν τινα ἢ θάλασσαν εἰσδεξαμένην ἀϊστῶσαι πρόρριζον· ἤ μιν ἄλλας
ὁδοὺς στραφέντα φέρεσθαι διὰ τῆς ἐρήμου, ἵνα οὔτε ἄστεα οὔτε πάτος
ἀνθρώπων, θῆρες δὲ νομὸν ἔχουσι καὶ ὄρνιθες πλάζονται, ἔν τε πέτρῃσι καὶ
χαράδρῃσι μοῦνον ἀλώμενον· ἐμέ τε πρὶν εἰς νόον βαλέσθαι ταῦτα, τέλεος
ἀμείνονος κυρῆσαι.»
Ὁ μὲν θεσπίσας παραχρῆμα ἠφάνιστο· ὁ δέ οἱ παῖς Ἀμιλμαρούδοκος ἐβασίλευε.
Τὸν δ' ὁ κηδεστὴς ἀποκτείνας Ἰγλισάρης λείπει παῖδα Λαβασσοάρασκον. Τούτου
δὲ ἀποθανόντος βιαίῳ μόρῳ Ναβαννήδοχον ἀποδείκνυσι βασιλέα, προσήκοντά οἱ
οὐδέν. Τὸν δὲ Κῦρος ἑλὼν Βαβυλῶνα Καρμανίης ἡγεμονίῃ δωρέεται.»
| [9,44] CHAPITRE LIV.
D'ABYDÈNE, DANS SON ÉCRIT SUR NABUCHODONOSOR.
Mégasthène dit que Nabuchodonosor fut plus valeureux qu'Hercule, qu'il fit
la guerre en Lybie et en Ibérie (Espagne) ; soumit ces pays à ses lois, et
en tira des colonies qu'il établit sur la rive droite du Pont; après quoi
les Chaldéens ajoutent : qu'ayant été saisi d'une fureur envoyée par une
divinité inconnue, il monta au sommet de son palais et s'écria :
ô Babyloniens, je suis ce Nabuchodonosor (prédit) et je vous annonce un
malheur qui vous est réservé, et que ni mon aïeul Belus, ni la reine
Beltis n'ont eu le pouvoir d'engager les Parques à détourner de vous: le
mulet Perse va venir et il aura vos propres divinités pour
auxiliaires; il traînera l'esclavage à sa suite, le Mède sera son
complice, lui qui faisait la gloire de l'Assyrie. Hélas! plût à Dieu,
qu'avant de trahir ses concitoyens, une charybde ou une mer l'eût englouti
tout entier, de manière qu'il n'en restât plus de trace, ou qu'ayant pris
une route différente, il se fût lancé dans le désert où l'on ne voit pas
de villes, où l'on ne reconnaît nulle trace du pas des hommes ; les bêtes
sauvages y ont leur pâture, les oiseaux les parcourent en volant : il
aurait dû y vivre seul au milieu des rochers et des précipices ; et quant
à moi: il aurait mieux valu que je terminasse ma carrière avant d'avoir
connu ces funestes révélations. Après avoir proféré cet oracle,
Nabuchodonosor disparut aussitôt. Son fils Evilmalourouscas régna après
lui; mais son beau-frère Neirglissar l'ayant assassiné, il laissa pour roi
son fils Labassoaraschos; celui-ci ayant péri d'une manière violente, on
déclara roi Nabannidochos, qui n'avait aucun degré de parenté avec lui.
C'est à lui que Cyrus, ayant pris Babylone, donna la satrapie de Carmanie.
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