[5,36] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛϚ'.
Ὅτι καὶ τὴν ἄψυχον ὕλην σέβειν προσέταττον.
« Ἀλλά κε Μηθύμνης ναέταις πολὺ λώϊον ἔσται
φαλληνὸν τιμῶσι Διωνύσοιο κάρηνον. »
Διὰ τί; Θύουσι γὰρ αἱ πόλεις καὶ τελετὰς ἄγουσιν οὐ μόνον ‘φαλληνοῖς
Διωνύσοιο καρήνοις’, ἀλλὰ καὶ λιθίνοις καὶ χαλκέοις καὶ χρυσέοις, καὶ οὐ
μόνον φαλληνοῖς, ἀλλὰ καὶ αὐτοῖς τοῖς Διονύσοις καὶ ἄλλοις παμπόλλοις
Ἡσιοδείοις θεοῖς. ‘Τρὶς γὰρ’ ὡς ἀληθῶς ‘μύριοί εἰσιν ἐπὶ χθονὶ
πουλυβοτείρῃ’ οὐκ ‘ἀθάνατοι’, ἀλλὰ λίθινοι καὶ ξύλινοι δεσπόται ἀνθρώπων·
οἳ εἰ ‘ἀνθρώπων ὕβριν τε καὶ εὐνομίην ἐφεώρων’, οὐκ ἂν τοσοῦτος ἤρθη ὁ
λῆρος, ὥστε ἤδη καὶ μέχρις ὑμῶν κεχωρηκέναι τὸ κακόν, ἐπιδιαβὰν καὶ εἰς
τὸν Ὄλυμπον, ‘ὅθι φασὶ θεῶν ἕδος ἀσφαλὲς αἰεί’. Καίτοι εἰ ἀσφαλὲς ἦν, οὐκ
ἂν ἦν ἐπιβατὸν λήρῳ οὐδ´ ἂν εἷς τις τῶν Ὀλυμπίων εἰς τοῦτο ἦλθεν παρανοίας
ὡς ἐλάϊνον κορμὸν θεῶσαι· ὃν οἱ Μηθυμναῖοι σαγήνης ἐμπλακέντα τοῖς λίνοις
ἀνείλκυσαν, καὶ δὶς εἰ βούλει καὶ τρὶς καὶ πλεονάκις ἐν τῷ αὐτῷ
σαγηνεύοντες ἄνθρωποι καὶ ἐξ ἐκείνου εἰς τὸ Λιβυκὸν ἐξοκείλαντες οὐδ´ εἰς
τὴν γῆν ἔξω ἐκβαλόντες αὐτόν· ἐπεὶ οὐκ ἄν, μὰ τὸν Διόνυσον, ἔτι αὐτοῖς
ἐνεπλάκη τοῖς λίνοις. Ἀλλ´ ἐξ ἄκρου κεφαλοειδὴς ὁ κορμός (Ἄπολλον, ξένου
κατασκευάσματος)· τί ποτ´ οὖν ἔπραττεν ἐν τῷ πελάγει; Ἀπορήσαι ἄν τις. Τί
γὰρ ἄλλο ἢ ἐκάθητο, νὴ τὸν Δία, ἀναμένων ἕως ἄνθρωποι μαινόμενοι (οὐ γὰρ
φήσω ὅτι καὶ θεοί) ἐγκυρήσαντες αὐτῷ οὐ διοπετές, ἀλλὰ ποσειδωνοπετὲς
ἡγήσωνται κἄπειτα εἰς ἄστυ ἀναγάγωσιν, ὥσπερ τινὰ ἀγαθὴν τύχην, κακὴν
οὖσαν ὡς ἀληθῶς οὐ τύχην, ἀλλὰ τυφεδόνα; Ἢ οὐκ ἤρκει ἄρα αὐτοῖς οἴκοθεν
διολλύουσα, ἀλλ´ αὐτὴν ἐπέρρωσέν τε καὶ προσεπέτεινεν θεοπληξίας, ὡς ἄν
τις εἴποι, ἐκ Δελφῶν μετάπεμπτος ἐπιθήκη. »
Τοσαῦτα καὶ ὁ Οἰνόμαος. Ἀλλὰ γὰρ μετὰ τὰ εἰρημένα μεταβὰς αὖθις ἐπὶ τὴν Ἐκ
λογίων φιλοσοφίαν τοῦ τὴν συσκευὴν καθ´ ἡμῶν πεποιημένου, ἀνάγνωθι ἐκ τῶν
περὶ εἱμαρμένης τοῦ Πυθίου χρησμῶν, εἰ μὴ καὶ σοὶ θείας ἀλλότριος ὢν
δυνάμεως ἔτι μᾶλλον ὁ περὶ τῶν θρυλουμένων χρηστηρίων ὑποπεσεῖται λόγος.
| [5,36] CHAPITRE XXXVI
Qu'ils ont été jusqu'à faire rendre les honneurs divins à la matière inanimée.
« La prospérité sera votre partage, habitants de Méthymne, si vous honorez
une tête de Bacchus faite de bois. »
On voit en effet dans la plupart des villes, des sacrifices et des fêtes
instituées en l'honneur, non seulement de statues de bois, mais même de
statues de pierre, d'airain et d'or : et ce n'est pas seulement Bacchus,
mais la plupart des dieux d'Hésiode, qui ne sont que des images de bois ;
car on peut compter sur la terre où vivent tous les êtres animés, jusqu'à
trente mille souverains des hommes, et non pas des souverains immortels,
mais des dieux de pierre et de bois. Et certes si tous ces dieux étaient
témoins de toutes les bonnes et mauvaises actions des hommes, jamais
l'extravagance n'aurait été jusqu'à vous atteindre, pénétrant ainsi jusque
dans l'Olympe, séjour des dieux, que l'on dit inaccessible à tout danger.
Si telle est la sécurité qui y règne, il devrait être aussi inaccessible à
l'extravagance, et jamais on n'aurait dû voir un habitant de l'Olympe
pousser la démence jusqu'à faire un dieu d'un tronc d'olivier, que les
habitants de Méthymne avaient tiré dans un filet de pêcheur. Il était
tellement embarrassé dans les mailles, que malgré qu'ils replongeassent
deux ou trois fois ou même davantage le filet dans le même endroit, ils
furent obligés de traîner le tronc de bois jusque dans la mer de Libye;
c'est que sans doute ils ne le secouèrent pas à terre ; car il ne serait
certes pas resté attaché aux mailles du filet. Mais que faisait donc au
fond de la mer, dira quelqu'un, ce tronc d'arbre terminé par la forme
d'une tête (chose vraiment prodigieuse, divin Apollon !). Ce qu'il y
faisait? il y était gisant immobile, jusqu'à ce que des insensés (car je
ne les appellerai pas des dieux) le trouvassent, et, le prenant pour un
présent, non pas de Jupiter, mais de Neptune, le transportassent dans leur
ville, se réjouissant comme d'une bonne fortune, de ce qui en était
vraiment une très funeste, puisque ce tronc devait allumer l'incendie dans
la ville. Mais il semble que ce n'était pas assez des maux qui la
dévoraient intérieurement, il fallait qu'un fléau envoyé en quelque sorte
de Delphes même mît le comble à la vengeance des dieux. »
Tels sont les griefs d'Oenomaüs. Maintenant revenons encore à cette
philosophie des oracles, telle que nous la trouvons dans les écrits de
notre acharné délateur. Examinons les réponses de la Pythie par rapport au
destin. Cette nouvelle discussion, plus encore peut-être que tout ce que
nous avons dit jusqu'ici, vous convaincra qu'il n'y avait absolument rien
de divin dans les oracles les plus renommés.
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