| [6,2] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Βʹ. 
ΟΤΙ ΚΑΙ ΤΟ ΕΦ´ ΗΜΙΝ ΑΝΑΙΡΟΥΣΙΝ ΕΞ ΕΙΜΑΡΜΕΝΗΣ 
ΦΑΣΚΟΝΤΕΣ ΚΑΙ ΤΑΣ ΠΡΟΑΙΡΕΣΕΙΣ ΚΙΝΕΙΣΘΑΙ
« Οὕτως καὶ ὁ Ἀπόλλων περί τινος, ἅμα καὶ τὴν περὶ στρατιὰν προθυμίαν 
ἀφηγούμενος πόθεν αὐτῷ γίνεται, ἔφη·
Ἄρεα κραιπνὸν ἔχει γενεθλήιον, ὅς μιν ὀρίνει
οὐδέ ἑ ταρχύσει· Ζηνὸς γὰρ ἐπέχραε βουλή,
ἥ οἱ κῦδος ἄρειον ἀπ´ Ἄρεος εὐθὺς ὀρέξει.
Καὶ πάλιν ἐπ´ ἄλλου·
Εὐχαίτης ἐπίκειται Κρόνος, στυγεροῖσι δὲ κέντροις
ἀλγύνει παιδὸς ταλαοῦ δυσπέμφελον αἰῶ. »
Εἰς τοσοῦτον δὲ τὴν εἱμαρμένην οἱ γενναῖοι θεοὶ πεφρίκασιν ὡς ὁμολογεῖν 
μηδὲ κεραυνουμένοις αὐτῶν τοῖς ἱεροῖς δύνασθαι ἐπαμύνειν. Πολλὴ ἄρα 
γένοιτ´ ἂν ἐλπὶς ἀνθρώποις εὐχομένοις τυχεῖν βοηθείας παρὰ τῶν μηδὲ σφίσιν 
αὐτοῖςἐπαρήγειν δυνατῶν. Τί δὲ χρὴ λοιπὸν εὐσεβεῖν καὶ τοὺς θεοὺς 
προσκυνεῖν καὶ θεραπεύειν, μηδὲν οἵους τε καθόλου μηδὲ ἑαυτοῖς ἐπαρκεῖν; 
Ἄκουε δ´ οὖν ἅ φησιν ὁ χρησμός·
 | [6,2] CHAPITRE II 
Les oracles nous enlèvent notre liberté en prétendant que les mouvements 
de notre volonté sont soumis au destin. 
« Voici de quelle manière Apollon explique l'ardeur guerrière d'un homme 
au sujet duquel il était consulté : 
« Mars a présidé à sa naissance; c'est lui qui l'anime de son feu; il ne 
le conduira point au tombeau, parce qu'il est dans les décrets de Jupiter 
que le guerrier cueille bientôt les lauriers de Mars. » 
Voici ce qu'il dit d'un autre : 
« Saturne à la longue chevelure s'est levé sur son berceau, et il a 
pénétré de ses traits envenimés l'âme du malheureux enfant dès son aurore.» 
Le destin imprime un tel effroi même aux dieux de premier ordre, qu'ils 
avouent eux-mêmes qu'ils ne sauraient préserver de la foudre leurs propres 
temples. Les hommes doivent sans doute compter beaucoup sur le secours de 
semblables dieux qui ne peuvent se défendre eux-mêmes. Et il me faudrait 
révérer, prier, adorer, servir des dieux qui ne peuvent absolument rien, 
pas même pour ce qui les touche de plus près ! Mais écoutons parler 
l'oracle lui-même. 
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