HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, livre IV

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4,4] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Δ' Ὅτι μεγίστων ἡμᾶς κακῶν τούτων αὐτῶν ἠλευθέρωσεν τοῦ σωτῆρος ἡμῶν εὐαγγελικὴ διδασκαλία. Οἶμαι δὲ παντί τῳ εἶναι σαφές, ὡς τῶν προκειμένων ἔλεγχος οὐ μικρόν, ἀλλὰ καὶ μέγιστον ὁμοῦ καὶ ἀναγκαιότατον περιέξει μέρος τῆς εὐαγγελικῆς ὑποθέσεως. Εἰ γὰρ οἱ πρὸ τῆς τοῦ σωτῆρος ἡμῶν Ἰησοῦ τοῦ Χριστοῦ παρουσίας πανταχοῦ πάντες, Ἕλληνες καὶ βάρβαροι, δειχθεῖεν μὴ τὸν ἀληθῆ θεὸν ἐπεγνωκότες, ἀλλ´ ἤτοι τὰ μὴ ὄντα ὡς ὄντα δοξάζοντες ὑπό τινων μοχθηρῶν καὶ θεομάχων πνευμάτων δαιμόνων τε πονηρῶν καὶ ἀκαθάρτων τυφλῶν δίκην ὧδε κἀκεῖσε περιηγμένοι καὶ βυθῷ κακίας πρὸς αὐτῶν καθειλκυσμένοι (καὶ τί γὰρ ἄλλ´ δαιμονῶντες;), Πῶς οὐ μειζόνως ἂν ὀφθείη τὸ μέγα τῆς εὐαγγελικῆς οἰκονομίας μυστήριον πάντας πανταχόθεν ἐκ τῆς πατροπαραδότου πλάνης τῆς τῶν δαιμόνων καταδυναστείας διὰ τῆς τοῦ σωτῆρος ἡμῶν φωνῆς ἀνακεκλημένον καὶ τοὺς μέχρις ἐσχατιῶν γῆς οἰκοῦντας ἀνθρώπους τῆς ἐξ αἰῶνος κατασχούσης τὸν πάντα βίον ἀπάτης λελυτρωμένον, ὥστε ἐξ ἐκείνου καὶ εἰς δεῦρο λελύσθαι μὲν καὶ καθῃρῆσθαι αὐτοῖς ναοῖς καὶ ξοάνοις τὰ πεπαλαιωμένα τῆς τῶν ἐθνῶν ἁπάντων πλάνης ἱδρύματα, ἱερὰ δὲ ὄντως σεμνὰ καὶ εὐσεβείας διδασκαλεῖα τῷ παμβασιλεῖ καὶ δημιουργῷ τῶν ὅλων ἐν μέσαις πόλεσί τε καὶ κώμαις δυνάμει καὶ ἀρετῇ τοῦ σωτῆρος ἡμῶν ἀνὰ τὸν σύμπαντα κόσμον ἀνεγηγέρθαι θυσίας τε τὰς θεοπρεπεῖς εὐχαῖς ὁσίων διαθέσει κεκαθαρμένῃ κακίας ἁπάσης ἔν τε ἀπαθείᾳ ψυχῆς καὶ πάσης ἀρετῆς ἀναλήψει κατὰ τὰ θεῖα καὶ σωτηριώδη παιδεύματα ἐξ ἁπάντων ὁσημέραι διηνεκῶς τῶν ἐθνῶν ἐπιτελεῖσθαι, τὰς δὴ καὶ μόνας ἀρεστὰς οὔσας καὶ προσηνεῖς θυσίας τῷ ἐπὶ πάντων θεῷ. Τούτων δὲ οὕτως ἐχόντων πῶς οὐκ ἂν εἴημεν δεδειχότες ἐν ταὐτῷ καὶ ὅτι μετὰ σώφρονος λογισμοῦ, οὐχὶ δὲ ἀλογίᾳ ἑαυτοὺς ἐπιδόντες ἀποστάται τῆς πατροπαραδότου γεγόναμεν δεισιδαιμονίας, κρίσει δικαίᾳ καὶ ἀληθεῖ τὸ κρεῖττον ἀγαπήσαντες καὶ τῆς ἐνθέου καὶ ἀληθοῦς εὐσεβείας ἐρασταὶ γεγενημένοι. Ἀλλὰ τούτων μὲν ἅλις, ἁπτέον δὲ λοιπὸν τῶν προκειμένων. [4,4] CHAPITRE IV Que nous sommes redevables à la doctrine évangélique d'être délivrés de toutes ces misères. Il n'est personne qui ne comprenne aisément, je pense, que la discussion présente doit être pour beaucoup dans le sujet que nous traitons, ou plutôt qu'elle en forme une des parties les plus importantes et les plus indispensables. En effet, si l'on est forcé de reconnaître qu'avant la venue de notre Sauveur Jésus-Christ tous les peuples de l'univers, grecs ou barbares, n'avaient aucune connaissance du vrai Dieu, mais qu'ils avaient pris pour des êtres dignes de leur vénération des objets qui n'avaient pas même l'existence, qu’ils s'étaient laissés emporter en aveugles, à travers toutes les régions de l'erreur, par des esprits pervers et ennemis de la Divinité, par des démons méchants et impies qui les avaient précipités au plus profond des abîmes de l'iniquité (n'est-il pas évident, en effet, qu'ils subissaient l'impulsion des démons?); ce fait ne révèle-t-il pas d'une manière éclatante le mystère de l'économie de l'Evangile, en montrant tous ces peuples affranchis du joug de leurs erreurs traditionnelles, et de la tyrannie des démons par la voix libératrice de notre Sauveur, et les extrémités les plus reculées de la terre délivrées des impostures dont le genre humain tout entier était la victime depuis des siècles? A dater de cette époque, on a vu tomber et s'abîmer les monuments de l'antique erreur des peuples, les temples avec les idoles qu'ils renfermaient. A leur place on a vu s'élever par tout le monde, au milieu des villes et des bourgades, des temples vénérables, écoles de la vraie piété, en l'honneur du Dieu souverain et créateur de l'univers; miracle dû à la puissance et à la volonté de notre Sauveur : on a commencé à offrir des sacrifices dignes de Dieu au milieu des prières des saints, des hosties pures de toute tache, sacrifices qui s'offrent par la pureté de l'âme et la pratique de toutes les vertus, conformément aux enseignements divins et salutaires de l'Évangile; ces sacrifices, les seuls qui soient agréables au Dieu suprême, s'élèvent sans cesse chaque jour vers lui du sein de toutes les nations. Après l'exposé de tels faits, ne reste-t-il pas démontré que notre abjuration des superstitions de nos pères ne doit point passer pour une folie, mais qu'elle est au contraire le fruit d'une pensée sage, que c'est à bon droit et à juste titre que nous avons embrassé une doctrine plus parfaite, et que nous avons placé nos affections dans une piété véritable et divine? Mais ces réflexions suffisent ; abordons maintenant le point que nous nous proposons de traiter.


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Dernière mise à jour : 4/10/2007