[6,4] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Δʹ.
ΟΤΙ ΔΙΑ ΜΑΓΕΙΑΣ ΦΑΣΙ ΤΑ ΤΗΣ ΕΙΜΑΡΜΕΝΗΣ ΛΥΕΣΘΑΙ
« Δεηθέντος γάρ τινος καταδέξασθαι θεόν, εἰπὼν ὁ θεὸς ὅτι ἀνεπιτήδειός
ἐστι διὰ τὸ ὑπὸ φύσεως καταδεδέσθαι, καὶ διὰ τοῦτο ἀποτροπιασμοὺς
ὑπαγορεύσας ἐπάγει·
Ῥιπῇ δαιμονίη γὰρ ἀλεῖς´ ἐπιδέδρομεν ἀλκὴ
σαῖσι γοναῖς, ἃς χρή σε φυγεῖν τοίαισι μαγείαις.
Δι´ ὧν καὶ σαφῶς δεδήλωται ὅτι ἡ μαγεία ἐν τῷ λύειν τὰ τῆς εἱμαρμένης παρὰ
θεῶν ἐδόθη εἰς τὸ ὁπωσοῦν ταύτην παρατρέπειν. »
Ταῦτά σοι ὁ Πορφύριος, οὐκ ἐγώ. Ὁ τοίνυν μαγείαις παραινῶν λύειν τὰ τῆς
εἱμαρμένης πῶς αὐτὸς θεὸς ὢν τὰ πεπρωμένα κατὰ τοῦ ἰδίου ναοῦ κεραυνῷ
πιμπραμένου μὴ ἔλυσεν; Ὁ δὲ δὴ μαγεύειν, ἀλλὰ μὴ φιλοσοφεῖν παρορμῶν, πῶς
οὐκ ἂν εἴη δῆλος ὁποῖος ὢν τυγχάνει τὸν τρόπον; Ἐπὶ πᾶσι τούτοις καὶ
ψεύδεσθαι τοὺς θεοὺς ὁ αὐτὸς ὁμολογεῖ·
| [6,4] CHAPITRE IV.
Les oracles enseignent qu'il faut avoir recours aux artifices de la magie
pour se soustraire à l'influence du destin.
Quelqu'un conjurait un jour le dieu de descendre en lui, mais le dieu lui
répondit qu'il ne pouvait recevoir une semblable faveur, retenu comme il
l'était par les liens de la nature; mais il lui prescrivit quelques
pratiques pour se dégager de ces liens, après quoi il ajouta : — Une force
divine pèse sur ta race ; mais tu peux t'y soustraire par des opérations
magiques. — N'est-ce pas là enseigner clairement que la magie est comme un
présent que les dieux ont fait aux hommes pour leur donner le moyen de
vaincre le destin.
C'est la réflexion de Porphyre lui-même, et non pas la mienne. Mais
comment celui qui enseignait aux autres les moyens de neutraliser la force
du destin, n'a-t-il pas connu, lui qui était dieu, les arts magiques par
lesquels il aurait pu empêcher son propre temple de devenir la proie des
flammes? Quand un Dieu enseigne à cultiver la magie plutôt que la sagesse,
on peut aisément connaître quelle est sa nature et quelles sont ses
qualités. Mais ajoutons à cela que, de l'aveu même de notre philosophe,
les oracles savent bien mentir.
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