[9,28] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΗ'.
ΕΖΕΚΙΗΛΟΥ ΠΕΡΙ ΜΩΣΕΩΣ
Περὶ δὲ τοῦ τὸν Μώϋσον ἐκτεθῆναι ὑπὸ τῆς μητρὸς εἰς τὸ ἕλος καὶ ὑπὸ τῆς
τοῦ βασιλέως θυγατρὸς ἀναιρεθῆναι καὶ τραφῆναι ἱστορεῖ καὶ Ἐζεκιῆλος ὁ τῶν
τραγῳδιῶν ποιητής, ἄνωθεν ἀναλαβὼν τὴν ἱστορίαν ἀπὸ τῶν σὺν Ἰακὼβ
παραγενομένων εἰς Αἴγυπτον πρὸς Ἰωσήφ. Λέγει δὲ οὕτως, τὸν Μώϋσον
παρεισάγων λέγοντα·
« Ἀφ' οὗ δ' Ἰακὼβ γῆν λιπὼν Χαναναίαν
κατῆλθ' ἔχων Αἴγυπτον ἑπτάκις δέκα
ψυχὰς σὺν αὑτῷ καὶ ἐπεγέννησεν πολὺν
λαὸν κακῶς πράσσοντα καὶ τεθλιμμένον,
ἐς ἄχρι τούτων τῶν χρόνων κακούμενον
κακῶν ὑπ' ἀνδρῶν καὶ δυναστείας χερός.
Ἰδὼν γὰρ ἡμῶν γένναν ἅλις ηὐξημένην
δόλον καθ' ἡμῶν πολὺν ἐμηχανήσατο
βασιλεὺς Φαραώ, τοὺς μὲν ἐν πλινθεύμασιν
οἰκοδομίαις τε βαρέσιν αἰκίζων βροτοὺς
πόλεις τ' ἐπύργου σφῶν ἕκατι δυσμόρων.
Ἔπειτα κηρύσσει μὲν Ἑβραίων γένει
τἀρσενικὰ ῥίπτειν ποταμὸν ἐς βαθύρροον.
Ἐνταῦθα μήτηρ ἡ τεκοῦσ' ἔκρυπτέ με
τρεῖς μῆνας, ὡς ἔφασκεν. Οὐ λαθοῦσα δὲ
ὑπεξέθηκε, κόσμον ἀμφιθεῖσά μοι,
παρ' ἄκρα ποταμοῦ λάσιον εἰς ἕλος δασύ·
Μαριὰμ δ' ἀδελφή μου κατώπτευεν πέλας.
Κἄπειτα θυγάτηρ βασιλέως ἅβραις ὁμοῦ
κατῆλθε λουτροῖς χρῶτα φαιδρῦναι νέον·
ἰδοῦσα δ' εὐθὺς καὶ λαβοῦσ' ἀνείλετο,
ἔγνω δ' Ἑβραῖον ὄντα· καὶ λέγει τάδε
Μαριὰμ ἀδελφὴ προσδραμοῦσα βασιλίδι·
« θέλεις τροφόν σοι παιδὶ τῷδ' εὕρω ταχὺ
ἐκ τῶν Ἑβραίων;» Ἡ δ' ἐπέσπευσεν κόρην.
Μολοῦσα δ' εἶπε μητρὶ καὶ παρῆν ταχὺ
αὐτή τε μήτηρ καὶ ἔλαβέν μ' ἐς ἀγκάλας.
Εἶπεν δὲ θυγάτηρ βασιλέως· Τοῦτον, γύναι,
τρόφευε, κἀγὼ μισθὸν ἀποδώσω σέθεν.
Ὄνομα δὲ Μωσῆν ὠνόμαζε, τοῦ χάριν
ὑγρᾶς ἀνεῖλε ποταμίας ἀπ' ᾐόνος.»
Τούτοις μεθ' ἕτερα ἐπιλέγει καὶ περὶ τούτων ὁ Ἐζεκιῆλος ἐν τῇ τραγῳδίᾳ,
τὸν Μωυσῆν παρεισάγων λέγοντα·
« Ἐπεὶ δὲ καιρὸς νηπίων παρῆλθέ μοι,
ἤγαγέ με μήτηρ βασιλίδος πρὸς δώματα,
ἅπαντα μυθεύσασα καὶ λέξασά μοι
γένος πατρῷον καὶ θεοῦ δωρήματα.
Ἕως μὲν οὖν τὸν παιδὸς εἴχομεν χρόνον,
τροφαῖσι βασιλικαῖσι καὶ παιδεύμασιν
ἅπανθ' ὑπισχνεῖθ', ὡς ἀπὸ σπλάγχνων ἑῶν·
ἐπεὶ δὲ πλήρης κόλπος ἡμερῶν παρῆν,
ἐξῆλθον οἴκων βασιλικῶν πρὸς ἔργα γὰρ
θυμός μ' ἄνωγε καὶ τέχνασμα βασιλέως.
Ὁρῶ δὲ πρῶτον ἄνδρας ἐν χειρῶν νόμῳ,
τὸν μέν γ' Ἑβραῖον, τὸν δὲ γένος Αἰγύπτιον.
Ἰδὼν δ' ἐρήμους καὶ παρόντα μηδένα
ἐρρυσάμην ἀδελφόν, ὃν δ' ἔκτειν' ἐγώ,
ἔκρυψα δ' ἄμμῳ τοῦτον, ὥστε μὴ εἰσιδεῖν
ἕτερόν τιν' ἡμᾶς κἀπογυμνῶσαι φόνον.
Τῇ 'παύριον δὲ πάλιν ἰδὼν ἄνδρας δύο,
μάλιστα δ' αὐτοὺς συγγενεῖς, πατουμένους
λέγω· Τί τύπτεις ἀσθενέστερον σέθεν;
Ὁ δ' εἶπεν· Ἡμῖν τίς σ' ἀπέστειλε κριτὴν
ἢ 'πιστάτην ἐνταῦθα; Μὴ κτενεῖς σύ με,
ὥσπερ τὸν ἐχθὲς ἄνδρα; Καὶ δείσας ἐγὼ
ἔλεξα· Πῶς ἐγένετο συμφανὲς τόδε;
Καὶ πάντα βασιλεῖ ταῦτ' ἀπήγγειλεν ταχύ·
ζητεῖ δὲ Φαραὼ τὴν ἐμὴν ψυχὴν λαβεῖν·
ἐγὼ δ' ἀκούσας ἐκποδὼν μεθίσταμαι
καὶ νῦν πλανῶμαι γῆν ἐπ' ἀλλοτέρμονα.»
Εἶτα περὶ τῶν τοῦ Ῥαγουὴλ θυγατέρων οὕτως ἐπιβάλλει·
« Ὁρῶ δὲ ταύτας ἑπτὰ παρθένους τινάς.»
Ἐρωτήσαντός τε αὐτὰς τίνες εἴησαν αἱ παρθένοι, φησὶν ἡ Σεπφώρα·
« Λιβύη μὲν ἡ γῆ πᾶσα κλῄζεται, ξένε,
οἰκοῦσι δ' αὐτὴν φῦλα παντοίων γενῶν,
Αἰθίοπες ἄνδρες μέλανες· ἄρχων δ' ἐστὶ γῆς
εἷς καὶ τύραννος καὶ στρατηλάτης μόνος.
Ἄρχει δὲ πόλεως τῆσδε καὶ κρίνει βροτοὺς
ἱερεύς, ὅς ἐστ' ἐμοῦ τε καὶ τούτων πατήρ.»
Εἶτα περὶ τοῦ ποτισμοῦ τῶν θρεμμάτων διελθὼν περὶ τοῦ Σεπφώρας ἐπιβάλλει
γάμου, δι' ἀμοιβαίων παρεισάγων τόν τε Χοὺμ καὶ τὴν Σεπφώραν λέγοντας·
Χ. «Ὅμως κατειπεῖν χρή σε, Σεπφώρα, τάδε.
Σ. « Ξένῳ πατήρ με τῷδ' ἔδωκεν εὐνέτιν.»
| [9,28] CHAPITRE XXVIII.
TIRÉ D'ÉZÉCHIEL SUR LE MÊME SUJET.
Ézéchiel, poète tragique, rapporte l'histoire de Moyse, savoir : son
exposition par sa mère, dans le marais, son adoption et son éducation par
la fille du roi, en la faisant remonter à l'arrivée de Jacob en Égypte
auprès de Joseph. Il s'exprime ainsi, mettant en scène Moïse lui-même.
« Depuis que Jacob, quittant la terre de Chanaan, descendit en Égypte, en
menant avec lui 70 âmes, il donna naissance à un peuple nombreux et
opprimé qui, jusqu'à ce jour, lutte contre la persécution d'hommes
pervers, agissant sous les ordres d'un monarque. Le roi Pharaon voyant
notre nation se multiplier grandement, imagina toutes sortes de ruses pour
la perdre, accablant les malheureux mortels sous le faix des constructions
de villes et de citadelles et les poussant au désespoir ; ensuite il fit
proclamer l'ordre à la race des Hébreux de jeter leurs enfants mâles dans
le courant du fleuve. C'est dans ce temps que ma mère, qui m'avait caché
pendant trois mois, comme elle me l'a dit depuis, ayant été découverte, me
déposa, après m'avoir enveloppé d'insignes, pour me reconnaître, dans un
relai d'eau couvert de joncs, au bord du fleuve. Ma sœur Mariane observait
de loin ce qui allait se passer : alors la fille du roi, avec ses
servantes, descendit sur le rivage pour rafraîchir l'éclat de sa peau dans
les ondes du fleuve ; m'ayant vu, aussitôt elle me prit et m'éleva de
terre, puis reconnut que j'étais Hébreu : ma sœur Mariane étant accourue,
parla ainsi à la princesse : Voulez-vous que je vous découvre sur le champ
une nourrice, parmi les femmes des Hébreux, pour cet enfant ? La princesse
fit un signe d'assentiment ; ayant donc couru vers sa mère, Mariane le lui
dit : ma mère parut sans délai et me prit dans ses bras. La fille du roi
lui parla en ces termes : Nourrissez cet enfant, à femme, et je vous
paierai le prix de vos soins. Elle me donna le nom de Mosé, parce qu'elle
m'avait relevé des bords inondés du fleuve. »
Après d'autres narrations sur le même sujet, le poète Ezéchiel, dans sa.
tragédie, fait paraître Moïse. sur la scène parlant ainsi :
« Après que ma première enfance se fut écoulée, ma mère me ramena au
palais de la princesse, m'ayant bien endoctriné et répété quelle était ma
race paternelle, et les bienfaits dont Dieu l'avait comblée. Tandis que je
fus dans l'âge qui précède l'adolescence, la princesse se livra aux soins
de mon éducation et de mon instruction, comme si elle m'avait porté dans
son sein; mais lorsque le cercle de mon adolescence fut accompli, je
désertai là demeure royale : mon ressentiment et les artifices du roi m'en
faisaient un devoir. Je vois d'abord deux hommes aux prises, l'un
appartenait à la race des Hébreux, et l'autre était Égyptien :
reconnaissant que nous étions isolés et sans témoins, je défendis mon
frère et tuai son adversaire. Je le cachai aussitôt dans le sable, afin
qu'un tiers ne pût pas nous voir et ne vînt à révéler ce meurtre. Le jour
suivant je vis encore deux hommes de ma race, dans la chaleur d'une lutte
mutuelle : Je dis à l'un d'eux, pourquoi ne frappes-tu un plus faible
que toi? Lequel me répondit : Qui t'a envoyé comme notre juge ou notre
gouverneur en ce lieu? me tueras-tu comme l'homme d'hier? Alors, saisi de
crainte, je me dis : Comment cela a-t-il pu se divulguer ? n'y a-t-il pas
déjà quelqu'un qui ait rapporté ce fait au roi? et Pharaon cherche
peut-être à m'arracher la vie! Ayant donc entendu cette réponse, je me
hâtai de me soustraire par la fuite, et je suis errant sur une terre étrangère. »
Après quoi il ajoute, relativement aux filles de Raguel :
« Je vois sept jeunes filles. Moïse ayant demandé de qui elles étaient
filles : Toute cette terre, dit Sepphora, ô étranger, s'appelle la Lybie ;
des tribus de différentes origines y ont fixé leur séjour, ce sont des
Éthiopiens à la peau noire; le monarque de cette terre gouverne sans
contrôle, il règne dans cette ville et y juge ses sujets, dont il est le
prêtre ; c'est mon père et celui de mes sœurs que voici. Ensuite, passant
sur l'assistance qu'il leur donna pour abreuver leurs bestiaux, il vient à
parler du mariage de Sepphora, amenant un dialogue entre elle et Chous.
« Chous. — Cependant ô Sepphora, vous devez me dire ce qui en est ?
« Sepphora. — Mon père m'a donnée pour épouse à cet étranger.
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