[4,8] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Η'.
Ὅτι οὐ χρὴ τὰ λεχθησόμενα εἰς πάντας ἐκφέρειν.
« Σὺ δ´ εἴπερ τι καὶ ταῦτα πειρῶ μὴ δημοσιεύειν μηδ´ ἄχρι καὶ τῶν βεβήλων
ῥίπτειν αὐτὰ δόξης ἕνεκα ἢ κέρδους ἤ τινος ἄλλης οὐκ εὐαγοῦς κολακείας.
Κίνδυνος γὰρ οὐ σοὶ μόνον τὰς ἐντολὰς παραβαίνοντι ταύτας, ἀλλὰ κἀμοὶ
ῥᾳδίως πιστεύσαντι τῷ στέγειν παρ´ ἑαυτῷ μὴ δυναμένῳ τὰς εὐποιίας. Δοτέον
δὴ τοῖς τὸν βίον ἐνστησαμένοις πρὸς τὴν τῆς ψυχῆς σωτηρίαν. »
Καὶ μεθ´ ἕτερα ἐπιλέγει·
« Ταῦτά μοι ὡς ἀρρήτων ἀρρητότερα κρύπτειν· οὐδὲ γὰρ οἱ θεοὶ φανερῶς περὶ
αὐτῶν ἐθέσπισαν, ἀλλὰ δι´ αἰνιγμάτων. »
Ἐπειδὴ τοίνυν τοιαῦτα ὁ λόγος ἀνετείνατο, φέρε λοιπὸν διὰ τῶν ἐνθέων καὶ
Πυθοχρήστων λογίων σκεψώμεθα, ποταπὰς εἶναι τὰς θεολογουμένας ἀφανεῖς
δυνάμεις προσήκει λογίζεσθαι· γένοιτο γὰρ καὶ ἀνδρὸς ἔλεγχος ἐκ τῶν
οἰκείων λόγων τε καὶ ἐπιτηδευμάτων. Ὁ δὴ οὖν προδηλωθεὶς ἀνὴρ ἐν αὐτοῖς
οἷς ἐπέγραψεν « Περὶ τῆς ἐκ λογίων φιλοσοφίας » χρησμοὺς τίθησι τοῦ
Ἀπόλλωνος, τὰς διὰ ζῴων θυσίας ἐργάζεσθαι παρακελευομένου καὶ μὴ μόνοις
δαίμοσιν μηδὲ μόναις ταῖς περιγείοις δυνάμεσιν, ἀλλὰ καὶ ταῖς αἰθερίοις
καὶ οὐρανίοις ζῳοθυτεῖν. Ἐν ἑτέροις δ´ ὁ αὐτὸς δαίμονας, ἀλλ´ οὐ θεοὺς
εἶναι ὁμολογῶν ἅπαντας, οἷς Ἕλληνες τὰς δι´ αἱμάτων καὶ ζῴων ἀλόγων σφαγῆς
ἐπετέλουν θυσίας, μὴ χρῆναι μηδὲ ὅσιον εἶναι θεοῖς ζῳοθυτεῖν φησίν.
Ἄκουε τοιγαροῦν τῶν πρώτων αὐτοῦ φωνῶν, δι´ ὧν τὰ περὶ τῆς ἐκ λογίων
φιλοσοφίας συνάγων, πῶς ὁ Ἀπόλλων χρῆναι θεραπεύειν τοὺς θεοὺς διδάσκει. Ὃ
καὶ παρατίθεται γράφων ὧδε·
| [4,8] CHAPITRE VIII
Il faut se garder de divulguer ce qu’en dit le philosophe.
« Pour vous, lecteur, si je vous révèle ces mystères, gardez-vous de les
divulguer : surtout que la vanité, l'appât du gain ou le désir des
applaudissements des hommes ne vous les fassent jamais livrer aux
profanes. Songez que ce ne serait pas sur vous seulement que retomberait
la peine de transgression, mais aussi sur moi qui, trop confiant dans
votre discrétion, n'ai pu garder le secret de la bienfaisance divine.
Ceux-là seulement ont droit de les connaître qui font du salut de leur âme
l'objet des pensées de toute leur vie. »
Plus loin il ajoute :
«Souvenez-vous donc de recevoir ces secrets comme les plus sacrés des
mystères : car les dieux n'ont pas voulu se révéler à nous sans ombre,
mais sous des voiles énigmatiques. »
Vous venez d'entendre les recommandations solennelles de notre auteur :
voyons maintenant, d'après les propres réponses des divins oracles, quel
jugement il faut porter des puissances invisibles qui agissent en eux, et
qu'on nous donne pour des dieux. Car nous ne voulons, pour réfuter cet
homme, que ses propres paroles et ses propres principes. Dans son ouvrage
sur la philosophie tirée des oracles, il rapporte les réponses d'Apollon,
où ce dieu prescrit les sacrifices d'animaux et ordonne d'immoler non pas
seulement aux démons ni aux puissances qui habitent la terre, mais aussi
en l'honneur des dieux du ciel et des régions éthérées ; bien que dans un
autre écrit il enseigne positivement que les êtres auxquels les Grecs
offrent des sacrifices sanglants et immolent des animaux ne sont point des
dieux, mais des démons ; que pour les dieux véritables, c'est un crime de
leur immoler des animaux.
Transcrivons donc les premières lignes de son ouvrage, où il pose les
principes de la philosophie fondée sur les oracles, et où il nous apprend
de quelle manière Apollon veut que les dieux soient honorés. Voici ce
qu'il nous en a transmis.
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