[4,6] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ϛ'.
Ὅτι μὴ ἀφ´ ἑαυτῶν, ἀλλ´ ἐκ Ἑλληνικῶν παραθέσεων μαρτυρίας πιστούμεθα.
Φέρε οὖν ἐπισκεψώμεθα, τίς ὁ κατ´ αὐτοὺς τῶν χρηστηρίων τρόπος, ὡς ἂν
μάθοιμεν ποίας χρὴ δυνάμεως αὐτοὺς ἀποφήνασθαι καὶ εἴτε ὀρθῶς αὐτῶν
ἀνεχωρήσαμεν εἴτε καὶ μή. Εἰ δὲ μέλλοιμι παρ´ ἐμαυτοῦ τοὺς ἐλέγχους τῶν
δηλουμένων προφέρειν, εὖ οἶδ´ ὅτι μηδ´ ἀνεπίληπτον παρέξω τοῖς
φιλεγκλήμοσι τὸν λόγον. Διόπερ αὐτὸς οὐδὲν οἴκοθεν εἰπὼν αὖθις ταῖς τῶν
ἔξωθεν ἀποχρήσομαι μαρτυρίαις. Μυρίων δὲ ὄντων παρ´ Ἕλλησι λογογράφων τε
καὶ φιλοσόφων, πρὸ πάντων ἐπιτήδειον εἰς τὰ προκείμενα ἐγκρίνω τὸν
δαιμόνων φίλον αὐτὸν ἐκεῖνον, ὃς δὴ καθ´ ἡμᾶς γεγονὼς ταῖς καθ´ ἡμῶν
ἐλλαμπρύνεται ψευδηγορίαις. Μάλιστα γὰρ φιλοσόφων οὗτος τῶν καθ´ ἡμᾶς
δοκεῖ καὶ δαίμοσιν καὶ οἷς φησι θεοῖς ὡμιληκέναι ὑπέρ τε τούτων πρεσβεῦσαι
καὶ πολλῷ μᾶλλον τὰ περὶ αὐτῶν ἀκριβέστερον διηρευνηκέναι. Οὗτος τοιγαροῦν
ἐν οἷς ἐπέγραψεν « Περὶ τῆς ἐκ λογίων φιλοσοφίας » συναγωγὴν ἐποιήσατο
χρησμῶν τοῦ τε Ἀπόλλωνος καὶ τῶν λοιπῶν θεῶν τε καὶ ἀγαθῶν δαιμόνων, οὓς
καὶ μάλιστα ἐκλεξάμενος ἑαυτῷ ἡγήσατο ἱκανοὺς εἶναι εἴς τε ἀπόδειξιν τῆς
τῶν θεολογουμένων ἀρετῆς εἴς τε προτροπὴν ἧς αὐτῷ φίλον ὀνομάζειν
θεοσοφίας. Ἐκ δὴ τούτων τοιγαροῦν τῶν ἐγκριθέντων καὶ μνήμης ἀξιωθέντων
λογίων διακρῖναι καλὸν τοὺς χρησμολόγους καὶ σκέψασθαι ποίας ποτὲ ὄντες
τυγχάνουσι δυνάμεως. Πρῶτον δὲ θεασώμεθα ὅπως τῆς γραφῆς ὁ δηλωθεὶς ἀνὴρ
ἀρχόμενος ἦ μὴν ἀληθεύειν ἐπόμνυται λέγων οὕτως·
| [4,6] CHAPITRE VI
Que ce n'est pas chez nous, mais dans les écrits mêmes des Grecs, que nous
avons puisé les témoignages sur lesquels nous appuyons nos démonstrations.
Examinons donc quelles sont les propriétés de leurs oracles, afin de
savoir à quelle puissance il faut les attribuer, et quel jugement il faut
porter de l'abjuration que nous en avons faite. Si je puisais dans mon
propre fond les preuves de ma démonstration, je sens que ce serait ouvrir
un trop vaste champ aux objections des esprits chicaneurs. Aussi, fidèle à
la méthode que je me suis prescrite, j'emprunterai ailleurs les
témoignages sur lesquels j'appuierai mes raisonnements. Il y a mille
écrivains, mille philosophes grecs qui pourraient me fournir les documents
dont j'ai besoin; mais il en est un surtout dont l'autorité ne sera point
suspecte en cette matière, à cause de la prédilection qu'on lui connaît
pour les démons. Il ne faut pas l'aller chercher hors de notre siècle; il
s'y est rendu célèbre par ses écrits calomnieux contre le nom chrétien.
Parmi tous les philosophes, on n'en voit point qui paraisse avoir commerce
plus intime avec les démons, qu'il veut bien appeler des dieux; qui ait
pris plus résolument leur défense, qui soit mieux instruit de tout ce qui
les concerne. Or, dans un ouvrage qu'il a composé sur la philosophie des
oracles, il a recueilli les oracles d'Apollon, des autres dieux et des
bons démons; il a choisi particulièrement ceux qui lui paraissaient les
plus propres à établir la puissance et la vertu de ses prétendus dieux, et
à concilier du crédit à la théosophie, comme il se plaît à l'appeler.
D'après ces oracles, dont il a fait lui-même le choix et qu'il a jugés
dignes de l'attention de la postérité, nous pourrons juger avec
connaissance de cause les devins, et prononcer à coup sûr quelle était la
puissance qui les faisait agir. Observons d'abord que notre auteur, au
commencement de son ouvrage, s'engage par un serment solennel à dire la
vérité. Voici comment il s'exprime.
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